
MAJ
DEUX NOUVELLE ENTORSES À UNE DIPLOMATIE RESPECTUEUSE DE LA DIGNITÉ ET DE LA SOUVERAINETÉ MAROCAINES
1) Macron s’adresse – en arabe sous titré Via les réseaux sociaux – directement aux citoyens marocains, « par dessus » leur chef d’Etat.
2) L’ANNONCE FRANÇAISE D’UNE INVITATION ET D’UNE VISITE AUSSITÔT DÉMENTIE
Lors d’un entretien sur LCI, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait affirmé que le président Macron était invité par le roi marocain Mohamed VI à effectuer une visite d’État.
« Le roi du Maroc a lancé son invitation au président de la République il y a peu, cet été lorsqu’ils s’étaient parlé », a-t-elle déclaré. « Le président est invité, il nous reste à trouver des dates qui conviennent ». C Colonna
Une visite du président français Emmanuel Macron au Maroc n’est «pas à l’ordre du jour», a affirmé samedi une source gouvernementale marocaine, réfutant des déclarations de la chef de la diplomatie française, dans un contexte de relations bilatérales tendues : La ministre française s’est « donné la liberté de faire une annonce non concertée concernant une échéance bilatérale importante » VOIR L’ARTICLE 6
« Subrepticement s’installe en haut lieu macronien la pratique de la « vérité alternative » qu’on croyait réservée au trumpisme et destinée à masquer les échecs en cascade d’une gouvernance solitaire et hors sol…Triste pente pour les subordonnés du PR condamnés à biaiser pour garder les faveurs du monarque ! », peut on lire dans un post sur les réseaux sociaux
« Séisme au Maroc: entre le roi et Emmanuel Macron, une difficile «diplomatie humanitaire»

TITRE LE FIGARO Par Thierry Oberlé QUI POURSUIT :
« L’élan de solidarité avec le Maroc a pris en France une dimension particulière en raison des liens pétris de contradictions entre les deux pays. Il connaît un retard à l’allumage.
« La catastrophe arrive alors que Rabat et Paris entretiennent une relation conflictuelle depuis plus deux ans avec la révélation de l’affaire Pegasus, ce scandale d’écoutes téléphoniques qui aurait permis au régime marocain d’espionner le téléphone personnel d’Emmanuel Macron via une société israélienne.
« Le non-respect par les autorités marocaines des accords de reconduite aux frontières des étrangers en situation irrégulière et surtout des divergences sur la question du Sahara Occidental, une région considérée comme sienne par le royaume chérifien mais revendiquée par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario avec le soutien de l’Algérie, ont envenimé une crise sourde.
À lire aussiEntre Paris et Rabat, les raisons d’une brouille qui s’enracine
« Rabat reproche à Paris ce qu’il considère comme un appui en demi-teinte. L’Élysée estime la piste d’une autonomie des «provinces du Sud» intéressante mais s’en remet aux Nations unies pour une solution négociée. Emmanuel Macron ménage le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, au nom du travail de mémoire sur la guerre…
…/…
UNE DIPLOMATIE EN ÉCHEC ?
« Emmanuel Macron semble ignorer que la diplomatie demande retenue, patience et pondération » Titre La Croix dans l’article (1) proposé ci contre.
« Chercher à Paris et à Rabat l’origine de la crise diplomatique entre la France et le Maroc revient à s’aventurer dans un jeu de pistes à l’itinéraire dépourvu de balises. » pouvait on lire dans Le Figaro.
« À l’origine des tensions entre les deux pays, les relations de la France avec l’Algérie et la personnalité même d’Emmanuel Macron, selon Gabriel Martinez-Gros. » Lit on dans l’article de Franceinfo proposé en lecture ci contre (2)
«Macron ou la diplomatie de l’impulsion»
Titrait Le Figaro Par Guillaume Tabard qui poursuivait :
« Emmanuel Macron, que certains thuriféraires imaginent encore en prétendant sérieux au prix Nobel de la paix, aime à se présenter comme celui qui «parle à tout le monde». »
« Emmanuel Macron, l’aventurier diplomate ? » Titrait l’IFFRI récemment.
