Aller au contenu principal

Réécouter Emmanuel Le Roy Ladurie : « Ça n’existe pas la Nouvelle Histoire, c’est une blague !

ÉMISSION

Emmanuel Le Roy Ladurie

Vendredi 27 janvier 2023 FRANCE CULTURE

L’historien Emmanuel Le Roy Ladurie connaît avec « Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 » un succès qui dépasse largement les portes de l’université.

Dans cet entretien de 1984, il analyse l’évolution de son champ de recherche et nous plonge dans le Languedoc du temps de l’inquisition…

Avec

Professeur au Collège de France, administrateur général de la Bibliothèque nationale et historien de l’époque moderne, Emmanuel Le Roy Ladurie est mort le 22 novembre 2023, à l’âge de 94 ans.

On vous propose de réécouter cet entretien daté de 1984, où il évoque notamment Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 (Gallimard, 1975), un essai sur une communauté cathare médiévale, dans lequel il initiait ses réflexions sur l’histoire du climat.

Dans ce long entretien, Emmanuel Le Roy Ladurie livre sa vision du métier d’historien, les principes qui encadrent sa discipline et comment elle évolue avec les préoccupations sociales des différentes époques. Pour lui, « l’essentiel, c’est que les critères retenus pour élaborer l’histoire soient scientifiques, basés sur une honnêteté vis-à-vis des faits« . Et le meilleur moyen d’éviter les anachronismes interprétatifs ? « N’être ni marxiste, ni freudien », répond-il.

Se présentant comme un universaliste, Emmanuel Le Roy Ladurie dit ne voir « aucun inconvénient à la vocation cannibale ou anthropophage de l’histoire »,lorsqu’elle a recours à l’économie, la géographie, la démographie, l’anthropologie ou d’autres sciences sociales. Mais lorsqu’on lui de la « Nouvelle Histoire », ce courant historiographique qui correspond à la troisième génération de l’École des Annales française, il coupe court : « Ça n’existe pas la Nouvelle Histoire, c’est une blague ! Il y a l’histoire des Annales qui existe depuis les années 1920, laquelle est devenue relativement populaire dans les années 1970″.

À lire aussi : Georges Duby et Emmanuel Le Roy Ladurie analysent Marc Bloch dans « Les Lundis de l’histoire »

L’historien de « papier » et l’historien de « salade »

Fermez le ban. L’historien, revenant sur la miraculeuse conservation des archives de l’évêque Jacques Fournier, matrice de son ouvrage Montaillou, village occitan, souligne la richesse des sources offertes aux chercheurs : « La grande démarcation, c’est le 13e siècle, à partir du moment où nous arrive de Chine cette nouvelle invention qu’est le papier (…). L’historien du Moyen Âge, du 17e siècle, ou de l’époque actuelle, est toujours placé devant de nouveaux documents d’archives qui lui permettent une vision rafraîchissante du passé. Sa situation est beaucoup plus privilégiée que celle de l’historien de l’Antiquité, qui est toujours à secouer sa salade… »

LIEN VERS L’ÉMISSION

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.