
10 jours après la visite d’E Macron, offrant « une autonomie dans la République »
Le FLNC revendique – dans le silence de l’exécutif – la vingtaine d’explosions ayant ciblé des habitations et bâtiments publics autour d’Ajaccio
Ces explosions, qui ont notamment visé l’ancien centre des impôts d’Ajaccio, n’ont pas fait de victime et sont, pour l’heure, sans revendication.
Une dizaine d’habitations, dont des résidences secondaires, ainsi que l’ancien centre des impôts d’Ajaccio ont été visés par des explosions dimanche 8 octobre au soir en Corse, sans faire aucune victime.
SURENCHÈRES : « La véritable autonomie, c’est le pouvoir législatif »
Plus d’une semaine après la venue d’Emmanuel Macron en Corse, le chef de file de la majorité nationaliste se dit optimiste quant à l’issue du processus : article dédié dans la Constitution et statut d’autonomie. Il a six mois pour convaincre les parlementaires…
« A Francia Fora » (« la France dehors ») insiste ce texte de quatre lignes dans lequel le groupe indique ne pas avoir « de destin commun avec la France ».
Des faits revendiqués ce lundi par le FLNC, le Front de libération nationale corse dans un communiqué transmis à Corse Matin. « A Francia Fora » (« la France dehors ») insiste ce texte de quatre lignes dans lequel le groupe indique ne pas avoir « de destin commun avec la France ».
LE POIDS DU LOBBY CORSE À PARIS, MARSEILLE, NICE … « LE PRÉSIDENT S’EXPRIME COMME LES NATIONALISTES CORSES »
TITRAIT METAHODOS https://metahodos.fr/2023/10/02/67038/ EXTRAITS :
Un président de la République qui évoque dans l’hémicycle corse le meurtre d’Yvan Colonna et non celui du préfet Erignac
« Que le président de la République entre en négociation après cela, et qu’il n’évoque dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse que le meurtre d’Yvan Colonna et non celui du préfet Erignac, montre un total alignement sur la rhétorique des nationalistes »
« Gérald Darmanin avait déjà commencé il y a quelques mois, en comparant Yvan Colonna et Samuel Paty. Pour quelqu’un qui est censé être le gardien des institutions et de la République, c’est sans précédent. »
CITATION : D’après Benjamin Morel, si, à la suite de l’échec de ce processus, des violences devaient avoir lieu, il en porterait la responsabilité historique et morale
MISE À JOUR 12 10 2023 :
ARTICLE Ajaccio : attentat dans un établissement du centre-ville
Publié le 12/10/2023 Sarah Defranchi FRANCE 3
Dans la nuit du 11 au 12 octobre, un attentat à l’explosif a endommagé un établissement du centre-ville d’Ajaccio.
C’est autour de 3h15 du matin, dans la nuit du 11 au 12 octobre, qu’une explosion a retenti, occasionnant des dégâts matériels à l’établissement Le Diamant, situé en plein centre-ville d’Ajaccio.
Dans un communiqué, le procureur de la République, Nicolas Septe indique : « Après le passage des démineurs, les enquêteurs ont constaté qu’une charge sèche avait été déposée à l’entrée de l’établissement qui était fermé au public« .
La porte d’entrée de la brasserie a été soufflée, le mobilier présent à l’intérieur et la terrasse ont, quant à eux, été endommagés.
Malgré la présence d’un employé sur place, qui faisait le ménage, aux moments des faits, aucun blessé n’est à déplorer.
La brasserie du Diamant appartient à Paul et Natale Scaglia. Dans un communiqué, le Partitu di a Nazione Corsa leur apporte son soutien au père et au fils :
« Paul, militant historique, était également notre colistier à l’occasion des dernières Territoriales. S’en prendre à eux, à travers leur outil de travail, c’est bien s’en prendre à chacun d’entre nous. Nous n’acceptons pas cet acte et voulons exprimer, en plus d’une totale incompréhension et de notre solidarité, le refus d’une surenchère qui voit aujourd’hui des Corses, de tous horizons, atteints par des actions violentes. Nous nous tenons aux côtés de Paul, de Natale, de leurs employés et innombrables amis, et nous associerons à toute initiative de soutien, au cours des prochaines heures.«
Aucun tag n’a été retrouvé. Cette nouvelle explosion intervient après une série d’attentats dans la nuit du 8 au 9 octobre, revendiqués par le FLNC.
L’enquête a été confiée à Direction Territoriale de la Police Judiciaire d’Ajaccio pour tentative d’assassinat et de dégradations par incendie ou moyen explosif en bande organisée.
