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LES TERRITOIRES : « UNE RÉPONSE À L’AFFAIBLISSEMENT DE L’ÉDIFICE REPRÉSENTATIF » ?

Quelques signataires de la tribune, membres de Terram : Jacques Lévy, Victor Delage, Salomé Berlioux, Anaïs Voy-Gillis, Aurélie Jean et Franck Gbaguidi.

L’Institut Terram, think tank dédié à l’étude des territoires,

A été lancé le 25 avril. Son objectif : « Penser, innover, agir pour nos territoires. » Il est composé de scientifiques, économistes, géographes, experts, chefs d’entreprise… qui signent dans Ouest-France une tribune détaillant leurs ambitions. « Les territoires doivent être l’une des réponses à l’affaissement de l’édifice représentatif », écrivent-ils en voulant redonner du pouvoir à « l’habitant-citoyen ». ARTICLE 1.

Bien sûr, 2024 sera l’année de Paris avec une couverture médiatique mondiale. Mais ce qu’attendent une majorité de Français aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec la capitale. C’est le propos de François-Xavier Lefranc, directeur de la publication et président du directoire de Ouest-France (janvier). ARTICLE 2

1. ARTICLE – « Les territoires, loin du prétexte, doivent devenir une solution » : le think tank Terram se lance

Ouest-France Cyril PETIT Publié le 25/04/2024

C’est une alerte et une proposition de solutions. Qui passeront par les territoires. « La singularité du moment invite à changer d’approche et à conjuguer l’unité du pays avec la diversité de ses composantes et sa complexité géographique, constitutives de notre identité historique, écrivent les signataires de la tribune que Ouest-France publie (liste en bas d’article). C’est dans cet esprit que nous, chercheurs, experts, représentants d’entreprises, fonctionnaires et acteurs de la société civile, lançons l’Institut Terram. »Son objectif : « Penser, innover, agir pour nos territoires » en publiant « des travaux variés et à caractère scientifique ». « Notre ambition est d’analyser au plus près ce qui taraude la société, en particulier la quête de sens et d’ancrage des individus »,écrivent-ils ci-dessous.

L’institut Terram indique se reposer sur quatre valeurs : territoires, innovation, démocratie, indépendance. Sur son site Internet, il précise être « une association à but non lucratif et un think tank indépendant, sans affiliation politique ». Ses soutiens sont des particuliers ou des entreprises : Chemins d’Avenir, Alcom, Axa, Havas Territoires, Fondation Jean-Jaurès, Mutualité française, Macif, Engie, Capeb…

LA TRIBUNE.

Les territoires doivent être l’une des réponses à l’affaissement de l’édifice représentatif. La rupture entre l’expérience de vie du citoyen et ses représentants se manifeste à deux niveaux : dans les urnes, avec l’explosion du vote protestataire et des taux records d’abstention, et dans la rue, avec la radicalisation des mouvements contestataires. Ces soulèvements protéiformes prennent souvent racine dans des petites et moyennes villes, là où les habitants se sentent, à tort ou à raison, les plus délaissés, avant de gagner le reste du pays. Des Bonnets rouges aux Gilets jaunes, en passant par la colère des agriculteurs, tous appellent à une plus grande « proximité ».

Avons-nous pris la juste mesure des bouleversements en cours ? Le regain d’intérêt pour les territoires dans le discours public marque un progrès notable. Cependant, on a encore trop souvent tendance à vouloir leur appliquer des concepts globalisants qui tendent à uniformiser des réalités hétérogènes et participent à la propagation d’une représentation décliniste des territoires, tant chez les décideurs politiques que chez les citoyens.

Il faut placer l’habitant, qui n’est pas qu’un résident, au centre du dispositif et faire de l’habitant-citoyen un artisan essentiel des transformations des territoires.

