
CONSEIL D’ÉTAT ET ARCOM : VERS UNE INFORMATION ADMINISTRÉE ET FICHÉE ?
TITRAIT HIER METAHODOS
CITATIONS de Roch-Olivier Maistre :
« L’Arcom n’agit pas sous influence » Roch-Olivier Maistre s’exprime sur la décision du Conseil d’Etat. Et déclare par ailleurs :
« L’ARCOM n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion. »
« Chacun est libre d’exprimer son point de vue. L’Arcom est évidemment très attentive aux débats légitimes qui portent sur son action. Mais l’Autorité n’agit pas sous influence. Elle statuera en toute indépendance, en toute impartialité, loin de toute agitation.«
« Par ailleurs, il est important de souligner que cette décision ne concerne pas seulement CNEWS, mais l’ensemble des médias audiovisuels, qu’ils soient publics ou privés. »
RAPPELONS que Roch-Olivier Maistre avait exprimé – avant « l’innovation » du CE – sa « réticence » à comptabiliser les temps de parole des éditorialistes
Ce que demande le CE constitue un radical changement par rapport à la méthode de contrôle pratiquée par l’ARCOM en application de la loi.
Devant la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias, Roch-Olivier Maistre avait exprimé sa « réticence » à comptabiliser les temps de parole des éditorialistes.« Comment les classe-t-on politiquement ? C’est une zone à risque d’entrer dans cette voie », avait-il jugé, renvoyant ce choix au législateur.
1. ARTICLE : L’Arcom tempère en pleine fronde des médias Bolloré : « Pas de catalogage des journalistes »
18/02/2024. Par Le HuffPost
Depuis que le Conseil d’État a demandé à l’Arcom de durcir son contrôle des médias, Europe 1, Cnews et Le Journal du Dimanche font feu de tout bois.
L’empire contre-attaque. Depuis que le Conseil d’État a demandé, mardi 13 février, à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, de durcir son contrôle concernant le pluralisme de l’information en visant notamment Cnews, les médias détenus par Vincent Bolloré font feu de tout bois.
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Après d’innombrables sujets et débats orientés sur la chaîne d’informations ou la radio Europe 1, Le Journal du Dimanche consacre une bonne part de son édition du 18 février au sujet. Avec un titre éloquent en Une : « Pourquoi ils veulent mettre fin à la liberté d’expression ».
À l’intérieur, on peut notamment lire une interview de Laurent Wauquiezqui dénonce les « interprétations très idéologiques du droit » par les institutions garantes du respect de la Constitution française. Un portrait acide de Christophe Deloire, le patron de l’ONG Reporters sans frontières – à l’origine du recours devant le Conseil d’État – rebaptisé pour l’occasion « Reporter avec frontières. »
Ou un papier censé démontrer, en contrepoint, la partialité de la radio publique France Inter, souvent accusée de favoriser les idées de gauche. Le tout, entre autres chroniques ou analyses de Christine Kelly et Mathieu Bock-Côté, deux personnalités par ailleurs très présentes sur Cnews.
« Les médias ont des obligations à respecter, qui sont la contrepartie de l’autorisation à diffuser »
Dans ce contexte, la gauche fustige «une entreprise de désinformation et de propagande au service de Bolloré »tandis que l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) s’attache à calmer le jeu.
Dans un entretien publié dans les colonnes de La Tribune dimanche, ce 18 février, l’hebdomadaire qui s’est lancé pour concurrencer Le JDDversion Geoffroy Lejeune, le président de l’instance tempère la tempête médiatique : « il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités ».
Roch-Olivier Maistre rappelle cependant que « les médias ont des obligations à respecter, qui sont la contrepartie de l’autorisation à diffuser leurs programmes sur des fréquences qui appartiennent au domaine public de l’État et qui leur sont attribuées gratuitement ». Parmi ces obligations, figure le pluralisme des idées.
