
UNE DISSOLUTION QUI AFFAIBLIT CONSIDÉRABLEMENT LA DÉMOCRATIE
Aucune majorité absolue, une gauche en tête mais à l’unité fragile, un camp présidentiel qui « sauve les meubles » mais devra composer, un RN désenchanté…
Des résultats du second tour à l’envers de ceux du second en raison d’une campagne sans précédent de nombreux acteurs contre le RN ( médias, milieux économiques et financiers, représentants religieux, fonctionnaires, juges, travailleurs de la culture et du social… ). Campagne qui a donné son efficacité aux retraits, désistements et appels aux votes du « front républicain « auquel les observateurs et sondeurs ne prêtaient plus guère d’efficacité.
Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester premier ministre « pour le moment » et d’« assurer la stabilité du pays »
Le premier ministre a présenté sa démission, mais le chef de l’Etat lui a demandé de rester en poste pour « assurer la stabilité du pays », selon l’Elysée. Il avait déjà annoncé qu’il attendrait la « structuration » de la nouvelle Assemblée avant de nommer un successeur.
L’Elysée a fait savoir que le chef de l’Etat, qui partira mardi à Washington pour participer au sommet de l’OTAN, attendait la « structuration de la nouvelle assemblée » pour « prendre les décisions nécessaires ».
UNE DÉMOCRATIE ET UNE ÉLECTION CONFISQUÉES ?
Comment les citoyens peuvent ils s’y retrouver ?
En 8 jours on est passé de la perspective d’un gouvernement avec le RN, puis avec le NFP, et on s’oriente vers un Gouvernement ENSEMBLE.
« « Cette alliance contre le RN aboutit à une forme de paradoxe institutionnel. Les électeurs se sont mobilisés et ont répondu à cet appel, mais pour produire une France ingouvernable à ce stade », a commenté Martial Foucault du Cevipof. « On va expérimenter le temps des discussions, sans doute des revirements », prévoit-il. « Est-ce la plus grande crise de notre Ve République ? C’est fort possible », a même estimé Gaël Sliman, président d’Odoxa. « Emmanuel Macron avait souhaité une clarification avec la dissolution, là on est dans l’incertitude totale. Un très grand brouillard ». » ARTICLE 1
PHILIPPE, ATTAL, DARMANIN, BAYROU, BRAUN PINET… MACRON TRAVAILLENT POUR UNE MAJORITÉ AU CENTRE ÉLARGIE À L’EXCLUSION DES DEUX EXTRÊMES
En pleine campagne, Philippe reprochait à Emmanuel Macron d’avoir « dissout la majorité présidentielle ». Il annonce vouloir former « une majorité parlementaire, plus stable, plus ouverte », de « la droite conservatrice à la gauche sociale-démocrate ».
Attal, de son côté, a – le soir même du second tour – indiqué qu’il « assumera [ses] fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera ». S’imposant ( ou pas ? Connivence ? ) à Macron. Il indiquait ainsi qu’il pourrait rester en poste un certain temps car les circonstances et le devoir l’exigent.
« Compte tenu des échéances j’assumerai bien évidemment mes fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera, il ne peut en être autrement à la veille d’échéances pour notre pays». « Une nouvelle ère commence pour notre nation, le centre de gravité du pouvoir sera plus que jamais entre les mains du parlement … ».
Et c’est ce que « confirmera » le lendemain Macron en laissant entendre clairement que la majorité nouvelle se construira autour du socle d’Ensemble et évoquant la nécessité d’assurer la stabilité du pays . Le 1 er ministre est en effet prié de rester en poste «pour le moment, afin d’assurer la stabilité du pays».
Bruno Le Maire, quant à lui, estime nécessaire d’«associer toutes les forces de la nation» pour «répondre sans délai» à la «colère et aux inquiétudes légitimes de nos concitoyens, notamment les 10 millions qui ont voté pour le Rassemblement national».
«Toutes les forces politiques qui croient dans l’économie de marché, dans le redressement des finances publiques, dans la transition énergétique, dans la construction européenne et dans le rétablissement sans faille de l’autorité de l’État doivent donc se dégager de leurs intérêts partisans», a appelé Bruno Le Maire. «La place de la France au XXIe siècle se joue maintenant», écrit-il.
Et le camp présidentiel présentera des «conditions préalables à toute discussion» en vue d’une majorité
a prévenu le patron de Renaissance Stéphane Séjourné, tandis que l’Elysée a joué la prudence, indiquant que le chef de l’Etat «attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires». Pour le sénateur des Républicains Bruno Retailleau, une coalition avec les macronistes et la gauche est impossible. Une opinion partagée par le secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure. Le sénateur des Républicains a par ailleurs annoncé que selon lui, son parti était « mort » et qu’il était envisagé d’en changer de nom.
« Déni de démocratie », « curieux concept démocratique », le maintien d’Attal critiqué à gauche
Sans surprise, Emmanuel Macron a demandé à Gabriel Attal de rester Premier ministre « pour le moment ». Une décision critiquée par les membres du Nouveau Front Populaire, nouvelle majorité relative à l’Assemblée.
