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PENDANT LA CAMPAGNE DES LÉGISLATIVES … LES PROMESSES (130) DE L’EXÉCUTIF CONTINUENT – MISE À JOUR

MISE À JOUR : VOUR ARTICLE 1 : quand Le Maire déguise en geste tarifaire… une hausse de taxe

PROMETTRE UNE BAISSE DES PRIXDE L’ÉLECTRICITÉ…

Alors que la campagne éclair pour les législatives démarre, Bruno Le Maire promet aux Français une baisse du tarif réglementé de l’électricité de 10 à 15 % en février prochain.

Rappelons que les trois hausses récentes du prix de l’électricité s’élèvent à + 41 %

Une promesse facilitée par la baisse des prix très significative observée sur les marchés depuis la fin de la crise de l’énergie.

Cette annonce intervient deux jours après le scrutin de dimanche, qui a vu le parti RN arriver en tête des élections européennes. Elle intervient aussi au lendemain de l’annonce d’une augmentation de 11,7% de la facture de gaz, applicable au 1er juillet.

… ET EN PROFITER POUR AUGMENTER LES TAXES

« En promettant une baisse de la facture limitée à 10 % ou 15 %, le gouvernement se laisse donc une marge de manoeuvre conséquente pour poursuivre la normalisation des taxes sur l’électricité déjà engagée. » lit on dans l’article ci contre

1. Prix de l’électricité : quand Le Maire déguise en geste tarifaire… une hausse de taxe

Par  Sébastien Grob. Publié le 12/06/2024

Ce mardi 11 juin, le ministre de l’Économie a annoncé que « la facture d’électricité baissera de 10 à 15 % » en février 2025. Une promesse à peu de frais : le reflux viendrait de l’évolution des prix de marché, et non pas d’un geste du gouvernement… qui prévoit au contraire d’augmenter les taxes.

Le gouvernement aurait-il décidé de sortir le chéquier ? « En février 2025, la facture d’électricité de chaque Français baissera de 10 à 15 %. C’est l’engagement que je prends ce matin », a martelé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur BFMTV ce mardi 11 juin . Le contexte n’est pourtant guère propice aux cadeaux en faveur du pouvoir d’achat, puisque l’exécutif compte trouver au moins 20 milliards d’euros d’économies en 2025 – du moins s’il reste aux manettes à l’issue des élections législatives anticipées.

En réalité, la déclaration de Bruno Le Maire devrait rester sans conséquence pour les finances publiques. En effet, son cabinet nous précise que le reflux évoqué par le ministre ne découlera pas d’une baisse de taxes. Bien au contraire, les ponctions sur les factures devraient en fait progresser en février prochain : à cette date, le gouvernement prévoit de sortir totalement du « bouclier tarifaire », en rétablissant l’accise sur l’électricité à son niveau prévu par la loi. Après avoir été quasiment supprimé en février 2022, ce prélèvement a été rétabli en partie début 2024, et atteint aujourd’hui21 euros par mégawattheure (MWh). Dans huit mois, il devrait encore augmenter de 11 euros par MWh pour retrouver sa hauteur « normale ».

« Il a toujours été prévu de sortir définitivement du bouclier en février prochain, cela est bien compté dans la baisse de prix [évoquée par Bruno Le Maire] », nous confirme le cabinet du ministre.

Traduction : Bercy prévoit de rehausser la fiscalité, mais anticipe que cette surcharge sera plus que compensée par la partie « hors taxes » des prix. Pour le tarif réglementé d’EDF, cette deuxième brique est calculée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), entre autres à partir des cours de marché de l’électricité.

Or ceux-ci ont baissé sur les derniers mois, du fait de la baisse du prix du gaz et du redressement de notre production nucléaire. De nombreux réacteurs avaient été mis à l’arrêt face à des suspicions de corrosion début 2022, ce qui avait engendré une forte « prime de risque » sur les prix français .

RETOUR DE BALANCIER

C’est ce déclin des cours qui devrait alléger l’ardoise, puisque la CRE actualise les tarifs réglementés en février de chaque année. Du reste, tout cela n’explique pas en quoi le gouvernement pourrait se targuer de cette inflexion du marché. « Pourquoi [les prix baisseront] ? Parce que nous avons relancé le nucléaire, parce que nous avons produit 330 térawattheures d’électricité nucléaire l’année dernière, parce qu’on a investi sur les renouvelables », a argué Bruno Le Maire sur BFMTV.

