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DISSOLUTION : LE PRÉSIDENT ATTEND UNE MAJORITÉ ABSOLUE IMPROBABLE (?) POUR SON CAMP – 4 Articles

OBJECTIF : AVOIR UNE MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE

Emmanuel Macron entend « redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote ». « Notre volonté en opérant la dissolution c’est d’aller chercher une majorité pour avoir une action forte au service des Français », déclare à BFMTV l’entourage de l’Élysée.

« On y va pour gagner », assure-t-on.

Pas de majorité à l’Assemblée nationale

« On assiste à un désordre parlementaire qui rend difficile l’action: aller vers un moment de clarification », poursuit cette même source.

Jérôme Fourquet : « Nous allons vers une assemblée totalement ingouvernable »

Titre MARIANNE le 11/06/2024 QUI POURSUIT :

Avons-nous assisté à la plus grande déflagration politique depuis 2017 ce dimanche 9 juin aux européennes ?

« Séisme politique », événement « historique »… Les observateurs ont eu le commentaire superlatif au soir des européennes et surtout de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le dimanche 9 juin. La convocation de nouvelles élections législatives dans vingt jours redonnera-t-elle un minimum de clarté au débat public ? Rien n’est moins sûr selon le sondeur et analyste, Jérôme Fourquet.

Marianne : Score du RN et de la majorité, mais surtout dissolution de l’Assemblée nationale : ces élections ne sont-elles pas le plus grand tournant politique depuis 2017 ?

Jérôme Fourquet : C’est en fait une nouvelle étape dans le processus de décomposition-recomposition de la vie politique française initiée en 2017. On va de déflagration en déflagration.

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Pascal Perrineau : « La décision de Macron est solitaire, hâtive et irraisonnée »

Le politologue de Sciences Po analyse le séisme politique à l’œuvre depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Professeur à Sciences Po, membre éminent du Centre d’études de la vie politique française (Cevipof), qu’il a longtemps dirigé, Pascal Perrineau décrypte pour Le Point le séisme politique provoqué par l’annonce du président de la République d’une dissolution de l’Assemblée nationale, qu’il juge sévèrement. Et le politologue revient sur les ressorts du vote RN, que le chercheur étudie depuis les origines du mouvement d’extrême droite.

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VOIR NOTRE PRÉCÉDENTE PUBLICATION :

UNE DISSOLUTION VISANT À « INVISIBILISER LA CRISE DÉMOCRATIQUE »

https://metahodos.fr/2024/06/11/une-dissolution-visant-a-invisibiliser-la-crise-democratique/

1. ARTICLE – Dissolution : « L’absence de majorité claire est le scénario le plus probable »

INTERVIEW. Jean-Yves Dormagen, fondateur de l’institut de sondage Cluster 17, livre son analyse sur la percée du RN et le pari risqué de Macron.

Propos recueillis par Aurélie Raya. Publié le 10/06/2024 LE POINT

Pour Le Point, le fondateur de Cluster 17, Jean-Yves Dormagen, nous explique les ressorts de la large victoire du RN dimanche soir. Il revient également sur les raisons de l’élection d’Emmanuel Macron avant l’érosion rapide de sa base électorale. Ce pari fou de la dissolutionva-t-il fonctionner ? Et le patron de l’institut de passer en revue l’écroulement des votes pour les partis traditionnels, la mort annoncée du front républicain, la stratégie clivante de La France insoumise avant d’émettre des hypothèses pour ces élections législatives à très haut risque.

Le Point : Avez-vous été surpris par le résultat de ces élections européennes ?

Jean-Yves Dormagen : Pour être honnête, aucun résultat ne m’a véritablement étonné par rapport aux attentes que les sondages permettaient d’avoir. Avec du recul, les niveaux aussi élevés atteints par le Rassemblement national et le score extrêmement bas de la liste présidentielle sont très impressionnants, voire inquiétants pour certains. Si on m’avait donné ces chiffres il y a un an ou six mois, j’aurais été surpris.

