
Gouverner ne consiste pas à jeter des pièces en l’air et à prier pour qu’elles tombent du bon côté de l’histoire.
6 ème mise à jour 14 08 2024 : VOIR ARTICLE 6 :
«Emmanuel Macron ne peut pas se réfugier sur son Aventin»
5 ème mise à jour 20 06 24 Voir Article 5 :
« En cas de débordements après les élections, Emmanuel Macron pourrait activer l’article 16 de la Constitution »
EXTRAIT : « Face au blocage des institutions, Emmanuel Macron pourrait démissionner, mais le chef de l’État dispose d’une autre solution : le recours à l’article 16 de la Constitution, qui lui confère les pleins pouvoirs. Selon nos informations, Emmanuel Macron a discuté de cette hypothèse avec plusieurs proches.«
MISE À JOUR 14 06 24: VOIR ARTICLE 1 EXTRAIT :
« … je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent…»
Selon les informations du Monde, E Macron a été interrogé sur la difficulté de la situation. « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent », a-t-il alors déclaré.
MISE À JOUR 15 06 24: VOIR ARTICLE 1 BIS EXTRAIT :
Emmanuel Macron, la figure du « manager narcissique » qu’on a tous rêvé de quitter
Leadership. Le mode de gouvernance du chef de l’Etat est typique du manager qui a « la conviction profonde d’être supérieur aux autres, et plus visionnaire », analysent des experts. Quitte à s’enfermer dans un déni de réalité.
Peut-on raisonnablement travailler sur la durée avec ce type de manager ? « Ils finissent en général par faire le vide autour d’eux », pointe Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Panthéon-Assas.
1ère MISE À JOUR DU 16 06 24 :
« L’auteur de cette monstruosité politique s’appelle Emmanuel Macron »
Jean-Michel Aphatie dans La Montagne, qui poursuit :
« L’auteur de cette monstruosité politique est connu. Il habite à l’Élysée, il s’appelle Emmanuel Macron.
« Son immense faute, à laquelle il devra se confronter dans les temps futurs, c’est d’avoir dissous l’Assemblée nationale par caprice, sans avoir mesuré l’impasse cruelle dans laquelle il l’engageait.
« Que faire maintenant ? Marcher vers le destin, accepter le verdict, tout faire ensuite pour préserver l’essentiel, c’est-à-dire malgré tout l’unité de la Nation qui sera dans toutes les circonstances gravement malmenée.
« La tragédie de l’histoire
« Pour l’heure, une seule chose flotte dans ma mémoire. L’horreur de la seconde où le président de la République a déclenché la foudre. La seconde d’après, tout était cassé, rien ne serait pareil. Cela s’appelle la tragédie de l’histoire, et c’est malheureusement le moment dans lequel nous nous trouvons. »
…/…
2ème MISE À JOUR 16 06 24 : LIRE L’ARTICLE 1 Ter
« Chaos à la française »
EXTRAIT :
« Chaos » : le mot qui revient aussi beaucoup dans la presse internationale, pour décrire la situation politique en France. Un « chaos à la française » : le journal belge Le Soir évoque « un thriller politique haletant mais délétère », et prédit que « quelle que soit l’issue de ce tourbillon, Emmanuel Macron aura dynamité le pays et régnera sur un champ de ruines ».
« Emmanuel Macron, dont The New York Timesestime que « les efforts envers ce qui reste du centre français semblent sincères », mais note qu’il a lui-même « éviscéré les Républicains de centre-droit et les socialistes de centre-gauche depuis son arrivée au pouvoir », pour les remplacer « par un parti qui n’est guère plus qu’un outil personnel, « la Macronie », dont la principale caractéristique est sa loyauté farouche envers lui ». »
3ème mise à jour : ARTICLE 3. –
« Tout se passe comme si la dissolution avait psychiquement autorisé la liquidation de toutes les limites politiques »
Extrait :
« Coup de poker », « roulette russe », « pari » : depuis l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, c’est le champ sémantique de l’irrationalité qui domine les commentaires politiques.
« La presse étrangère, incrédule, va même jusqu’à s’interroger : le président français est-il devenu fou ? Ne nous perdons pas en conjectures sur son état mental : en politique, les explications psychologisantes trahissent souvent une incapacité à saisir ce qui survient. En revanche, il me semble important de ne pas négliger l’approche psychique du moment politique que nous traversons.