« Emmanuel Macron, les failles de la diplomatie disruptive » Titre LA CROIX
MAJ : EMMANUEL MACRON DEMANDE LA FIN DE « POLÉMIQUES QUI N’ONT PAS LIEU D’ÊTRE » LE 12 09 34

NOUS VOUS PROPOSONS CINQ ARTICLES :
1. « Emmanuel Macron semble ignorer que la diplomatie demande retenue, patience et pondération »
2. Pas de demande d’aide du Maroc à la France après le séisme : « Bien sûr, il y a des considérations politiques en jeu », selon l’historien Gabriel Martinez-Gros
3. « La France est l’amie du Maroc, dans les bons comme dans les mauvais jours … des élus du parti Horizons appellent à réchauffer nos relations avec le Maroc, pays endeuillé par un violent séisme.
MAJ :
4. « LE MAROC DÉCIDE SOUVERAINEMENT » DE L’AIDE APPORTÉE: COLONNA DÉMENT TOUTE « QUERELLE » AVEC RABAT
5. Macron appelle à cesser « les polémiques » sur l’aide humanitaire
6. Rabat dément tout projet de visite de Macron au Maroc
ARTICLE 1
« Emmanuel Macron semble ignorer que la diplomatie demande retenue, patience et pondération »
Stéphane Madaule le 20/04/2023 LA CROIX
Pour Stéphane Madaule, les « leçons de diplomatie » dispensées par Emmanuel Macron sur Taïwan aujourd’hui comme sur la Russie hier ont fini par « crisper » de nombreux acteurs étrangers, y compris des alliés de la France. En diplomatie, la discrétion est souvent une bonne stratégie.
Les visites à l’étranger du président Macron s’enchaînent, les discours s’amoncellent, les contacts se densifient mais rien n’y fait, Emmanuel Macron semble avoir perdu la main à l’international.
Bien entendu, son image diplomatique, au début étincelante, s’est progressivement ternie. Il n’est plus le jeune président plein de dynamisme de 2017 qui pouvait faire croire qu’il était capable d’accoucher d’un nouvel ordre international devant des interlocuteurs ébahis par sa capacité à concilier les contraires. Il n’est plus le jeune président au charme ravageur, sûr de lui, se croyant capable de fléchir les positions d’un Trump ou d’un Poutine, voire d’un Xi Jinping. Il n’est plus le jeune président qui, grâce à son volontarisme, pouvait espérer résoudre la crise au Liban ou faire régner la paix en Afrique. Il n’est plus en Europe le jeune président capable de fédérer les énergies pour construire une Europe puissance, face à l’invasion russe en Ukraine.
Du sourire à la crispation
Ses prises de position font aujourd’hui au mieux sourire, au pire déclenchent de nombreuses crispations jusque parmi les alliés traditionnels de la France. Car sa propension à brouiller les pistes par ses saillies médiatiques désole jusqu’à ses amis.
Chine, Russie… Les phrases peu diplomatiques d’Emmanuel Macron
Avec le recul, un petit inventaire de ses échecs diplomatiques est maintenant possible. Il choisit de réserver sans précaution tous les honneurs à un Donald Trump peu fréquentable lors d’un 14 juillet 2017 sur les Champs-Élysées. Il assiste le 23 avril 2021 aux obsèques du dictateur Idriss Déby au Tchad, tout en se faisant le champion de la fin de la Françafrique. Il se pose en interlocuteur de Poutine en pleine invasion de l’Ukraine fin février 2022, demandant qu’il lui soit ménagé une porte de sortie honorable, afin de ne pas risquer pour ce dernier l’humiliation.
Emmanuel Macron en Chine : le grand marchandage
Il déclare le 7 novembre 2019 l’Otan en état de mort cérébrale, alors que de nombreux pays frappent aujourd’hui à sa porte. En Chine, début avril 2023, il se présente médiatiquement en président de l’Europe accompagnée d’Ursula von der Leyen, ce qui irrite ses partenaires européens. Il fait des déclarations sur Taïwan montrant qu’il s’imagine en charge d’une troisième force d’équilibres, alors que la France fait plus que jamais partie d’un monde occidental resserré face aux appétits chinois et à l’agresseur russe.
Leçons de diplomatie
Cela fait effectivement beaucoup pour un président qui aime sur la scène internationale à dispenser en public ses leçons de diplomatie. Il défend encore aujourd’hui des rêves de grandeur pour l’Europe. Mais qui ose encore croire au concept d’Europe puissance en dehors de lui-même ? Les Allemands et toute l’Europe à l’est et au nord se sentent très bien dans l’Otan, sous parapluie américain.
