
(VOIR NOTRE PUBLICATION PLUS RÉCENTE :
LE (VRAI?) « FAUX PAS » DE FERRAND ATTEINT SON BUT : LE DÉBAT SUR UN TRIPLE QUINQUENNAT CONSÉCUTIF EST LANCÉ – MAJ https://metahodos.fr/2023/06/21/le-vrai-faux-pas-de-ferrand-atteint-son-but-le-debat-sur-un-triple-quinquennat-consecutif-est-lance/
NOS 7 MISES À JOUR SUR UN « ANACHRONISME OPPORTUNISTE » – ( UN FAUX PAS EN MARCHE ? )
1. Richard Ferrand empêtré dans la polémique du troisième mandat présidentiel
2. Les raisons d’une telle sortie médiatique
3. Constitution, mandat présidentiel et cumul : l’anachronisme opportuniste de Richard Ferrand
4. La limitation des mandats présidentiels, « bride pour la souveraineté » ou règle démocratique incontournable ?
5. Richard Ferrand et le troisième mandat présidentiel, faux procès mais vrai débat
6. Macron, Ferrand et le 3e mandat présidentiel : aux origines d’un sujet maudit
7. Macronisme : le tête-à-queue de Richard Ferrand
LA DÉMOCRATIE SUISSE UNE NOUVELLE FOIS CRITIQUÉE
Voir l’article du Monde – sévèrement critique ? – relatif à l’adoption par référendum de la neutralité carbone en 2050.
Les Suisses ont également voté de manière très large en faveur de l’instauration d’une taxe de 15 % sur les grandes entreprises actives sur la scène internationale.
Voir sur Metahodos.fr nos publications régulières sur un système démocratique exemplaire.
LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE UNE NOUVELLE FOIS MÉPRISÉE
Tandis que ceux qui sont attachés à revigorer la démocratie française proposent des réformes – donnant plus de pouvoir aux citoyens, rééquilibrant les pouvoirs, rétablissant une action publique efficiente et renforçant l’Etat de droit – le pouvoir en place lance l’idée – largement reprise par les médias – d’un troisième mandat présidentiel pour le président sortant.
« CHANGEONS TOUT CELA « OU LA POLITIQUE DE L’EMPORTE PIÈCE QUI SÉDUIT LES MÉDIAS
Le Figaro accorde un entretien à un ancien président de l’AN qui n’a pas laissé de souvenir d’actions menées pour vivifier la démocratie.
Il a pourtant – s’opposant à la «limitation du mandat présidentiel dans le temps» et au «non-cumul des mandats» deux solutions.
«Changeons tout cela», a-t-il réclamé, estimant que ce carcan «affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive».
« Rendre possible un 3e mandat pour Emmanuel Macron : Richard Ferrand voudrait une modification de la Constitution »
A TITRÉ MIDI LIBRE, REPRENANT LES DÉCLARATIONS ASSURÉES AU FIGARO
« La limitation à deux mandats présidentiels successifs « corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens »
ose monsieur FERRAND qui tentera d’expliquer que la presse et les lecteurs auront mal compris : il parlait bien – et uniquement – de 2027 … mais pas du président sortant !
Richard Ferrand s’est défendu de toute ambition de voir Emmanuel Macron briguer un troisième mandat consécutif: « Consternant de voir s’agiter réseaux sociaux et médias paresseux sur une proposition stupide que je ne fais pas: modifier la constitution pour la présidentielle de 2027. Panurgisme imbécile », a-t-il lancé sur Twitter. ( LE FIGARO – bien imprudent ? – appréciera, comme tous ceux qui ont emboîté le pas avec gourmandise, calcul ou cynisme…
MAIS L’ESSENTIEL N’ÉTAIT IL PAS DE LANCER LE DÉBAT EN FAVEUR DU PRÉSIDENT ? ET CELA A RÉUSSI
VOIR LA MISE À JOUR 5 QUI MONTRE QUE « ÇA MARCHE » … ET LE SILENCE EN MACRONIE EST BRUYANT !
