
MISES À JOUR DES 14 & 15 11 23
VOIR NOS PUBLICATIONS À CE SUJET :
LA GRANDE MARCHE FRAGILISÉE PAR LES BARGUIGNAGES DE L’EXÉCUTIF https://metahodos.fr/2023/11/10/la-grande-marche-menacee-par-les-barguignages-de-lexecutif/
LAMENTABLES POLÉMIQUES AUTOUR DE LA MARCHE CIVIQUE DE DIMANCHE : FAVORISÉES PAR L’AMBIVALENCE ET LE NON SOUTIEN PRÉSIDENTIEL. ( https://metahodos.fr/2023/11/09/lamentables-polemiques-autour-de-la-marche-civique-de-dimanche-favorisees-par-lambivalence-et-le-non-soutien-presidentiel/
LES TROIS MISES A JOUR DU 14 11 23
1. DOUZIÈME ET TREIZIÈME POSTURES, SEPTIÈME EN MËME TEMPS ( VOIR PLUS LOIN )
2. DIPLOMATIE PERDUE ET LUTTE CONTRE L’ANTISEMITISME AMBIVALENTE ( VOIR PLUS LOIN )
3. « L’inquiétante confusion d’Emmanuel Macron sur Israël » ( VOIR PLUS LOIN )
LES DEUX MISE À JOUR DU 15 12 23
1. « Guerre Hamas-Israël : la partition indéchiffrable d’Emmanuel Macron » ( VOIR PLUS LOIN )
2. QUATORZIÈME ET QUINZIÈME POSTURES ( VOIR PLUS LOIN )
QUINZE POSTURES ET SEPT EN MÊME TEMPS QUI S’ENTRECHOQUENT ET NE TROUVENT PAS D’ÉCHO
DEUX PREMIÈRES POSTURES ET PREMIER EN MÊME TEMPS :
IL RÉCLAME PAR AILLEURS – ET EN MÊME TEMPS – DEUX COALITIONS INTERNATIONALES : UNE MILITAIRE CONTRE LE HAMAS, UNE HUMANITAIRE EN FAVEUR DES POPULATIONS DE GAZA
POSTURES 3 ET 4, ET SECOND EN MÊME TEMPS :
LE PRÉSIDENT A RÉCLAMÉ UNE TRÊVE IMMÉDIATE ET INDIQUÉ – EN MÊME TEMPS – QUE LA GUERRE VA DURER
POSTURES 5 ET 6, ET TROISIÈME EN MÊME TEMPS :
… ET – NOUVELLE VARIATION DU EN MÊME TEMPS : TRÊVE HUMANITAIRE ( NON PLUS MILITAIRE ) POUR – EN MÊME TEMPS – MIEUX CIBLER LES TERRORISTES ET PROTÉGER LES CIVILS ( postures 5 et 6, en ^m temps 3 )
Récemment le président – cherchant vraisemblablement une position à la fois originale et audible – a appellé à une « trêve humanitaire » entre Israël et le Hamas pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne doit « mieux cibler » les « terroristes ». Avec cette demande, le président français va au-delà de la position exprimée, lors de sa tournée, puisqu’il s’était contenté d’évoquer une « protection » des civils.
SEPTIÈME POSTURE : LA COALITION ANTI HAMAS DEVIENT UNE INITIATIVE DE PAIX
Par ailleurs la proposition du président d’une « coalition » internationale anti-Hamas a été reformulée en « initiative de paix et de sécurité pour tous » …
HUITIÈME POSTURE ET QUATRIÈME EN MÊME TEMPS :
La France s’est ralliée à la position de l’Union Européenne : des ‘pauses humanitaires’, dont le caractère répétitif laisse entrevoir la poursuite de l’action militaire d’Israël contre le groupe reconnu terroriste par l’UE.
Ce qui n’a pas empêché le président français – n’hésitant pas à pratiquer le double langage – a affirmé vendredi depuis le Conseil européen à Bruxelles qu’une « trêve humanitaire est aujourd’hui utile pour pouvoir protéger les populations sur le terrain ». La France espère par ailleurs « évacuer dans les meilleurs délais » ses ressortissants présents dans la bande de Gaza.
