
LE MENSONGE DU EN MÊME TEMPS : REFUSER TOUTE HAUSE D’IMPÔTS, MAIS « TAXER TOUTES LES RENTES »
L’exécutif, avec l’enthousiasme des médias qui reprennent le terme avec gourmandise, sans – souvent – chercher à le définir – installe le concept de « TAXATION DES RENTES » qui ne serait pas synonyme de « HAUSSE DE FISCALITÉ « … Il fallait oser !
LE MAIRE SE CONTREDIT ET SE RENIE
« Sans écarter certaines hausses ciblées : « nous sommes disposés à durcir la contribution sur la rente des énergéticiens, dont le rendement a été trop faible en 2023 », réaffirme le ministre de l’économie.
Bruno Le Maire refuse pourtant ailleurs le recours à toute « taxe exceptionnelle, surtaxe, taxe temporaire ou taxe de rendement », visant explicitement la taxe sur les superprofits défendue par une partie de l’opposition et de la majorité, sur laquelle le Premier ministre Gabriel Attalavait déclaré « ne pas avoir de dogme ».
Pour se sortir de ses contradictions grossières, lui qui répétait quelques heures avant encore qu’il s’opposait à toute hausse d’impôts et à toute taxation des surprofits affirme à présent :
« Avec le premier ministre, nous voulons lutter contre toutes les rentes », dit-il. Gabriel Attal a annoncé mardi la mise en place d’un groupe de travail pour aboutir à des propositions en ce sens « d’ici juin ». Mardi dernier, Bruno Le Maire avait assuré de sa détermination « intacte » et « totale » à faire revenir le déficit public français sous les 3% en 2027, sans augmenter les impôts.
Si des hausses de fiscalité étaient finalement décidées, M Le Maire démissionnerait -il ?
Prisca Thevenot Porte Parole de l’exécutif ne suit pas la ligne du 1er Ministre qui annonce des taxations nouvelles
«Non, non et encore non, il n’y aura pas de hausse d’impôts. Je pense qu’aujourd’hui, on peut acter ce point» déclare t elle à la sortie du Conseil des ministres.
RÉTROPÉDALAGE : Taxation des rentes : « On ne touchera ni au livret A, ni à l’assurance-vie », assure Matignon
Faute d’avoir précisé ce que recouvre le mot rentes, Gabriel Attal a du rétropédaler.
Il a annoncé ce mardi 2 avril à l’Assemblée le lancement d’une mission visant à faire des propositions, d’ici le mois de juin, sur « la taxation des rentes », sans davantage de précisions. L’hypothèse d’une taxation des détenteurs d’une assurance-vie ou d’un livret A se posait alors, mais Matignon l’a repoussée ce mercredi matin.
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Le Premier ministre Gabriel Attal a assuré dans un entretien au Monde, publié vendredi 5 avril, que « les particuliers ne seront pas touchés » par la taxation des « rentes » qu’il a lui-même annoncée.
DES HAUSSES D’IMPÔTS EN PERSPECTIVE : SUR LES RENTES ET LES SURPROFITS
Quand l’exécutif parle des rentes et de leur taxation, il semble exclure la taxation des revenus du travail ( salaires ).
C’est donc logiquement que Matignon a voulu préciser que le livret A et les assurances vie étaient exclus. Il y bien d’autres ressources qui ne sont pas des salaires qui sont potentiellement visées par le travail lancé sur la taxation des rentes.
Plusieurs pistes sont étudiées par l’exécutif pour lutter contre le déficit. Une liste d’entreprises réalisant des superprofits va notamment être établie dans les prochains jours.
Le premier ministre a indiqué n’avoir «aucun dogme» sur l’idée d’une taxe sur les plus riches, comme l’a récemment proposé la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.
Bruno Le Maire a beau multiplier les interviews et marteler dans la presse que les impôts ne seront pas augmentés, le gouvernement pourrait demander des contributions supplémentaires aux collectivités territoriales et mettre en place des impôts supplémentaires sur certaines catégories aisées.
«Fiscalité : quand c’est flou…»
TITRE LE FIGARO Par Gaëtan De Capèle QUI POURSUIT :
« La chasse aux rentiers, supposés s’enrichir en dormant, est ouverte.
« À quelle sauce va-t-on être mangés ? Depuis qu’on leur a avoué l’état calamiteux des finances publiques et l’urgente nécessité de remplir les caisses, la question taraude les Français. On les comprend un peu : l’expérience leur a appris que, en de telles circonstances, l’histoire se termine toujours de la même manière, par une dégelée fiscale. Il y a peu, on leur jurait que, cette fois, ils y échapperaient. Il existe, paraît-il, une ligne rouge présidentielle interdisant toute augmentation d’impôt. Le ministre des Finances a lui-même pris la plume pour le confirmer solennellement.