« A commencer par l’acte même de la dissolution. A en juger par ses effets – un état de sidération proche de celui occasionné par l’annonce du confinement –, on aurait tort de ne placer l’analyse que sous un strict angle politique : à bien y réfléchir, le président de la République a réalisé ce que l’on pourrait appeler un « coup d’Etat psychique ».
4eme mise à jour 16 06 24 Voir Article 4 :
« Emmanuel Macron est-il devenu fou ? »
Extrait : « Die Zeit qualifie la décision du président français de « jeu dangereux ». « Emmanuel Macron est-il devenu fou ? A-t-il perdu son sang-froid et livre-t-il désormais son pays à Marine Le Pen ? Ou le président français pense-t-il sérieusement pouvoir réussir dans les trois prochaines semaines ce qu’il n’a pas réussi à faire au cours des dernières années, à savoir stopper la montée de l’extrême droite ? », s’interroge l’hebdomadaire politique allemand de référence, surpris de la décision présidentielle. »
ENTRE OBJECTIF AFFICHÉ ET RÉSULTAT ENVISAGÉ : UNE MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE À CONFORTER OU UN GOUVERNEMENT RN À DISCRÉDITER
La dissolution de l’Assemblée intéresse au-delà des frontières. En Allemagne aussi, on scrute avec attention l’évolution du paysage politique français et notamment du côté de la CDU – l’équivalent germanique du parti Les Républicains mais sans Ciotti, pour faire simple.
« Les Allemands révèlent le plan machiavélique d’Emmanuel Macron contre l’extrême droite »
À titré Libération. En effet, Bild révèle que, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, l’objectif d’Emmanuel Macron avec la dissolution est de torpiller l’extrême droite.
«Macron s’attend très certainement à ce que la droite nationale l’emporte lors des nouvelles élections ou du moins qu’elle continue à gagner du terrain, a rapporté Von der Leyen. Mais une fois au gouvernement,
« Le Pen et son équipe échoueront à tel point que la probabilité que Le Pen ne devienne pas présidente en 2027 augmentera »
Le Pen et son équipe “devront aussi faire leurs preuves” – et, selon le calcul de Macron, échoueront à tel point que la probabilité que Le Pen ne devienne pas présidente en 2027 augmentera. Macron l’aurait alors empêchée – même si lui-même ne peut plus se
« … Quand ils ( les imbéciles ) se retrouvent à court d’idées, ils en inventent une si grossière qu’elle sidère tout son monde «
Emmanuel Macron aurait, selon Laurent Sagalovitsch « l’audace des imbéciles » . « Quand ils se retrouvent à court d’idées, poursuit il, ils en inventent une si grossière qu’elle sidère tout son monde.
« L’imbécile devient alors fanfaron. On le voit qui plastronne au grand jour, ravi d’en avoir surpris plus d’un. Il rit de son coup comme le voleur qui revend à sa victime les marchandises qu’il vient de lui dérober. Il est si content de son tour de force que c’est à peine si les conséquences de ses actes l’effleurent. Il sera toujours temps d’y penser si jamais les choses allaient de travers.
« Ce pourrait être de la témérité, c’est juste un enfantillage,
un pari adolescent qui permet d’enjamber la mauvaise séquence de son parti, tout en mettant les Français face à leurs responsabilités: «Vous avez voulu le Rassemblement national, eh bien, je vous l’offre sur un plateau, voyons voir si votre courage ira jusqu’à le porter aux plus hautes responsabilités.» Le président ne préside pas, il crâne comme ces caporaux qui, au lendemain d’une déroute militaire, remettent leurs galons en jeu, sûrs que personne, au regard du délabrement des troupes, n’osera prendre le risque de les remplacer. »
Laurent Sagalovitsch – par lui même – « est né en 1967 et depuis sa tendre enfance il n’aime personne. Quand il ne déblatère pas sur son blog, il écrit aussi des romans que personne ne lit. Dernier livre paru: Le dernier été de Gustav Mahler (Éditions Le Cherche Midi) »
« Il a créé un Frankenstein politique qui lui échappe »
Philippe Moreau-Chevrolet, consultant en communication, estime qu’Emmanuel Macron a « créé un Frankenstein politique qui lui échappe ».
Il poursuit : « Sa personnalité crispe et en faisant ça, il menace la réélection de son camp ». « C’est une forme de suicide politique. Je trouve surprenant de le voir parler partout parce qu’à chaque fois qu’il intervient, ça renforce le RN et qu’il risque d’être associé directement à une défaite électorale majeure qui pose la question de sa démission ».