Bastien Lachaud dénonce un « déni de démocratie ! Macron ne respecte pas les résultats du scrutin. Un nouveau passage en force insupportable ! Le Nouveau Front Populaire a gagné les législatives, il doit constituer le gouvernement ! ».
« Curieux concept démocratique de faire comme si l’élection n’avait pas donné un verdict : Mr Attal est minoritaire. La seule stabilité possible, c’est donc de laisser la majorité gouverner soit le NFP », écrit le député LFI Éric Coquerel.
LE RN EN TÊTE AU PREMIER TOUR, LE NFP AU SECOND …ET ON S’ORIENTE VERS UN GOUVERNEMENT AU CENTRE MACRONISTE
La gauche sort en tête du second tour, même si les élus de droite additionnés ( LR et RN ) sont plus nombreux . Le RN perd le second tour. Mais on s’oriente vers un gouvernement macroniste.
Refusant de reconnaître le bloc le plus nombreux ( NFP ) en lui proposant l’exécutif, le camp macroniste temporise, le temps de mettre en place un gouvernement du centre …
Une période incertaine et inédite
Au terme d’un entre-deux-tours ponctué par 210 désistements visant à éviter des triangulaires favorables au RN, les résultats des législatives qui se sont affichés ce dimanche 7 juillet à 20 heures ouvrent une période incertaine – et inédite – pour l’Assemblée comme pour l’exécutif.
LE POUVOIR DE L’ÉLYSÉE SERA-T-IL AFFAIBLI PAR RAPPORT AU PARLEMENT ?
« Le pouvoir va sans doute passer de l’Élysée à Matignon, mais surtout en passant par le Palais Bourbon, sans oublier le palais du Luxembourg, siège du Sénat et où la droite républicaine y a la majorité. Emmanuel Macron n’a plus de toutes les cartes en mains pour gouverner, il va devoir composer davantage avec le parlement et les autres formations politiques. » ARTICLE 3
UN PRÉSIDENT « QUI A TOUT DIT ET SON CONTRAIRE «
« Gaspard Gantzer, qui l’a côtoyé à l’Elysée avant 2017 : « Par pure tactique, il a dit tout et son contraire. Il a appelé au barrage républicain puis dit que ça n’avait plus de sens, considéré l’extrême droite comme un problème dans l’entre-deux-tours des législatives, alors qu’avant c’était La France insoumise. Et même recadré sa Première ministre Elisabeth Borne pour avoir rappelé que le RN était un parti ‘héritier de Pétain’. » « ARTICLE 2
1. ARTICLE – Législatives : faute de majorité stable, le paysage politique reste incertain
Le Nouveau Front populaire a défié les prévisions dessinées par le premier tour, devenant ce 7 juillet le premier contingent de l’Assemblée nationale, avec 182 députés (sans compter 12 divers gauche). Donc bien moins que la majorité absolue (289 députés). « Le NFP a gagné relativement car il est en tête, mais avec deux tiers de l’Assemblée de droite, la gauche sera toujours loin », juge le politiste Luc Rouban. « Notre peuple a clairement écarté la solution du pire », a lancé le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, peu après l’annonce des résultats. « Le Premier ministre doit s’en aller » et le NFP doit « gouverner », a-t-il ajouté. Mais avec une alliance hétérogène allant de LFI au mouvement de Raphaël Glucksmann Place publique, beaucoup de questions restent en suspens sur les rapports de force à gauche.
Autre surprise : le score macroniste, avec 168 élus étiquetés Ensemble (dont 98 Renaissance, 34 Modem et 26 Horizons). C’est certes 35% de moins qu’il y a deux ans. Mais le pari de la dissolution lancé par Emmanuel Macron il y a un mois, au soir d’une lourde défaite aux européennes, aurait pu se solder par une déroute bien plus importante.
Avec 143 députés, le Rassemblement national (et ses alliés LR-RN proches d’Eric Ciotti, qui représentent 17 élus) double son nombre de sièges, mais finit contre toute attente au troisième rang, loin de la majorité relative promise ou de la majorité absolue rêvée. »Notre victoire n’est que différée », a réagi dans la foulée la cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen, quand son candidat à Matignon Jordan Bardella a fustigé ce qu’il appelle « l’alliance du déshonneur », en référence aux désistements de gauche et du centre.
Paradoxe institutionnel
« Cette alliance contre le RN aboutit à une forme de paradoxe institutionnel. Les électeurs se sont mobilisés et ont répondu à cet appel, mais pour produire une France ingouvernable à ce stade », a commenté Martial Foucault du Cevipof. « On va expérimenter le temps des discussions, sans doute des revirements », prévoit-il. « Est-ce la plus grande crise de notre Ve République ? C’est fort possible », a même estimé Gaël Sliman, président d’Odoxa. « Emmanuel Macron avait souhaité une clarification avec la dissolution, là on est dans l’incertitude totale. Un très grand brouillard ».
