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« HÉLAS, TROIS FOIS HÉLAS LE PR A TORT » SUR LES FINANCES PUBLIQUES – MAJ 24 04 24

« Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes«

Pour l’auteur de l’article ci contre le PR à tort lorsqu’il affirme cela :

« Hélas, trois fois hélas comme l’a dit un jour fameux le Général de Gaulle, l’Histoire financière de notre pays donnera tort à l’auteur de cette formule tant il est vrai que le niveau de la dépense publique, en France, est continuellement ascendant et doté d’une dynamique désormais fort préoccupante. »

MAJ :

La charge de la dette bientôt plus lourde que le budget de l’Éducation nationale

TITRE LE POINT SUI POURSUIT :

L’augmentation « spectaculaire » des intérêts de la dette ne devrait pas s’atténuer dans les années à venir et pèse déjà plus lourd que le budget de la Défense ou de l’Écologie.

C’est un poids lourd dans les dépenses de l’État. Et la situation ne cesse de s’aggraver. Après des années de taux d’intérêt très faibles, voire négatifs – les investisseurs payaient pour financer la dette de la France ! –, les taux directeurs ont atteint jusqu’à 4 % en 2023. Depuis, c’est la douche froide. La charge de la dette – l’ensemble des intérêts dont s’acquitte l’État – est passée de 35,7 milliards d’euros en 2020, juste avant le changement de politique budgétaire, à 50 milliards en 2023, selon l’Insee.

Les intérêts de la dette ont d’ores et déjà dépassé le budget alloué à La Défense…

1. ARTICLE : La surprenante analyse du Président Macron

Jean-Yves Archer
Economiste et membre de la Société d’Economie Politique
LA REVUE POLITIQUE ET PARLEMENTAIRE. – 8 AVRIL 2024

Selon Le Figaro, le président de la République s’est invité ce lundi à la réunion de coordination de la majorité et a développé une analyse de la situationo présente des Finances publiques de notre pays.

Le Chef de l’État a déclaré publiquement, donc à titre officiel, que « nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindres recettes« . Il est parfaitement exact de souligner que le tassement avéré de la croissance (qualifiée d’atone par l’INSEE) en cours porte atteinte au volume de recettes fiscales du pays.

Ainsi, il y a un manque à gagner d’environ 30 Milliards d’€uros : TVA, IS, etc.

Le raisonnement vaut aussi pour les collectivités territoriales dans la mesure où la crise du logement affecte les produits usuellement issus des droits de mutations foncières à titre onéreux, parfois qualifiés à tort de frais de notaire.

Le président, inspecteur général des Finances et doté de capacités cognitives reconnues et appréciées aurait donc raison.

Hélas, trois fois hélas comme l’a dit un jour fameux le Général de Gaulle, l’Histoire financière de notre pays donnera tort à l’auteur de cette formule tant il est vrai que le niveau de la dépense publique, en France, est continuellement ascendant et doté d’une dynamique désormais fort préoccupante.

Le déficit public traduit un dérapage des comptes qui est le double du manque à gagner des recettes, la dette ne cesse de prospérer et de signer nos impositions futures conformément à la loi de David Ricardo. Quant au dérapage budgétaire (voté alors même que les prévisions de croissance qui avaient servi à échafauder le budget – PLF 2024 – étaient recouvertes par le Haut Conseil des Finances publiques du qualificatif peu reluisant « d’optimistes ») il est net.

Globalement, notre pays va faire un score terrible : le plus lourd déficit budgétaire de la Vème République (plus de 175 Mds) et le plus fort niveau d’emprunt : Agence France Trésor, 285 Mds à lever.

Non la formation administrative et financière d’Emmanuel Macron ne le prive pas de comprendre le réel et de voir que les dépenses publiques étouffent le pays qu’il préside.

Bien entendu que le trou d’air (voire l’entrée en récession ?) de la croissance génère un embarras pour nos finances mais c’est raconter des « carabistouilles » (terme usité à plusieurs reprises par l’intéressé) que de le placer en variable de rang 1.

Dans la Beauce, celui qui sème en désordre n’a – normalement – pas l’audace d’accuser la pluie si la récolte est décevante.

Le Chef de l’État et son ministre des Finances n’ont pas le courage, et je dirai l’honneur républicain, d’assumer le miroir que nous tend leur piètre gestion.

Petit à petit, le voile se lève : on nous avait parlé jusqu’à plus soif du Covid et maintenant on découvre que seuls 280 Mds sont imputables à cette calamité séculaire sur les 1.000 Milliards additionnels de dette estampillée 100% Macron.

