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2 MISES À JOUR – RETOUR SUR LES PROMESSES (14) DE SOUVERAINETÉ PHARMACEUTIQUE FAITES EN … 2020 –

IL Y 3 ANS – DÉJÀ – LE PR ANNONÇAIT UN PLAN SOUVERAINETÉ PHARMACEUTIQUE

En juin 2020, le président de la République avait déclaré que la France devait retrouver une certaine « souveraineté médicamenteuse », notamment en rapatriant une partie de la production de paracétamol en France.

Aujourd’hui de nouvelles promesses sont faites sans que le bilan des action promises en 2020 ne soit présenté; ni réclamé par les médias qui reprennent en cœur sans enquête le nouvel engagement sur la souveraineté sanitaire.

Aura-t-il fallu 3 ans pour lister les 450 médicaments essentiels ?

MISE À JOUR 1 – Article ultérieur du Monde : extrait .

« C’était il y a trois ans, presque jour pour jour. Emmanuel Macron promettait la « reconquête de notre pleine souveraineté sanitaire et industrielle », alors que refluait doucement la première vague du Covid-19. « Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe », déplorait-il le 16 juin 2020, évoquant, déjà, la nécessité de relocaliser la production de médicaments stratégiques. »

MISE À JOUR 2 ARTICLE DU FIGARO

«Ça va être compliqué l’hiver prochain, on va encore avoir des pénuries de médicaments», lance François Braun

Par Pauline Landais-Barrau

Le ministre de la Santé tient à «être très clair» ce mercredi au sujet des futures ruptures de stocks de médicaments en France, au lendemain des annonces du plan de relocalisation de l’industrie pharmaceutique.

«On va avoir des pénuries encore. Il faut être très clair : il va y avoir des risques de rupture de stocks (de médicaments)», prévient ce mercredi matin sur RTL le ministre de la Santé, François Braun, au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron qu’une cinquantaine de médicaments jugés «critiques» verraient leurs chaînes de production rapatriées en France. «Ça va encore être compliqué l’hiver prochain mais croyez bien que je suis entièrement mobilisé là-dessus», poursuit-il, assurant vouloir, lorsque la situation est «un peu tendue», avoir «moins de stocks» disponibles, à la condition que «les Français puissent toujours trouver les médicaments dont ils ont besoin».

Suivre «de près les lignes de production»

Pour le ministre, il s’agit avant tout «d’identifier une liste de médicaments essentiels», ceux «avec lesquels on peut avoir un système de santé qui fonctionne normalement». Parmi eux, il y en a «bien sûr qui sont indispensables et assez rares d’utilisation, d’autres très fréquents comme le paracétamol par exemple», explique-t-il, souhaitant «suivre de très près les lignes de production depuis l’usine jusqu’à la pharmacie pour s’assurer qu’il n’y a pas de rupture» et «s’assurer que ces médicaments soient bien à la disposition des Français».

Le ministre de la Santé évoque des «problèmes de production», des «problèmes saisonniers», alors que certains médicaments «sont davantage utilisés l’hiver». «Il faut faire varier ces stocks en fonction des besoins», souligne François Braun, qui promet que «les industriels sont particulièrement mobilisés». Et pour répondre à la problématique, il cite «la volonté du président de la République de relocaliser cette chaîne de production en France» et ce, notamment pour «les médicaments pour lesquels il y a une criticité importante». Et d’affirmer que c’est une obligation «pour les patients mais aussi pour notre souveraineté industrielle».

Des craintes déjà évoquées par le président de la République Emmanuel Macron mardi, en marge d’un déplacement en Ardèche sur le site du laboratoire pharmaceutique Aguettant, afin d’annoncer la relocalisation de la production de 25 médicaments jugés essentiels «dans les prochaines semaines». Le chef de l’Etat a notamment cité la morphine, l’amoxicilline pédiatrique et six anti-cancéreux. Ces relocalisations porteront sur l’ensemble de la chaîne de production des médicaments, y compris «bien souvent le principe actif », s’est-il félicité.

