
Un rapport attendu de longue date
Un rapport appelle à interdire les écrans aux moins de 3 ans. Remis ce mardi au président de la République, un rapport préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de trois ans et de téléphones portables aux moins de 11 ans, en en limitant strictement l’accès les années suivantes pour les adolescents. Le document alerte sur «la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants» et «les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir», mais aussi pour l’avenir «de notre société, notre civilisation».
1. ARTICLE – Écrans, téléphones portables et réseaux sociaux : les propositions explosives des experts
Par Jé. M. L’EXPRESS. 30/04/2024
Un rapport attendu de longue date doit être remis ce mardi au gouvernement. Il se veut alarmant quant aux effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux chez les plus jeunes et les adolescents.
C’est un rapport clé pour la santé des enfants qui va être remis ce mardi. Et ses propositions sont explosives. Plusieurs experts, mandatés par le gouvernement , ont planché sur l’usage des écrans chez les plus jeunes.
Dans ce rapport, révélé lundi 29 avril au soir par plusieurs quotidiens régionaux, la commission d’experts spécialement missionnée par l’exécutif alerte sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir », mais aussi pour l’avenir « de notre société, notre civilisation ».
Pas d’écran avant trois ans !
Pour les experts, c’est une évidence : l’usage des écrans par les enfants de moins de trois ans doit être interdit.
À lire aussi : Les enfants sont-ils vraiment trop exposés aux écrans ?La commission explique avoir été « bousculée » devant « les stratégies de captation de l’attention des enfants ». « Il s’est dégagé un consensus très net sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans , notamment sur le sommeil, la sédentarité – qui favorise l’obésité – ou encore la myopie », écrit-elle dans ce rapport, cité dans La Voix du Nord .
Derrière les écrans, la nocivité des réseaux sociaux
Les experts pointent les réseaux sociaux, « facteurs de risque » de dépression ou d’anxiété, en cas de « vulnérabilité préexistante ». Par ailleurs, « le niveau d’exposition des enfants » à des contenus pornographiques et violents « apparaît alarmant », écrivent-ils. Ils estiment que « les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement », mais appellent à la « vigilance » pour « éviter l’amplification de symptômes ».
Pour « reprendre le contrôle », ils appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de trois ans, en ouvrant ensuite, entre trois et six ans, un accès « fortement limité », « avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte ». Il faut « limiter autant que possible » l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, propose encore la commission, qui voudrait voir interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Elle appelle à des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles.
Pas de téléphone portable avant 11 ans, et sans Internet jusqu’à 13 ans
La commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans, via un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. À partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques ».
À lire aussi : Écrans et ados : ce que les parents doivent savoirLe groupe d’experts appelle à lutter contre les « services prédateurs » des acteurs économiques, comme le « fil de déroulement infini » ou le « lancement automatique de vidéos », et à permettre aux utilisateurs de mieux paramétrer les fonctionnalités des applications et le contrôle parental.
« Nous avons été bousculés par ce que nous avons vu : des stratégies de captation de l’attention des enfants. Les biais cognitifs sont utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser », déclare Amine Benyamina, neurologue et coprésident du comité d’experts, dans un entretien à Ouest-France .
En 2022, quelle proportion des ménages français avait un accès à Internet ?
« C’est une économie de la captation. Les parents sont quasiment hors-jeu, face à un marché qui s’est imposé à la société », ajoute-t-il. « Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants. Derrière les discours de façade, c’est « business à tous les étages » », abonde Servane Mouton, neurologue et également coprésidente.
2. ARTICLE – Un rapport préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans
Annoncé par Emmanuel Macron en janvier, ce rapport alerte notamment sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir ».
Vers la fin des écrans pour les enfants ? Un rapport d’experts, commandé par l’exécutif et qui sera remis mardi 30 avril à Emmanuel Macron, préconise d’interdire l’usage des écrans aux moins de 3 ans et de téléphones portables aux moins de 11 ans.
Dans ce rapport, révélé lundi soir par plusieurs quotidiens régionaux, la commission d’experts composée de dix membres alerte sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir », mais aussi pour l’avenir « de notre société, notre civilisation ».
« Nous avons été bousculés par ce que nous avons vu », a ainsi fait savoir Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et coprésident du comité d’experts dans un entretien à Ouest-France, évoquant les « stratégies de captation de l’attention des enfants » et les « biais cognitifs utilisés pour enfermer les enfants sur leurs écrans, les contrôler, les réengager, les monétiser ».
« C’est une économie de la captation. Les parents sont quasiment hors jeu, face à un marché qui s’est imposé à la société », ajoute-t-il. « Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants, abonde Servane Mouton, neurologue, neurophysiologiste et également coprésidente. Derrière les discours de façade, c’est “business à tous les étages”. »
Lire aussi | « C’est un problème de santé publique » : dans une consultation pour de jeunes enfants « surexposés » aux écrans
Annoncé par Emmanuel Macron en janvier, ce groupe d’experts s’était vu fixer quatre axes de travail : faire émerger un constat partagé de l’impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et des adolescents ; évaluer l’efficacité des dispositifs de régulation existants, notamment de contrôle parental ; élaborer une doctrine de régulation des écrans et enfin proposer et valoriser des outils adaptés à tous les publics, avec des approches différenciées selon l’âge.
Nocivité des réseaux sociaux
Dans leurs conclusions, les experts estiment que « les écrans ne sont pas à l’origine de troubles du neurodéveloppement », mais appellent à la « vigilance » pour « éviter l’amplification de symptômes ». Ils évoquent notamment la nocivité des réseaux sociaux, « facteur de risque » de dépression ou d’anxiété, en cas de « vulnérabilité préexistante ». Par ailleurs, « le niveau d’exposition des enfants » à des contenus pornographiques et violents « apparaît alarmant », écrivent-ils.
Pour « reprendre le contrôle », ils appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de 3 ans, en ouvrant ensuite, entre 3 ans et 6 ans, un accès « fortement limité », « avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte ».
Lire aussi | Accompagner les parents face aux écrans : un nouveau rôle pour l’école ?
Il faut « limiter autant que possible » l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, propose encore la commission, qui voudrait voir interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Elle appelle à des « actions renforcées » auprès des assistantes maternelles. La commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans et avec un téléphone sans Internet jusqu’à 13 ans. A partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques ».
Au cours d’un discours tenu le 18 avril à Viry-Châtillon pour dévoiler son « plan » visant à remplacer « l’autorité au cœur de la République », le premier ministre, Gabriel Attal, avait notamment affiché son ambition de « réguler l’usage des écrans » en souhaitant faire appliquer la proposition de loi, adoptée par le Parlement à l’été 2023, qui fixe la majorité numérique à 15 ans.