UN NOUVEAU BALLON D’ESSAI : C’est ainsi que FRANCE INFO a qualifié cet épisode en écrivant par ailleurs :
« Cette polémique vient relancer des soupçons qui pesaient déjà sur Emmanuel Macron en décembre 2022, après une hypothèse de Jean-Jacques Urvoas, comprise au premier degré et perçue, là aussi, comme un ballon d’essai. À l’époque, la polémique avait alimenté les interviews politiques pendant plusieurs semaines.«
TWIT SUPPRIMÉ (?) :

L’ex-président de l’Assemblée nationale, qui redoute « un suicide démocratique », estime qu’« un moment d’unité nationale doit être recherché sur quelques objectifs. »
L’ex-président de l’Assemblée nationale, qui redoute « un suicide démocratique », estime qu’« un moment d’unité nationale doit être recherché sur quelques objectifs. »
OUF ! CONSERVONS LE BICAMÉRISME ET LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
« Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques ».
UN SCÉNARIO PRÉSIDENTIEL RÉGULIÈREMENT ENTRETENU
1. En novembre 2022,
le chef du service politique de France Culture, Stéphane Robert, dévoilait déjà un « scénario qu’on peut aujourd’hui envisager et qui permettrait [à Emmanuel Macron], peut-être, de rester à l’Élysée au-delà de 2027 ». Un scénario qui émanerait de l’ancien garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas.
2. En décembre dernier,
c’est l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui appelait à « permettre au président de la République d’assurer plus de deux mandats consécutifs ». Des perches lancées à l’aveugle dans le débat public. Ne sait-on jamais.
Reste que pour faire cela, il faut modifier la Constitution. Une pratique assez courante en France, mais qui nécessite l’approbation soit par référendum soit par le Congrès à la majorité des 3/5. Et cette histoire est loin d’être une promenade de santé.
3. Une autre hypothèse
est évoquée dans la sphère politique : celle d’une « alternance » en 2027 avant un retour d’Emmanuel Macron en 2032 – ce qui n’est pas sans alimenter les parallèles avec Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev. François Bayrou est, sans surprise, candidat pour le rôle.
La sortie de M Ferrand a beaucoup fait réagir.
Charles Consigny : « C’est effarant qu’il puisse avoir ce genre d’idée et que cela puisse circuler », sur RMC, constatant que ces initiatives germent souvent dans la tête d’autocrates, comme en Russie ou au Sénégal.
« C’est un sport assez répandu dans les régimes autoritaires que de changer la Constitution pour rallonger les mandats. Ce n’est pas du tout un signe de vitalité démocratique. C’est révélateur de cette macronie qui est une espèce de consortium de gens qui s’accaparent les moyens de l’Etat et ne veulent que garder le pouvoir », ajoute l’avocat, qui estime que cette proposition doit être jugée sévèrement et devrait faire « hurler tous les démocrates ».
1. ARTICLE EXTRAIT
« CHANGEONS TOUT CELA »: FERRAND REGRETTE « LA LIMITATION DU MANDAT PRÉSIDENTIEL DANS LE TEMPS »
Le 19/06/2023 BFM TV
L’ancien président de l’Assemblée nationale, désormais en retrait après sa défaite aux dernières législatives, considère que la limitation à deux mandats présidentiels successifs, prévue par la Constitution, « corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens ».
Une prise de position qui lui vaut d’être taxé de « dérive autocratique ». L’ex-président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, en retrait de la vie politique depuis sa défaite aux dernières législatives, est sorti du silence à l’occasion d’une interview pour Le Figaro.
Resté proche du pouvoir – il participe à des réunions stratégiques à l’Élysée – l’ancien socialiste se montre favorable à une modification de la Constitution pour mettre fin à « la limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc… ». Actuellement, le texte suprême précise dans son article 6 que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
« Changeons tout cela »
En conséquence, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter lors de la prochaine présidentielle, en 2027, après ses deux quinquennats. « À titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire », explique Richard Ferrand.
