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LE POUVOIR CONFISQUÉ ? « TECHOCRATISME » ET GRANDS CORPS

1.ARTICLE

« Technocratisme » : Polytechnique, Mines… comment les « grands corps » privatisent le pouvoir

Par Youness Bousenna MARIANNE Publié le 22/09/2023

Le chercheur et ex-haut fonctionnaire Alexandre Moatti examine le sommet de l’État à travers une sociohistoire de ses grands corps, dans « Technocratisme » (Amsterdam), un essai vivifiant où il critique la monopolisation du pouvoir par ces castes technocratiques.

Alexandre Moatti parle depuis l’intérieur et l’extérieur. Ce chercheur de 64 ans, associé à l’université Paris Cité, a mené une autre carrière avant celle-ci, comme une mise en abîme de ce roboratif essai sur la noblesse d’État. Polytechnicien devenu ingénieur du corps des Mines, il a occupé des fonctions dans l’administration comme dans des cabinets ministériels. Sans oublier une décennie dans des groupes industriels, pantouflage qui parachève un CV révélateur des carrières au sommet de l’État. Ces grands corps, il les analyse ici comme la « matrice » d’une dérive française. « La France se caractérise par une technocratie d’État mettant en œuvre cette voie néolibérale » : voici l’hypothèse qui guide Technocratisme. Les grands corps à la dérive (Éditions Amsterdam), titre dont chaque terme est important.

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2.ARTICLE

Technocratisme. Les grands corps à la dérive

Alexandre Moatti dans Actualité Publié le mercredi 1 février 2023 

La technocratie joue un rôle déterminant en France : elle constitue le vivier de ses élites dirigeantes, tant économiques que politiques. Cet ouvrage propose une plongée dans ce monde fascinant, dont il retrace l’histoire et dénonce les dérives. La France a la spécificité de former par la haute fonction publique ses « élites » dirigeantes, issues de Polytechnique ou de l’ENA, pour les transmuer en patrons ou cadres exécutifs de grands groupes, ou en hommes ou femmes politiques de haut rang. La moitié des dirigeants du CAC 40, trois présidents de la République sur quatre depuis 30 ans sont issus des « grands corps » (Inspection des finances, Conseil d’Etat, Corps des mines ou des ponts). Lieux de production de la technocratie française et de son idéologie, ces institutions bicentenaires demeurent peu connues du public. Elles fonctionnent en cercle fermé. Une partie des membres de ces grands corps d’Etat, dont le parcours se caractérise notamment par le passage au sein d’un cabinet ministériel avant d’avoir 30 ans, tient le pays. Ce fait est lourd de conséquences, tant pour la conception et le suivi des politiques publiques que pour le fonctionnement du secteur privée – un certain nombre de bérézinas industrielles et bancaires peuvent en effet leur être imputées. Ces grand corps avaient jusqu’ici peu été étudiés en tant que tels. C’est une analyse engagée qu’en propose ici Alexandre Moatti, observateur interne à l’un d’eux. Une analyse à la fois historique (depuis la Révolution française) et systémique : relisant les 30 dernières années au prisme de leur action, il montre leur intrication ontologique avec le néo-libéralisme.

3 ÉMISSION

Cumul de fonctions public/privé

Xerfi Canal a reçu Alexandre Moatti, polytechnicien et ingénieur en chef des Mines, chercheur associé à l’université Paris Cité, pour parler du cumul de fonctions public/privé.

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