Or, « la décision du Conseil d’État (…) indique que le pluralisme de l’information ne se résume pas au seul pluralisme politique, c’est-à-dire au temps de parole des personnalités politiques, mais qu’il faut désormais l’apprécier en prenant en compte l’ensemble des participants », souligne-t-il encore, c’est-à-dire des « chroniqueurs, animateurs et invités ». Des règles qui s’appliquent à tous « et pas seulement CNews » et qui seront appréciées globalement, « sur l’ensemble des programmes diffusés ».
2. ARTICLE : CNews : «l’Arcom n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion», se défend le patron du régulateur des médias
Par Julien Da Sois LE FIGARO
«Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités», a tenu à préciser Roch-Olivier Maistre ce dimanche, réagissant pour la première fois à la décision du Conseil d’État sommant l’Arcom de durcir son contrôle en matière de pluralisme de l’information.
Après la décision historique du Conseil d’État cette semaine, réclamant à l’Arcom de durcir son contrôle en matière de pluralisme de l’information, le régulateur des médias a pris son temps pour répondre à la polémique provoquée par ce véritable pavé dans la mare. Finalement, ce dimanche, son président Roch-Olivier Maistre est revenu sur cette décision de la plus haute juridiction administrative dans un entretien à La Tribune Dimanche .
Rappelant que le Conseil d’État demande désormais à l’Arcom d’apprécier le pluralisme de l’information «en prenant en compte l’ensemble des participants»d’un média audiovisuel, «notamment les chroniqueurs, animateurs et invités», Roch-Olivier Maistre a tenu à mettre les points sur les i : «Il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n’y aura pas de catalogage des journalistes et invités», précise le patron de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ajoutant qu’il «s’agira d’une appréciation globale sur l’ensemble des programmes diffusés». «L’Arcom n’est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion», se défend-il, soulignant que «cette décision ne concerne pas seulement CNews, mais l’ensemble des médias audiovisuels, qu’ils soient publics ou privés».
La campagne des européennes concernée
Comment l’Arcom va-t-elle pouvoir s’y prendre pour contrôler cette appréciation extensive du pluralisme ? À cette question, Roch-Olivier Maistre temporise. «Nos services ont entamé un travail de réflexion et nous serons amenés à préciser les règles de sa mise en œuvre, dans le respect de la liberté éditoriale des chaînes», affirme-t-il à La Tribune Dimanche . Sous quel calendrier ? Si le patron de l’Arcom ne le précise pas, il indique tout de même que cette décision du Conseil d’État sera prise en compte «dans la délibération que nous allons adopter à la fin du mois et qui fixera les règles applicables» pour les élections européennes, qui auront lieu le 9 juin prochain en France.
En outre, interrogé sur le renouvellement des fréquences de 15 chaînes de la TNT en 2025, pour lequel un appel à candidatures sera lancé le 28 février, Roch-Olivier Maistre estime qu’il s’agit d’un «moment inédit dans l’histoire de la télévision française». Parmi les critères qui guideront les choix de l’Arcom, son patron évoque «les critères du pluralisme de l’offre et de l’intérêt du public». «Nous souhaitons qu’il y ait une grande diversité d’acteurs et nous voulons offrir aux téléspectateurs un très large choix, avec des formats de chaîne variés : chaînes info, généralistes, jeunesse…», développe-t-il, disant également espérer «que les candidats feront valoir un “mieux-disant”, par exemple en matière de soutien à la production audiovisuelle et cinématographique ou concernant les engagements sociétaux».
Et le président de l’autorité indépendante de mettre en garde C8 et CNews à mots couverts. «La prise en compte des manquements d’une chaîne sortante qui candidaterait à nouveau fait partie des paramètres que le régulateur peut prendre en compte. Mais ce n’est pas le seul», pointe-t-il, en référence aux multiples sanctions infligées aux deux chaînes du groupe du milliardaire Vincent Bolloré.