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M À J . REBOND POLITIQUE : « CONJURER L’IMPUISSANCE » – LE RETOUR AUX RÈGLES DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE ?

« La limitation des mandats présidentiels est une «funeste connerie»,

tacle Emmanuel Macron » MISE À JOUR 31 août 2023 – VOIR POINT 5

1. ACTUALITÉ : AU JOUR LE JOUR : DE RENCONTRES « DÉCISIONNELLES » EN RÉUNIONS « DÉCISIVES »

A l’issue du rendez-vous à huis clos à la maison d’éducation de la Légion d’honneur de Saint-Denis, le gouvernement tiendra, le 6 septembre, un séminaire de suivi pour évaluer les propositions faites.

2. LE « PRÉFÉRENDUM » – SANS OUI, SANS NON – NI CONSTITUTIONNEL, NI DÉMOCRATIQUE ?

ÉCRIVIONS NOUS HIER , EXTRAIT :

DANS LA SÉRIE DES « RÉ » INVENTIONS BAROQUES POUR SE « RÉ » INVENTER … UNE NOUVELLE FOIS

« Pour sauver l’ « initiative politique d’ampleur » annoncée par le président a germé l’idée du préférendum, concept flou au destin incertain. » LIT-ON DANS. LE POINT

« L’ère macronienne est jalonnée d’intitulés ronflants qui connaissent des sorts très différents. Celui qui a connu le plus de succès est sans conteste le Grand Débat national, destiné à clore la crise des Gilets jaunes, dans lequel Emmanuel Macron a donné le meilleur de lui-même. Mais l’inspiration ne sonne pas toujours deux fois. Ainsi, le « Conseil national de la refondation » annoncé au début de ce quinquennat n’a toujours pas fait ses preuves. Et les « cent jours » qui devaient révolutionner le quinquennat se sont soldés par un remaniement ministériel poussif. »

https://metahodos.fr/2023/08/30/le-preferendum-sans-oui-sans-non-est-sans-fondement-constitutionnel-sans-interet-democratique/

3. « Vu de l’étranger. Pour relancer sa présidence, Macron doit “surmonter une animosité personnelle à son égard” »

TITRE LE COURRIER INTERNATIONAL QUI POURSUIT : « En pleine rentrée politique, le président a reçu, le mercredi 30 août, les chefs des partis représentés au Parlement, dans le cadre de son “initiative politique d’ampleur”. Si l’objectif officiel est d’alimenter de futurs textes de loi, la presse internationale y voit plutôt une manœuvre politique pour éviter une rentrée tumultueuse. »

4. « Le retour du politique, et de ses vieux clivages, sonne comme un avertissement »

Alors que semble s’essouffler le macronisme, privé de majorité absolue et donc d’élan d’un côté, les ailes coupées par l’incapacité de M. Macron à se représenter de l’autre, ce retour du politique, et de ses vieux clivages, sonne comme un avertissement pour le pouvoir, explique Solenn de Royer dans sa chronique au « Monde ».

EXTRAITS:

« Le macronisme se voulait le visage séduisant d’une haute fonction publique volontariste à la recherche de l’efficacité, loin des faux-semblants du jeu politique. »

« Je n’aime pas la politique, j’aime faire », avait ainsi confié Emmanuel Macron à l’écrivain Philippe Besson (Un personnage de roman, Julliard, 2017), décrivant les élus comme « des commerçants qui tiennent un bout de rue ».

« la politique commencerait donc peu à peu à reprendre ses droits. Pour le pire (risque de fragmentation de la majorité, guerres d’ego et de postures, retour du petit théâtre d’ombres), s’inquiéteront les uns. »

« la majorité présidentielle, qui n’a jamais vraiment su trouver sa cohérence et peine à obtenir des résultats concrets, semble gagnée par la même faiblesse, en étant – déjà ! – travaillée par la future élection présidentielle. »

« La phase de décomposition politique ouverte en 2017, et la profonde instabilité qui en a résulté, est loin d’être achevée. »

5. MIDE À JOUR 31 août 2023

« La limitation des mandats présidentiels est une «funeste connerie», tacle Emmanuel Macron »

TITRE Le Figaro QUI POURSUIT :

« Emmanuel Macron a qualifié la limitation du nombre de mandats présidentiels, qui l’empêche de pouvoir se représenter en 2027, de «funeste connerie» lors de son long entretien avec les dirigeants des partis d’opposition mercredi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

6. ARTICLE

Une rentrée politique au parfum du monde ancien

Solenn de Royer LE MONDE 30 août 2023

En 2016, la « grande marche » ayant lancé la campagne présidentielle qui a conduit à son élection avait permis à Emmanuel Macron de se forger une conviction : la politique, rythmée par des clivages artificiels, selon lui, était profondément rejetée par les Français et source de tous les maux démocratiques (désaffection et abstention, vote pour les extrêmes, etc.). En portant la « start-up nation » sur les fonts baptismaux, le jeune président de la République avait donc tenté de dépolitiser, de gommer les clivages idéologiques. Il avait nommé une flopée de ministres techniques, pour la plupart issus de la société civile, sans passé ni culture politique, des « experts » concentrés sur la « réforme » au service d’un intérêt général supposé, et avait vanté « l’amateurisme » auprès de ses députés.

