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UBER FILES – SUITE : « LA RÉPUBLIQUE ENTRE COPAINS » – « IL FALLAIT UN MINISTRE » – POINT DE VUE

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https://metahodos.fr › 2022/07/21UBER FILES : LE LOBBYING, L’ÉTAT BUREAUCRATIQUE … – metahodos.fr. 21 juil. 2022 — UBER FILES : LE LOBBYING, L’ÉTAT BUREAUCRATIQUE, LES CONNIVENCES. · LES GRANDS ABSENTS : TRANSPARENCE, LOYAUTÉ, INTÉRÊT GÉNÉRAL, ÉTAT DE DROIT ?

https://metahodos.fr › 2022/07/21DOSSIER UBER : LA VIDÉO DU JOURNAL LE MONDE21 juil. 2022 — LES PUBLICATIONS PRÉCÉDENTES DE METAHODOS: UBER FILES : LE LOBBYING, L’ÉTAT BUREAUCRATIQUE, LES CONNIVENCES.

https://metahodos.fr › 2022/07/19UBER FILES : RELIRE «LA PRÉDATION EN BANDE ORGANISÉE. 19 juil. 2022 — Les « Uber Files » ont mis en lumière la place prépondérante de certains … https://metahodos.fr/2022/07/18/faire-duber-un-interlocuteur-

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https://metahodos.fr › 2022/07/15EN PLEINE AFFAIRE UBER FILES, BRUXELLES CONFRONTE LA … 15 juil. 2022 — LE DOSSIER https://metahodos.fr/2022/07/12/mise-a-jour-3-un-deal- … Alors que le chef d’Etat est visé par l’affaire des « Uber files », la …

https://metahodos.fr › 2022/07/14UBER FILES, SYMPTÔME DE LA «DÉGÉNÉRESCENCE D’UN … 14 juil. 2022 — dans les documents publiés dans le cadre de l’enquête «Uber Files». … LE DOSSIER https://metahodos.fr/2022/07/12/mise-a-jour-3-un-deal-

https://metahodos.fr › 2022/07/12MISE À JOUR 3 – « UN DEAL SECRET ENTRE UBER ET MACRON. 12 juil. 2022 — Dans le cadre des «Uber Files», une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au …

https://m.facebook.com › postsMetahodos – 1. « Ce sont les hommes qui ne parviennent… – Facebook. UBER FILES, SYMPTÔME DE LA «DÉGÉNÉRESCENCE D’UN RÉGIME» ? 1. « Ce sont les hommes qui ne parviennent plus à incarner les institutions qui sont les premiers …

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UNE INSTALLATION EN FRANCE QUI NE SE SERAIT PAS FAITE SANS MACRON ?

Les conclusions du rapport parlementaire, publiées ce mardi, confirment que les dirigeants d’Uber et Emmanuel Macron ont noué une relation privilégiée, permettant à la plate-forme de s’installer en France.

ARTICLE

Uber Files : « des alliés au plus haut niveau de l’État », l’accablant rapport de la commission d’enquête parlementaire

Par Le Parisien Le 18 juillet 2023

Emmanuel Macron a joué un rôle dans l’implantation d’Uber en France. Les « Uber files », cette fuite massive de documents internes à l’entreprise américaine de VTC, révélée par Le Monde et France Info, avaient démontré comment ses dirigeants ont noué une relation de proximité avec Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie de 2014 à 2016.

Lancée en novembre 2022, la commission d’enquête parlementaire, dont les conclusions sont publiées ce mardi et révélées par franceinfo et Le Monde, confirme ces informations révélées en juillet 2022. Le Parisien fait le point sur cette affaire.

Qu’est-ce qu’Uber Files ?

Tout est parti de la fuite de 120 000 documents transmis par Mark MacGann, un lobbyiste d’Uber en Europe de 2014 à 2016 au quotidien britannique The Guardian. Ces documents, publiés par nos confrères du Monde et des médias du Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) durant l’été 2022, révèlent comment l’entreprise Uber aurait contourné les lois pour s’imposer face aux taxis. Ils assurent aussi que la société aurait noué une relation étroite avec Emmanuel Macron, lorsqu’il était ministre de l’Économie.

En charge des marchés en Europe, Afrique et au Moyen-Orient, Mark MacGann, 52 ans, avait eu un rôle clé dans les liens qui sont dénoncés entre la plate-forme de VTC et les politiques. « C’est moi qui parlais aux gouvernements, c’est moi qui poussais cela avec les médias, c’est moi qui disais aux gens qu’ils devraient changer les règles parce que les conducteurs allaient en bénéficier et que les gens allaient avoir tellement d’opportunités économiques », avait-il expliqué auprès de The Guardian.

« Quand cela s’est avéré ne pas être le cas – nous avions en fait vendu des mensonges aux gens – comment pouvez-vous avoir la conscience tranquille si vous ne vous levez pas et ne reconnaissez pas votre contribution à la façon dont les gens sont traités aujourd’hui ? », avait-il déploré.

Quel a été le rôle d’Emmanuel Macron ?