À ses yeux, « tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive. » « Changeons tout cela », enjoint-il, tout en « préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques. »
« Et pourquoi pas restaurer l’Empire? »
Ces déclarations, n’ont pas manqué de faire réagir. D’autant plus dans un contexte où l’exécutif est régulièrement accusé par les oppositions de « piétiner la démocratie », notamment après être passé en force sur la réforme des retraites.
« Et pourquoi pas restaurer l’Empire avec Macron 1er? », a tancé Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, qualifiant Richard Ferrand de « visage de la dérive autocratique de la Macronie ». « Pour certains la VIe République ressemble plutôt à la Restauration ou l’Empire », a également fustigé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
« Panurgisme imbécile »
Certains élus ont vu l’ombre du président de la République derrière ces déclarations. « Personne n’est dupe: c’est juste Macron qui envoie un ballon d’essai pour tester l’idée », a estimé l’insoumis Bastien Lachaud. Même refrain pour son collègue Antoine Léaument: selon lui, « personne ne croira que Ferrand n’est pas ici le porte-parole de la volonté de Macron. »
…/…
2. ARTICLE
Les Suisses acceptent une loi visant la neutralité carbone en 2050
Sans contraintes ni taxations spécifiques, le texte pose un objectif qui sera difficile à atteindre, alors que la Confédération a déjà beaucoup de retard dans les énergies renouvelables.
« Si on veut électrifier de plus en plus de choses, on doit produire plus d’électricité en Suisse. Une politique climatique commence avec une politique énergétique », a affirmé Albert Rösti, le nouveau ministre de l’énergie et de l’environnement helvétique, quelques heures après que la population suisse a adopté par 59,1 %, dimanche 18 juin, un projet de loi du Conseil fédéral (gouvernement de coalition) fixant la neutralité carbone du pays pour 2050. Paradoxe du système helvétique de consensus, ce ministre a dû défendre une politique à laquelle il ne croit pas lui-même.
Lire aussi : En Suisse, l’angoisse énergétique tourne à la crise de nerfsAjouter à vos sélections
L’homme est issu de l’UDC (souverainiste et europhobe), un parti opposé frontalement à toute mesure à coloration écologique, et qui compte de nombreux climatosceptiques dans ses rangs. Albert Rösti était lui-même jusqu’à la fin de l’année 2022 le principal lobbyiste de l’industrie pétrolière. Que sa conversion soit sincère ou de façade, il s’est réjoui que le Conseil fédéral dispose dès à présent d’un « mandat clair » pour mener une politique en conformité avec l’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.
MISE À JOUR 1 :
3. ARTICLE
Richard Ferrand empêtré dans la polémique du troisième mandat présidentiel
Après avoir regretté qu’Emmanuel Macron ne puisse pas se représenter en 2027, le fidèle du chef de l’Etat invoque la « respiration » démocratique pour lever la limitation dans le temps du pouvoir présidentiel. Un argument autrefois brandi par Nicolas Sarkozy pour instaurer cette mesure dans la Constitution.
Une maladresse, à moins d’un aveu inconscient ? Depuis l’entretien qu’il a accordé au Figaro lundi 19 juin, Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, tente d’éteindre la polémique qu’il a lui-même déclenchée. Dans le quotidien, ce très proche d’Emmanuel Macron, resté silencieux depuis sa défaite aux élections législatives de juin 2022, dit regretter que le chef de l’Etat ne puisse se représenter en 2027 et laisse entendre qu’il faudrait réformer la Constitution. « A titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire », défend-il, déplorant la « limitation du mandat présidentiel » qui « corsète notre vie publique ». « Changeons tout cela, appelle-t-il de ses vœux, en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques. »
Il n’en fallait guère davantage pour que les oppositions soupçonnent Emmanuel Macron de vouloir prolonger une décennie de pouvoir suprême. « Et pourquoi pas restaurer l’Empire avec Macron Ier ? Richard Ferrand, le visage de la dérive autocratique de la Macronie », a accusé la cheffe de file des députés La France insoumise, Mathilde Panot, sur Twitter.