NEUVIÈME POSTURE : APRÈS LES PAUSES HUMANITAIRES, LE CESSEZ-LE-FEU ET CINQUIÈME EN MÊME TEMPS
Paris se positionne alors que la guerre continue et qu’ Israel a annoncé mettre en place des pauses humanitaires ( position européenne à laquelle Macron s’est rallié tout en réclamant – en même temps – une trêve humanitaire), Jeudi 9 novembre, lançant sa conférence humanitaire sur la situation à Gaza, destinée à coordonner l’aide et à évaluer les moyens de soigner les blessés de l’enclave palestinienne, Emmanuel Macron a appelé à « œuvrer au cessez-le-feu ».
C’est une première depuis que le conflit israélo-palestinien a repris à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier.
DIXIÈME POSTURE : LA DÉCISION DE NE PAS PARTICIPER À LA GRANDE MARCHE CONTRE L’ANTISEMITISME
Emmanuel Macron n’ira pas à la marche contre l’antisémitisme, a fait savoir Macron – sans le dire ni l’écrire par l’intermédiaire d’un texte diffusé par l’Élysée : « Le président de la République combat sans relâche toutes les formes d’antisémitisme depuis le premier jour », insiste l’Elysée. « Que des rassemblements viennent, partout en France, relayer ce combat est un motif d’espérance. Voilà pourquoi le président salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages », poursuit l’Elysée. »
ORGANISATION MUSULMANES, MELENCHON, MACRON ABSENTS
« Macron a raison, écrit Melenchon, Cette soi-disant marche contre l’antisémitisme à l’appel de Meyer Habib, Le Pen, Zemmour, Braun-Pivet et Larcher fonctionne comme une manipulation. Comme lui et moi, ne vous laissez pas embobiner. Ayons confiance dans notre peuple. En France les racistes n’auront jamais le dernier mot. »
Aucun message à Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher
Alors que son absence à la marche « contre l’antisémitisme et pour la République » dimanche dernier a fait polémique, le chef de l’Etat n’a pas non plus écrit – aucun appel, ni sms. Ni avant, ni pendant, ni après la manifestation – aux présidents des deux chambres pour les encourager ou les remercier.
Au lendemain – sans s’ exprimer publiquement sur la marche – le chef de l’Etat a reçu les représentants des cultes à l’Elysée, leur faisant passer un appel « à l’unité et à la pédagogie ».
Emmanuel Macron a attend mercredi 15 11 pour déclarer que le « débat » autour de son absence à la marche contre l’antisémitisme « n’avait pas lieu d’être », son « rôle » étant notamment de « continuer à préserver dans cette période l’unité du pays ». La marche de dimanche, « j’en partage les attendus. Mais mon rôle n’est pas de faire une marche. Mon rôle est de travailler pour aider à la libération de nos otages », a poursuivi le chef de l’Etat. « Et mon rôle est de continuer à préserver dans cette période, l’unité du pays et de ne jamais renvoyer dos-à-dos les uns et les autres », a-t-il insisté.
ONZIEME POSTURE : LA LETTRE AUX FRANÇAIS ET SIXIÈME EN MÊME TEMPS
La lettre aux français dessine une nouvelle posture qui ne gomme pas les précédentes et leurs contradictions grossières. Son entourage apporte l’éclairage présidentiel : « l’écrit est plus fort qu’un présence passive … »
« En d’autres termes, – comme l’évoquent Jean Petaux, François Kersaudy et Naïma M’Faddel – Atlantico – il faut certes faire l’omelette, ainsi qu’il l’a dit aux Israéliens, mais à condition de ne pas casser d’œufs, comme il l’affirme ensuite aux Arabes. A une autre époque, cela aurait donné : « Il faut bien sûr se débarrasser d’Hitler, mais sans bombarder Berlin !». Arabes et Israéliens auront donc reconnu le « en même temps » légendaire du président Macron, qui se précise dans les discours jusqu’au 10 novembre : s’il « partage la volonté des Israéliens de se débarrasser du terrorisme », il s’empresse d’ajouter qu’Israël doit cesser ses frappes sur Gaza et appelle à un cessez le feu – ce qui revient en pratique à renoncer à se débarrasser du terrorisme. » C’est le cinquième en même temps.