« Je ne le reconnais plus, s’alarme l’un de ces fidèles de la première heure.
« Je peux comprendre la mécanique intellectuelle qui conduit à la dissolution, son sentiment d’être entravé. Mais le faire maintenant, à la veille des Jeux olympiques, ça fout un bordel monstrueux et ça offre une tribune aux extrêmes. »…
1. ARTICLE – « Emmanuel Macron, qui a déclenché cette dissolution pour piéger les partis, s’est piégé lui-même »
Solenn de Royer. LE MONDE 14 06 24
En accélérant la recomposition politique, la dissolution de l’Assemblée nationale, joue aussi un rôle de révélateur pour le président de la République, qui voit ressurgir, plus brutal encore, le clivage droite-gauche qu’il a toujours voulu gommer, explique, dans sa chronique au « Monde », Solenn de Royer.
Lundi 10 juin, au lendemain de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se rend à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), ville martyre, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Libération. Il croise un grand patron, familier de l’Elysée, qui lui glisse un mot d’encouragement : « Ça va, pas trop dures, ces journées ? » Le chef de l’Etat sourit : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »
Emmanuel Macron a toujours laissé entendre qu’il méprisait la politique et ses représentants, lui qui n’a jamais été élu avant d’accéder à l’Elysée. En 2016, la « grande marche » lancée pour sonder les Français, avant l’élection présidentielle, avait, selon lui, permis de mesurer la défiance de ces derniers envers la politique, perçue comme source de divisions et de blocages, cause du dysfonctionnement du système depuis trente ans. La « start-up nation » promise par le candidat d’En marche ! serait « dépolitisée », « désidéologisée », visant l’efficacité. « Je n’aime pas la politique, j’aime faire », avait-il confié en 2017 à l’écrivain Philippe Besson, devant lequel il décrivait les élus et chefs de parti comme « des commerçants qui tiennent un bout de rue ».
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ARTICLE 1 BIS – Emmanuel Macron, la figure du « manager narcissique » qu’on a tous rêvé de quitter
Leadership. Le mode de gouvernance du chef de l’Etat est typique du manager qui a « la conviction profonde d’être supérieur aux autres, et plus visionnaire », analysent des experts. Quitte à s’enfermer dans un déni de réalité.
Par Laurent Berbon Publié le 15/06/2024 L’EXPRESS
Peut-on raisonnablement travailler sur la durée avec ce type de manager ? « Ils finissent en général par faire le vide autour d’eux », pointe Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Panthéon-Assas.
Quiconque s’est déjà retrouvé en réunion face à un manager inconscient de conduire toute l’équipe droit dans le mur se reconnaîtra à coup sûr dans ce moment immortalisé par la photographe officielle d’Emmanuel Macron le 9 juin à L’Elysée. Nous sommes moins de deux heures avant l’annonce de la dissolution par le président. Sur ce cliché en noir et blanc, autour d’une table, le chef de l’Etat nous tourne le dos. Face à lui, plusieurs mines défaites dont celle de Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale, tête baissée, l’air blasé, prend des notes sur son carnet. Le Premier ministre Gabriel Attal, bras croisés, a le regard noir de celui qui vient de perdre toute estime pour son N + 1. Parce qu’ils sont davantage en prise avec le réel, ces deux-là savent la catastrophe qui risque de se matérialiser dans les urnes dans trois semaines.
Dès le lendemain, Yaël Braun-Pivet fait entendre sa voix sur France 2 – « Il y avait un autre chemin, qui était le chemin d’une coalition », tandis que devant ses troupes Gabriel Attal déplore une annonce « soudaine » et « brutale ». Une décision dont le Monde nous apprend qu’elle est le fait « d’apprentis sorciers », à savoir la poignée de fidèles conseillers du chef de l’Etat, qui à la lecture de l’article publié le 12 juin, semblent avoir pris un malin plaisir à se servir de nos institutions comme d’une gigantesque partie de Risk. Voilà ce qui arrive lorsque vous …/…
ARTICLE 1 TER – Dissolution et législatives anticipées : « Chaos à la française »
Publié le : 13/06/2024 -Par :Hélène FRADE FRANCE 24
A la Une de la presse, ce jeudi 13 juin, les réactions, en France et à l’étranger, à l’appel, hier, d’Emmanuel Macron au rassemblement des forces politiques « qui ne veulent pas des alliances avec les extrêmes » aux législatives. Le début du sommet du G7 en Italie. Le projet de nouveau service militaire en Allemagne. Et des fans qui font trembler la Terre.