NOUS VOUS PROPOSONS 4 SÉQUENCES :
1.Au moins 22 attentats recensés en Corse dans la nuit du dimanche 8 octobre
2. »Nuit bleue : les clandestins s’invitent dans le processus politique vers l’autonomie de la Corse »
3. »Alerte à la bombe et évacuation du théâtre de Bastia avant un film inspiré d’un assassinat dans l’île »
4.En Corse, une « nuit bleue » d’attentats s’invite dans le processus politique en vue de l’autonomie
1. »Au moins 22 attentats recensés en Corse dans la nuit du dimanche 8 octobre »
TITRE FRANCE 3 Publié le 08/10/2023 Axelle Bouschon
Plusieurs attentats et tentatives d’attentats ont été recensés tout au long de la soirée et de la nuit du dimanche 8 octobre, sur l’ensemble de l’île. Parmi ces actions confirmées, certaines ont été signées FLNC, par le biais d’une inscription tracée sur les murs.
Selon nos informations, on recense, depuis le début de soirée de ce dimanche 8 octobre, une vingtaine d’attentats et tentatives d’attentats ciblant des résidences sur l’ensemble de l’île. Un décompte qui reste cependant provisoire, des recherches sont en cours pour déterminer de possibles autres résidences ciblées.
2. »Nuit bleue : les clandestins s’invitent dans le processus politique vers l’autonomie de la Corse »
TITRE France 3 Publié le 09/10/2023 Axelle Bouschon
Plus de vingt attentats et tentatives d’attentats, visant notamment des résidences secondaires, sont survenus dans la nuit de dimanche à lundi sur l’île. Des actions qui s’inscrivent dans un contexte de processus politique entre l’Assemblée de Corse et l’Etat.
Le recensement suit toujours son cours, mais le décompte provisoire en dit déjà long. Ce sont au moins 22 attentats ou tentatives d’attentats qui sont survenus dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 octobre.
Survenus sur l’ensemble de l’île, dans 16 communes différentes, et pour la plupart presque simultanément, ils ont ciblé, pour la majorité, des résidences secondaires, pour certaines encore en construction, pour d’autres achevées. Toutes – sauf une exception – étant inoccupées au moment des faits.
Si deux personnes ont été prises en charge en état de choc et transportées à l’hôpital d’Ajaccio après l’explosion de leur villa à Coti-Chiavari, aucun blessé n’est à déplorer. Le parquet national antiterroriste, avisé, devrait lui se saisir des faits dans la journée.
3. »Alerte à la bombe et évacuation du théâtre de Bastia avant un film inspiré d’un assassinat dans l’île »
TITRE 20 MINUTES LE 08/10/23
A 22h00, deux heures après l’évacuation, la projection du film a finalement pu commencer, l’alerte ayant été levée après le passage des démineurs
Une alerte à la bombe a entraîné l’évacuation du théâtre de Bastia et des spectateurs rassemblés vendredi soir pour la première projection en Corsed’un film inspiré d’un double assassinat dans l’île, a-t-on appris auprès du parquet, des secours et de l’organisation. A 22h00, deux heures après l’évacuation, la projection du film a finalement pu commencer, l’alerte ayant été levée après le passage des démineurs, a constaté une journaliste de l’AFP sur place. Parmi les quelque 700 spectateurs se trouvaient notamment le préfet de Haute-Corse et le maire de Bastia.
« Les gendarmes ont reçu un appel anonyme faisant état de la présence d’une charge explosive » dans le bâtiment, avait précisé à l’AFP François Thévenot, procureur par intérim de Bastia. « Une brigade de CRS s’est présentée et nous a indiqué avoir reçu un appel les alertant sur la présence d’un colis piégé », avait indiqué de son côté à l’AFP Mélanie Manigand, directrice du festival de cinéma Arte Mare. Les services de police n’ont pas fait de lien direct avec la projection du film Borgo, en présence du réalisateur et d’une partie de l’équipe, a-t-elle ajouté.
Polémique autour du film
Ce long-métrage signé Stéphane Demoustier est inspiré de l’histoire d’une surveillante pénitentiaire impliquée dans un double assassinat perpétré en 2017 à l’aéroport de Bastia-Poretta et dont le procès doit s’ouvrir en mai. Ce film a suscité un début de polémique ces dernières semaines dans l’île, sa sortie en salle étant prévue avant la tenue du procès devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. « Si j’avais voulu faire un film polémique, je l’assumerais, mais ce n’est pas le cas », a insisté Stéphane Demoustier avant la reprise de la projection, avec quarante-cinq minutes de retard sur l’horaire initialement prévu.
Me Julien Pinelli, avocat de l’un des 17 mis en examen dans cette affaire, a estimé auprès de l’AFP qu’il était « particulièrement regrettable qu’une œuvre de fiction s’empare avant même l’ouverture du procès » de ce dossier qui « n’est pas un spectacle ni un divertissement » mais « la réalité dans ce qu’elle a de plus dramatique pour les personnes et les familles concernées ».