« Modifier la Constitution pour se permettre de rester au pouvoir. Les deux derniers à l’avoir fait s’appellent Xi Jinping et Vladimir Poutine… Voilà donc le plan démocratique d’Emmanuel Macron ? », s’interroge le sénateur Les Républicains, Alain Houpert.
Lire aussi : Le « mandat à vie » de Xi Jinping suscite le malaise en Chine
Le président de la République envisage une vaste réforme institutionnelle, mais n’a jamais publiquement évoqué l’idée de retoucher l’article 6 de la Constitution, selon lequel le locataire de l’Elysée « ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Ce qui empêche donc l’actuel chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat en 2027. Dans un entretien au Point, en avril 2022, Emmanuel Macron n’évoque qu’un retour au septennat, assorti d’une « respiration démocratique » à mi-mandat. « La question du retour au septennat doit être posée. Il faut instaurer une respiration démocratique à mi-mandat, avec les élections législatives », répète le chef du parti Renaissance Stéphane Séjourné, dans Le Figaro, le 12 janvier.
« A la différence d’un despote… »
En droit, la manœuvre qui permettrait à Emmanuel Macron de se représenter dès 2027 existe, sous réserve qu’elle soit votée à l’identique par les deux Chambres, puis à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés du Parlement réuni en Congrès. « Dans la Constitution, on peut faire ce qu’on veut. Rien ne l’interdit », estime Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public, en rappelant que le président turc Erdogan vient de se faire réélire à un troisième mandat, malgré la limitation dans la Constitution turque de 2017 à deux mandats successifs.
Lire aussi : En Turquie, Erdogan prête serment pour son troisième mandat et nomme un expert au ministère de l’économie
Dans les faits, ce scénario reste en France improbable, a fortiori dans un contexte de majorité relative à l’Assemblée nationale et d’un Sénat dominé par la droite. Mais, étrange paradoxe, c’est par Richard Ferrand, qui présida l’Assemblée durant quatre ans, que ressurgit la petite musique autour d’un troisième mandat présidentiel. De même qu’il a porté haut la menace d’une dissolution, esquissée lors d’un dîner à l’Elysée en décembre 2022, l’ancien député du Finistère semble planter une épine dans la réforme constitutionnelle de 2008, qui visait à renforcer les pouvoirs du Parlement.
« A l’époque, Nicolas Sarkozy recherchait la démocratisation », se souvient Jack Lang, ancien vice-président de la commission Balladur, qui avait planché en 2007 sur cette modernisation des institutions. « Notre régime est trop présidentialiste, ce n’est pas la réélection indéfinie du président de la République qui va démocratiser le système ! », maintient aujourd’hui le président de l’Institut du monde arabe qui, en 2008, avait été le seul député socialiste à voter la révision constitutionnelle critiquée par la gauche.
Malgré l’activisme de Jack Lang, le comité Balladur n’avait pas proposé de limiter le cumul des mandats dans le temps. C’est le chef de l’Etat lui-même qui avait pris les devants au nom… de la respiration démocratique. « Je rappelle qu’à la différence d’un despote, je suis élu. A la différence d’un despote, je limite le nombre de mandats successifs du président », revendiquait même le président Sarkozy dans un entretien au Monde du 16 juillet 2008, à quelques jours du congrès de Versailles. Fixer « une ligne » au pouvoir, était, à ses yeux, « être démocrate, profondément démocrate ».
Pas un « cursus à vie »
Sous le second quinquennat d’Emmanuel Macron, l’argument inverse revient comme un leitmotiv. Pourquoi limiter la liberté des électeurs ?, interrogent les défenseurs des mandats illimités, à l’instar de Richard Ferrand. L’ancien occupant du perchoir tente, depuis dimanche, de dissiper le trouble sur les intentions du chef de l’Etat, après avoir fustigé sur Twitter un « panurgisme imbécile » des oppositions et des médias. Interrogé lundi sur les ondes de Sud Radio, M. Ferrand assure qu’« on ne change pas les règles du jeu en cours de match » et fait valoir, auprès du Monde, une « pensée autonome » de celle d’Emmanuel Macron. « Mon propos ne consistait pas à dire qu’il fallait changer des règles en vue de 2027 mais que, d’une manière générale, il fallait permettre à notre démocratie, à mon avis, de respirer mieux », a-t-il développé. Un refrain entonné de longue date à droite et éloigné de la macronie originelle, qui clamait que l’engagement politique ne devait pas être un « cursus à vie ».