« Emmanuel Macron se trompe, Européens et Américains sont bien dans le même camp face à la Chine »
Les Allemands n’ont aucune envie de voyager en Chine ou ailleurs, accompagnés du président Macron. Ils entendent défendre seuls leurs intérêts et jouir à nouveau, grâce à leur puissance économique, de leur souveraineté retrouvée. Les Britanniques ont décidé le Brexit, ce qui affaiblit encore un peu l’idée d’un bloc européen futur. Les Italiens sont actuellement dans les bras de Giorgia Meloni. Ils sont avant tout nationalistes comme les Hongrois et les Polonais, et donc pas spécialement disposés à marcher du même pas que Macron. Plus généralement, les pays européens ne souhaitent pas une Europe pilotée par la France, comme ils ont détesté par le passé une Europe dominée par Napoléon.
Le sens des réalités
Alors que faire pour redonner au président Macron, déjà affaibli sur la scène intérieure, un peu le sens des réalités sur la scène internationale ? Lui dire d’abord d’éviter de communiquer ainsi, d’arrêter de monopoliser le ministère de la parole en jouant le requiem du en même temps qui ne fonctionne pas à l’international, pas plus qu’il ne fonctionne pas sur le plan national. Les concepts inventés par le magicien Emmanuel Macron s’avèrent inopérants.
Une souveraineté européenne ne peut se construire que sur des abandons de souverainetés nationales, comme cela a été jusqu’à présent, et non prospérer en même temps que les souverainetés nationales. Une nouvelle puissance d’équilibres ne peut prétendre être dans le bloc occidental et en même temps en dehors du bloc occidental. On ne peut prétendre assurer la sécurité de certains pays africains et en même tempstourner la page de la Françafrique.
« Emmanuel Macron est légitime, mais cela ne signifie pas qu’il peut tout faire selon sa volonté »
En matière de relations internationales, il convient de savoir d’où l’on parle et bien choisir ses alliés. La diplomatie demande de la retenue, de la patience, de la pondération. Le fort n’a pas besoin d’un public médiatique pour exister.
Un grand pays
Il conviendrait de dire également au Président Macron qu’il se rassure. Il est bien à la tête d’un grand pays, puissant, faisant partie du club très fermé des cinq membres permanents du conseil de sécurité, possesseur de l’arme nucléaire. À partir du moment où nous sommes l’allié des Américains, il n’y a pas de place ni d’utilité pour deux blocs occidentaux rivaux, au moment où d’autres puissances émergent. Nous Français, nous n’avons pas à rougir de faire partie du bloc occidental défenseur de la démocratie, même si nous pouvons faire preuve d’autonomie et d’indépendance vis-à-vis du leadership américain, lorsque nos intérêts divergent.
Les dessous de la diplomatie de « Macron l’Oriental »
Le non-alignement, position traditionnelle de la France depuis le général de Gaulle, n’est pas un positionnement diplomatique d’équilibre entre les superpuissances. C’est plutôt la démonstration que l’exercice effectif de la souveraineté est possible pour tous, en dehors ou à l’intérieur d’un bloc, comme le prévoit explicitement la charte des Nations unies de 1945.
2. ARTICLE
Pas de demande d’aide du Maroc à la France après le séisme : « Bien sûr, il y a des considérations politiques en jeu », selon l’historien Gabriel Martinez-Gros
À l’origine des tensions entre les deux pays, les relations de la France avec l’Algérie et la personnalité même d’Emmanuel Macron, selon Gabriel Martinez-Gros.
France Info. Publié le 11/09/2023
« Bien sûr, il y a des considérations politiques en jeu », a expliqué Gabriel Martinez-Gros, historien et professeur émérite à l’université de Nanterre, lundi 11 septembre sur franceinfo. La France a proposé son aide au Maroc, mais plus de 48 heures après le séisme, le pays n’y a pas répondu favorablement. À l’inverse, Rabat autorise le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne à envoyer des équipes de recherches et de sauvetage. Selon Gabriel Martinez-Gros, les relations entre la France et l’Algérie expliquent en grande partie les tensions entre Paris et Rabat. Il estime que la personnalité d’Emmanuel Macron « joue son rôle » également.