Au total, huit projets doivent officiellement être mis en œuvre, soutenus par quelque 160 millions d’euros d’investissements publics et privés, pour lutter contre les récentes pénuries. La France a fait «l’expérience de la dépendance» à travers le Covid et la guerre en Ukraine, a rappelé le chef de l’État, selon qui «déléguer à d’autres le soin de produire les médicaments essentiels dans un monde qui se fragmente, c’est une impasse». Prenant «collectivement conscience de cette dépendance industrielle», le chef de l’Etat a jugé que celle-ci n’était «jamais bonne en général et encore moins compréhensible et acceptable (…) quand elle touche la santé».

Nous vous proposons trois articles pour éclairer le sujet – dont deux d’il y a trois ans ! – À suivre.

ARTICLE 1

Pénuries de médicaments : « Depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron, il y a beaucoup d’annonces et très peu de résultats », déplore une association

Des « visites récurrentes d’usines » mais pas de mesures, c’est ce qu’a regretté Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.Article rédigé par 

franceinfo. Publié le 13/06/2023

« Depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron, il y a beaucoup d’annonces, beaucoup de storytelling et très peu de résultats », a déploré sur franceinfo mardi 13 juin Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament. Alors que le chef de l’État doit présenter en Ardècheson plan de relocalisation de la production de médicaments en France, cette association milite pour une production publique des produits pharmaceutiques.

franceinfo : Emmanuel Macron doit en Ardèche ce mardi apporter des précisions sur une liste de médicaments « critiques » dont la production est susceptible d’être relocalisée en France. Est-ce selon vous une première étape pour faire face aux pénuries ?

Pauline Londeix : Il existe une liste de médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui comporte 777 médicaments, et une liste de médicaments d’intérêts thérapeutiques majeurs qui comporte 422 médicaments. On a déjà des listes. En 2017 [quand Emmanuel Macron a été élu pour la première fois], il y avait 538 signalements de médicaments en tension et aujourd’hui, on en a plus de 3 000. Il y a eu une explosion des ruptures de médicaments et en six ans quasiment rien n’a été fait par l’exécutif sur ce sujet. Une liste alors que les Français sont confrontés à de nombreuses pénuries de médicaments d’ibuprofène, de paracétamol depuis des mois, ça me paraît assez limité comme annonce.

Lors de la crise sanitaire, liée au coronavirus, Emmanuel Macron s’était engagé à relancer la production de paracétamol en France. Où en est-on aujourd’hui ?

La production sur le site en Isère a été retardée : au départ, on annonçait des médicaments qui sortiraient de l’usine en 2024, maintenant, c’est plutôt 2025, voire 2026. On est face aux limites du storytelling d’Emmanuel Macron. On voit bien que ça prend du temps. Il faut relancer cette production, c’est possible et évidemment, ça prend du temps. Nous avons alerté depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie que si la Chine et l’Inde décident de ne plus exporter de principes actifs de médicaments, on risque d’avoir de gros problèmes, parce qu’on n’est pas prêt à produire les médicaments essentiels sur notre territoire. Il faut commencer au plus vite. Depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron, il y a beaucoup d’annonces, beaucoup de storytelling, et très peu de résultats. Avec des visites récurrentes d’usines depuis six ans, mais pas d’actions concrètes pour réellement faire quelque chose et reprendre la main sur les politiques du médicament.

Faut-il nécessairement augmenter le prix des médicaments comme le réclame l’industrie pharmaceutique ?