A la Une de la presse française, les réactions à l’appel, hier, d’Emmanuel Macron au rassemblement des forces politiques « qui ne veulent pas des alliances avec les extrêmes » aux législatives. Pour contrer « en même temps » le Rassemblement national et le Front populaire, le président « cherche le salut dans l’extrême centre », d’après L’Opinion, où le dessin de Kak montre Emmanuel Macrontentant de se rabibocher avec Marianne : « Et tu verras que je n’ai pas changé ». « Justement », rétorque celle-ci. Un président qui agite la crainte des extrêmes » et renvoie dos-à-dos le Front populaire et le RN, accusés de semer le chaos. Réponse de L’Humanité : « le sermon de l’irresponsable ». Pour le journal, le président « nie le rôle de sa politique dans la montée du Rassemblement national » et « sème lui-même le chaos en espérant incarner l’ordre ».
« Chaos » : le mot qui revient aussi beaucoup dans la presse internationale, pour décrire la situation politique en France. Un « chaos à la française » : le journal belge Le Soir évoque « un thriller politique haletant mais délétère », et prédit que « quelle que soit l’issue de ce tourbillon, Emmanuel Macron aura dynamité le pays et régnera sur un champ de ruines ».
Emmanuel Macron, dont The New York Timesestime que « les efforts envers ce qui reste du centre français semblent sincères », mais note qu’il a lui-même « éviscéré les Républicains de centre-droit et les socialistes de centre-gauche depuis son arrivée au pouvoir », pour les remplacer « par un parti qui n’est guère plus qu’un outil personnel, « la Macronie », dont la principale caractéristique est sa loyauté farouche envers lui ».
« On pouvait s’attendre à du nouveau, un programme susceptible de rassembler cette majorité qui échappe au gouvernement. Difficile cependant de distinguer une vraie évolution de ligne », commente de son côté le journal suisse Le Temps.
Emmanuel Macron est attendu aujourd’hui dans la région des Pouilles en Italie, pour le début du sommet du G7. Libération ironise sur la « drôle d’assemblée » que vont former d’un côté, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, « que l’on imagine rayonnante, en tout cas triomphante », après sa large victoire aux européennes, et de l’autre, « la brochette de canards boiteux » formée par Emmanuel Macron, « déconsidéré par sa claque électorale », et le chancelier allemand Olaf Scholz, « sorti tout aussi déconfit » des européennes.
L’ambiance s’annonce assez tendue, avec une polémique avant même le début du sommet. La Repubblica va jusqu’à évoquer un « incident diplomatique » autour de l’inclusion, dans le projet de déclaration finale du G7, d’un passage sur « l’accès à l’avortement ». D’après Bruxelles, l’Italie aurait demandé la suppression de ce passage, provoquant aussitôt la « colère » de Paris et Berlin. Mais selon La Repubblica, les services de Giorgia Meloni défendent que « la question n’a pas encore été tranchée ». L’affaire, en tout cas, fait la Une des journaux italiens, notamment de La Stampa, qui présente la question de l’avortement comme le « premier sujet d’affrontement du G7 ».
La Stampa qui revient aussi à la Une sur cette assemblée « aux allures de Far West » : la bagarre, hier, à la Chambre des députés. Un membre du Mouvement Cinq Étoiles, le parti anti-système, y a été agressé en plein hémicycle par d’autres parlementaires, après avoir brandi un drapeau italien pour protester contre un projet du gouvernement sur l’autonomie régional. Selon sa formation, il aurait été évacué de l’enceinte sur une civière.
Pas de bagarre au Bundestag allemand, du moins pour le moment, où le ministre de la Défense a présenté, hier, son projet de nouveau service militaire. « En avant les volontaires » : d’après Der Tagesspiegel, le projet de Boris Pistorius, qui maintient le principe du volontariat, cherche à muscler la Bundeswehr, dans un contexte de menace croissante, en particulier de la Russie. « Alors, les jeunes, prêts pour la guerre? » : le projet ne plaît pas beaucoup au journal de gauche Neues Deutschland, qui voit dans ce nouveau modèle de conscription « un pas supplémentaire vers une société militarisée » – une vision défendue, selon lui, par tous les partis politiques, « de la CDU/CSU jusqu’aux Verts », accusés d’agiter « la menace omniprésente » du « fou de Moscou », entendez Poutine, qui n’attendrait, selon eux, qu’une « occasion pour envahir la Pologne après l’Ukraine, puis la République fédérale, après avoir franchi l’Oder », le fleuve qui sépare la Pologne de l’Allemagne.
