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LES FRANÇAIS ET LE DÉBAT SUR L’IMMIGRATION

ARTICLE

Immigration : sévères vis-à-vis de l’exécutif, les Français préfèrent le texte de la droite à celui du gouvernement

Par Martin Lagrave LE FIGARO

SONDAGE – La dernière vague de l’étude Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro révèle que les trois quarts du pays se disent favorables à un référendum.

Si la porte du Parlement se ferme, reste la fenêtre du référendum. Après la motion de rejet surprise adoptée à l’Assembléepour écarter le projet de loi immigration de l’exécutif, les trois quarts des Français (74%) demandent à être directement consultés sur le sujet. Selon la dernière vague de notre sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, le recours au peuple est notamment plébiscité chez les sympathisants du RN (92%) et des Républicains (82%), qui réclament ce processus de longue date. Idem pour les électeurs socialistes (PS) et macroniste (Renaissance), qui adhèrent eux aussi à ce scénario (61%).

Toutefois, si une courte majorité du pays (53%) estime que la motion de rejet a été «une bonne chose», seuls 28% des sondés se disent favorables à l’abandon pur et simple d’une loi. Dans le détail, le projet «d’équilibre» défendu par le gouvernement est moins populaire (25%) que celui, plus coercitif, que réclament Les Républicains (45%).

Au-delà du regard qu’ils portent sur le fond des mesures, les Français s’accordent dans leur sévérité vis-à-vis de l’exécutif. Une majorité d’entre eux pointe ainsi un «échec» pour Gérald Darmanin (62%), mais aussi Élisabeth Borne (62%) et Emmanuel Macron (61%). Plus d’un sondé sur deux (54%) estime même que le chef de l’État aurait dû accepter la démission du ministre de l’Intérieur, qui la lui a présentée au soir du camouflet reçu au Palais Bourbon.

Résultat, dans le contexte actuel, le pays réclame un remaniement gouvernemental d’ampleur, avec un changement de premier ministre (63%). Quelque 56% disent aussi souhaiter une dissolution de l’Assemblée nationale, en dépit de la fin de non-recevoir que le président de la République a opposée sur ce sujet aux demandes du Rassemblement national et de La France Insoumise.

Conscientes de la victoire qu’ils ont remportée face à l’exécutif – une première depuis le début de la législature -, les différentes forces d’opposition tentent depuis de capitaliser sur la séquence. Notamment auprès de leurs électorats respectifs qui, contrairement aux Français dans leur ensemble, leur en savent plutôt gré : Marine Le Pen est saluée par 66% des sympathisants RN contre 36% du pays ; Jean-Luc Mélenchon par 45% (Nupes) contre 31% ; et Éric Ciotti par 36% (LR) contre 21%. Une opération que chacun aura donc réussi auprès de sa base.

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