« Pourquoi, dès lors, s’inquiéter ? Parce que, derrière ce pouvoir affaibli et sans majorité, s’installe une bruyante cacophonie. Ignorant la consigne officielle, une partie des soutiens d’Emmanuel Macron considère que l’on ne résoudra pas l’équation sans de nouveaux prélèvements. Gabriel Attal n’est pas en reste, lui qui vient d’installer un groupe de travail pour réfléchir à la fiscalité des « rentes » »
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MAJ 11 04 24
UNE CLARIFICATION QUI CACHE LE EN MÊME TEMPS : PAS D’IMPÔTS SUPPLÉMENTAIRES, MAIS SILENCE SUR LES TAXATIONS (IMPOSITIONS) EN RÉFLEXION
ARTICLE – Déficit public : Emmanuel Macron « ferme l’hypothèse » d’une augmentation des impôts et nie tout « désaccord » avec Bruno Le Maire
Publié le 11/04/2024 France Info
Le président de la République a été interrogé jeudi par la presse en marge d’un déplacement à Bergerac (Dordogne) sur la question des finances publiques.
« Vous plaisantez ?! Il n’y a pas de désaccord dans la République française, il n’y en a jamais eu parce que ça ne marche pas comme ça et ce n’est pas la manière dont on travaille depuis sept ans avec le ministre de l’Economie et des Finances. » En marge d’un déplacement à Bergerac (Dordogne), jeudi 11 avril, Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à Bruno Le Maire, alors que la presse dépeint depuis plusieurs jours des relations qui virent à l’orage autour du dérapage budgétaire sur fond de campagne européenne.
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Le chef de l’Etat a longuement défendu sa stratégie économique portée par le locataire de Bercy « avec beaucoup de constance, et avec les résultats qu’on connaît ». Il a également confirmé que le gouvernement ne déposerait pas de projet de loi de finances rectificative (PFLR), réclamé par une grande partie de l’opposition. « Ceux qui en veulent, pour beaucoup, c’est pour faire des impôts en plus », a assuré le chef de l’Etat.
« On doit répondre à ce choc conjoncturel. La ligne est simple et a été réaffirmée : on garde le cap (plein emploi, réindustrialisation, réarmement de nos services publics) et on ferme tout de suite l’hypothèse de dire qu’on va régler ce choc conjoncturel par plus d’impôts, maladie française. Ça enlèverait de la confiance. On garde la confiance des ménages, des entreprises, de nos partenaires », a ajouté le chef de l’Etat.
MAJ 11 04 24
La France devrait être placée en procédure de déficit excessif mais échapper à des sanctions
ARTICLE : Le dérapage du déficit français met en péril la crédibilité de Paris en Europe
Par Florentin Collomp LE FIGARO
La France devrait être placée en procédure de déficit excessif mais échapper à des sanctions.
Le cas français sera un test révélateur pour la mise en œuvre des nouvelles règles budgétaires de la zone euro. Conclue à l’arraché fin 2023 entre les États membres, après quatre ans de suspension du pacte de stabilité et de croissance, leur réforme doit encore être votée au Parlement européen dans les semaines à venir.
La surprise, le mois dernier, d’un déficit 2023 de 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % prévus, a fait dérailler les engagements de Paris pris l’an dernier pour ramener le déficit dans les clous des 3 % en 2027. Déjà que la France était le dernier de la zone euro à prévoir d’atteindre cette cible, quand de nombreux autres y sont déjà, l’objectif semble s’éloigner encore plus, même s’il est confirmé dans les nouvelles prévisions du gouvernement dévoilées mercredi. Et la crédibilité de l’exécutif français auprès de ses homologues de s’entamer un peu plus.
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Après la transmission du plan structurel budgétaire de la France à Bruxelles – sa trajectoire pluriannuelle – d’ici la fin du mois…
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MISE À JOUR 11 4 24
ARTICLE – Déficit, mesures d’économies… : rien ne va plus au sommet de l’État
La traque des milliards provoque de vives tensions entre Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie est suspecté de préparer son départ du gouvernement.
Par Mathilde Siraud LE POINT. 10/04/2024
Bruno Le Maire fomente-t-il un départ anticipé du gouvernement en vue de préparer une éventuelle candidature pour la présidentielle ? La question agite de plus en plus la majorité jusqu’au sommet de l’État. Et pour cause : la dégradation brutale de la situation des finances publiques et la nécessité de procéder à des économies ont mis en lumière de vives divergences entre l’Élysée, Matignon et Bercy. La publication du nouveau livre du mi…
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MISE À JOUR 12 4 24
ARTICLE : Emmanuel Macron renonce à faire baisser la dette sur le quinquennat
LES ECHOS 10 4 24. Par Renaud Honoré
Bercy a abandonné son objectif de faire refluer l’endettement public d’ici à 2027. Pour son deuxième plan d’économies de 10 milliards d’euros cette année, le gouvernement prévoit notamment une nouvelle taxe sur les rachats d’actions et va réclamer un effort de 2,5 milliards aux collectivités locales.