En Suisse, les médicaments sont 48,4 % plus cher qu’en France et pourtant, il y a des ruptures de médicaments de plus en plus importantes. C’est un problème épidémiologique mondial, c’est aussi lié à l’augmentation de la population mondiale et à la transition épidémiologique avec une explosion des maladies non-transmissibles. Dans les années qui viennent, il y aura de plus en plus de ruptures de médicaments, de pénuries et de tensions. Il faut donc répondre au problème de façon structurelle et l’augmentation seule des prix des médicaments ne pourra pas permettre de répondre à ce problème. Il faut sortir le médicament de la loi de l’offre et de la demande, sinon on va simplement monter les enchères. Il faudrait augmenter les volumes de production pour arriver à couvrir les besoins des personnes.

RETOUR AUX ENGAGEMENTS DE 2020

2020 ARTICLE 2.

Chez Sanofi, Macron appelle à relocaliser une partie de la production de médicaments

Le président de la République Emmanuel Macron a appelé mardi à relocaliser une partie de la production de médicaments lors d’une visite au laboratoire Sanofi, qui va investir 610 millions d’euros pour doper ses vaccins et créer une nouvelle usine en France. 

Publié le : 16/06/2020 RFI

La pandémie a remis sur le devant de la scène la question de la sécurité sanitaire, avec notamment de fortes tensions sur certains médicaments, comme les curares. « Dès jeudi, nous lancerons une initiative de relocalisation de certaines productions critiques », a annoncé le président de la République lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite de l’usine Sanofi à Marcy-l’Étoile, mardi.

Le chef de l’État a de nouveau pris des accents souverainistes à l’occasion de ce passage en région lyonnaise, un ton adopté avec constance depuis le début de la pandémie de Covid-19. « Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe », a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un « mécanisme de planification» de la production française dans le domaine de la santé, ainsi qu’une enveloppe de 200 millions d’euros pour financer des infrastructures de production.

Une nouvelle usine à Neuville-sur-Saône

Le géant pharmaceutique Sanofi va répondre à l’appel de l’Elysée : le groupe a annoncé dès ce mardi investir près d’un demi-milliard d’euros dans une nouvelle usine à Neuville-sur-Saône, en région lyonnaise, pour y créer un Evolutive Vaccine Facility, spécialisé dans la production de vaccins, qui sera installé à côté d’un site de production déjà existant de Sanofi.

Cet investissement de 490 millions d’euros sur cinq ans devrait créer 200 nouveaux emplois, précise le laboratoire, et pourra produire 3 à 4 vaccins différents simultanément, contre un seul dans les sites industriels actuels.

Cette usine permettra à Sanofi de « sécuriser les approvisionnements en vaccins de la France et de l’Europe en cas de nouvelles pandémies », selon le groupe. Un enjeu crucial, alors que les États à travers le monde se sont lancés dans une course pour accéder à un vaccin contre le coronavirus, qui a fait plus de 436 000 morts à ce jour dans le monde.

Est-ce que c’est aux citoyens de payer ces délocalisations qui ont permis aux firmes pharmaceutiques d’engranger des dividendes faramineux?…

Nathalie Coutinet, économiste et chercheuse à l’Université Sorbonne Paris-Nord 

120 millions d’euros pour créer un centre de recherche et développement

Quatre pays européens, dont la France, viennent d’ailleurs de signer un accord avec le laboratoire britannique AstraZeneca, qui pourrait réserver jusqu’à 400 millions de doses d’un futur vaccin à l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, ainsi que d’autres pays européens volontaires.

Outre sa nouvelle usine, Sanofi va investir 120 millions d’euros pour créer un centre de recherche et développement sur son site de Marcy-l’Étoile, qui sera notamment consacré au développement de vaccins contre les maladies émergentes et les risques pandémiques.

« L’investissement que vous venez d’annoncer, c’est un formidable trait d’union entre les deux actes de la bataille que nous avons à conduire », a salué Emmanuel Macron à Marcy-l’Étoile, évoquant la crise sanitaire qui s’éloigne et la crise économique qui débute. « Le projet annoncé aujourd’hui, c’est mettre Sanofi et la France à l’excellence de la lutte contre le virus et pour trouver un vaccin », a-t-il poursuivi.