Mais les enquêtes d’opinion des dernières semaines avaient anticipé ce phénomène, les résultats du scrutin de dimanche sont conformes aux tendances lourdes que l’on observait depuis la réélection d’Emmanuel Macron. Ces dynamiques profondes sont à l’œuvre depuis plusieurs années.

Justement, comment expliquez-vous le succès d’Emmanuel Macron en 2022 et son érosion assez rapide après sa réélection ?

Son score élevé au second tour s’explique en partie par la succession des crises majeures pendant le premier quinquennat, qui lui ont permis, dans une logique « d’union nationale », de maintenir une coalition large, mais en réalité assez fragile et disparate. Je pense à la crise des Gilets jaunes d’abord, qui a conduit à un fort ralliement de la droite sur la liste LREM aux européennes de 2019.

Puis, bien sûr, la crise du Covid et la guerre en Ukraine qui ont prolongé cet « effet drapeau » et incité le centre gauche, la gauche modérée, le centre et la droite à voter Macron, par réflexe de stabilité. Mais depuis sa réélection, et cela a commencé très vite, on constate une érosion permanente de son électorat sur ses deux flancs, très insatisfaits pour des raisons différentes.

La gauche lui reproche la réforme des retraites, la loi immigration, ses propos sur Gérard Depardieu aussi… Et la droite considère qu’il donne trop peu de gages et de marqueurs à sa famille politique depuis 2017, malgré des Premiers ministres et des ministres régaliens issus de ses rangs. Ce grand écart est de plus en plus difficile à tenir.

Pensez-vous dès lors que la coalition électorale macroniste, rassemblant centre gauche, centre et centre droit, peut se maintenir à l’avenir ?

L’avenir et même l’existence du macronisme comme force politique autonome dépendront de ce qui va se passer sur sa gauche et sur sa droite. À gauche, l’enjeu est de savoir s’il peut émerger une candidature sociale-démocrate, écologiste mais modérée, qui soit suffisamment forte et crédible. Si c’est le cas, cette sensibilité s’y reconnaîtra et le centre de gravité de la gauche se déplacera, vidant la partie gauche de la coalition macroniste.

De l’autre côté, la question est de savoir jusqu’à quel point le Rassemblement national va vampiriser l’espace des droites. S’il poursuit sa dynamique, il va continuer à vider la droite de la macronie. Avec cette double force centrifuge, le « centre élargi » façon Macron peinera à exister. Il risque d’être laminé entre ces deux blocs. Mais cela dépendra aussi de la stratégie et du positionnement des LR. S’ils résistent bien, ils pourraient rester une force pivot.

Comment analysez-vous cette montée en puissance du RN, qui semble avoir siphonné une grande partie de l’électorat LR ?

Le RN a progressivement récupéré l’ancien électorat de Nicolas Sarkozy, en phagocytant la droite élection après élection. Mais ce n’est qu’une partie de l’explication. Paradoxalement, Macron a aussi une responsabilité, car en séduisant le centre droit modéré, l’aile « juppéiste » en quelque sorte, il n’a plus laissé grand-chose entre les mains des Républicains. Pris en tenaille entre un centre droit macronisé et une aile conservatrice et identitaire séduite par le RN, LR s’est retrouvé avec un espace politique très étroit. On peut désormais affirmer que le RN est devenu la nouvelle droite dominante. Il a « grand remplacé » la droite traditionnelle pour reprendre son propre vocabulaire. Voter RN est devenu banal, non sulfureux, dans une partie croissante de la population.

Pourquoi le vote pour la droite républicaine s’est-il écroulé ?

Parce qu’il est impossible de répondre à cette question simple : sont-ils dans l’opposition ou dans la majorité ? Sont-ils avec Macron ou contre Macron ? La rumeur Gérard Larcher Premier ministre leur a fait mal. L’électeur lambda ne comprend pas forcément les subtilités des votes à l’Assemblée nationale. Mais il comprend que LR ne fait pas tomber le gouvernement, que les LR sauvent à chaque fois Macron. Dans un moment de polarisation politique si intense, le manque de clarté nuit.