En 2017, Emmanuel Macron avait proposé de limiter à trois le nombre de mandats successifs des parlementaires, maires et élus à la tête d’exécutifs locaux. Au congrès de Versailles de juillet 2018, le chef de l’Etat vantait une « clé de voûte d’un renouvellement », qui « deviendra le rythme normal de la respiration démocratique ». Un discours que les macronistes réinterprètent en rêvant de décorseter leur champion. « Le président est le seul élu concerné par la limitation du nombre de mandats, déplore le député Renaissance Sacha Houlié, président de la commission des lois. Soit on limite tout le monde ; soit personne n’est concerné. » Quitte à plaider pour une réforme ? Sans emboîter le pas de Richard Ferrand, les fidèles d’Emmanuel Macron soulignent, à l’unisson, que la Constitution ne limite la présidence qu’à deux mandats… successifs.
MISE À JOUR 2 :
« Les raisons d’une telle sortie médiatique »
TITRE L’OBS QUI POURSUIT :
« Si les propos de Richard Ferrand sont donc plus nuancés qu’un appel clair à un troisième mandat d’Emmanuel Macron, ils n’en restent pas moins tendancieux. Alors pourquoi en parler ? Quelles sont ses motivations ?
« L’ancien député explique défendre une idée qui lui tient à cœur. Mais certains estiment que c’est une manière de marquer son retour médiatique et de plaire au président. Une attitude qui frappe au moment où son nom est régulièrement cité parmi les successeurs probables d’Elisabeth Borne à Matignon. Auprès du « Figaro », il élude sans nier une possible aspiration : « Je suis plutôt un vétéran qu’un aspirant. »
« Pour d’autres, c’est un ballon d’essai alors qu’une révision constitutionnelle est toujours dans les tuyaux. Un autre encore donne une analyse différente auprès de Politico : si Richard Ferrand évoque ce sujet, « c’est aussi pour calmer François Bayrou », désireux d’être candidat de la macronie en 2027. Une manière de dire à l’actuel haut-commissaire au plan que son ambition ne fait pas l’unanimité et que les proches du président sont « capables de tout ».
MISE À JOUR 3 :
ARTICLE 4 EXTRAIT
Constitution, mandat présidentiel et cumul : l’anachronisme opportuniste de Richard Ferrand
LIBERATION
Plutôt que de défendre, au nom de la démocratie, l’idée d’une réforme de la Constitution qui permettrait à Emmanuel Macron de se représenter, l’ancien président de l’Assemblée devrait encourager un renforcement du Parlement et l’instauration d’une République véritablement exemplaire.
par Jonathan Bouchet-Petersen
Disons que c’est son appel du 18 juin, en forme de cri du cœur dans le Figaro.Soutien originel et même groupie historique d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand aimerait tant que l’actuel chef de l’Etat, dont il est aujourd’hui un conseiller aussi officieux qu’influent, puisse se représenter au terme de ses deux mandats à l’Elysée. Mais c’est impossible, la faute à cette satanée constitution. L’ancien président de l’Assemblée nationale sait tout aussi bien qu’il est inenvisageable qu’une majorité des trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès ou que les Français consultés par référendum valident un tel retour en arrière. Bref, on a du mal à comprendre le sens de sa sortie. Manière de pointer que ce sont les institutions et non la situation politique qui empêcheront Emmanuel Macron d’être de nouveau candidat à sa succession en 2027 ? Ou de souligner que les héritiers plus ou moins revendiqués du macronisme ne seront que des choix par défaut, des plans B ?
