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1 jeune sur 5 affirme ne pas lire du tout. S’en inquiéter ?

ÉMISSION

Les jeunes sont-ils devenus incapables de lire et d’écrire ?

Jeudi 7 septembre 2023 FRANCE CULTURE

« Une grande partie de nos enfants ne lisent plus et peinent à écrire » alerte une tribune publiée mardi dans « Le Monde. » Selon une enquête du CNL parue en mars 2022, 1 jeune sur 5 affirme ne pas lire du tout. Faut-il s’en inquiéter ? Quels (nouveaux) usages les élèves font-ils de la lecture ?

Avec

  • Stéphane Bonnéry Professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris 8, membre du laboratoire CIRCEFT-Escol, a dirigé l’ouvrage « Supports pédagogiques et inégalités scolaires », ed. La Dispute.

L’impact des politiques d’éducation

De l’augmentation de l’exposition aux écrans à la réduction des heures de cours, Stéphane Bonnéry analyse plusieurs phénomènes à l’origine de la baisse de lecture chez les jeunes. Le docteur en sciences de l’éducation voit le manque de temps comme le principal enjeu pour les professeurs :« on assiste aujourd’hui à l’arrivée à l’âge adulte de la génération du baby boom de l’an 2000 qui a été considérablement privée de temps d’enseignement. Les enseignements et les élèves ne sont pas des magiciens, si on veut conduire les élèves à s’approprier beaucoup de choses, il faut du temps. »

Prendre le temps de former à la diversité du texte

Stéphane Bonnéry analyse une uniformisation du texte au sein de la littérature de jeunesse et souligne la nécessité de prendre le temps d’étudier des formats de texte plus complexes : « beaucoup de récits aujourd’hui sont au présent de l’indicatif, sont à la première personne du singulier parce qu’on pense, en partie à raison, mais en partie à tort, que les jeunes ne lisent que pour s’identifier au personnage, ce qui reste à prouver. Il y a quand même une relative uniformisation du style d’écriture. Or, il faut aussi se confronter à des genres plus classiques et à une syntaxe plus complexe, au passé simple, à l’imparfait, à un narrateur extérieur. Et donc, comment on forme à cette diversité de textes ? Il faut du temps. »

Le professeur insiste sur la nécessité de travailler sur l’orthographe pour « faire la différence entre singulier et pluriel, masculin et féminin, comment les traces écrites portent du sens sur la pensée » bien qu’il souligne que les dictées ne soient pas l’outil le plus efficace pour apprendre l’orthographe aux écoliers.

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