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AUTOROUTES (1) ET MANŒUVRES AU SOMMET DE L’ÉTAT : ENFIN LA VÉRITÉ SE DÉVOILE – ARBITRAGE POLITIQUE ET FAVORITISME ?

Metahodos propose 5 articles pour éclairer une affaire qui couve depuis plusieurs mois du fait du refus de communication des documents

ARTICLE 1

Autoroutes : la note des services de Macron, Borne et Kohler qui concluait à l’absence de surprofits

Par Emmanuelle nuel Lévy et Vanessa Ratignier. Publié le 16/06/2023 MARIANNE

En janvier 2015, une note interministérielle classée « secret » conclut à l’absence de surprofits des concessionnaires d’autoroutes et ouvre ainsi la voie à la signature du Plan de relance autoroutier, grâce auquel Vinci, Eiffage et consorts vont empocher 9 milliards d’euros de surprofits. Révélations.

Vinci, Eiffage et consorts auraient-ils pu bénéficier d’une prolongation de leurs concessions et ainsi empocher 9 milliards d’euros de surprofits si, avant la signature du Plan de relance autoroutier (PRA), les services de l’État avaient conclu à la surrentabilité de ces contrats ? C’est toute la question que soulève une note interministérielle que Marianne s’est procurée. Datée du 7 janvier 2015 et tamponnée « secret », elle présente une « estimation de la rentabilité des opérations d’acquisition des sociétés concessionnaires d’Autoroutes (SCA) ».

ARTICLE 2

Privatisation des autoroutes : un fiasco à 55 milliards d’euros

Alors que les péages augmentent à nouveau, le rapport de l’Inspection générale des finances, révélé par « Le Canard enchaîné », remet en lumière la rente exorbitante des autoroutes concédées au privé. Une situation héritée des choix faits en 2015 notamment par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne.

Martine Orange. 1 février 2023

Jusqu’au bout, le gouvernement avait espéré que cette hausse passerait inaperçue. Entre l’augmentation de 15 % des tarifs de l’électricité, la diminution des allocations chômage, entrant en vigueur le 1er février, la hausse de 4,75 % en moyenne des tarifs des péages dans ce moment d’inflation galopante allait peut-être ne pas être repérée. Car au mome

ARTICLE 3

Autoroutes : le cadeau à 4 milliards d’euros fait aux concessionnaires par Macron, Borne et Kohler

Par Emmanuel Lévy et Vanessa Ratignier Publié le 03/04/2023 MARIANNE

C’est une étude d’un expert indépendant, dont « Marianne » dévoile les conclusions en avant-première, qui le dit : le Plan de relance autoroutier, signé en 2015 par Macron, Borne et Kohler, a accordé un cadeau à 4 milliards d’euros aux sociétés concessionnaires Vinci, Eiffage et Abertis.

Quatre milliards d’euros ! Tel est le plantureux cadeau consenti par les signataires du Plan de Relance Autoroutier (PRA) en 2015, à savoir Emmanuel Macron et Ségolène Royal, alors ministre de l’Économie et ministre de l’Écologie, et leurs directeurs de cabinet respectifs qui n’étaient autres qu’Alexis Kohler, désormais secrétaire général de l’Élysée, et Élisabeth Borne, qui règne aujourd’hui sur Matignon. Un cadeau à 4 milliards d’euros au profit de Vinci, Eiffage et Abertis, comme le révèlent les travaux de l’expert Frédéric Fortin. Heureux propriétaire de la concession des Autoroutes du Sud de la France (ASF), Vinci s’impose comme le grand gagnant de « Qui veut gagner des (milliers de) millions ? » avec une surrémunération d’un peu plus de 2 milliards d’euros.

ARTICLE 4

Sous le tapis

Par Emmanuel Lévy et Vanessa Ratignier. Publié le 24/03/2023 MARIANNE

Auditionné par les députés avec son homologue aux Transports Clément Beaune sur la surrentabilité des sociétés d’autoroutes, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a reconnu des erreurs dans la privatisation des autoroutes en 2006, tout en prenant soin de contourner l’avenant signé en 2015.