On ne se quitte pas là-dessus. Toujours à la rubrique « stupeur et tremblements », quoique dans un tout autre registre, The Times rapporte que l’institut de séismologie britannique indique que les fans de Taylor Swift ont fait trembler la Terre lors des trois concerts donnés le week-end dernier par la chanteuse à Edimbourg, en Ecosse. Comment?, me demanderez-vous. 220 000 personnes se sont simplement agitées sur sa chanson « Shake it Off » : « Bébé, je vais juste secouer, secouer, secouer, secouer, secouer ». Le stade aurait tellement tremblé que les sismologues auraient détecté des secousses jusqu’à 6 km de là. Quelle énergie!
2. ARTICLE – [BLOG You Will Never Hate Alone] Gouverner ne consiste pas à jeter des pièces en l’air et à prier pour qu’elles tombent du bon côté de l’histoire.
Emmanuel Macron ou l’audace de l’imbécile
Laurent Sagalovitsch – 11 juin 2024 SLATE
Emmanuel Macron a l’audace des imbéciles. Quand ils se retrouvent à court d’idées, ils en inventent une si grossière qu’elle sidère tout son monde. L’imbécile devient alors fanfaron. On le voit qui plastronne au grand jour, ravi d’en avoir surpris plus d’un. Il rit de son coup comme le voleur qui revend à sa victime les marchandises qu’il vient de lui dérober. Il est si content de son tour de force que c’est à peine si les conséquences de ses actes l’effleurent. Il sera toujours temps d’y penser si jamais les choses allaient de travers.
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas un coup de poker, c’est l’irruption d’un égarement qui dit l’impuissance du chef de l’État à reprendre la situation en main. Au lieu de s’accorder le temps de la réflexion, de considérer les forces en présence, de consulter et d’examiner les réponses à apporter aux résultats des élections européennes, il préfère prendre la tangente en jouant tapis avec la démocratie.
Ce pourrait être de la témérité, c’est juste un enfantillage, un pari adolescent qui permet d’enjamber la mauvaise séquence de son parti, tout en mettant les Français face à leurs responsabilités: «Vous avez voulu le Rassemblement national, eh bien, je vous l’offre sur un plateau, voyons voir si votre courage ira jusqu’à le porter aux plus hautes responsabilités.» Le président ne préside pas, il crâne comme ces caporaux qui, au lendemain d’une déroute militaire, remettent leurs galons en jeu, sûrs que personne, au regard du délabrement des troupes, n’osera prendre le risque de les remplacer.
En cela, Emmanuel Macron est fidèle à l’image qu’il n’aura cessé d’envoyer depuis son accession à l’Élysée. Un homme sans constance qui manque de profondeur et de rigueur dès lors qu’il se retrouve confronté à des situations périlleuses. Une forme de légèreté ou d’insouciance qui peut parfois s’apparenter à du panache, mais qui apparaît la plupart du temps comme la marque d’un individu plus soucieux de la forme que du fond. Emmanuel Macron est un homme à la recherche de lui-même.
Au lieu de mettre à profit les trois prochaines années avant la présidentielle, Emmanuel Macron a préféré jouer au flambeur de casino en mettant la démocratie comme gage.
Quelque chose lui fait défaut, une forme de sincérité, de gravité, de ce sentiment pénétrant de l’importance des choses. On a toujours l’impression qu’il joue sa vie plus qu’il ne la vit, forme de romantismedésinvolte qui peut l’amener à changer mille fois de raisonnements, comme si au fond rien n’était vraiment fixé chez lui, ni sa vision du pays ni la manière de conduire les affaires.
Il ressemble à ces acteurs qui, bien que doués, ne sont ni faits pour la tragédie ni pour la comédie. Ils hésitent toujours entre les deux; et quand leur carrière s’achève, à force de ne s’être illustrés nulle part, on ne retient d’eux rien, si ce n’est un potentiel qui ne s’est jamais vraiment réalisé. Ainsi va Emmanuel Macron, tantôt grandiloquent et donneur de leçons, souvent girouette qui obéit sous le coup d’une impulsion considérée a posteriori comme un trait de caractère bien trempé.