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MISE À JOUR 4 :
ARTICLE 5
« La limitation des mandats présidentiels, « bride pour la souveraineté » ou règle démocratique incontournable ? »
TITRE 20 MINUTES … EXTRAIT
« Pour Arnaud Teyssier, historien, spécialiste du gaullisme et de la Ve République, la limitation des mandats imaginée par Nicolas Sarkozy dans la réforme constitutionnelle pourrait avoir été conçue pour rééquilibrer un nouveau pouvoir du président. « La réforme a prévu le droit pour le chef de l’Etat de s’exprimer devant les deux Assemblées (Congrès), en contrepartie, les mandats consécutifs ont été limités pour ne pas donner l’impression d’une présidentialisation excessive du régime. » La fin obligatoire du cycle après deux mandats permet aussi « de donner une liberté totale au président, quitte à prendre des mesures impopulaires » sans risquer d’être sanctionné dans les urnes, détaille Michel Lascombe.https://d1ebd2e805b8787a05c51dc2e64a220e.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html?n=0
« L’outil pour ne pas « brider » la souveraineté, « c’est le référendum »
« Le passage du septennat au quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier, avec une élection du président juste avant les députés, a bouleversé la pratique politique de la Ve République, bien plus que la limitation de mandats, reprend Arnaud Teyssier. « On reproche au régime de ne plus fonctionner parce qu’on n’utilise pas ses outils. Le système s’est déséquilibré quand le président a dû rentrer dans le jeu partisan, précise l’expert. Si Ferrand ne veut pas brider la libre expression de la souveraineté, il y a un outil pour ça, c’est le référendum. »https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/qvqf0r3/zone/1/showtitle/1/#amp=1
« Dans les faits, une réforme de la Constitution à l’initiative du président nécessite d’obtenir 3/5e des voix des parlementaires réunis en Congrès. Depuis le début de la Ve République, avant même l’entrée en vigueur de la limitation du nombre de mandats consécutifs, aucun chef d’Etat n’a été élu trois fois. « Seulement deux présidents ont terminé deux mandats complets (Chirac, Mitterrand), et encore Chirac a eu un quinquennat. Se présenter à un troisième mandat, ça ne paraît pas réaliste, on n’est pas dans une monarchie. »
« Marcheur de la première heure, Richard Ferrand a sûrement, en l’espace de quelques heures, obtenu ce qu’il voulait. Lancer un ballon d’essai à peu de frais. Obtenir des reprises médiatiques, des condamnations médiatiques dans l’opposition, d’Olivier Faure à Mathilde Panot. Puis, rétropédaler en dénonçant « une fausse polémique ». Une bonne recette pour faire parler de lui, alors que certaines rumeurs l’envoient à Matignon, en cas de remaniement.
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MISE À JOUR 5:
ARTICLE 6
« Guillaume Tabard: «Richard Ferrand et le troisième mandat présidentiel, faux procès mais vrai débat» »
TITRE LE FIGARO QUI DÉBUTE L’ARTICLE AINSI :
« Il est légitime de penser que tout pouvoir mérite des bornes mais il n’est pas illégitime d’estimer que c’est au seul électeur qu’il revient de dire stop ou encore.
« Richard Ferrand a le goût et le sens des formules. Mais être un «vétéran», comme il se présente lui-même, n’empêche pas les surprises. En se livrant dans Le Figaroà un plaidoyer ciselé pour un «moment d’unité nationale», l’ancien président de l’Assemblée nationale n’avait pas imaginé déclencher la polémique en déplorant que la limitation du mandat présidentiel dans le temps et le non-cumul des mandats «corsètent notre vie publique». Les adversaires d’Emmanuel Macron y ont vu une manœuvre visant à permettre au chef de l’État de se représenter, l’aveu «d’une dérive autocratique» en attendant de «restaurer l’Empire», selon les mots de l’Insoumise Mathilde Panot. Face à l’emballement, Ferrand a précisé que son propos général ne concernait pas 2027. Mais si l’on peut parler de faux procès faits à Ferrand, l’ancien occupant du Perchoir n’en soulève pas moins un vrai problème institutionnel »
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MISE À JOUR 6 :
ARTICLE 7
Macron, Ferrand et le 3e mandat présidentiel : aux origines d’un sujet maudit
ParLEXPRESS.frpublié le 19/06/2023
L’ancien président de l’Assemblée nationale a vite constaté qu’il existe des débats impossibles.
