
Une campagne étouffée
Les formes démocratiques traditionnelles des campagnes électorales n’ont pas la cote. Les débats entre candidats, et les confrontations sur le bilan, la situation du pays et les programmes sont refusés. La campagne présidentielle ne favorise ni l’information des citoyens, ni leur contribution au débat, ni leur participation – selon toute vraisemblance – au vote lui-même. Les médias s’en accommodent ( voir l’exemple de TF1 ).
Bons d’achat libellés en Euros…. Fébrilité ou maladresse, innovation ou dévoiement ?
LREM innove en offrant des bons d’achat libellés en Euros et autres lots à ses militants pour les inciter à faire venir des participants – pas obligatoirement des militants, puisque ceux ci sont d’ores et déjà invités – remplir le meeting d’Emmanuel Macron


Simple présence ou figuration ?
Le parti d’Emmanuel Macron a lancé un « concours » récompensant les militants qui parviendront à faire venir le plus de personnes au meeting du 2 avril.
Extrait du texte de LREM : “La règle est simple: les 400 personnes qui invitent le plus grand nombre de participants seront les gagnants du concours”
« Reste que cette pratique – relate le Huffpost dans l’article repris ci contre – qui emprunte beaucoup au marketing ne fait pas l’unanimité. Au HuffPost, un marcheur historique dit trouver le procédé “ridicule” car il “donne une image de kermesse alors qu’il y a la guerre aux portes de l’Europe”. Autre grief, l’encouragement d’une forme de “soviétisme” au sein du parti présidentiel, qui récompense “ses militants les plus stakhanovistes comme si la campagne se gagnait à force de clics”. »
« L’idée c’est d’inciter le cercle des militants à s’élargir, pour faire venir au meeting des gens qui n’ont pas l’habitude de participer à un événement politique », se défend LREM.
«Quand l’UMP faisait la même chose avec Sarkozy»,
rappelle le Huffpost : « Faire miroiter des gains à ses adhérents pour faire gonfler la machine militante n’est pas l’apanage de La République en marche. Il est arrivé plusieurs fois au Rassemblement national de proposer des portraits dédicacés de Marine Le Pen à ses militants contre le renouvellement d’une adhésion. Quant à l’UMP, elle avait organisé en 2014 des rencontres avec Nicolas Sarkozy pour les militants à l’origine du maximum d’adhésions. »
La presence de figurants à des manifestations politiques avait déjà fait scandale, par le passé
C’est toutefois la première fois qu’un concours est organisé avec des lots et des bons d’achat libellés en Euros. Par contre on avait déjà connu – il y a bien des années et cela avait fait scandale – la presence de figurants à des manifestations politiques. Par ailleurs, rappelons que Donald Trump avait rémunéré des figurants pour applaudir l’annonce de sa candidature à la primaire républicaine.
Article
Pour le meeting de Macron à La Défense Arena, LREM récompense les militants
Par Romain Herreros. 26/03/2022
Le parti macroniste propose à ses adhérents un « concours » consistant à faire inscrire le plus de personnes possibles au meeting du 2 avril.

POLITIQUE – “Vous les attendiez ? Voici les lots !”. Tel est l’objet du mail que les adhérents LREM ont reçu vendredi 25 mars dans la soirée, et dont Le HuffPost a pris connaissance. Un message pour encourager les militants à faire venir le plus de monde possible au (seul) meeting que le candidat Emmanuel Macron a prévu: celui du 2 avril à la Défense Arena. On peut bien comprendre l’enjeu: avec 30.000 places assises, il s’agit de la plus grande salle d’Europe.
Pour éviter les rangs clairsemés et les sièges vides, le parti présidentiel a eu une idée: proposer un “concours” à ses adhérents. Soit la déclinaison politique de la pratique marketing des campagnes de parrainage, visant à élargir la clientèle la force militante en proposant des cadeaux aux clients aux adhérents qui auront encouragé des proches ou des connaissances à s’inscrire.
“La règle est simple: les 400 personnes qui invitent le plus grand nombre de participants seront les gagnants du concours”, propose le parti macroniste, présentant cette campagne comme un “défi” militant. “Pour cela, vous disposez d’un lien d’invitation qui vous est personnel : envoyez-le à l’ensemble de vos amis, famille, collègues, voisins… Chaque personne qui s’inscrira grâce à vous, augmentera vos chances de gagner. Dès que leur billet sera validé à l’entrée du meeting, votre parrainage effectif sera comptabilisé”, détaille encore LREM
Et pour encourager tout ce petit monde à s’y mettre, le parti promet donc des cadeaux aux plus méritants. Ainsi, est promis aux cinq premiers “un moment privilégié et unique après le meeting”. Avec Emmanuel Macron? Surprise. Les 10 suivants auront eux la chance de participer au tournage de la série Le candidat (et pourraient donc éventuellement approcher le président-candidat). Un “temps d’échange avec un ministre” est proposé aux 20 suivants, quand les 35 qui suivent bénéficieront d’un bon d’achat de 30 euros à la boutique de campagne.
Les 100 suivants devront eux se contenter d’un “portrait dédicacé par le candidat” quand les 200 derniers de cette liste de 400 vainqueurs auront droit à “une visite du QG avec un apéritif convivial en présence de personnalités”.
Quand l’UMP faisait la même chose avec Sarkozy
Faire miroiter des gains à ses adhérents pour faire gonfler la machine militante n’est pas l’apanage de La République en marche. Il est arrivé plusieurs fois au Rassemblement national de proposer des portraits dédicacés de Marine Le Pen à ses militants contre le renouvellement d’une adhésion. Quant à l’UMP, elle avait organisé en 2014 des rencontres avec Nicolas Sarkozy pour les militants à l’origine du maximum d’adhésions.
Reste que cette pratique, qui emprunte beaucoup au marketing ne fait pas l’unanimité. Au HuffPost, un marcheur historique dit trouver le procédé “ridicule” car il “donne une image de kermesse alors qu’il y a la guerre aux portes de l’Europe”. Autre grief, l’encouragement d’une forme de “soviétisme” au sein du parti présidentiel, qui récompense “ses militants les plus stakhanovistes comme si la campagne se gagnait à force de clics”.
Contactée par Le HuffPost, l’équipe de campagne affirme qu’il s’agit d’atteindre “des curieux qui ne sont pas forcément engagés” au sein du mouvement macroniste. “L’idée c’est d’inciter le cercle des militants à s’élargir, pour faire venir au meeting des gens qui n’ont pas l’habitude de participer à un événement politique”, précise l’entourage du candidat, niant ainsi toute volonté de s’assurer une salle pleine par ce seul procédé.