>> Séisme au Maroc : le silence gênant de Mohammed VI
« Le Maroc n’a refusé personne, il est souverain dans ses décisions », réagit Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères. « Il ne faut pas y voir une quelconque raison politique », déclare la députée Renaissance Nadia Hai. Partagez-vous ces constats ?
Gabriel Martinez-Gros : Non. Bien sûr, il y a des considérations politiques en jeu. La crise n’est pas très grave mais elle est significative d’une situation très profonde. Il y a un troisième partenaire dont on ne parle pas – parce que ça ne n’est pas l’heure dans les circonstances graves de ce tremblement de terre – c’est l’Algérie. La France est en face de ces deux anciennes colonies, complètement opposées pratiquement dans leur principe, les décolonisations ont été très différentes. Bref, tout oppose l’Algérie et le Maroc, et la France n’a pas choisi et probablement ne peut pas choisir.
« Il est très évident qu’aujourd’hui les pays, dont le Maroc accueille l’aide, sont les pays du groupe d’Abraham, ceux qui ont admis que le Sahara occidental [au cœur d’un conflit diplomatique entre l’Algérie et le Maroc] était marocain. »Gabriel Martinez-Gros, historien
à franceinfo
Ceux qui poussent le Maroc et d’une manière générale le monde islamique à une régularisation avec Israël par exemple.
La reconnaissance du Sahara occidental mais aussi eu la brouille diplomatique entre Paris et Rabat à propos des visas. Paris avait décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés au Maroc. L’idée, c’était de mettre la pression sur le royaume jugé trop peu coopératif au moment de recevoir les ressortissants marocains expulsés de France. Cela peut aussi expliquer les crispations ?
D’une manière générale, le Maroc et le Maroc vis-à-vis de l’Algérie toujours, réclament une position privilégiée à la France. Avec cette idée : Il n’est pas normal que vous accordiez un tel droit à l’Algérie alors que vous ne l’accordez pas au Maroc, alors que vous savez fort bien que le Maroc vous a soutenu beaucoup plus que l’Algérie dans les instances internationales et d’une manière générale dans toutes les crises que la France a pu traverser.
« Les services secrets marocains ont joué effectivement un rôle important dans l’échec d’un certain nombre de complots ou d’attentats terroristes en préparation. Donc, il y a une dignité offensée si j’ose dire, ou un sentiment d’ingratitude des marocain vis-à-vis de la France. »Gabriel Martinez-Gros
à franceinfo
Tout simplement parce que les accords avec l’Algérie ont été portés par un siècle et demi de colonisation pendant lesquels l’Algérie a été la France. Il suffit aussi de voir quelle a été la répartition que la France a faite, des terres sahariennes. L’Algérie en a tiré évidemment la part majeure, tout simplement parce qu’elle était encore la France au moment où ce partage a été fait, c’est-à-dire entre 1958 et 1962.
Il y avait aussi une proximité entre les présidents français et le père de Mohammed VI. Aujourd’hui, on a l’impression que ce rapport privilégié est entaché ou en tout cas moins chaleureux. L’entourage du roi du Maroc avait d’ailleurs dénoncé au printemps dernier l’arrogance d’Emmanuel Macron. Sa personnalité n’est pas appréciée par le roi du Maroc ?
Il est probable que le facteur personnel d’Emmanuel Macron joue son rôle. Une sorte de manque de chaleur qui n’est pas apprécié, tant au Maroc que, semble-t-il, dans nombre de pays de d’Afrique subsaharienne. Il y a un passage de génération qui a un peu de mal à se faire entre le tonitruant mais populaire Jacques Chirac qui savait serrer les mains, embrasser très largement, et Emmanuel Macron qui a plus de mal à le faire, c’est certain.
3.ARTICLE
« La France est l’amie du Maroc, dans les bons comme dans les mauvais jours »
TRIBUNE. Nathalie Loiseau et des élus du parti Horizons appellent à réchauffer nos relations avec le Maroc, pays endeuillé par un violent séisme.
Nathalie Loiseau et des élus du parti Horizons*
Publié le 11/09/2023 LE POINT
Des victimes par milliers. Le Maroc fait face à la plus injuste des épreuves : un séisme ne peut être ni prévenu ni empêché. Le peuple marocain pleure ses morts, se mobilise pour aider les survivants, avec dignité, avec courage. Il ne peut pas le faire seul. En France, les réactions ont été immédiates et innombrables. Élus, associations, artistes, sportifs, simples citoyens : tous ont ressenti une émotion particulière, à l’image de la relation si forte entre le peuple marocain et le peuple français.
