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MAJ – PROMESSES (34) : « LE RISQUE DES ANNONCES SANS LENDEMAIN » Le Monde

EN GUISE DE SUITE À NOTRE PUBLICATION PRÉCÉDENTE :

LA PROMESSE (33) DE RÉPONSE « IMMENSE », « COMPLÈTE ET PROFONDE » AUX ÉMEUTES (44) TOUJOURS REPOUSSÉE, DEUX MOIS APRÈS – PROCRASTINATION ? CHRONIQUE

https://metahodos.fr/2023/09/07/emeutes-quartiers/ – VOIR PUBLICATIONS PRÉCÉDENTES DANS CELLE CI

Une nouvelle fois, le chef de l’Etat remet à plus tard d’éventuels arbitrages sur la question des bas salaires ou de l’usage du référendum **

« Dans une lettre envoyée aux chefs de parti, censée traduire en actes leurs échanges du 30 août, le chef de l’Etat remet à plus tard d’éventuels arbitrages sur la question des bas salaires ou de l’usage du référendum. Des mesures concrètes sur la planification écologique ou en réponse aux émeutes urbaines sont attendues. « EXTRAIT DE L’ARTICLE DU MONDE CI CONTRE

ATTENDRE ENCORE UN MOIS POUR LES INSTITUTIONS

« En ce qui concerne le fonctionnement démocratique des institutions, plusieurs participants à la réunion ont évoqué leur souhait d’une plus grande déconcentration des services de l’État, qui n’est en l’état actuel pas permise par la Constitution. Emmanuel Macron précise qu’il a demandé à Élisabeth Borne de lui soumettre « des décisions concrètes à prendre sous un mois ». Cela fera l’objet de discussions avec les chefs de partis à l’occasion d’une prochaine rencontre. » EXTRAIT DU PARISIEN

MAJ – IL FAUDRA ATTENDRE L’AUTOMNE :

« La lettre d’Emmanuel Macron aux partis politiques dévoilée »

TITRE LE MONDE CE JOUR SUI POURSUIT :

« Le chef de l’Etat reconnaît que la discussion du 30 août à Saint-Denis « n’a pas fait émerger de consensus » sur la question centrale du référendum, mais, sur ce sujet et les autres, il donne rendez-vous aux partis politiques « à l’automne » »

** Sans oublier la suite « IMMENSE », « COMPLÈTE ET PROFONDE » aux émeutes d’il y a deux mois

ARTICLE

« …Et indique qu’il fera une proposition « dans les semaines qui viennent » aux chefs de partis sur un élargissement ou un recours simplifié au référendum. Le chef de l’Etat suggère aux leaders politiques de se revoir « à l’automne ». »

Emmanuel Macron et le risque des annonces sans lendemain

Par Claire Gatinois et Nathalie Segaunes 7 SEPTEMBRE

Ce qu’il s’est dit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) le 30 août doit rester à Saint-Denis. Tel est, selon l’Elysée, l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, une semaine après son marathon consultatif avec les chefs de parti dans l’ancienne abbaye royale. Aussi le séminaire gouvernemental au cours duquel le chef de l’Etat devait, mercredi 6 septembre, « restituer » les échanges avec ses opposants fut-il bref. Convoquée à l’Elysée à 10 heures pour un conseil des ministres, l’équipe gouvernementale a pu quitter dès 13 h 30 le buffet présidentiel.

« C’était hypercalibré, sans bavardages inutiles », confie Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat à la ville. Laissant la parole aux ministres de poids, évoquant l’inflation, la sécurité ou la planification écologique, Emmanuel Macron a abondamment relancé Gabriel Attal, chargé de l’éducation, confirmant l’importance qu’il accorde à ce portefeuille. « Vous êtes des ministres chanceux, dans un pays qui n’est ni en récession ni en cure d’austérité », a souligné le président de la République.

Le compte rendu des « rencontres de Saint-Denis », événement inédit dans la Vᵉ République, s’est limité à quelques considérations générales. Satisfait de voir que ses opposants les plus irréductibles ont joué le jeu, Emmanuel Macron croit pouvoir modifier le climat du pays. « Je veux un pluralisme apaisé », a-t-il lancé. Avec les chefs de parti, le président entend travailler « sincèrement et avec engagement » sur l’écologie, le logement, la mise en place de référendums, la décentralisation. « Il y a un chemin », dit-il.

Scepticisme des oppositions

« L’initiative a prouvé que les oppositions ne peuvent pas refuser en bloc la main tendue, a abondé la première ministre, Elisabeth Borne. Chacun peut ensuite commenter, mais cela illustre bien leur prise de conscience collective qu’il n’est pas possible de s’opposer systématiquement sur tout, toujours, tout le temps, et que les Français condamnent les postures et les partisans du blocage. »

Les quinze participants aux « rencontres de Saint-Denis » ont reçu, dans la nuit de mercredi à jeudi, une lettre du président de la République, censée « résumer fidèlement » les échanges du 30 août. Dans son courrier, le chef de l’Etat confirme, notamment, la tenue d’une « conférence sociale » consacrée aux bas salaires, en octobre.

Et indique qu’il fera une proposition « dans les semaines qui viennent » aux chefs de partis sur un élargissement ou un recours simplifié au référendum. Le chef de l’Etat suggère aux leaders politiques de se revoir « à l’automne ».