MISE À JOUR 14 11 33
DOUZIEME ET TREIZIEME POSTURES ET SIXIEME EN MÊME TEMPS : LE SOUTIEN A LA GUERRE FAITE PAR ISRAËL ( ET NON PLUS LA SEULE DÉFENSE ) EN MÊME TEMPS (7’) QUE LE CESSEZ LE FEU
DOUZIEME POSTURE :
Après son interview à la BBC, en même temps que la manifestation se préparait, Macron a déclaré : « des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués» et a remis en cause la légitimité d’Israel.
Macron a « exhorté Israël à cesser » de bombarder des civils à Gaza et a souligné qu’il n’y avait « aucune justification » ni « aucune légitimité » à bombarder des populations.
Le chef de l’Etat a répété qu’il ne souscrivait pas à l’idée selon laquelle le meilleur moyen pour Israël de « se protéger [serait] de procéder à un bombardement massif de Gaza« , qui crée d’après lui « du ressentiment et de mauvais sentiments ».
TREIZIEME POSTURE :
Le premier ministre israélien a vivement protesté et a qualifié les propos de Macron « d’erreur factuelle et morale ». «La responsabilité des dommages causés aux civils ne doit pas être imputée à Israël, mais au Hamas», avait estimé le dirigeant. La guerre a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création de l’État d’Israël en 1948.
Emmanuel Macron a « fait une erreur grave sur le plan factuel et sur le plan moral », a indiqué le chef du gouvernement israélien : « ce n’est pas Israël qui empêche l’évacuation de civils, mais le Hamas » qu’il accuse d’utiliser des civils comme « boucliers humains ». « C’est une guerre, on ne peut plus justifiée. Il faut établir une ligne morale : on ne peut pas offrir d’immunité à des terroristes ».
« Nous faisons tout pour limiter les victimes civiles non impliquées, mais nous ne donnerons pas au Hamas l’autorisation de tuer notre population sans qu’il y ait de riposte de notre part. »
Dans la foulée Macron a appelé le président israélien pour preciser sa position … et en changer. Il a précisé qu’il n’a pas indiqué que ce serait intentionnellement qu’Israël porterait atteinte ( précédemment « tuait des femmes, bébés, personnes âgées » ) aux civils de Gaza. Il a reconnu que la defense dont il reconnait la légitimité à Israel emporte également la guerre au Hamas ( légitimité qu’il avait mise cause à la BBC )
Le chef d’État israélien a en effet indiqué avoir reçu un appel du président français afin de préciser ses propos exhortant «Israël à cesser» les bombardements tuant des civils à Gaza, en référence à l’interview à la BBC diffusée vendredi. Isaac Herzog a salué cet entretien qui a permis à Emmanuel Macron de «clarifier» ses propos, selon un communiqué des services du président israélien.
SEPTIÈME EN MÊME TEMPS : UNE LÉGITIMITÉ À LA GUERRE CONTRE LE HAMAS MAIS UN CESSEZ LE FEU IMMEDIAT
Le président, en l’état de ses déclarations, demande en même temps le cessez le feu et soutient l’offensive israélienne.
MISE À JOUR DU 15 11 23
QUATORZIÈME ET QUINZIÈME POSTURES
14 :
Le président français Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté » mercredi 15 11 les bombardement d’infrastructures civiles dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, lors d’une conférence de presse à Berne.
Il a, à nouveau varié en passant outre ses déclarations la BBC et les précisions apportées au président israélien.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les bombardements de civils en particulier d’infrastructures civiles qui doivent être protégées au titre de notre droit international et du droit humanitaire », a dit le président lors du premier jour de sa visite d’Etat en Suisse.
Le chef de l’État a également affirmé défendre mercredi une position « équilibrée » et qui n’a « jamais varié », après s’être vu reproché une manque de clarté sur le conflit. « Nous reconnaissons, de manière complète, le droit d’Israël de se défendre et de lutter contre le terrorisme mais parce qu’Israël est une démocratie (…) ce droit à se défendre doit s’inscrire dans le cadre du droit international humanitaire et en respectant les règles de la guerre (…). Nous n’avons jamais varié »
Pourquoi ne pas protester aussi contre les actions contraires au droit international du Hamas ? ( les otages, l’utilisation d’un hôpital comme bouclier, le tir contre les palestiniens qui veulent quitter le nord de Gaza… )
Il a toutefois rappelé la demande d’un cessez-le-feu, sans préciser comment on pourrait – en même temps – libérer les otages.