À lire aussi : Dissolution : Pedro Sanchez, le modèle espagnol de Macron ?

Comment décririez-vous la sociologie du vote RN aujourd’hui ? A-t-elle fortement évolué ?

Contrairement à ce que l’on entend parfois, le RN n’est plus le parti des ouvriers, des « petits Blancs » comme disent certains, ou des catégories populaires. C’est bien plus complexe. Le RN fait aujourd’hui plus de 30 % chez les hauts revenus, au-dessus de 3 000 € par mois. Ce n’est pas un parti cantonné aux classes les plus pauvres, loin de là. Son électorat est, certes, populaire, mais il est surtout âgé, très ancré dans le monde rural et périurbain, chez les petits propriétaires. La force du RN est d’être interclassiste, d’agréger à la fois un vote ouvrier, employé, retraité, indépendant… La seule constante sociologique forte : le faible niveau de diplôme. Mais revenu et diplôme ne se recoupent pas toujours. Un ouvrier qualifié gagne souvent mieux sa vie qu’un jeune diplômé de Master qui galère.

 LFI a choisi une stratégie de radicalisation qui est exactement l’inverse de la normalisation entreprise par Marine Le Pen. 

La radicalisation de La France insoumise, incarnée par des figures comme Rima Hassan , a-t-elle pu selon vous provoquer un report de voix vers le RN, par réaction ?

La France insoumise, par ses positionnements clivants, ses provocations verbales, contribue à maintenir sous tension un électorat conservateur et identitaire qui lui est fondamentalement hostile. Le discours radical de LFI sur les questions de société, son rapport à la nation, à la laïcité, à l’ordre entretiennent un climat de clash permanent. Les chaînes infos, notamment celle liée à Vincent Bolloré, en font leurs choux gras et cela excite une partie de la droite. Cela étant dit, LFI n’étant nullement en situation de gagner le pouvoir dans l’immédiat, je ne suis pas certain que ce soit un facteur décisif de mobilisation et de vote pour le RN. C’est plutôt une musique de fond.

Ce qui est certain en revanche, c’est que LFI a choisi une stratégie de radicalisation qui est exactement l’inverse de la normalisation entreprise par Marine Le Pen. LFI durcit tous ses marqueurs là où le RN lisse son image. Cela permet à LFI de fidéliser un socle à 10 %, pas négligeable, mais cela préempte toute possibilité future d’élargissement et d’alliances. LFI s’est coupée du reste de la gauche réformiste dont elle aurait pourtant besoin pour gagner un jour. C’est une impasse.

Pensez-vous qu’Emmanuel Macron peut réussir son pari avec cette dissolution surprise de l’Assemblée nationale ?

Honnêtement, il est difficile de faire des pronostics sans sondages ni projections en sièges. La situation est inédite sous la Ve République. Soit Macron mise sur une forte polarisation du second tour des législatives en une multitude de duels Renaissance-RN. Il peut espérer qu’en l’absence de candidats de gauche dans la plupart des cas, les électeurs de gauche se reportent massivement sur les candidats Renaissance, par réflexe « front républicain » pour faire barrage au RN. Je n’y crois qu’à moitié.

Le barrage au RN n’est plus ce qu’il était. Soit Macron mise sur une alliance Renaissance-LR qui serait arithmétiquement majoritaire à l’Assemblée, Les Républicains devenant un parti pivot incontournable.

Mais attention, rien n’est moins sûr, car une partie des députés LR sont élus dans des circonscriptions très à droite, face au RN. Ils ne pourront pas s’allier à Macron sans se mettre en danger pour leur réélection à moyen terme. LR va probablement éclater entre une aile prête à la coalition avec le centre et une aile droitisée rétive.

Le front républicain existe-t-il encore ?

Non, il est mort. Mais il n’existait déjà plus vraiment en 2022. Certains électeurs Renaissance ont préféré voter RN contre la Nupes… La question essentielle est la suivante : peut-il y avoir une majorité dans la future Assemblée nationale ? J’attends de faire des sondages pour le savoir.

