
Emmanuel Macron a promis de restreindre l’accès des plus jeunes aux écrans
Une mesure aux contours flous, mais qui existe déjà dans plusieurs pays d’Asie.
Pourquoi aura t il fallu attendre près de 7 ans pour que cet objectif – pourtant majeur pour la santé et la formation des jeunes – soit enfin jugé prioritaire ?
Voir certaines de nos récentes publications :
RÉGULATION DES ÉCRANS POUR LES JEUNES : LES PROMESSES (76) DE L’EXÉCUTIF ET LES TRAVAUX PARLEMENTAIRES. https://metahodos.fr/2024/01/28/regulation-des-ecrans-pour-les-jeunes-qui-sont-les-membres-du-comite-dexperts-reunis-par-emmanuel-macron/
LA TRANSITION NUMÉRIQUE DE L’ÉCOLE RÉCLAME UNE STRATÉGIE VÉRITABLE
« L’impératif apprentissage du numérique à l’école ». metahodos.frhttps://metahodos.fr › 2021/09/27L’impératif apprentissage du numérique à l’école
ARTICLE : Comment ces pays limitent l’accès des mineurs aux écrans
Par Lou Roméo. 18/01/2024. LE POINT
« Des interdictions » et des « restrictions » pour les plus jeunes. Lors d’une conférence de presse, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a affirmé vouloir mettre en place des régulations pour limiter l’accès des enfants et des adolescents aux écrans, qui, selon lui, « trop souvent enferment là où ils devraient libérer ».
Il a également rappelé les mesures mises en œuvre depuis son arrivée à l’Élysée, comme l’interdiction du portable au collège, le blocage de sites X ou l’obligation d’installer un contrôle parental sur les appareils vendus en France. En juillet 2024, ces dispositifs seront d’ailleurs activés par défaut pour protéger les mineurs de la pornographie diffusée sur Internet.
En France, les jeunes passent en effet de plus en plus de temps devant les écrans. Selon une étude de Santé publique France publiée en avril 2023, les enfants de cinq ans et demi passent ainsi en moyenne 1 h 34 par jour entre télévision, tablette, smartphone et jeux vidéo. Un temps jugé excessif par les spécialistes, qui nuit à leur développement cognitif et à leurs facultés d’attention.
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Le président a par ailleurs affirmé que les contenus sur Internet favorisaient le développement du complotisme, les jeunes peinant à discerner le vrai du faux parmi ceux diffusés en ligne. Il a ainsi annoncé la réunion d’un comité d’experts, qui rendra ses conclusions « fin mars » sur le sujet.
Si les contours et les modalités d’application de cette mesure sont encore très flous, des exemples de régulations existent déjà dans certains pays. Quelques exemples.
- En Chine, un couvre-feu pour les moins de 18 ans
Depuis août 2023, les mineurs chinois n’ont plus le droit d’accéder à Internet via leur smartphone entre 22 heures et 6 heures du matin. Leur temps de connexion est en outre limité à quarante minutes à deux heures par jour selon leur âge. La mesure, présentée comme relevant de la santé publique, est mise en place par le régulateur local du cyberespace (le CAC), qui a ordonné aux fournisseurs de smartphones d’introduire des programmes spécialement destinés aux mineurs.
Elle a aussi une justification politique : le régime s’est rendu compte que les manifestations ayant éclaté lors de la pandémie de Covid-19 avaient attiré beaucoup de jeunes, qui s’étaient renseignés grâce aux réseaux sociaux.
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- À Taïwan, une amende pour les parents dont les enfants sont surexposés aux écrans
Depuis 2015, les mineurs taïwanais « ne peuvent pas utiliser constamment des produits électroniques sur une période qui n’est pas raisonnable ». Selon Quartz, l’île a en fait étendu le champ d’application d’une loi préexistante qui interdisait aux moins de 18 ans de boire, de fumer, de regarder du porno et de mâcher des noix de bétel.
Les parents des mineurs trop exposés encourent ainsi une amende de 1 600 dollars, même si est laissée à chacun l’appréciation des limites du « raisonnable » .
- En Corée du Sud, la « loi Cendrillon »
La Corée du Sud, l’un des pays les plus connectés au monde, a interdit dès 2011 aux moins de 16 ans de jouer aux jeux vidéo entre minuit et six heures du matin. Baptisée « loi Cendrillon » par ses détracteurs, la mesure, souvent contournée, impose aux éditeurs de jeux de disposer d’un filtre pour repérer les jeunes joueurs et appliquer l’interdiction.
- Au Danemark, un projet de loi pour limiter les écrans dans les écoles
Le ministre danois de l’Éducation, Mattias Tesfaye, a chargé en juin 2023 une agence gouvernementale d’élaborer des lignes directrices et des recommandations quant à l’utilisation des écrans dans le cadre scolaire. Selon le journal The Local DK , il a également évoqué le dépôt d’un projet de loi pour interdire l’usage des écrans dans les crèches et le limiter dans les écoles maternelles.
Le sujet fait débat dans le royaume, où l’usage des écrans est monté en flèche ces dernières années.