Il est vrai que les prix seraient sans doute plus élevés si l’éolien et le solaire n’avaient pas été soutenus, mais la première cause du reflux reste le redressement du nucléaire. Et jusqu’à preuve du contraire, le ministre n’a pas redémarré lui-même les réacteurs…

Au bout du compte, les consommateurs pourraient même considérer que les prix auront tardé à s’ajuster. Après avoir bondi en 2022, le coût de production de notre électricité est depuis rentré dans le rang : l’an dernier, il était déjà redescendu à environ 75 euros par MWh en moyenne, selon une analyse du cabinet d’analyse S & P Global transmise à Marianne . En parallèle, le tarif réglementé n’a fait qu’augmenter jusqu’à aujourd’hui.

Dans la version actuelle de cette offre, l’énergie fournie aux ménages est chiffrée à 130 euros par MWh, bien au-delà de son coût de fabrication. En cause dans ce décalage : la formule utilisée par la CRE, qui se fonde sur les cours de l’électron enregistrés sur les deux dernières années… remontant ainsi aux sommets atteints fin 2022.

2. ARTICLE – Bruno Le Maire promet une baisse des factures d’électricité

Par Sharon Wajsbrot Publié le 11 juin 2024 LES ÉCHOS

La bataille éclair pour les législatives est lancée et les promesses aussi. Ce mardi, au micro de BFMTV/RMC, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a assuré que les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) baisseraient de 10 à 15 % en février prochain.

De quoi interrompre la hausse continue des prix, engagée depuis le début de la crise de l’énergie. Et compenser aussi, dans l’esprit des Français, l’annonce de la hausse des prix du gaz de 12 % , faite ce lundi par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), à travers son « prix de référence » qui sert de taux directeur aux énergéticiens depuis la disparition des tarifs réglementés.

Une annonce facilitée par la baisse des prix de marché

« C’est l’engagement que je prends ce matin. Parce que nous avons relancé le nucléaire . […] Parce qu’on a investi sur les renouvelables. Parce que nous, nous croyons à l’indépendance de la France et à son indépendance énergétique, contrairement au Rassemblement national qui nous met pieds et poings liés dans les mains des pays du Golfe et de la Russie », a martelé Bruno Le Maire ce mardi.

Pour le gouvernement, cet engagement vise à marquer des points face au Rassemblement National, dans une campagne dont l’un des axes forts pourrait être le pouvoir d’achat. Surtout, pour l’exécutif, prendre un tel engagement n’est en réalité pas très difficile.

Tous les spécialistes s’accordent sur une très probable baisse des tarifs réglementés de vente de l’électricité, le fameux tarif bleu d’EDF, en début d’année prochaine compte tenu de la baisse des prix de marché observée ces derniers mois. Désormais, les contrats d’achat d’électricité à terme pour l’année 2025 se négocient à 73 euros le MWh, contre encore 90 euros le MWh en janvier dernier et 146 euros le MWh, il y a un an.

Une marge pour augmenter à nouveau les taxes

Calculée grâce à la moyenne des prix de l’électricité observée sur les marchés de gros en 2023 et 2024, le tarif réglementé de 2025 n’intègrera en outre plus les sommets de prix atteints en 2022.

« Si les tendances actuelles de marché se poursuivent, le prix du mégawattheure hors taxes, utilisé dans le calcul du tarif réglementé de vente de l’électricité, devrait baisser d’environ 20 % en début d’année », confirme Julien Tchernia, le président du fournisseur d’électricité et de gaz Ekwateur.

En promettant une baisse de la facture limitée à 10 % ou 15 %, le gouvernement se laisse donc une marge de manoeuvre conséquente pour poursuivre la normalisation des taxes sur l’électricité déjà engagée.

Ramenée à son niveau minimal pendant la crise de l’énergie, la TICFE (la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité) a augmenté en février dernier, passant d’un euro le MWh à 21 euros . Malgré cette hausse, elle reste encore très inférieure à son niveau d’avant crise, soit 32 euros le MWh.

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Pour alléger la charge pour des finances publiques très sollicitées par le bouclier tarifaire mis en place ces dernières années, Bruno Le Maire n’a jamais fait mystère de sa volonté de ramener la situation à la normale, si les élections législatives le lui permettent.

Cette baisse des prix promise par le ministre de l’Economie ne remettra toutefois pas les compteurs à zéro pour les Français. En dépit du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement de Jean Castex et prolongé par la suite, le tarif réglementé de l’électricité a progressé de plus de 30 % depuis 2021. De fait, les prix de marché de gros de l’électricité restent largement au-dessus de leur niveau d’avant crise.

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