On nous prend pour des jambons avant de préparer la tonte des moutons après les élections européennes pour lesquelles il est patent que la candidate du parti présidentiel est approximative en économie.

L’agence de notation Moody’s a déjà évoqué le fait que le retour à 3% de déficit en 2027 « ne parait pas atteignable » .

Autant dire qu’une dégradation de notre note est plus que plausible. Ce qui revient à dire que la prime de risque accolée à nos nouvelles tranches d’endettement sera hélas supérieure et que le différentiel (spread) avec l’Allemagne va s’accentuer.

En tant que citoyen, je garde mes idées pour moi.

En tant que contribuable, je me prépare à la « cuenta » de ce fiasco où la gestion est évanouie et où la cigale de la fable triomphe.

En tant qu’économiste, j’ai voulu croire que le Président Macron , sur les pas de Mendès-France, aurait l’audace et l’ardeur de faire élaborer un collectif budgétaire avant l’Été pour nous éviter le pire.

La puissance médiatique donnera peut-être un relief à la bourde conceptuelle d’Emmanuel Macron. Un point est acquis, nous ne disposons pas d’un capitaine pour temps de forte houle mais d’un homme qui recule, par tous les moyens, l’heure du gong. Rassurez-vous Emmanuel, l’Histoire vous rattrapera et saura être impitoyable pour ce second mandat.

2. ARTICLE – Villeroy de Galhau invite la France à « stabiliser enfin en volume les dépenses publiques »

Alors que la croissance cumulée du PIB par habitant en zone euro a été de 25% depuis 1999, contre 38% aux Etats-Unis, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, invite la France et l’Europe, « à renouer avec l’ambition de plus long terme », maintenant que les crises récentes sont pratiquement passées. Pour lui, « il faut sortir de l’illusion récurrente que c’est la croissance qui va régler le problème de déficits publics.»

latribune.fr 22 Avr 2024

Pour le gouverneur de la banque de France, la France « n’a pas les moyens de faire de nouvelles baisses d’impôt non financées ». (Crédits : BENOIT TESSIER)

9L’inflation n’est plus la préoccupation principale du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. La lettre que le responsable de l’institution adresse chaque année au président de la République et aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, publiée dimanche soir, s’intitule  « La France et l’Europe : de la gestion des crises à une ambition de plus long terme ». Elle coïncide avec les 25 ans de l’Union monétaire et les élections européennes de juin.

Alors que la croissance cumulée du PIB par habitant en zone euro a été de 25% depuis 1999, contre 38% aux Etats-Unis, le gouverneur estime qu’il faut désormais, pour combler ce retard, « réussir les transformations d’avenir », en matière d’emploi et de transition numérique et climatique. Pour cela, il faut maîtriser les déficits et la dette publique, ce qui « s’impose d’abord pour la France », souligne-t-il, celle-ci faisant partie des mauvais élèves de l’UE avec un déficit creusé à 5,5% du PIB l’an dernier.

Mais c’est « toute l’Europe » qui doit « recréer des marges pour financer les dépenses supplémentaires » liées aux transformations, ou à la défense, selon le gouverneur. « A cette condition, la création d’une capacité budgétaire  commune serait un atout supplémentaire des Européens », avance-t-il.

« Rendre le marché unique aussi attractif que le marché américain »

Pour le gouverneur, il faut également « approfondir le marché unique pour viser de le rendre aussi attractif que le marché américain ». Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour l’année 2024 montrent l’écart entre les deux rives de l’Atlantique, avec une croissance anticipée à 2,7% aux Etats-Unis contre seulement 0,8% pour la zone euro, après respectivement 2,5% et 0,4% en 2023.

Lire aussiLe déficit public s’élève à 5,5 % du PIB, Bruno Le Maire maintient son objectif de repasser sous 3% de PIB en 2027

Il salue à cet égard le rapport remis la semaine dernière au sommet européen par l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta, qui pourrait faire « gagner plusieurs points de croissance » à l’Europe, notamment par sa recommandation de mobiliser les 300 milliards annuels d’excédents de l’épargne privée européenne pour financer des investissements verts et numériques. « La France et l’Europe doutent aujourd’hui de leur avenir économique », mais « l’autoflagellation et le chacun pour soi ne sont en rien vecteurs de dynamisme économique », prévient  François Villeroy de Galhau.

« Un atterrissage en douceur » de l’économie grâce aux banques centrales

D’autant que « l’action crédible » des banques centrales pendant la crise inflationniste a favorisé « un atterrissage en douceur » de l’économie, bientôt conforté, souligne-t-il depuis plusieurs semaines, par une première baisse de taux de la BCE en juin. Sauf nouveaux chocs géopolitiques, « 2025 devrait voir le retour de l’inflation à 2% et marquer la reprise de la croissance, en France comme en Europe », estime-t-il.