Cette relation, l’Histoire et la géographie l’ont forgée, la vitalité de la communauté marocaine en France et le nombre de Français résidant au Maroc en témoignent. Mais ne nous mentons pas : la relation politique entre nos deux pays a connu des tensions et n’est pas aujourd’hui à la hauteur des liens entre nos deux peuples.
Priorité diplomatique
Rien ne sert de revenir sur les causes de ce rafraîchissement. Infiniment plus utile est de rappeler combien Rabat et Paris ont d’intérêts partagés et de défis communs à relever. Le défi de la stabilité et de la sécurité au sud de la Méditerranée tout d’abord. C’est peu dire que de la Libye au Sahel, le cancer djihadiste progresse. Comme la France, le Maroc a subi des attentats cruels et mène une lutte antiterroriste déterminée. Nos deux pays savent qu’il ne faut jamais baisser la garde ni croire le combat victorieux. Notre coopération est essentielle et peut s’étendre encore.
À LIRE AUSSIVent glacial entre le Maroc et la France
Le défi de la raison dans un monde devenu de plus en plus brutal ensuite. Sur le conflit israélo-palestinien, la position marocainese distingue de celle de nombreux pays arabes par sa capacité à entretenir des relations étroites aussi bien avec les représentants palestiniens qu’avec l’État d’Israël. S’il reste à distance de la guerre d’agression que mène la Russie en Ukraine, le Maroc n’a pas cédé aux sirènes russes à la différence d’autres pays africains.
L’Afrique subsaharienne reste une priorité de la diplomatie marocaine. À l’heure où nous devons réfléchir à nos relations avec une partie du continent, un dialogue entre Paris et Rabat peut être utile. Le Maroc voudra sans doute une clarification de notre position sur le Sahara occidental. À la France de mesurer si l’adage selon lequel on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment se vérifie toujours ou si, là encore, le monde change.
Partenariat étroit
Le défi de l’avenir de nos jeunesses aussi – et peut-être surtout : qu’il s’agisse de combat contre le dérèglement climatique, de lutte contre les exploiteurs de la misère que sont les passeurs de migrants clandestins, d’efforts contre le trafic de drogue, de refus d’un extrémisme religieux qui fracture nos sociétés plutôt que de les unir, ce sont nos jeunes que nous voulons protéger en priorité, c’est pour eux que nous sommes mobilisés. Pas un de ces immenses défis concernerait seulement la France et pas le Maroc. Aucun ne peut être relevé sans un partenariat étroit entre nous.
À LIRE AUSSISéisme au Maroc : comment venir en aide aux victimes ?
En matière de coopération scientifique, universitaire, nous n’avons pas encore déployé tout le potentiel d’un travail en commun. Nos deux pays ont des atouts complémentaires pour encourager l’innovation technologique et pour en tirer des bénéfices industriels comme des emplois. La France et le Maroc sont attachés à décarboner leurs économies et à accroître leur sécurité énergétique. Sur tous ces enjeux, l’Union européenne doit aussi être au rendez-vous.
La première des urgences, dans les jours et les semaines à venir, va à l’aide aux sinistrés et à la reconstruction des régions du Maroc durement touchées par le séisme. Aucun doute que la France, dans toutes ses composantes, souhaite y contribuer. Notre pays reste, profondément, l’ami des bons et des mauvais jours du peuple marocain.
Nathalie Loiseau, députée européenne et membre du parti Horizons. Cosignataires : Naïma Moutchou (vice-présidente de l’Assemblée nationale) ; Laurent Bonnaterre(maire de Caudebec-lès-Elbeuf) ; Patrick de Carolis (maire d’Arles) ; Alain Chrétien(maire de Vesoul) ; Cendra Motin (ancienne députée de l’Isère) ; Luc Bouard (maire de La Roche-sur-Yon) ; Ronan Loas (maire de Ploemeur) ; Xavier Bonnefont (maire d’Angoulême) ; Arnaud Péricard (maire de Saint-Germain-en-Laye) ; Frédéric Valletoux (député de Seine-et-Marne) ; Bérangère Abba (ancienne ministre, ancienne députée) ; Grégoire de Lasteyrie (maire de Palaiseau) ; David Robo (maire de Vannes) ; Marine Cazard(responsable du pôle Jeunes d’Horizons) ; François Goulard (ancien ministre) ; Pierre-Yves Bournazel (conseiller de Paris) ; Thomas Mesnier (ancien député) ; Michel de Bonnecorse (ancien ambassadeur de France au Maroc) ; Delphine Burkli (maire du 9e arrondissement) ; Laurent Degallaix(maire de Valenciennes) et Louis Vogel(maire de Melun).