L’enquête avait conclu à l’existence d’un « deal secret » entre l’entreprise et Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Économie de François Hollande. En 2014, Uber, qui cherchait à s’implanter en France, se heurtait à la méfiance du gouvernement. À l’époque, la plate-forme de VTC vantait son service « UberPop », qui devait permettre à chacun de devenir chauffeur VTC sans licence. Une concurrence jugée déloyale par les taxis.

Le rapport parlementaire indique qu’en octobre 2014, Emmanuel Macron avait rencontré quatre dirigeants de l’entreprise américaine. Réunions, appels et SMS… les échanges se sont poursuivis pendant dix-huit mois lors desquels Uber aurait usé de l’influence du ministre à chaque fois que la société faisait face à des freins.

Lors de ce « deal », Macron a proposé une simplification « drastique » des conditions nécessaires pour obtenir une licence de VTC en échange de la suspension du service UberPop. Ainsi, dès 2016, le gouvernement avait réduit drastiquement la durée de formation des chauffeurs, passant de 250 heures à seulement 7 heures. « Une grande opération de manipulation », fustige le rapport parlementaire. Ces contacts auraient continué entre 2018 et 2022.


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Dès les révélations, le chef de l’État avait assumé avoir rencontré les dirigeants d’Uber, se disant « hyperfier » en insistant sur « les milliers d’emplois créés ». « J’ai surtout aidé des jeunes, à qui on n’offrait pas d’emplois, qui venaient de quartiers difficiles, qui n’avaient pas d’opportunités de job à en trouver pour la première fois de leur vie et pour des milliers d’entre eux », avait plaidé le président.

Un argument aussitôt balayé par Mark MacGann, « Si vous regardez les faits dans les rues de Paris et d’autres villes, la concurrence est rude entre les taxis et les autres modes de transports comme Uber. Il y a tellement de gens qui gagnent à peine de quoi vivre que je ne pense pas qu’il y ait de quoi être fier », a déclaré l’ancien lobbyiste en Europe d’Uber.

Que dit le rapport ?

La commission parlementaire initiée par La France insoumise a enquêté pendant six mois, auditionné une centaine de personnes dont les anciens ministres Bernard Cazeneuve et Manuel Valls. Les conclusions,publiées sur franceinfo ce mardi, sont édifiantes : alors qu’il se trouvait dans l’illégalité, « Uber a trouvé des alliés au plus haut niveau de l’État… L’intensité des contacts entre Uber, Emmanuel Macron et son cabinet témoigne d’une relation opaque, mais privilégiée, et révèle toute l’incapacité de notre système pour mesurer et prévenir l’influence des intérêts privés sur la décision publique ».

« La confidentialité et l’intensité des contacts entre Uber, Emmanuel Macron et son cabinet témoignent d’une relation opaque mais privilégiée », y compris depuis son accession à la présidence de la République, selon le rapport.

« C’est au mépris de toute légalité, et grâce à un lobbying agressif auprès des décideurs publics, que l’entreprise américaine est parvenue à concurrencer de manière déloyale » les taxis, pose encore le rapport dans son introduction.


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Le rapport révèle aussi l’existence d’un « Kill Switch », un dispositif activé par un logiciel permettant d’effacer les données des ordinateurs d’Uber en cas de descente de police. Un SMS aurait également été envoyé à Emmanuel Macron par un représentant d’Uber pendant que la Répression des fraudes perquisitionnait les locaux de l’entreprise.

Les créations d’emplois promises par Emmanuel Macron ont-elles été tenues ? Non, selon la commission parlementaire. Interrogée, la sociologue Sophie Bernard a soutenu qu’Uber n’a fait mais n’aurait pas fait baisser les chiffres du chômage. Et cette précarisation affecterait désormais de nombreuses plates-formes qui s’inspirent du même modèle.

Toutefois, le président de la commission d’enquête Benjamin Haddad (député Renaissance) tempère les conclusions du rapport. Selon lui, « il n’y a eu ni connivence, ni accord secret, ni contrepartie dans les relations entres les autorités et Uber ».

Et maintenant ?

Parmi les membres de la commission d’enquête, douze députés ont validé le rapport final (tous ceux issus de la Nupes, du groupe Liot ou du RN) mais les dix députés Renaissance et leurs alliés, ainsi que l’unique élu LR, se sont abstenus.

La députée LFI, Danielle Simonnet, rapporteuse, préconise l’instauration d’une présomption de salariat des chauffeurs de VTC, qui bénéficient d’un statut d’indépendant. En janvier 2023, Uber a été condamné par le tribunal des prud’hommes de Lyon à verser quelque 17 millions d’euros de dommages et intérêts à 139 chauffeurs de VTC. Ces derniers avaient attaqué l’entreprise en 2020, qui refusait de requalifier leur statut d’indépendant en contrat de travail.

L’élue prône aussi la création d’un agrément, délivré par une autorité indépendante aux plates-formes, à condition qu’elles respectent l’ensemble des réglementations. Le lobbying doit également être mieux encadré, notamment en rendant publiques les rencontres entre les membres du gouvernement, les élus et les représentants des intérêts.

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