Par ailleurs, dans une interview aux Echos publiée dimanche soir, le gouverneur remarque que « le problème spécifique de la France, c’est que le même modèle social – auquel je crois – nous coûte nettement plus cher qu’aux autres pays européens ». « L’objectif, selon lui, devrait être de stabiliser enfin en volume les dépenses publiques », un effort qui pourrait être favorisé par « l’assouplissement monétaire » qui s’annonce. Pour lui en effet, « il faut sortir de l’illusion récurrente que c’est la croissance qui va régler le problème de déficits publics.»

Il attend de voir « la composition » des plans d’économies annoncés par le gouvernement pour 2024 et 2025. « De bons choix qualitatifs peuvent limiter l’effet restrictif sur l’activité », estime-t-il. Alors que le gouvernement refuse des hausses d’impôts générales pour combler le déficit, le gouverneur estime qu’en effet, « la fiscalité n’est pas un élément central de la solution, mais (qu’) il ne faut pas exclure à titre complémentaire des mesures fiscales ciblées ».

Le FMI plaide pour un marché unique plus efficace

La France « n’a pas les moyens de faire de nouvelles baisses d’impôt non financées », déclare-t-il, jugeant « envisageable d’élargir l’assiette de certains impôts sur les ménages et les entreprises, et de revoir sans tabou certaines ‘niches’ ».

Le ton est le même du côté du FMI. Dans un entretien accordé vendredi à l’AFP,  Alfred Kammer, directeur de la région Europe de l’institution, avance  même que si l’UE était en capacité de réduire de 10 points de pourcentage les barrières toujours existantes au sein du marché unique, cela améliorerait son PIB de 7%. « L’énorme avantage dont disposent les Etats-Unis » comparé à l’UE, « c’est qu’il s’agit d’un marché unique à grande échelle », rappelle le directeur, au dernier jour des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se sont tenues toute la semaine.

Pour l’Europe, rattraper une partie de son retard ne demande pas d’énormes évolutions, selon lui : « Améliorer les investissements aux frontières, avancer sur l’union bancaire, l’union financière, faire en sorte que les retraites soient portables (d’un Etat membre à l’autre), faciliter les mouvements des travailleurs, permettre la reconnaissance des diplômes » entre Etats membres.

Mais les pays européens doivent également mener des réformes structurelles, en réaccordant de la place à l’éducation et la formation, tant initiale que tout au long de la carrière, dit-il. « Afin de renforcer les compétences, en particulier avec l’arrivée de l’IA, nous aurons besoin de flexibilité et d’adaptabilité dans l’approche au travail. »

Reste que l’un des principaux défis pour les pays européens, en terme de productivité, est le vieillissement de la population, déjà marquée dans l’est du continent où les populations baissent. « Le vieillissement de la population ne vient pas seulement réduire votre main d’œuvre, cela vient aussi réduire votre productivité », souligne Alfred Kammer.

S’il reconnaît que le contexte politique n’est pas favorable à un renforcement de l’intégration au sein de l’UE, il dénonce néanmoins la responsabilité des Etats en la matière qui « font systématiquement de Bruxelles le bouc émissaire de ce qui ne va pas dans leur pays. Il est temps de changer de discours ». « La réalité est que les pays ont beaucoup gagné à être dans l’UE et son marché unique, en particulier les pays contributeurs nets » au budget européen, rappelle le responsable du FMI.

Les nouvelles règles budgétaires de l’Union européenne, soumises au vote des eurodéputés mardi

Les nouvelles règles budgétaires de l’Union européenne, soumises au vote des eurodéputés mardi, prévoient des trajectoires adaptées à chaque Etat membre afin de redresser leurs comptes publics tout en accordant un peu plus de souplesse pour investir. Ces règles, rassemblées dans le Pacte de stabilité et de croissance, ont été suspendues entre 2020 et 2023 afin d’éviter un effondrement de l’économie européenne après la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine. Face à une récession historique, il fallait laisser filer les déficits.

La réforme permet des trajectoires budgétaires plus adaptées à la situation de chaque pays. Concrètement, les États membres présenteront un plan sur quatre ans qui devra assurer la « soutenabilité » de leur dette et ramener leur déficit sous 3% du PIB, conformément à une trajectoire de référence calculée par la Commission. Les efforts de réformes et d’investissements des Etats membres seront récompensés par la possibilité d’allonger la période d’ajustement budgétaire à sept ans, au lieu de quatre, pour qu’elle soit moins brutale.

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