Viendra le moment où la France définira une ligne claire pour les français et l’étranger ?
15:
« La priorité de la France est la libération de nos otages », estime ce mercredi 15 11 Emmanuel Macron, en visite d’État en Suisse. Cette libération continue de faire l’objet de « discussions« , selon le président français, qui remercie « l’ensemble des puissances amies » qui contribuent à ces négociations.
MISE À JOUR DU 14 11 23
DIPLOMATIE PERDUE ET LUTTE CONTRE L’ANTISEMITISME AMBIVALENTE
Nul doute que les positions vont évoluer tant les analyses et les chois sont instables dans l’esprit du president qui d’ailleurs en oublie d’intégrer :
– la question des otages et
– d’honorer les victimes françaises du HAMAS,
dans ses postures changeantes et contradictoires qui font de la diplomatie française une diplomatie perdue et de la lutte contre l’anti sémitisme une lutte ambiguë
MISE À JOUR 14 11 23
« L’inquiétante confusion d’Emmanuel Macron sur Israël »
TITTE LE POINT Par Luc de Barochez 14/11/2023 SUI POURSUIT :
« À force de vouloir satisfaire des exigences contradictoires, la politique du président de la République au Proche-Orient est devenue illisible.
Plus d’un mois après les pogroms perpétrés par les tueurs du Hamas en Israël, il est tragique qu’Emmanuel Macron n’ait toujours pas trouvé les mots justes pour parler à ses concitoyens des violences au Proche-Orient. À force de vouloir satisfaire les uns et les autres, de prôner en même temps le droit d’Israël à se défendre et la suspension des hostilités, la politique du président de la République est devenue indéchiffrable. Ce n’est pas comme cela, hélas, que les conséquences délétères des événements sur la cohésion de la communauté nationale pourront s’apaiser en France.
…/..:
MISE À JOUR DU 15 12 23
« Guerre Hamas-Israël : la partition indéchiffrable d’Emmanuel Macron »
TITRE LE POINT Par Mathilde Siraud le 15/11/2023 QUI POURSUIT :
« Dans le climat de tension extrême au Proche-Orient, le président de la République semble dans le brouillard, entre hésitations et tergiversations. Un rendez-vous manqué avec l’Histoire ?
« Il s’est rendu en Israël après les principaux chefs d’État occidentaux, y a proposé une improbable et irréaliste coalition internationale contre le Hamas, a réussi à fâcher les pays arabes puis les Israéliens et s’est interrogé pendant trois jours sur sa participation ou non à la marche contre l’antisémitisme… Emmanuel Macron, que l’on dit très inquiet dans un climat de tension extrême, hésite et tergiverse, défend une position puis son contraire… Pensée complexe ou flottement général ?
« Lui qui aime tant évoquer le « tragique de l’Histoire », le voilà fébrile lorsqu’elle frappe à la porte. Jeune chef d’État pourtant expérimenté, le président n’a pas la familiarité de ses prédécesseurs sur la question israélo-palestinienne. « C’est pour lui une langue étrangère…, note un habitué de l’Élysee…
…/…
Des positions contradictoires et changeantes qui ont fait perdre à la France toute possibilité de médiation
Tardant à prendre des positions claires, le président s’est rendu sur place tardivement et forcé est de constater que la confusion qui caractérise ses positions contradictoires et changeantes qui ont perdre à la France toute possibilité de médiation.
À ce jour : L’armée israélienne, qui avait annoncé que ses forces terrestres allaient « étendre » leurs opérations, dit avoir « frappé 150 cibles souterraines » dans le nord de l’enclave palestinienne. Le Hamas a fait état de « violents combats » au sol avec l’armée israélienne. Plusieurs ONG disent avoir perdu tout contact avec la bande de Gaza.
