
« L’´EFFORT GLOBAL DEMANDÉ AUX FRANÇAIS » TROUVE SA PREMIÈRE CONCRÉTISATION :
LA MOINDRE RÉÉVALUATION DU TAUX DU LIVRET A FAIT PERDRE 1284 EUROS À CHACUN DES 55 MILLIONS DE FRANÇAIS TITULAIRES D’UN COMPTE
ATTAL avait annoncé il y a trois jours que « CE SERAIT MENTIR QUE DE DIRE QU’IL N’Y AURA PAS UN EFFORT GLOBAL »
LE MAIRE annonçait l’avant veille qu’il y aurait un ralentissement de la baisse de la fiscalité ( baise fictive puisque les recettes fiscales ont augmenté de Millions d’euros en 2022.
Dans nos publications récentes nous avons abordé la politique de la fiscalité, de l’emprunt et des changes qui pèsent sur les Français, et évoqué ce que coûterait ( manque à gagner ) l’amputation du taux de rémunération du Livret A.
( IL EN EST DE MÊME POUR LE LDDS ÉGALEMENT AMPUTÉ DE 1,1% )
AMPUTATION DU LIVRET A : UN PRÉLÈVEMENT SUR L’ÉPARGNE DES FRANÇAIS – LA TRADUCTION D’UNE DÉPENSE PUBLIQUE NON MAÎTRISÉE https://metahodos.fr/2023/07/17/le-gel-du-taux-du-livret-a-est-une-mauvaise-nouvelle-pour-les-epargnants-mais-surtout-desolante-pour-limage-de-la-politique-economique/
FISCALITÉ : LE « RALENTISSEMENT DE LA BAISSE » SANS BAISSE (LE MAIRE) – LE « NE PAS MENTIR SUR UN EFFORT GLOBAL DEMANDÉ AUX FRANÇAIS » (ATTAL) https://metahodos.fr/2023/07/13/apres-le-ralentissement-dune-baisse-de-fiscalite-qui-na-pas-eu-lieu-le-maire-le-ne-pas-mentir-attal-sur-un-effort-demande-aux-francais/
LES DEUX PROMESSES (17) DE BAISSE D’IMPÔTS – POUR LES CLASSES MOYENNES ET LES ENTREPRISES – PASSENT À LA TRAPPE – NOUVELLES CHARGES ANNONCÉES https://metahodos.fr/2023/07/12/la-promesse-de-baisse-dimpots-pour-les-classes-moyennes-passe-a-la-trape/
C’EST CLAIR : L’OBJECTIF D’AMÉLIORATION DE L’EMPLOI EST FONDÉ SUR LES RECETTES FISCALES ATTENDUES … POUR ALIMENTER LA DÉPENSE PUBLIQUE. https://metahodos.fr/2023/07/11/cest-clair-lobjectif-damelioration-du-taux-demploi-est-fonde-sur-les-recettes-fiscales-attendues-pour-combler-le-deficit-budgetaire/
Calcul de l’impact ( perte de revenus des épargnants) de la non réévaluation du taux du Livret A :
Au total, les Français détiennent 535 milliards d’euros sur ce placement. ( 400 il y a quelques mois )
Il subsiste néanmoins 782,4 milliards d’euros placés en comptes courants des banques et quasiment pas rémunérée ( 0,04 % quand il y a rémunération) – (au 31 mars 2023). Pour les banques il est important que les mouvements d’argent entre comptes courants et livret soient maîtrisées, d’où la volonté de ne pas renforcer l’attractivité des placements en livrets… L’exécutif partage le même souhait mais préfère que les comptes courants alimentent un surcroît de consommation. Les mouvements se poursuivent malgré le blocage du taux du livret A.
Sur les six premiers mois de l’année, les épargnants ont déposé 25,84 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré sur leur Livret A. Un niveau inédit qui s’ajoute aux précédents records atteints par le produit d’épargne dont le taux de rémunération a été porté à 3% le 1er février dernier. Un seuil auquel il va d’ailleurs rester en août prochain bien qu’il aurait dû grimper à 4,1%, en raisons de l’inflation, selon l’application stricte de la méthode de calcul.
Le maintien du taux à 3 % au lieu de 4,1 %, représente donc un manque à gagner de 5,8 milliards pour les ménages, soit une perte de 243 euros par Français titulaire d’un livret – 972 Euros pour un foyer avec deux enfants. (calcul en année pleine pour un foyer moyen servant de référence)
En janvier, l’Etat avait déjà raboté à 3% le taux théorique de 3,3% ( manque à gagner : 1,1 milliard ( 78 euros par titulaire – 312 Euros pour un foyer)
TOTAL DES PERTES (SUR DEUX ANNÉES PLEINES) DU FAIT DE LA NON APPLICATION DE LA FORMULE D’ACTUALISATION :
1284 euros par foyer ( 322 Euros pour chacun des 55 millions de titulaires )
NB : si l’on compare ces taux à l’inflation, le manque à gagner des Français est encore plus important… Les sommes déposées sur le Livret A sont grignotées par l’inflation. La hausse des prix atteignait 4,5% sur un an en juin, soit plus que les 3% actuels de rendement du livret A.