Sanofi, qui est l’un des principaux acteurs mondiaux dans la production de vaccins, travaille actuellement au développement de deux vaccins contre le Covid-19, attendus courant 2021.

Mais le groupe avait créé une vive polémique le mois dernier, lorsque son directeur général Paul Hudson avait évoqué la possibilité de favoriser les États-Unis, lesquels ont investi dans sa recherche contre le coronavirus. Une déclaration peu goûtée par l’Elysée, Emmanuel Macron appelant alors à ce que ce vaccin soit « extrait des lois du marché ». La visite du chef de l’État sur le site lyonnais du laboratoire mardi semble néanmoins montrer que ce désaccord est derrière eux.

2020 ARTICLE 3.

Covid-19: Macron défend son plan de relance « pour préparer la France de 2030 »

Modifié le 28/08/2020 LE POINT

Emmanuel Macron a profité vendredi de sa visite dans les ateliers du laboratoire pharmaceutique Seqens à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), pour défendre les relocalisations et présenter la « philosophie » de son plan de relance « pour préparer la France de 2030 ».

« Cette stratégie +France relance+ que nous allons lancer, ça n’est pas une stratégie pour faire face aux difficultés du moment, ça nous l’avons déjà fait et nous allons continuer (…), non c’est préparer la France de 2030 », a expliqué le chef de l’Etat, s’exprimant pour la première fois face à la presse avec un masque sur le visage, conformément à la nouvelle obligation en vigueur à Paris et en petite couronne.

Le plan de relance, qui sera présenté jeudi prochain, « est un projet dans lequel nous voulons projeter le pays pour plus d’indépendance, et donc les relocalisations », a souligné le président de la République, qui était accompagné du ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Emmanuel Macron entend aussi « bâtir un modèle d’avenir, fondé sur le savoir, sur l’écologie et la transition écologique » et « bâtir sur les compétences, c’est-à-dire investir dans les femmes et les hommes, et en particulier notre jeunesse ».

« Les relocalisations jouent pour nous un rôle fondamental parce que c’est montrer qu’il n’y a pas de fatalité et c’est bâtir sur des secteurs d’avenir commun, en particulier le secteur pharmaceutique », a poursuivi le chef de l’Etat en détaillant les actions mises en oeuvre pour y parvenir.

D’abord une simplification des procédures concernant les médicaments, « la réforme des autorisations temporaires d’utilisation au 1er janvier est un pilier de ce +France relance+ », a-t-il insisté.

Ensuite une réduction de « l’effort qui est demandé chaque année aux entreprises du médicament de 300 millions d’euros pour le prochain plan de finance ».

Et enfin, dans le plan de relance de 100 milliards d’euros, « il y aura 15 milliards pour l’innovation et les relocalisations et en particulier un milliard d’euros vraiment d’aides directes construites avec les industriels », pour les relocalisations, a rappelé le président de la République.

Emmanuel Macron avait auparavant inauguré un atelier de production sur ce site « d’exception » qui est l’une des plus anciennes usines de principes actifs du monde (nécessaires pour fabriquer des médicaments).

Fondé en 1893, le groupe Seqens, deuxième producteur européen de principes actifs, est l’un des leaders mondiaux du principe actif de paracétamol dans son usine chinoise, mais a entamé une réflexion avec les autorités françaises pour déterminer si cette production peut être relocalisée.

« Douze molécules seront reproduites en France dans les prochains mois et prochaines années, dont certaines d’ailleurs ont pu manquer au moment du pic de l’épidémie », a souligné M. Macron.

Seqens produit en région parisienne une quinzaine de principes actifs utilisés dans le monde entier, dont plusieurs ont des utilisations en urgence Covid.

Avec 24 sites de production au monde dont 15 en France, Seqens a investi 290 millions d’euros sur la dernière décennie dans l’hexagone.

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