Il y a moins de trois semaines, le 22 mars, à l’issue d’un sommet européen , Emmanuel Macron avait réaffirmé ses « deux ancres » pour les finances publiques : « la baisse du ratio de dette publique en 2026, et faire repasser le déficit sous 3 % du PIB en 2027 ». Mais devant l’avalanche de mauvaises nouvelles depuis, il a fallu s’adapter : la deuxième ancre ne tient plus qu’à un fil, et la première est même désormais officiellement abandonnée.
La nouvelle stratégie budgétaire dévoilée mercredi par Bercy fait en effet figure de retour brutal à la réalité comptable pour le chef de l’Etat : il n’est désormais plus question de baisser la dette publique…
ARTICLE : En quoi consiste la « taxation des rentes » que le Premier ministre Gabriel Attal souhaite mettre en place d’ici le mois de juin ?
Publié le 02/04/2024 MIDI LIBRE
Gabriel Attal a promis ce mardi 2 avril des propositions « d’ici juin » pour taxer les « rentes », dans l’espoir de calmer une partie de sa majorité, inquiète de son projet de réforme de l’assurance chômage et d’un effort mal réparti pour résorber les déficits.
En réunion de groupe à l’Assemblée nationale ce mardi 2 avril, le Premier ministre a annoncé son intention de confier à la majorité une mission chargée de lui faire « d’ici à juin » des propositions « sur la taxation des rentes ». Quel est l’objet de cette mission et qui est concerné ? On vous explique.
Alors que l’opportunité d’augmenter les impôts pour redresser les finances publiques divise le camp présidentiel, le Premier ministre a annoncé ce mardi la mise en place d’un groupe de travail sur la taxation des rentes.
« On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l’offensive » pour« avancer de manière coordonnée, cohérente », a expliqué le chef du gouvernement devant le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, selon des propos rapportés par Matignon. Il a souhaité que « toute la majorité soit associée » à ce travail qui sera mené par Jean-René Cazeneuve, rapporteur du Budget.
Ni les classes moyennes, ni les entreprises
Gabriel Attal avait déjà entrouvert la porte la semaine dernière à cette idée de taxation. Il avait affirmé sur TF1 ne « jamais (avoir) eu de dogme sur le sujet » des superprofits, mais en refusant de toucher à deux « lignes rouges »: les classes moyennes et les entreprises.
Il s’agit de différencier « la richesse qui crée de l’emploi » et celle « qui stagne », explique un conseiller de l’exécutif.
La taxation s’appliquerait dès le budget 2024 – ce qui supposerait une loi rectifiant ce budget (PLFR) – et ne serait pas limitée aux énergéticiens. Elle pourrait porter sur les loyers perçus, les revenus boursiers, l’assurance-vie ou encore l’impôt sur la fortune immobilière.
Une initiative critiquée
Gauche et droite ont aussitôt critiqué l’initiative. « On ne rajoute pas des impôts aux impôts lorsqu’on détient le record du monde des prélèvements obligatoires », a fustigé le patron des Républicains Eric Ciotti, qui menace de censurer le gouvernement sur sa gestion des finances publiques.
« Au lieu de ces artefacts, l’exécutif doit soumettre un PLFR (projet de loi de finances rectificatif) à l’Assemblée », a demandé le président insoumis de la commission des Finances, Eric Coquerel, en rappelant comme le député PS Arthur Delaporte qu’il y a « des solutions déjà sur la table »des oppositions.
Gabriel Attal entend surtout répondre aux inquiétudes de la majorité, dont l’aile gauche est très remontée contre la nouvelle réforme de l’assurance chômage, qui pourrait se faire par décrets, sans passer par le parlement.
Une réforme assumée par le Premier ministre
Le Premier ministre a redit « assumer » une telle réforme mais la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a exprimé des réserves, tout comme le président de la commission des Lois Sacha Houlié, pour qui réduire la durée d’indemnisation n’est « pas la bonne voie », « alors même qu’on constate que le chômage ne baisse plus ».
« Quand je t’entends dire qu’il ne faut pas réformer parce que le chômage stagne, je ne suis pas d’accord », lui a répondu mardi Gabriel Attal, en défendant une réforme « de productivité et de prospérité » : « on veut financer les services publics et les Ehpad » et pas « augmenter encore la franchise médicale ».
Des précisions attendues la semaine prochaine
Cette réforme intervient au moment où l’exécutif cherche partout à faire des économies après le dérapage inédit du déficit à 5,5 % en 2023.
Gabriel Attal a redit mardi toujours vouloir le ramener à 3 % en 2027 et rappelé que le gouvernement donnerait la semaine prochaine « la trajectoire » pour atteindre cet objectif.