On ne mesure pas à quel point l’arrivée du Rassemblement national serait un séisme pour la nation. Pareille ascension signifierait non seulement une défaite de la pensée, un renoncement aux valeurs fondatrices de la République. Elle ouvrirait aussi une période où la démocratie serait confisquée aux profits d’un clan constitué de tout un appareil d’hommes et de femmes chez qui la volonté d’instaurer un régime autoritaire et violent ne fait guère de doutes.
Personne ne sait exactement à quoi ressemble l’arrière-cour du Rassemblement national, de tout ce grouillement d’individus qui, profitant de l’image de respectabilité affichée par les caciques du parti, continuent en sourdine à s’abreuver aux sources d’un nationalisme affranchi de toute pudeur. Ils apparaîtront à la lumière à l’heure voulue, quand Jordan Bardella et consorts gouverneront le pays. Alors nous découvrirons, effarés, que rien n’a vraiment changé, que les mêmes turpitudes, les mêmes haines, les mêmes ressentiments les animent, ce désir d’une France pure et blanche protégée de la racaille venue de l’étranger.
Tout cela, Emmanuel Macron le sait. Cependant, au lieu de mettre à profit les trois années qui nous séparaient de la prochaine élection présidentielle pour tâcher de constituer un socle à même de s’opposer aux velléités du Rassemblement national, il a préféré jouer au flambeur de casino en mettant la démocratie comme gage. Il s’est ainsi trahi à lui-même et à sa fonction.
Gouverner ne consiste pas à jeter des pièces en l’air et à prier pour qu’elles tombent du bon côté de l’histoire. Ou à pointer un revolver sur la tempe du peuple en le sommant de choisir entre lui et le chaos. Cela se nomme au mieux du chantage, au pire une invitation au suicide. Dans tous les cas, une manière d’agir qui relève plus de la prestidigitation que de l’exercice du pouvoir.
ARTICLE 3. – Tout se passe comme si la dissolution avait psychiquement autorisé la liquidation de toutes les limites politiques »
Raphaël LLorcaEssayiste LE MONDE 26 06 24
La décision du président de la République a eu pour effet de plonger le champ politique dans une forme de « psychose politique », ouvrant une fenêtre des possibles qui encourage toutes sortes de transgressions, analyse, dans une tribune au « Monde », l’essayiste Raphaël LLorca.
« Coup de poker », « roulette russe », « pari » : depuis l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, c’est le champ sémantique de l’irrationalité qui domine les commentaires politiques. La presse étrangère, incrédule, va même jusqu’à s’interroger : le président français est-il devenu fou ? Ne nous perdons pas en conjectures sur son état mental : en politique, les explications psychologisantes trahissent souvent une incapacité à saisir ce qui survient. En revanche, il me semble important de ne pas négliger l’approche psychique du moment politique que nous traversons.
Lire aussi la tribune | : « Ce quitte ou double est un pari osé et dangereux »
A commencer par l’acte même de la dissolution. A en juger par ses effets – un état de sidération proche de celui occasionné par l’annonce du confinement –, on aurait tort de ne placer l’analyse que sous un strict angle politique : à bien y réfléchir, le président de la République a réalisé ce que l’on pourrait appeler un « coup d’Etat psychique ». L’expression ne concerne en rien le plan juridico-légal : la décision relève bien d’une prérogative du président de la République, prévue dans l’article 12 de la Constitution.
C’est sur le plan symbolique que l’expression prend tout son sens : le coup d’Etat psychique, c’est un acte politique disposant d’une telle force de déstabilisation qu’elle est en mesure de provoquer une forme de neutralisation mentale. En produisant d’abord un fort …
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ARTICLE 4 – La dissolution de l’Assemblée nationale vue par la presse internationale : « Emmanuel Macron est-il devenu fou ? »
Les médias étrangers ont, eux aussi, tenté de comprendre le choix du président de la République de dissoudre l’Assemblée dans la foulée de la percée historique du Rassemblement national au Parlement européen.
« Pari au risque élevé », « jeu avec le feu politique », « un référendum pour l’exécutif français »… En prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, a provoqué un séisme dans la vie politique française, dont les secousses se sont propagées jusque dans les colonnes de la presse internationale.