Le faire était peut-être une première bêtise, le défaire en serait une seconde, plus grosse encore. C’est dire si le sujet est maudit. Lors de la révision de 2008, l’article 6 de la Constitution est modifié : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats [présidentiels] consécutifs. » Mais il est impossible aujourd’hui de s’interroger sur le bien-fondé de la mesure. La preuve par Richard Ferrand.
L’ancien président de l’Assemblée nationale, qui compte parmi les plus proches d’Emmanuel Macron, déclare dans Le Figaro ce lundi : « A titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc. Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens […]. Changeons tout cela […]. » Aussitôt, c’est l’hallali, qui conduit Richard Ferrand à préciser dans un tweet qu’il ne préconise pas de « modifier la Constitution pour la présidentielle de 2027 » – la rétroactivité des lois n’existe d’ailleurs pas.
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En 2008 déjà, la mesure est contestée. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la commission Balladur de modernisation des institutions installée en juillet 2007 par Nicolas Sarkozy dans la foulée de son élection ne la propose pas. En son sein, une grande majorité est défavorable à une telle limitation, pour une raison historique – Roosevelt a effectué quatre mandats et cela ne l’a pas empêché de gagner la guerre… – et pour une raison démocratique – c’est une limitation forte de la souveraineté de l’électeur.
« Le seul élu à qui on impose cela, c’est ma pomme »
Un homme tient plus que tout à limiter le nombre de mandats, et comme il est président de la République, il obtient gain de cause. « Le temps que l’on passe à durer, on ne le passe pas à agir », a l’habitude d’expliquer alors Nicolas Sarkozy. Qui s’assure toutefois bien que le terme « consécutifs » figure bien dans la nouvelle version, il ne faut pas insulter l’avenir. Le 12 octobre dernier, à l’Institut de France, il revenait sur la question : « Je reconnais bien volontiers que c’est vraiment un sujet de débat, je ne prétends pas avoir la vérité là-dessus. » Il cite volontiers l’exemple de Margaret Thatcher, 11 ans et six mois au 10 Downing Street, pour expliquer qu’ « au bout de dix ans, on n’entend plus ». « Le pouvoir est dangereux, il faut mettre une limitation, c’est une protection », ajoutait l’ancien chef de l’Etat, qui ne croit pas à la fameuse théorie du « canard boiteux », comme on dit aux Etats-Unis (lors de son deuxième mandat, un président américain assiste souvent impuissant à la diminution graduelle de son influence politique). Pour Nicolas Sarkozy, « si votre autorité est sapée, c’est parce que vous êtes fragile. »
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Emmanuel Macron déteste l’article 6 de la Constitution tel qu’il est désormais rédigé. Dès 2018, un an après son accession à l’Elysée, il lâche devant des visiteurs : « Le seul élu à qui on impose cela, c’est ma pomme. » En 2027, il aura 49 ans et celui qui n’aime rien tant que la liberté est ligoté. « Le trouble psychologique qu’on a vu chez lui après sa réélection, c’est à cause de cette situation l’interdisant de se représenter », avance l’un de ses soutiens, qui complète : « Un président qui ne peut plus se représenter a peut-être du courage, mais il n’est plus chef de guerre, tout le monde guette chez lui les signes du recul de son influence. »
Le psychodrame des dernières heures autour des propos de Richard Ferrand le prouve : « Lorsque les responsables politiques instituent une mauvaise règle, celle-ci devient religieusement bonne parce qu’ils s’interdisent de revenir dessus », comme le dit un constitutionnaliste. On en est là.
MISE À JOUR 7
ARTICLE 8
Macronisme : le tête-à-queue de Richard Ferrand
TITRE LE POINT
« Ce proche d’Emmanuel Macron a regretté que le président ne puisse se représenter, avant de se rétracter. Un épisode qui en dit long. »
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