4. ARTICLE
« LE MAROC DÉCIDE SOUVERAINEMENT » DE L’AIDE APPORTÉE: COLONNA DÉMENT TOUTE « QUERELLE » AVEC RABAT
Le 11/09/2023 BFM
La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a réfuté sur BFMTV-RMC l’existence de tensions entre Rabat et Paris, alors que le Maroc n’a pas accepté pour l’heure l’aide de la France, après le séisme qui a frappé le pays dans la nuit de vendredi à samedi.
Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a réfuté l’existence d’une « querelle » avec le Maroc ce lundi sur BFMTV-RMC, deux jours après que le pays a été frappé par un séisme, dont le bilan provisoire s’établit à plus de 2100 morts. En cause: le fait que Rabat n’a pas accepté, jusqu’ici, l’aide proposée par Emmanuel Macron dès samedi matin. Le tout sur fond de tensions récentes entre les deux pays.
« Pays souverain »
Catherine Colonna a appelé à « respecter » les décisions du Maroc, qui est « un pays souverain ». Celui-ci a fait le choix « de prioriser l’arrivée de l’aide, en s’adressant aux pays disponibles au cas par cas et non pas en recevant des aides qui ne correspondraient pas à ses besoin », a-t-elle défendu.
Tout en réaffirmant que la France « se tient à disposition » du pays dirigé par le roi Mohammed VI, avec lequel Emmanuel Macron a échangé à de nombreuses reprises », selon elle.
Dimanche soir, le Maroc a accepté l’aide de seulement quatre pays, dont l’Espagne et la Grande-Bretagne. Tout en remerciant tous les pays qui ont proposé l’envoi de secouristes, le ministère de l’Intérieur marocain affirme que Rabat a accepté celle de quatre d’entre eux uniquement « après avoir procédé à une évaluation minutieuse des besoins sur le terrain et en tenant compte du fait qu’une absence de coordination pourrait être contre-productive ».
D’autres offres pourraient être acceptées à l’avenir « si les besoins devaient évoluer », précise le communiqué du ministère. Une position qui fait réagir l’ONG française Secouristes sans frontières. Son président, Arnaud Fraisse, affirme que le Maroc a bloqué des équipes de secours prêtes à porter assistance aux victimes du séisme.
En attendant le déploiement des équipes de sauvetage étrangères sur le terrain, les autorités marocaines ont commencé à dresser des tentes dans le Haut-Atlas, où des villages ont été entièrement détruits par le séisme.
5. ARTICLE
Séisme au Maroc : Macron appelle à cesser « les polémiques » sur l’aide humanitaire
Le président de la République a appelé mardi à arrêter les « polémiques » sur l’aide humanitaire, « par respect » pour les victimes du séisme au Maroc.
Par Le Parisien Le 12 septembre 2023
Le président de la République Emmanuel Macron a appelé mardi à cesser les « polémiques » sur l’aide humanitaire, « par respect » pour les victimes du séisme au Maroc, dans une courte vidéo publiée sur X (ex-Twitter).
De nombreux pays, dont la France, ont proposé leur aide après le séisme qui a fait 2 901 morts et 5 530 blessés, selon un dernier bilan. Mais le gouvernement marocain n’a pour l’instant pas saisi la main tendue par la France, et ce refus a été interprété comme un signe de tension entre les deux pays.
Le Maroc « pleinement souverain »
« J’ai vu beaucoup de polémiques ces derniers jours qui n’ont pas lieu d’être », a réagi le président dans cette vidéo. « Nous sommes là, nous avons la possibilité d’apporter une aide humanitaire directe », a-t-il indiqué, tout en rappelant que « c’est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc, de manière pleinement souveraine, d’organiser l’aide internationale ».
À lire aussiSéisme au Maroc : comment l’aide humanitaire internationale s’organise-t-elle sur place ?