Quel est le scénario le plus probable ?

Qu’il n’y ait pas de majorité claire à l’issue des législatives. Ni le RN, ni Renaissance, ni aucune des coalitions envisageables n’atteint la majorité absolue des sièges. On entre alors dans une forme d’inconnu, la France découvre en accéléré le parlementarisme, la nécessité de coalitions de circonstance, texte par texte, la recherche permanente de compromis… Ce sera surprenant pour un pays habitué au fait majoritaire et au pouvoir vertical.

L’autre pari risqué d’Emmanuel Macron

ÉDITORIAL. En dissolvant l’Assemblée nationale, le président français veut-il gagner… ou perdre? Dans les deux cas, le coût sera élevé

L’annonce d’Emmanuel Macron vue du QG du Rassemblement national dimanche 9 juin 2024. — © ANDRE PAIN / keystone-sda.ch
L’annonce d’Emmanuel Macron vue du QG du Rassemblement national dimanche 9 juin 2024. — © ANDRE PAIN / keystone-sda.ch
Paul Ackermann

Paul Ackermann LE TEMPS

Publié le 10 juin 2024 à 17:48. / Modifié le 10 juin 2024 à 17:48.PARTAGER

Depuis dimanche, tous les commentateurs de la vie politique française sont d’accord pour dire qu’en dissolvant l’Assemblée nationale à la suite du succès de l’extrême droite, Emmanuel Macron a fait un «pari risqué». Mais quel pari? Celui de remporter davantage de sièges de députés, voire une majorité absolue à l’occasion des nouvelles élections législatives? Officiellement, les macronistes assurent y croire, notamment via une improbable alliance de circonstance entre tous les partis du «champ républicain» (hors Rassemblement national et France insoumise, donc). Mais l’anti-macronisme est si fort dans le pays aujourd’hui, et donc si fondamental dans l’argumentaire de tous les actuels partis d’opposition, qu’il est difficile de croire que le stratège de l’Elysée puisse être convaincu de remporter cette mise-ci à tous les coups. Tant elle semble hors de portée.

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Reste l’autre pari, celui qui part du principe que le Rassemblement national sortira en tête des urnes. L’idée serait alors de lui confier la responsabilité du gouvernement pendant trois ans, en misant sur le fait que son incompétence sera alors visible, spectaculaire, indéniable. Depuis la dernière élection présidentielle, le RN mise tout, en effet, sur la discrétion et évite toute polémique, quitte à ne pratiquement jamais s’exprimer sur le fond des dossiers les plus compliqués. Son succès historique de ce week-end serait donc lié à une banalisation qui s’expliquerait par le fait qu’il vit caché.Lire aussi: Dissolution de l’Assemblée nationale en France: trois questions qui restent en suspens

Dans l’esprit de ceux qui évoquent ce second stratagème, il permettrait d’éviter une élection de Marine Le Pen à la plus haute des fonctions en 2027, ce qui représente la vraie prise du pouvoir dans le système très présidentiel de la France. L’honneur et la santé de la nation seraient alors saufs.

Mais cette trame ne séduit pas grand monde. Même de nombreux soutiens d’Emmanuel Macron ne veulent pas y croire. Eux-mêmes jugent que ce scénario serait extrêmement dommageable pour un pays qui a tant de défis à relever en urgence. Avec un programme RN jugé irresponsable, ne serait-ce qu’en termes budgétaires, le prix de ce coup de poker serait énorme. Il abîmerait le pays dans tous les cas. Sans parler des risques de tensions violentes dans une population soumise à une politique d’extrême droite. Et le tout, sans aucune garantie de gagner au bout du compte. Car la popularité de Donald Trump l’a bien montré aux Etats-Unis, l’épreuve du pouvoir est loin de garantir les échecs futurs des populistes.Lire aussi: «On est pris de court»: les militants des oppositions françaises sous le choc de la dissolution

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3. ARTICLE – Bruno Cautrès, politiste : « Dissoudre l’Assemblée issue du suffrage universel est tout sauf un acte anodin en démocratie »

. LE MONDE

Au-delà de la perplexité que suscite légitimement la décision du président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, le politiste presse, dans une tribune au « Monde », à se pencher sur le sentiment de pessimisme et de défiance qui s’est emparé de l’opinion publique depuis plusieurs années.