Outre-Rhin, alors que la coalition du chancelier Olaf Scholz ressort affaiblie du scrutin européen, Die Zeit qualifie la décision du président français de « jeu dangereux ». « Emmanuel Macron est-il devenu fou ? A-t-il perdu son sang-froid et livre-t-il désormais son pays à Marine Le Pen ? Ou le président français pense-t-il sérieusement pouvoir réussir dans les trois prochaines semaines ce qu’il n’a pas réussi à faire au cours des dernières années, à savoir stopper la montée de l’extrême droite ? », s’interroge l’hebdomadaire politique allemand de référence, surpris de la décision présidentielle.
Alors que Die Zeit parle de « défaite cuisante » du camp présidentiel (15,2 % des suffrages contre le double pour la liste Rassemblement national menée par Jordan Bardella) et que le quotidien espagnol El Pais décrit une « humiliation électorale », The Guardian qualifie les résultats du scrutin européen de « défaite humiliante » pour le président français. Dans son éditorial, le quotidien britannique estime qu’Emmanuel Macron « joue avec le feu politique » en prenant une « décision étonnamment risquée » dont l’issue sera scrutée par le Vieux Continent. « Dans le contexte de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine (…), M. Macron s’est montré un défenseur (…) d’une Europe plus puissante, plus unie et plus affirmée. Il a maintenant choisi de s’en prendre à Mme Le Pen, qui a un historique de sympathies pro-Poutine et aspire à perturber l’Union européenne de l’intérieur (…). Une compétition fatidique se profile non seulement pour la France, mais pour l’Union européenne dans son ensemble. »
Le quotidien belge Le Soir essaie d’expliquer « l’énorme coup de théâtre » par une volonté du chef de l’Etat de prendre de vitesse le RN. « Emmanuel Macron espère que le RN n’aura pas le temps de trouver des candidats crédibles partout dans le pays. Il mise aussi sur les divisions de la gauche [et] anticipe aussi une séquence qui s’annonçait très difficile à l’automne », mettant en avant les blocages autour du budget. Le Soir ne manque pas de rappeler que M. Macron avait assuré, avant le scrutin, qu’il ne tirerait aucune leçon nationale du scrutin. « Une stratégie très risquée. Ça passe ou ça casse », résume le journal belge.
« Trois ans de cohabitation conduiront Le Pen à s’épuiser »
Si la presse internationale tente de saisir les raisons du choix d’Emmanuel Macron, l’hypothèse d’une cohabitation ne lui échappe pas. L’influent quotidien turinois libéral La Stampa explore le stratagème qui viserait à consumer le RN au contact du pouvoir : « Trois ans de cohabitation (épuisante) entre Macron et l’extrême droite conduiront aussi Le Pen et ses partisans à s’épuiser. A devoir abandonner leurs tons d’opposants pour endosser ceux, souvent bien plus inconfortables, d’institutions responsables. » L’objectif serait aussi de « préserver le seul homme en qui Macron a vraiment confiance en ce moment et dans lequel il pourrait investir pour l’avenir, son jeune premier ministre, Gabriel Attal », avec l’élection présidentielle de 2027 en ligne de mire.
Un scénario repris par Le Temps. Dans son éditorial, le quotidien suisse essaie de comprendre l’objectif de la manœuvre d’Emmanuel Macron. Une fois installé à Matignon, l’« incompétence [du RN] sera alors visible, spectaculaire, indéniable. Depuis la dernière élection présidentielle, le RN mise tout, en effet, sur la discrétion et évite toute polémique, quitte à ne pratiquement jamais s’exprimer sur le fond des dossiers les plus compliqués ». Un stratagème cynique « extrêmement dommageable (…). Avec un programme RN jugé irresponsable, ne serait-ce qu’en termes budgétaires, le prix de ce coup de poker serait énorme ». En mentionnant la popularité de l’ancien président américain, Donald Trump, Le Temps rappelle que la pratique du pouvoir par des populistes ne garantit en rien de futurs échecs électoraux.
De l’autre côté de l’Atlantique, The Washington Post résume le choix d’Emmanuel Macron comme « un pari au risque élevé », avec des élections législatives anticipées qui seront le « référendum de l’exécutif français ». A en croire l’influent quotidien de la capitale américaine, la France est comme « un champ de bataille épique entre le centre et l’extrême droite », à l’approche des Jeux olympiques et sous la menace d’attaques terroristes, dans un contexte de tensions avec la Russie.