UNE COMMUNICATION EMBARRASSÉE DE L’EXÉCUTIF
Afin de mieux faire passer la pilule auprès des quelque 55 millions de détenteurs de ce placement, le ministre de l’Economie a décidé de maintenir ce taux, normalement révisé tous les six mois, jusqu’en janvier 2025. Un moyen d’éviter une potentielle baisse d’ici là.
Les arguments utilisés pour ce nouveau prélèvement sur les revenus des Français :
ne pas pénaliser les banques et assurances, faciliter la consommation – facteur de croissance et d’emploi – plutôt que l’épargne…
Piètre consolation / compensation : le LEP dont le plafond – 7700 qui passe à 10000 Euros – est très bas est préservé, mais 9,7 millions de Français seulement détiennent un compte qui va rarement au plafond – contre 55 millions de titulaires de Livret A. – 64 millions selon le magazine « 60 millions de consommateurs – ( le LEP rapporte actuellement 6,1 %, son taux aurait dû baisser à 5,6 % le 1er août mais sera de 6%)
En tous cas, la priorité de l’exécutif n’est pas aux ménages, ni aux classes moyennes à qui on promettait pourtant il y a quelques semaines encore une baisse des prélèvements.
Les banques françaises économisent plus d’un milliard d’euros, l’ÉTAT (Caisse des Dépôts) plus de 4,5 milliards
La Société Générale a accueilli la nouvelle d’un maintien du taux du Livret A par un bond en Bourse mais BPCE et la Banque Postale devraient en être les principales bénéficiaires.
Pour des «raisons d’intérêt économique national», le gouvernement a décidé de laisser inchangé le taux du Livret A et du Livret développement durable et solidaire (LDDS) à 3%. La stricte application de la formule légale aurait pourtant dû entraîner une hausse du rendement du produit d’épargne préféré des Français à 4,1%.
Cette décision défavorable aux épargnants va profiter à la Caisse des dépôts( qui rémunère 60 % des livrets A ), aux bailleurs sociaux, aux assureurs et aussi aux banques françaises qui assument environ 40% du paiement des intérêts du Livret A. L’annonce du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, du maintien du taux à 3% le 13 juillet peu après 13h a d’ailleurs été ressentie jusqu’à la Bourse de Paris. L’action Société Générale en a profité pour accélérer sa hausse, clôturant sur un rebond de 2% quand le CAC 40 avançait de 0,5%.
Selon les calculs de JPMorgan, la Société Générale est la banque française cotée qui profite le plus de cette décision. Les analystes estiment que l’absence d’augmentation du rendement du Livret A à 4% aura un impact positif de 2,6% au niveau du bénéfice net par action (BNA) 2023 du groupe. Estimé à 96 millions d’euros, le gain atteindrait 9% du profit de la banque de détail de la Société Générale en France cette année.
60 millions pour le Crédit Agricole
L’effet serait moins sensible pour le Crédit Agricole avec un surplus de 60 millions d’euros et 1,1% au niveau du BNA et presque anecdotique pour BNP Paribas (+0,6% sur le BNA et 66 millions d’euros). Les deux banques en ont d’ailleurs moins profité en Bourse avec des hausses de 1,25% et 0,55% respectivement jeudi.
L’aubaine devrait en revanche être marquée pour les banques non cotées et notamment pour BPCE et la Banque Postale qui sont les réseaux historiques de distribution du Livret A.
Compte tenu des 542 milliards d’euros d’encours du Livret A et du LDDS et d’un taux de prise en charge de 40% par les banques, le coût d’une augmentation du taux de 1,1 point à 4,1% au 1er août – soit un rendement moyen sur l’année de 3,38% contre 2,92% finalement – se serait élevé à près d’un milliard d’euros en 2023 pour l’ensemble du secteur (hors éventuelles stratégies de couverture). Autant d’euros qui, faute d’être redistribués aux épargnants, le seront, peut-être, aux emprunteurs. A moins qu’ils ne viennent renforcer les profits, comme le marché semble l’anticiper.
Le lobby des assureurs vs 30% des livret A déjà au plafond
Les assureurs détenteur de portefeuilles obsolètes sur de vieux fonds euros, distribués via les réseaux bancaires, voient effectivement d’un mauvais oeil cette concurrence acharnée du livret A et autres produits d’épargne mieux-disant. Est-ce pour autant que les épargnants vont massivement demander le rachat de leurs contrats d’Assurance-Vie afin de placer sur le livret A ou le LDDS ? La réponse est clairement non, pour une bonne raison. Les épargnants les plus aisés possèdent déjà des Livret A et LDDS au plafond de leur versement. Pas moins de 30% des livrets A, soir 15 millions de livrets A sont au plafond des versements.
