
LA PROMESSE NON TENUE DE SERVICE UNIVERSEL OBLIGATOIRE : NOUVEAU REVIREMENT – LE 3eme – DE L’EXÉCUTIF
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RETOUR À LA PROMESSE D’UN SERVICE OBLIGATOIRE APRÈS UN ABANDON RÉCEMMENT CONFIRMÉ : Prisca Thévenot, secrétaire d’État à la Jeunesse, a indiqué mardi dans un entretien au média Brut vouloir tendre vers «une obligation qui sera une généralisation» pour le Service national universel, après avoir écarté cette possibilité en août dernier
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Mise en place du SNU : la patate chaude que la Macronie n’a pas fini de se refiler
Par Thomas Ribaud MARIANNE Publié le 21/09/2023
Le 19 septembre, la secrétaire d’État à la jeunesse Prisca Thévenot a affirmé sa volonté de tendre vers une obligation du service national universel (SNU), un mois après avoir jugé que cela serait « contre-productif ». Une volte-face qui illustre les atermoiements à répétition de la majorité, entre difficultés de financement et hésitations sur le cadre législatif du dispositif.
C’est un feuilleton qui semble déjà interminable. Le 19 septembre, la secrétaire d’État à la jeunesse, Prisca Thévenot, a déclaré vouloir tendre vers « une obligation » du service national universel (SNU), « qui sera une généralisation », lors d’une interview au média Brut. « L’enjeu c’est de faire en sorte que ce SNU devienne un passage républicain pour toute une génération », déclare-t-elle fièrement. Sauf que cela contredit… Prisca Thévenot, qui expliquait début août dernier, sur France info : « Il n’y aurait rien de pire que de forcer un jeune à aller faire le SNU, ce serait contre-productif ».
Un retournement de veste qui n’est pas le premier couac d’un projet qui semble s’enliser, à mesure que les atermoiements de la Macronie se multiplient. En cas de généralisation du dispositif, 800 000 jeunes seraient pris en charge, lors d’un « un séjour de cohésion » de deux semaines. Or le SNU a réuni cette année moins de 40 000 volontaires. La question logistique fait donc partie des obstacles du projet. « Le nombre de centres d’hébergement de grande taille n’est pas suffisant pour accueillir l’ensemble des jeunes sans une forte augmentation des coûts », pointe un rapport sénatorial publié le 8 mars 2023. « Les organisateurs témoignent déjà en 2022 de difficultés à trouver des structures adaptées », confirme Éric Jeansannetas, sénateur socialiste de la Creuse et rapporteur du texte, dans les colonnes du Parisien.
ENTRE 2,4 À 3,1 MILLIARDS D’EUROS PAR AN
Par ailleurs, le coût du dispositif exploserait : entre 2,4 à 3,1 milliards d’euros par an, d’après le même rapport sénatorial. Alors qu’il manque en cette rentrée scolaire « au moins un enseignant dans 48 % des collèges et des lycées » français, selon un sondage publié par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, difficile de ne pas s’interroger sur la pertinence d’une telle levée de fonds. « Le vrai socle de la République, c’est l’école publique. Et elle ne va pas bien », déplore le député insoumis Alexis Corbière. Prisca Thévenot a répondu à cette critique, lors de son entretien chez Brut : « Il ne faut pas opposer les politiques publiques entre elles, et ne pas opposer apprentissage des savoirs fondamentaux et apprentissage des valeurs ».
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L’incorporation d’une généralisation du SNU dans le texte de loi sur la programmation militaire, définitivement voté par le Sénat le 13 juillet dernier, a été un temps envisagé. « On l’a finalement retiré pour s’épargner les foudres de la Nupes, qui nous aurait à nouveau accusés de vouloir militariser la jeunesse », explique Xavier Iacovelli. Au sortir de la séquence sur la réforme des retraites, le débat eut été explosif. Il n’empêche qu’il s’agit d’un engagement d’Emmanuel Macron, qui date de sa première campagne présidentielle, en 2017. « Le SNU n’a de sens que s’il est généralisé. On voit bien aujourd’hui que lorsque c’est basé sur le volontariat, on y retrouve des gens qui n’étaient pas éloignés de la sphère publique », analyse le sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, Xavier Iacovelli.
UN BAZAR DE PROPOSITIONS
Rendre le dispositif obligatoire pour les 15-17 ans ? « C’est une question de montée en charge progressive. Quelques départements, puis un peu plus », a répondu le Président de la République aux lecteurs du Parisien, fin avril 2023. Mais cette idée n’est pas partagée par tous, au sein de la majorité. Éric Jeansannetas plaide plutôt pour une meilleure valorisation du SNU, notamment par une mention sur la plateforme Parcoursup. Un dispositif incitatif a également été envisagé par l’ancienne secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du SNU, Sarah El Haïry, à travers notamment l’obtention du permis de conduire ou du Bafa. Dans ce bazar de propositions, Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron (JAM), y est allé de son idée, en mai dernier, dans les colonnes du Parisien. « La généralisation du SNU, à l’heure actuelle, est compromise », a-t-il constaté. « Pour ce faire, je propose au président de la République de le transformer en service national écologique (SNE) ».
Pour l’instant, aucune de ces questions n’a été tranchée. Les élèves de seconde pourront en revanche effectuer leur service national universel sur le temps scolaire, à partir de mars 2024. Un stage de 12 jours leur sera proposé. Cette nouveauté, annoncée en juin dernier, reste basée sur le volontariat. « Une formule au rabais », juge le sénateur Éric Jeansannetas, toujours dans Le Parisien.
« DES HÉSITATIONS » SUR LE « VÉHICULE LÉGISLATIF »
« Ces va-et-vient sont révélateurs des objectifs flous de cet instrument politique non identifié. C’était un marqueur fort d’Emmanuel Macron en 2017. On en est aujourd’hui réduit à un nouveau sketch tous les deux mois », ironise Alexis Corbière, ajoutant que « l’armée n’est pas très allante pour accueillir tout ça ». Si Xavier Iacovelli reconnaît « des hésitations », il considère qu’elles ne concernent pas le fond du sujet, mais le « timing d’application, le véhicule législatif » que doit prendre le projet, dont on peine toujours à dessiner les contours. Christophe Blanchet, député Modem du Calvados, considère que ces tergiversations sont logiques : « Quand vous lancez un nouveau produit, vous faites des essais. Le SNU est un beau projet, qui met du temps à porter ses fruits ». Concernant la volte-face de Prisca Thévenot, Xavier Iacovelli interprète : « Elle a toujours été convaincue de l’utilité du SNU, et donc de sa généralisation. Cet été, nous étions en période post-émeute. Il fallait apaiser les choses, ne pas remettre un sujet sur la table ».
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