Justement, le grand quotidien russe Izvestia inscrit le choix d’Emmanuel Macron dans un contexte historique en titrant : « Dans l’ombre de De Gaulle : le Parlement a été dissous en France. » Le journal explique que le choix d’Emmanuel Macron de faire du conflit ukrainien un enjeu du scrutin européen l’a desservi. En Ukraine, The Kyiv Independent relève que « [Marine] Le Pen a un bilan mitigé sur la Russie, ayant soutenu à plusieurs reprises la Russie et Vladimir Poutine avant le début de [la guerre] » et se remémore l’emploi du mot de « rattachement » de la Crimée à la Russie, lors d’une commission parlementaire en mai 2024.
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ARTICLE 5 – En cas de débordements après les élections, Emmanuel Macron pourrait activer l’article 16 de la Constitution
EUROPE 1
Face au blocage des institutions, Emmanuel Macron pourrait démissionner, mais le chef de l’État dispose d’une autre solution : le recours à l’article 16 de la Constitution, qui lui confère les pleins pouvoirs. Selon nos informations, Emmanuel Macron a discuté de cette hypothèse avec plusieurs proches. Ce mardi matin, le palais de l’Élysée a fait savoir qu’il démentait.
Que se passera-t-il le 7 juillet prochain si aucun parti politique n’obtient de majorité absolue ? Face au blocage des institutions, Emmanuel Macron pourrait alors démissionner, mais le chef de l’État dispose d’une autre solution : le recours à l’article 16 de la Constitution, qui lui confère les pleins pouvoirs. Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a discuté de cette hypothèse avec plusieurs proches. De son côté, l’Elysée dément.
Il existe deux conditions pour actionner l’article 16 de la Constitution : une menace insurrectionnelle, susceptible de remettre en cause l’intégrité du territoire ou l’interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Ce deuxième cas pourrait être choisi par Emmanuel Macron après ces législatives. Le chef de l’État pourrait alors s’arroger tous les pouvoirs.
Une première depuis 1961
« S’il décide d’actionner l’article 16, le président est tout à fait libre, aucun contre-pouvoir, aucune autre formalité qui lui est demandée, mais au bout de 30 jours, les oppositions peuvent saisir le Conseil constitutionnel pour faire reconnaître ou non la validité de cet article 16 », explique Anne-Charlène Bezzina, spécialiste de la Constitution.
Alors la Constitution ne prévoit pas de durée maximale d’exercice de ces pouvoirs exceptionnels, seul le Conseil constitutionnel peut apprécier, après 60 jours, si son usage est toujours justifié. Jusqu’ici, l’article 16 n’a été utilisé qu’une seule fois dans l’histoire de la Vème République, c’était en 1961, par le général de Gaulle, après la tentative de putsch des généraux.
ARTICLE 6 – Philippe Bas, sénateur LR : «Emmanuel Macron ne peut pas se réfugier sur son Aventin»
ENTRETIEN Avec Philippe BAS. par Victor Boiteau. 11 août 2024 LIBÉRATION
L’élu de la Manche rappelle qu’il revient au président de la République «d’imaginer les voies» pour qu’un gouvernement minoritaire au Parlement échappe à une motion de censure.
Ancien secrétaire général de la présidence de la République sous Jacques Chirac, ministre dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le sénateur Les Républicains (LR) Philippe Bas rappelle qu’il revient au chef de l’Etat, conformément à la Constitution, de nommer un Premier ministre. Dans une interview pour Libération, l’élu de droite estime aussi que le Nouveau Front populaire entretient une forme «d’imposture» en prétendant à Matignon tout en étant dans l’incapacité de créer une majorité lui évitant la censure.
Emmanuel Macron est-il légitime à ne pas avoir encore nommé de Premier ministre ?
C’est une attente qui ne peut pas se prolonger bien longtemps. Il y a des délais constitutionnels pour l’examen des lois de finances, qui supposent qu’un gouvernement de plein exercice soit en place pour que les textes puissent être présentés à temps au Parlement. C’est une première exigence. Plus généralement, ça fait partie des devoirs de la charge d’un président de la République que de nommer un Premier ministre. C’est ce que prévoit l’article 8 de la Constitution et dans son esprit, c’est une responsabilité majeure du Président, qu’il ne peut déléguer à personne d’autre…