Le macronisme se voulait le visage séduisant d’une haute fonction publique volontariste à la recherche de l’efficacité, loin des faux-semblants du jeu politique. Un rêve saint-simoniste, en somme, soit « remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses ». « Je n’aime pas la politique, j’aime faire », avait ainsi confié Emmanuel Macron à l’écrivain Philippe Besson (Un personnage de roman, Julliard, 2017), décrivant les élus comme « des commerçants qui tiennent un bout de rue ».

Premier coup de semonce il y a un an, les législatives l’ont rappelé au réel : fatigués par ce « en même temps » permanent, qui a fini par leur donner le tournis, les Français ont souhaité réintroduire du clivage et de la clarté, même si cela devait passer par une forme de radicalité. En juillet, le remaniement du gouvernement, qui a vu le départ de nombreux ministres techniques au profit de nominations plus politiques, a également signé un « retour du politique », comme l’a lui-même constaté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Aujourd’hui, cette rentrée marquée par l’offensive – inédite en Macronie – du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a affiché sa singularité et posé une ambition, s’inscrit dans la même logique. Une séquence au parfum de « l’ancien monde », qui rappelle la stratégie de « rupture » entreprise par son mentor Nicolas Sarkozy à l’égard de Jacques Chirac, il y a vingt ans.

Sur la forme aussi, M. Darmanin, qui n’a jamais adhéré aux codes aseptisés de la « start-up nation » et toujours plaidé pour « plus de bistrots et moins de visios », a scénarisé sa rentrée, dimanche à Tourcoing (Nord), comme autrefois : gobelets en plastique et saucisse-frites, accolades et mains serrées, ballet de chemises blanches aux manches relevées, renouant avec une geste chiraco-sarkozyste – « l’épopée » de Jacques Chirac, au « cul des vaches » – assumant que la politique est aussi faite de chair et de sang. Même l’austère et réputée « ultra-techno » Elisabeth Borne, qui a recadré dimanche son ministre de l’intérieur, lui enjoignant d’obtenir d’abord des résultats, sur le front de l’insécurité notamment, s’est fendue pour l’occasion d’un discours habile, sans doute l’un des plus politiques depuis son arrivée à Matignon, s’affirmant comme véritable cheffe de la majorité.

Conjurer l’impuissance

Six ans après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, la politique commencerait donc peu à peu à reprendre ses droits. Pour le pire (risque de fragmentation de la majorité, guerres d’ego et de postures, retour du petit théâtre d’ombres), s’inquiéteront les uns. Ou pour le meilleur (débats d’idées, revivification d’une vie démocratique qui a trop longtemps semblé glacée), feront valoir les autres.

Cet apparent retour à l’ordre ancien se double d’une résurgence du clivage droite/gauche, illustré de manière subliminale par les réapparitions conjointes sur le devant de la scène des deux finalistes de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Le premier, qui affronte un front judiciaire nourri, fait la tournée des médias et des librairies pour vendre ses mémoires, quand la deuxième, devenue chroniqueuse chez Cyril Hanouna, après avoir multiplié les déclarations polémiques sur l’Ukraine, a fait sensation aux universités d’été de La France insoumise (LFI), le 25 août à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme). Un retour sous les projecteurs de deux vieilles gloires qui n’arrivent pas à décrocher. Mais aussi le signe que les rivières pourraient vouloir retrouver leur lit.

En adoubant Gérald Darmanin pour 2027, l’ancien président de la République a laissé entrevoir la possible reconstruction d’un bloc droitier visant à attirer les électeurs de M. Macron issue de la droite, les électeurs des Républicains, ainsi qu’un maximum d’électeurs du Rassemblement national (RN). « C’est la fin de Renaissance », a d’ailleurs aussitôt analysé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui, de son côté, voit Ségolène Royal se proposer comme cheffe de file d’une liste unitaire de la gauche aux européennes de 2024. Déconcertant « retour vers le futur », certes. Mais si ces velléités (particulièrement celle de Mme Royal) ont peu de chances d’aboutir, elles expriment quelque chose du moment.

Alors que semble s’essouffler le macronisme – privé de majorité absolue et donc d’élan d’un côté ; les ailes coupées par l’incapacité de M. Macron à se représenter, de l’autre –, ce retour apparent du politique, et de ses vieux clivages, dit une tentative non coordonnée de conjurer l’impuissance qui menace le système, inapte à produire une réponse solide et durable au populisme. Et sonne comme un avertissement pour le pouvoir. Si, dans l’opposition, les partis de gouvernement peinent à résister à la pression des extrêmes (RN et LFI) et se montrent incapables de se mettre d’accord sur un minimum de sujets (services publics, transition écologique…), la majorité présidentielle, qui n’a jamais vraiment su trouver sa cohérence et peine à obtenir des résultats concrets, semble gagnée par la même faiblesse, en étant – déjà ! – travaillée par la future élection présidentielle. La phase de décomposition politique ouverte en 2017, et la profonde instabilité qui en a résulté, est loin d’être achevée.

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