Empêcher les retraits des contrats d’assurance-vie ?
Encore beaucoup de bruits pour rien. La loi Sapin 2 permet de bloquer les retraits des contrats d’assurance-vie en cas de risque systémique. Ce point ne sera pas atteint avec un taux du livret A à 4%. Ce ne sera pas la première fois que le taux du livret A sera largement supérieur au rendement moyen des fonds euros. Cette concurrence, essentiellement poussée par les médias, entre le livret A et le fonds euros n’a que peu de sens. L’assurance-vie est un placement de long terme, le livret A ne permet que de placer son épargne de précaution. Comparer les deux est une erreur de gestion de son patrimoine financier.
EXTRAIT D’UN ARTICLE DE MARIANNE :
« Les bénéfices des banques ont primé sur le pouvoir d’achat des épargnants »
TITRÉ MARIANNE QUI POURSUIT :
« La Banque de France et Bercy ont annoncé ce jeudi 13 juillet le maintien du taux du livret A à 3 % pour les 18 prochains mois, soit jusqu’en 2025. Si certains s’étaient inquiétés de l’hypothétique risque financier qu’aurait causé sa hausse, d’autres ont réfuté cette hypothèse. Comme Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste…
« Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ont rendu leur verdict quant au taux du produit d’épargne le plus souscrit par les Français pour les 18 prochains mois. Il est donc maintenu à 3% jusqu’en 2025.
« Son entrée en vigueur est prévue le 1er août. Des acteurs du secteur des banques et des assurances avaient redouté un écart grandissant avec le taux de rendement de l’assurance-vie d’environ 2% susceptible de provoquer une « décollecte » vers le livret A.
« Un phénomène qui, selon eux, aurait dégradé la santé financière du secteur assurantiel et aurait causé un « risque systémique ». D’autres ne sont pas de cet avis, à l’instar de Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle enseigne l’économie monétaire et financière. »
…/…
EXTRAIT DES ECHOS :
« Livret A : avec le gel du taux, les banques remportent une victoire «
TITRE LES ECHOS QUI POURSUIT :
« Le secteur bancaire, comme celui du logement social, craignait que le Livret A ne devienne encore plus attractif pour les ménages. Le maintien pour au moins 18 mois d’un rendement à 3 % est un soulagement.
« Elles se sont battues en 2009 pour mettre fin au monopole des Caisses d’épargne et de la Poste sur sa distribution, avant de déchanter… Depuis quinze ans, les banques françaises entretiennent une relation complexe avec le Livret A, et ces dernières semaines, elles n’avaient aucune envie de voir sa rémunération grimper à 4 %. Ce qu’aurait pourtant permis l’application stricte de la formule de calcul de ce produit d’épargne réglementée.
« Dans ce contexte, l’annonce ce jeudi, que le taux resterait bloqué à 3 % pendant 18 mois constitue une forme de victoire pour le secteur. « La profession bancaire a bien pris note des décisions », salue très sobrement la Fédération bancaire française (FBF). »
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EXTRAIT D’UN ARTICLE DU PARISIEN :
« Jusqu’à 230 euros de manque à gagner pour un épargnant sur un an
Par Maxime Gayraud. Le 13 juillet 2023
« Pas sûr que cela suffise à éteindre la frustration des Français titulaires d’un livret A ou d’un LDDS et non éligibles au LEP, qui espéraient cette revalorisation. Pour eux, c’est au total 5,4 milliards d’intérêts sur un an qui s’envolent. Pour un encours moyen à 5 800 euros, le maintien à 3 % au lieu d’un passage à 4 % représente un manque à gagner de 58 euros d’intérêts par an. Pour ceux qui sont au plafond de 22 950 euros, la note passe à 229,50 euros.
« « Ça devient très agaçant car ce n’est pas la première fois que la formule n’est pas suivie, peste François Carlier, délégué général de l’association Consommation logement et cadre de vie (CLCV). Cela va dans le sens de l’intérêt des banques plutôt que de celui des épargnants. Bruno Le Maire fait beaucoup d’efforts pour tenter de redonner du pouvoir d’achat, notamment sur les prix de l’alimentaire, et pour une fois qu’il a la main, il refuse. »
« Cette décision de Bercy et de la Banque de France est en tout cas un soulagement pour les banques et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui gèrent respectivement 40 % et 60 % de l’encours du livret A (400 milliards d’euros) et du Livret de développement durable et solidaire (142 milliards d’euros). Les compagnies d’assurances peuvent aussi souffler même si la collecte record enregistrée sur le livret A provenait plutôt de transferts depuis les comptes courants. »
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