Reconnaître une erreur permet souvent d’en dissimuler une bien plus grave. Bruno Le Maire tenterait-il le coup ? Auditionné ce mercredi 22 mars par les parlementaires sur le financement des concessions autoroutières, avec son homologue aux Transports Clément Beaune, le ministre de l’Économie et des Finances a battu sa coulpe comme jamais. « Nous nous sommes trompés », lors de la privatisation des autoroutes en 2006, concédait-il devant les élus de la République. Et omettait de préciser qu’il aurait été possible de limiter la casse en 2015, quand le gouvernement d’alors négociait des avenants stratégiques pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes. À la manœuvre : Emmanuel Macron, Alexis Kohler et Élisabeth Borne, respectivement ministre de l’Économie, directeur de cabinet dudit ministre et directrice de cabinet de la ministre de l’Environnement.

Roulement de tambour. « En 2006, l’État a-t-il cédé les concessions des sociétés d’autoroutes dans des conditions exagérément favorables aux sociétés privées ? La question est directe, je ne vais pas me dérober », promet le grand argentier du gouvernement aux députés de la Commission des finances et à leurs collègues de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Le Maire poursuit : « Les calculs que nous avons fait n’ont pas été bons. Ils ont été démentis par le niveau des taux d’intérêt que nous n’avions pas anticipé. » Et concède : « Nous nous sommes trompés, et nous avons sous-évalué l’avantage financier que pouvait en tirer la société concessionnaire. »

ARTICLE 5

Concession des autoroutes : une plainte déposée après un soupçon de faux du gouvernement

Une plainte a été déposée le 26 avril auprès du Parquet national financier par le militant écologiste Raymond Avrillier. Ce dernier accuse le gouvernement de chercher à dissimuler les coulisses de la prolongation des concessions autoroutières à des entreprises privées.

Lucien Petit-Felici. 23/05/2023 JDD

Le gouvernement aurait-il menti sur le dossier des concessions autoroutières ? Selon une information de la cellule « enquêtes » de Marianne, le militant écologiste Raymond Avrillier aurait déposé une plainte auprès du Parquet national financier (PNF) le 26 avril, soupçonnant le gouvernement de dissimulation sur ce dossier sensible.

En 2015, le gouvernement avait négocié un Plan de relance autoroutier (PRA), un vaste programme de travaux d’aménagement des autoroutes pour un montant total de 3,2 milliards d’euros auprès des sociétés concessionnaires Vinci, Eiffage et Abertis. En échange de cet effort financier, assorti néanmoins d’un coup de pouce de neuf milliards d’euros par le gouvernement, les entreprises privées auraient vu leurs concessions prolongées pour une durée de trois ans.

Des conditions de négociations opaques

Participent à ces négociations Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, et son directeur de cabinet Alexis Kohler, devenu depuis tout-puissant secrétaire général de l’Élysée, ainsi que Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, et sa directrice de l’époque Élisabeth Borne. Or, les conditions dans lesquelles ces négociations se sont déroulées apparaissent comme particulièrement opaques.

Selon un courrier rédigé en 2021 par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le gouvernement n’aurait rédigé aucun document préparatoire avant sa rencontre avec les sociétés concessionnaires. De même, une autre lettre, écrite elle-aussi en 2021 par la secrétaire générale du gouvernement Claire Landais, affirme qu’ « après de multiples recherches, aucun rapport détenu par les services de l’État entre 2013 et 2015 et ayant servi à l’élaboration des avenants aux contrats de concessions autoroutières n’a été identifié ».

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Or, certains éléments attestent du contraire. Selon Marianne, les concessionnaires autoroutiers auraient eux-mêmes remis à l’État plusieurs documents et un rapport afin de préparer les discussions sur le PRA. Auditionné par les députés en mars 2023, Bruno Le Maire a admis une « erreur » de l’État. « Nous nous sommes trompés », reconnaissait-il.

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