Publié hier à 17h30, modifié hier à 17h31  Temps de Lecture 4 min.

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L’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale plonge le pays dans un mélange d’interrogations, de perplexité et même de sidération. Quelles analyses peuvent être faites de ce « pari fou », une expression en vogue depuis l’annonce ? Trois lectures se dessinent face à cette dissolution.

Lire aussi |  Article réservé à nos abonnés  « Le succès spectaculaire de la liste RN ne signifie pas pour autant que les jeux sont faits pour les élections à venir »Ajouter à vos sélections

La première est celle d’une manœuvre tactique du chef de l’Etat pour reprendre la main et l’initiative d’une situation qui lui a échappé dès sa réélection, en 2022. Bien que missionnant Elisabeth Borne en début de mandat pour trouver des « majorités de projets », le chef de l’Etat n’est jamais parvenu à résoudre l’équation presque impossible sous la Ve République d’un pouvoir privé de majorité parlementaire. L’arrivée de Gabriel Attal à Matignon n’a rien changé à cette donne. La tactique du chef de l’Etat consisterait dès lors à pousser les oppositions dans les retranchements de leurs contradictions pour sauver son mandat : contraindre Les Républicains à le soutenir, fragmenter la gauche en misant sur les tensions internes, mettre le Rassemblement national (RN) au pied du mur.

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4. ARTICLE – Élections législatives : le RN donné largement en tête, selon un sondage

Par Martin Lagrave LE FIGARO 11 06 24

À 20 jours des élections législatives, un sondage crédite le RN de 34% des voix, loin devant la NUPES et le camp Macron.

Un scrutin peut en cacher un autre. Les résultats des élections européennes à peine proclamés, voilà déjà tous les regards tournés vers les législatives anticipées. À 20 jours du premier tour, un sondage Toluna Harris Interactive pour Challenges, M6 et RTL donne le Rassemblement national (RN) largement en tête.

Si les élections législatives avaient eu lieu aujourd’hui, le Rassemblement national récolterait 34% des voix. Un score en très nette progression par rapport à 2022 (18,7%). Longtemps sous-représenté à l’Assemblée, le RN ferait figure de première force de la Chambre basse. Toutefois, les législatives se déroulant dans 577 circonscriptions et sur deux tours, il est très difficile de projeter un nombre de sièges précis. Impossible pour l’heure de savoir si les troupes marinistes obtiendraient une majorité absolue, ou même relative.

La seconde place reviendrait à la NUPES (22%), sous réserve que les quatre partis qui la composaient fassent renaître la coalition. Ce lundi soir, les chefs à plumes de chaque formation échangeaient autour de cette hypothèse. Toutefois, à gauche, en cas de NUPES 2.0, des candidatures dissidentes pourraient avoir lieu tant les tensions ont été fortes à gauche ces derniers mois. L’enquête crédite ces éventuelles candidatures solitaires à gauche de 9% des voix.

Le camp Macron compléterait la troisième marche du podium, avec 19% des suffrages. Près de 7 points de moins qu’en 2022 et 13 par rapport à 2017. La coalition présidentielle n’aurait donc très probablement plus le statut de majorité, même relative. Les Républicains, qui ont une nouvelle fois écarté l’hypothèse d’une alliance avec la macronie ce lundi, seraient crédités de 9% des suffrages.

En queue de peloton, resterait Reconquête! avec 4% des voix, un total similaire au scrutin de 2022 (4,2%) qui n’avait pas permis au parti d’obtenir le moindre député. Et enfin, les forces d’extrême gauche qui graviteraient autour de 3%.

Une estimation à prendre toutefois avec une certaine prudence. Les tractations entre tous ces partis sont nombreuses et risquent de changer profondément les rapports de force d’ici le 30 juin.

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