La singularité du moment invite à changer d’approche et à conjuguer l’unité du pays avec la diversité de ses composantes et sa complexité géographique, constitutives de notre identité historique. C’est dans cet esprit que nous, chercheurs, experts, représentants d’entreprises, fonctionnaires et acteurs de la société civile, lançons l’Institut Terram. Nous portons la conviction que la dimension territoriale est indispensable pour rendre compte de l’enchevêtrement complexe des forces économiques, sociales et culturelles à l’œuvre. En publiant des travaux variés et à caractère scientifique, tels que des monographies, des études de cas, des atlas ou des enquêtes d’opinion, notre ambition est d’analyser au plus près ce qui taraude la société, en particulier la quête de sens et d’ancrage des individus, dont certains se sentent submergés par les courants de la mondialisation.

2. ARTICLE – Paris n’est pas la France

Ouest-France François-Xavier LEFRANC Publié le 13/01/2024 

L’âge du capitaine n’est pas le sujet ! Qu’il ait 34 ans ou trente ans de plus, ce n’est pas l’état-civil du Premier ministre qui fera de lui un bon chef de gouvernement. C’est sa capacité à animer une équipe pour qu’elle réponde efficacement aux attentes des Français. Ce n’est pas la ressemblance physique ou la dissemblance du président de la République et du Premier ministre qui doit mobiliser les attentions. N’aurait-on rien à dire pour passer autant de temps sur ce genre de considération ? Les deux hommes seront jugés sur tout autre chose.

La Constitution confère au président de la République un rôle d’arbitre et au gouvernement celui de déterminer et de conduire la politique de la nation. Dans les faits, il en est autrement. Tant que le président de la République et le Premier ministre sont du même bord politique, c’est le Président qui donne le cap et le gouvernement, donc le Premier ministre et les ministres, qui appliquent. C’était déjà le cas du temps des prédécesseurs d’Emmanuel Macron.

Le président de la République et son nouveau Premier ministre Gabriel Attal ont donc aujourd’hui une responsabilité conjointe : éclairer l’horizon des Français dans un monde complexe et tendu et apporter des réponses aux questions qui les préoccupent dans leur vie quotidienne.

Certaines nominations font beaucoup parler les commentateurs ces dernières heures, notamment à Paris. L’arrivée au ministère de la Culture de Mme Dati, première opposante à Anne Hidalgo, maire de la capitale, est lue comme la première étape des prochaines municipales. Quant à Mme Oudéa-Castera, elle aura donc en charge, en plus de l’Éducation nationale, défi politique et sociétal majeur, dont elle hérite, le ministère des sports et… Les Jeux Olympiques de Paris.

Décentraliser

Bien sûr, 2024 sera l’année de Paris avec une couverture médiatique mondiale. Bien sûr, le duel annoncé pour les municipales à Paris entre Mmes Hidalgo et Dati excite déjà les plateaux des chaînes de télévision en continu. Mais ce qu’attendent une majorité de Français aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec Paris.

Ils veulent des solutions au manque de médecins, à la situation de tensions dans les hôpitaux, à la crise du logement, à la question absolument essentielle de l’école et de l’éducation. Ils attendent des réponses face à la gangrène des trafics de drogue, dans les quartiers mais aussi dans les petites villes. Ils veulent être rassurés sur notre autonomie alimentaire. Ils attendent des réponses innovantes face à l’urgence climatique.

Quand ils vivent à Mayotte, les Français attendent de l’eau potable au robinet. Dans beaucoup de régions, ils aimeraient que notre République trop centralisée fasse confiance à ses territoires dans toute leur diversité. Ils attendent des réponses aux questions de mobilité, d’emploi, de formation, d’égalité des chances… Et comme ils s’intéressent aux affaires du monde, les Français se préoccupent de leur sécurité, de la guerre en Ukraine et du devenir de l’Union européenne avec, dans moins de six mois, le rendez-vous majeur des élections au Parlement européen. Bref, ils attendent du gouvernement qu’il gouverne.

Le Premier ministre a affirmé dès sa prise de fonction sa volonté de proximité, d’action et de résultats. On lui en sait gré. Les Français n’attendent que cela.

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