« Je souhaiterais que toutes les polémiques qui viennent diviser, qui viennent compliquer les choses dans ce moment qui est déjà si tragique, puissent se taire par respect pour toutes et tous », a ajouté Emmanuel Macron.
VIDÉO. Séisme au Maroc : Macron appelle à cesser « les polémiques » sur l’aide humanitairehttps://www.dailymotion.com/embed/video/x8o16k7?api=1&html=1&app=amp&mute=1&ui-highlight=FF4081
« Nous sommes à vos côtés », a-t-il par ailleurs assuré, affirmant que la France finançait « des associations qui interviennent depuis le premier jour sur le terrain ». « Nous serons là dans la durée : sur le plan humanitaire, sur le plan médical, pour la reconstruction, pour l’aide aussi culturelle et patrimoniale, dans tous les domaines où le peuple marocain et ses autorités considéreront que nous sommes utiles », a déclaré le chef de l’État.
Relations tendues
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’était déjà attachée lundi à éteindre la polémique, estimant sur BFMTV qu’il s’agissait d’une « une mauvaise querelle ». « Le Maroc n’a refusé aucune aide, aucune proposition », avait-elle affirmé, martelant que Rabat était « souverain ». Le pays « est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées », avait-elle aussi ajouté.
Les relations entre le Maroc et la France, ancienne puissance coloniale où vit une importante diaspora marocaine, sont tendues depuis qu’Emmanuel Macron s’efforce de se rapprocher de l’Algérie qui a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec Rabat, accusé d’« actes hostiles ».
Des restrictions dans l’octroi de visas aux Marocains, levées en décembre dernier, avaient aussi grippé la relation. Depuis des mois, il n’y a plus d’ambassadeur du Maroc en France. Rabat s’impatiente également car Paris ne semble pas enclin à bouger les lignes sur l’épineux dossier du Sahara occidental contrôlé à près de 80 % par le Maroc.
6. ARTICLE
Rabat dément tout projet de visite de Macron au Maroc
Par Le Figaro avec AFP 16 septembre
Lors d’un entretien sur LCI, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait affirmé que le président Macron était invité par le roi marocain Mohamed VI à effectuer une visite d’État. Une visite du président français Emmanuel Macron au Maroc n’est «pas à l’ordre du jour», a affirmé samedi une source gouvernementale marocaine, réfutant des déclarations de la chef de la diplomatie française, dans un contexte de relations bilatérales tendues.
Ces tensions se sont de nouveau manifestées cette semaine après le séisme ayant frappé la région de Marrakech, dans le centre du royaume, tuant près de 3000 personnes. Rabat n’a pas retenu l’aide proposée par Paris, entraînant «des polémiques qui n’ont pas lieu d’être», a estimé Emmanuel Macron.
Lors d’un entretien avec la chaîne d’informations française LCI, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a affirmé vendredi que le président Macron était invité par le roi marocain Mohamed VI à effectuer une visite d’État. «Le roi du Maroc a refait son invitation au président de la République il y a peu, cet été lorsqu’ils s’étaient parlé», a-t-elle déclaré. «Le président est invité, il nous reste à trouver des dates qui n’ont pas encore été trouvées».
«Pas à l’ordre du jour»
Cette visite «n’est pas à l’ordre du jour et n’est pas programmée», a indiqué une source gouvernementale marocaine à l’agence de presse officielle marocaine, la MAP. La ministre française s’est «donné la liberté de faire une annonce non concertée concernant une échéance bilatérale importante», a critiqué cette source, non identifiée.
À lire aussiQuand le séisme au Maroc révèle les failles d’une amitié
Les relations entre le Maroc et la France, ancienne puissance coloniale où vit une importante diaspora marocaine, sont tendues depuis qu’Emmanuel Macron s’efforce de se rapprocher de l’Algérie qui a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec Rabat, accusé d’«actes hostiles». Le Maroc reproche aussi à la France de ne pas s’aligner sur les États-Unis et Israël qui ont reconnu la «marocanité» du Sahara occidental, contrôlé à près de 80% par le Maroc.
«Les relations entre la France et le Maroc sont anciennes, elles sont marquées par une profonde amitié je pense entre les deux peuples», a dit Catherine Colonna vendredi. Elle a dit souhaiter qu’une visite du président puisse «permettre à nos deux pays de se retrouver à la hauteur et de leurs aspirations et je crois des intérêts qui sont les leurs de part et d’autre».