Le 5 décembre 2017, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, deux hommes considérés comme membres du grand banditisme corse, étaient victimes d’un guet-apens par un tireur à l’aéroport de Bastia-Poretta. Grièvement blessé, le premier était décédé quelques jours plus tard, le second était mort sur le coup. Au total, 17 personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont une gardienne de la prison de Borgo accusée d’avoir permis d’identifier les cibles.
4.ARTICLE
En Corse, une « nuit bleue » d’attentats s’invite dans le processus politique en vue de l’autonomie
Une dizaine de bâtiments, dont des résidences secondaires, ont été touchés par des explosions sur l’île, dans la nuit de dimanche à lundi.
Des attentats à l’explosif ont été perpétrés dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 octobre en Corse a confirmé, lundi, une source judiciaire, précisant qu’ils s’étaient produits dans seize communes insulaires.
Deux personnes ont été choquées et prises en charge par les pompiers après l’explosion de leur villa, à Coti-Chiavari sur la rive sud du golfe d’Ajaccio, vers 4 h 10 alors qu’elles se trouvaient à l’intérieur. « Elles ont été admises à l’hôpital », sans que leur état suscite de l’inquiétude, selon un secouriste.
La plupart des cibles de ces exactions sont des « résidences secondaires achevées ou en construction et inoccupées », a indiqué au Monde Nicolas Septe, le procureur de la République à Ajaccio, qui a ouvert des enquêtes pour « destruction par moyens dangereux et transports d’explosifs ». Il a également avisé le Parquet national antiterroriste (PNAT) qui devait être « saisi dans la nuit ».
Malgré le peu de tags ou d’inscriptions sur les maisons visées laissant penser à une action du Front de libération nationale corse (FLNC), M. Septe n’a aucun doute qu’il s’agit d’une « nuit bleue », qui porte la signature de la mouvance clandestine corse, car elle est « simultanée et elle s’est déployée sur différents points du territoire ».
Plusieurs explosions ont été entendues dès 22 h 10, dimanche, dans les environs d’Ajaccio mais aussi de Bastia, dans de nombreux villages, comme à Viggianello, Vico ou encore à Lecci, dans le sud de l’île de Beauté, où trois villas attenantes ont été touchées et des tags retrouvés sur les lieux, selon les secouristes.
En Haute-Corse, d’après une source judiciaire, des maisons mais aussi des lotissements ont été visés par des attentats comme à Erbalonga où quatre déflagrations ont retenti, à Lucciana et sur la plaine orientale à Santa-Lucia-di-Moriani mais aussi à Santa-Reparata-di-Balagna.
Depuis la mort de Colonna, la Corse gagnée par la violence
Ces attentats surviennent dix jours après la visite sur l’île du président de la République, Emmanuel Macron. Au sein de l’Assemblée de Corse, le chef de l’Etat était venu proposer « une forme d’autonomie » dont le contenu reste à préciser mais qui fera l’objet d’un « article propre » au sein de la Constitution.
Ces annonces ont été saluées par la majorité territoriale du président Gilles Simeoni qui veut « tracer un chemin pour la paix », mais elles ont été critiquées par le parti indépendantiste Corsica Libera – il ne compte plus qu’un élu dans l’hémicycle insulaire –, qui estime que le compte n’y est pas puisque Paris n’entend ni reconnaître le peuple corse, ni rendre sa langue co-officielle.
Lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse, jeudi 5 octobre, le parti indépendantiste Core in fronte avait remarqué que « les oreilles du président de la République n’avaient pas été troublées quand il dormait sur l’île », sous-entendant qu’il n’avait pas été réveillé par le bruit des bombes lors de sa venue, les 28 et 29 septembre.
Depuis les événements liés à l’agression mortelle d’Yvan Colonna – condamné pour l’assassinat du préfet Erignac –, le 2 mars 2022, la Corse est gagnée par la violence clandestine. A la mi-mars, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait ouvert un cycle de discussions avec les élus corses.
Entre-temps, le FLNC, qui s’était retiré de la lutte militaire en 2014, a repris ses activités en 2021, tandis qu’un nouveau groupe, le GCC (Ghjuventu Clandestina Corsa, « Jeunesse clandestine corse ») s’est manifesté.
Depuis 2021, le PNAT est saisi de soixante-quinze dossiers corses, quasiment tous des attentats contre des résidences secondaires. La dernière « nuit bleue » d’une envergure équivalente remontait aux 7 et 8 décembre 2012, lorsque vingt et une constructions avaient été visées dont sept supermarchés.