«La diplomatie française en état de mort cérébrale»
Écrit Nicolas Baverez dans Le Figaro, qui poursuit :
« Le déplacement d’Emmanuel Macron au Proche-Orient est un énième fiasco qui confirme le déclassement diplomatique de la France. Et si les raisons sont profondes, le président de la République a considérablement accéléré notre recul sur la scène internationale ces dernières années.
Un peu plus de deux semaines après l’attaque meurtrière du Hamas qui a fait 1400 morts dont 35 Français, Emmanuel Macron a effectué une tournée au Proche-Orient qui lui a permis, contrairement aux autres dirigeants occidentaux, de rencontrer successivement Benyamin Netanyahou à Jérusalem, Mahmoud Abbas à Ramallah, le roi Abdallah II de Jordanie à Amman, puis le président al-Sissi au Caire. Ce dialogue, qui avait été refusé à Joe Biden en raison de l’émotion suscitée par la fausse nouvelle d’une frappe israélienne sur l’hôpital al-Ahli Arabi à Gaza, se conclut cependant par un échec supplémentaire pour la diplomatie française. Et ce du fait de la proposition improbable du président de la République de constituer entre les démocraties occidentales et les pays arabes modérés une coalition contre le Hamas. »
DÉSORDRE AU SEIN DE LA « MAJORITÉ « SUR LA POSITION RELATIVE AUX DEUX ÉTATS
La majorité s’émancipe / lit on dans L’Opinion – de la position du Quai d’Orsay. Le soutien sans condition à Israël d’une partie des députés Renaissance crispe le reste du groupe et remet en cause la ligne défendue par la France
Imagine-t-on un député de la majorité contester publiquement une position diplomatique arrêtée par la ministre des Affaires étrangères ? Interrogé par France Inter ce lundi, le député Renaissance, François Cormier-Bouligeon a franchi cette ligne. « Catherine Colonna dit ce qu’elle veut. Moi, je suis député et libre de ma parole. Israël a le droit de prendre les dispositions nécessaires pour neutraliser le Hamas. » Cette sortie inhabituelle témoigne de la confusion qui règne dans la majorité depuis les meurtres de masse commis par le mouvement aux commandes dans la bande de Gaza. Les députés macronistes les plus audibles ne se sentent pas liés par la ligne officiellement arrêtée par le Quai d’Orsay. Ainsi, le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard juge que la solution à deux États appartient à une autre époque.
Ces prises de position pro-Israël crispent d’autant plus une partie des macronistes qu’elles s’ajoutent aux propos controversés de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance). Le 10 octobre, en préambule d’une minute de silence en mémoire des victimes des attaques du Hamas, la titulaire du perchoir avait affirmé un «soutien inconditionnel » à l’Etat hébreu. Une formule qu’elle est la seule à avoir employé à ce niveau de l’Etat et jugée mal calibrée au sein de ses propres troupes. Mme Braun-Pivet a dû se corriger plus tard, affirmant que ce « soutien inconditionnel » s’appliquait à « l’existence d’Israël », et non au « gouvernement d’Israël », dirigé par une coalition d’extrême droite partisane de la colonisation en Cisjordanie. En déplacement à Tel-Aviv, le 22 octobre, deux jours avant que le chef de l’Etat ne s’y rende lui-même, Yaël Braun-Pivet déclarera que « rien ne doit empêcher Israël de se défendre ».
ARTICLE
«Étrange », «Déraisonnable»: la presse française critique la proposition surprise d’Emmanuel Macron contre le Hamas
Le président français veut une coalition militaire internationale contre le Hamas. Cette idée surprend les médias et éclipse les appels du président français à reprendre le processus politique pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas
Céline Zünd LE TEMPS Publié le 25 octobre 2023
Les médias français se montrent dubitatifs au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron en Israël. La presse retient surtout une idée du président français, qualifiée de «surprenante», d’«étrange», quand ce n’est pas de «déraisonnable», proposition qui a semble-t-il pris tout le monde de court: former une coalition internationale contre le Hamas, dans la même veine que celle mise en place en Irak et en Syrie contre l’Etat islamique. La «coalition internationale anti-Daech», lancée par Washington en 2014 dans la foulée des premiers bombardements américains en Irak par une vingtaine d’Etats à l’origine, compte aujourd’hui 86 pays, dont trois ont déployé des forces sur le terrain: les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.