L’initiative n’empêche toutefois pas le scepticisme des oppositions. « Attention à ce qu’une nouvelle fois cela ne débouche sur rien », a mis en garde le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, dimanche. « On n’est pas sur des rails mais sur un chemin non défriché, reconnaît Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. C’est une méthode politique inédite. »

L’« IPA », initiative politique d’ampleur, comme l’appelle l’Elysée, intervient alors que la précédente innovation délibérative d’Emmanuel Macron peine à trouver sa place. Depuis près d’un an, le Conseil national de la refondation (CNR), dévoilé peu avant le second tour des élections législatives, en juin 2022, patine. Une déconvenue pour le chef de l’Etat, qui s’imaginait incarner une posture gaulliste, assumant le parallèle avec le Conseil national de la Résistance, porteur des grandes réformes d’après-guerre. « Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle, et puis la guerre est là », assurait-il, le 3 juin 2022, dans un entretien au Parisien, évoquant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« On déverticalise, ça prend du temps »

Le CNR, qui complète une liste de trouvailles délibératives – du grand débat aux conventions citoyennes –, n’a guère permis de résoudre le malaise démocratique. Rejetée par les oppositions, qui y voient une façon de court-circuiter le Parlement, et boudé par les syndicats, qui redoutent une opération de communication, l’initiative visait, selon Emmanuel Macron, à cesser d’imposer aux Français des « réformes qui viennent d’en haut ». Mais celle des retraites, décidée au même moment par le président de la République contre la volonté populaire, a contredit la démarche.

Si l’inspirateur du CNR, l’essayiste et haut fonctionnaire David Djaïz, a annoncé son départ, prévu le 15 septembre, pour vivre une « aventure entrepreneuriale », le locataire de l’Elysée espère encore revivifier son outil, regardé avec perplexité par Matignon et une administration centrale jalouse de son pouvoir. Lors d’une nouvelle réunion plénière, jeudi 7 septembre, des ajustements pourraient être apportés. Les CNR nationaux seraient délaissés au profit de CNR territoriaux se concentrant sur la santé et l’éducation. « On déverticalise, ça prend du temps. Mais, une fois que le coup est parti, ça fera son chemin », veut croire David Djaïz.

« Il est faux de dire que la politique ne peut plus rien. La question, c’est celle du temps. Dans le monde liquide, celui des réseaux sociaux ou des livraisons instantanées, la réponse est immédiate. L’action politique, elle, prend parfois des mois, voire des années pour porter ses fruits », expliquait Emmanuel Macron dans un entretien au Point daté du 24 août.

Le chef de l’Etat, avide de résultats, suscite pourtant lui-même l’attente. Quand les émeutes urbaines, déclenchées par la mort du jeune Nahel M., abattu par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre, sidèrent le pays, il convoque à l’Elysée, le 4 juillet, les maires, en première ligne des violences, pour entendre leurs analyses et suggestions. Et donne rendez-vous à la rentrée, en promettant un point d’étape « à la fin de l’été ».

« Répondre à l’exaspération des gens »

« A travers des crises, le risque de fragmentation et de division profonde de la nation est là. Il y a un besoin tout à la fois d’autorité, de respect et d’espérance légitime. C’est une réponse complète et profonde qui se joue à l’échelle de la nation qu’il faut bâtir. Il m’appartiendra de l’exprimer », lance-t-il en préambule du conseil des ministres du 21 juillet. Depuis, les maires n’ont eu aucune nouvelle du palais présidentiel. « Il faut répondre à l’exaspération des gens. Ils n’en peuvent plus du désordre, des règlements de comptes dans les quartiers, des tueries », presse François Patriat, chef de file des sénateurs macronistes.

Emmanuel Macron, adepte du « micromanagement », s’immisce dans les moindres détails de l’action gouvernementale. Et se laisse porter par une parole qu’il imagine « performative », pensant qu’après ses mots l’« intendance suivra ». Mais, de la parole aux actes, il y a un pas. Et souvent de longs mois.

Le 16 avril 2022, lors de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, il lance, depuis le jardin du Pharo, à Marseille : « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas. » Un travail de fourmi s’exerce à Matignon. Ne reste plus, pour Emmanuel Macron, qu’à porter politiquement le sujet. Mais l’exercice, attendu avant l’été, est maintes fois repoussé, jusqu’à ce que les émeutes de début juillet ne contraignent l’Elysée à évoquer une présentation à la rentrée. Elisabeth Borne recevra les forces politiques la semaine du 18 septembre, a assuré Olivier Véran, le 6 septembre, mais aucune date n’est arrêtée pour caler l’intervention d’Emmanuel Macron, alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alerte sur « l’effondrement climatique » en marche.

Parler d’écologie en politique est un « soleil noir, comme si on regardait la mort en face », souligne François Ruffin, député La France insoumise de la Somme. Parvenir à la neutralité carbone « ne va pas sans des mesures qui peuvent parfois faire peur », a admis, mercredi, Olivier Véran, lors du compte rendu du conseil des ministres, évoquant les zones à faibles émissions ou la fin des véhicules thermiques. Le sujet de l’écologie est pour Emmanuel Macron potentiellement explosif. Comme le lui a appris la crise des « gilets jaunes ».

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