En tout cas, avec cette nouvelle tripartitionayant pris forme au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation estimée à 67% (la plus forte depuis 1997), aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement. En attendant les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios se dessinent, jusqu’à la constitution hypothétique d’un gouvernement technique.
La question se pose aussi de la stratégie des Républicains (LR) qui, plongés dans la tourmente après le ralliement de leur chef Eric Ciotti au RN, conservent au final un contingent d’élus plus que suffisant (45, sans compter 19 élus de droite « non-LR ») pour se présenter comme un pivot à l’Assemblée.
« Ce soir, aucune majorité absolue ne peut être conduite par les extrêmes », s’est réjoui Gabriel Attal. S’il a annoncé qu’il remettrait ce lundi matin sa démission à Emmanuel Macron, il s’est aussi dit prêt à assumer ses « fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera », notamment à l’approche des Jeux olympiques (26 juillet – 11 août).
Le « front républicain » a fait son œuvre
La semaine qui se profile va donc produire son lot d’âpres négociations pour les postes-clés à l’Assemblée, avant l’ouverture le 18 juillet de la 17e législature de la Ve République qui débutera par l’élection à la présidence, puis la constitution des groupes politiques. De quoi fournir de premiers indices sur les rapports de forces et les jeux d’alliance dans la nouvelle chambre. Emmanuel Macron va précisément attendre de connaître la « structuration » de la nouvelle Assemblée avant de déterminer qui il va appeler à former un gouvernement, a fait savoir l’Elysée dimanche soir.
La nouvelle Assemblée est en tout cas le fruit du « front républicain » bâti entre les deux tours de ce scrutin pour limiter la vague RN qui devait déferler dans l’hémicycle, avec 210 désistements visant à éviter des triangulaires. Le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen et leurs alliés était en tête au premier tour dans 258 des 501 circonscriptions encore en jeu dimanche. Ils ont au final été battus dans 154 d’entre elles, à deux tiers (109) dans des circonscriptions où il y a eu un désistement entre les deux tours. Les duels se sont principalement soldés par des défaites pour le RN : que ce soit face au Nouveau Front populaire (90 perdus sur 152), face au camp présidentiel (105 perdus sur 128) ou face à LR (32 perdus sur 39). En revanche, la partie a été plus facile dans les circonscriptions où des triangulaires ont été maintenues. Sur les 11 où le RN était en tête au premier tour, une seule lui a échappée. Aux législatives de 2022, le parti avait gagné 89 députés. Dans ces circonscriptions, 33 ont été réélus dès le premier tour et 48 au second. Le RN n’a donc perdu que 8 des circonscriptions qu’il avait remportées en 2022.
« Prendre le temps qu’il faut »
Quoi qu’il en soit, le Nouveau Front populaire, qui se dit « prêt » à gouverner, va entamer de difficiles tractations en son sein, notamment autour de la figure du Premier ministre. Les discussions avaient commencé dans la soirée de dimanche et devaient se poursuivre dans les jours qui viennent. La répartition, qui pourrait évoluer à la marge, est de 71 élus pour la France insoumise, 64 pour le Parti socialiste, 33 pour les Ecologistes et 9 pour le Parti communiste.
Pas question de se précipiter : « On n’a pas besoin d’avoir un nouveau gouvernement nommé cette semaine, on est dans aucun des scénarios des cohabitation précédentes, on a tout à inventer », souligne la sénatrice socialiste Corinne Narassiguin. « On va prendre le temps qu’il faut (…) et faire les choses étape par étape », a également tempéré Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise. Dimanche soir toutefois, toutes les formations l’ont répété : ce sera sur le programme du Nouveau Front populaire que devra se baser le projet du nouveau gouvernement. Avec en ligne de mire l’abrogation de la réforme des retraites, de la loi immigration et de la réforme de l’assurance chômage, mais aussi des mesures sur le pouvoir d’achat, comme le smic à 1.600 euros net qui, a déclaré Jean-Luc Mélenchon, se ferait « par décret ».
2. ARTICLE – « L’amour dure sept ans » : après la perte de sa majorité aux législatives, la fin d’une ère pour le macronisme
Article rédigé par Margaux Duguet, Thibaud Le Meneec. France Télévisions Publié le 07/07/2024
Les soutiens du président de la République s’interrogent sur l’héritage du mouvement politique engagé en 2017, désormais sur le déclin, après avoir perdu une centaine de sièges au Palais-Bourbon.
« Le soir où Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, il a d’une certaine manière acté la fin du macronisme », soupire Benoît Bordat, ancien député macroniste de Côte-d’Or, que l’on cueille en train de vider sa permanence. Elu pour la première fois en 2022, son mandat s’est arrêté brutalement, au soir du premier tour des élections législatives. Troisième derrière le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN), il s’est désisté, comme 80 de ses camarades, pour empêcher l’extrême droite de lui succéder. « Le macronisme est mort », lâchait, avant le second tour, Bruno Millienne, ex-député du MoDem des Yvelines, à 350 km de là. « Je ne sais même pas si ça existe. Le macronisme, c’est Macron », poursuivait celui qui s’est lui aussi désisté pour faire barrage.
L’amertume règne chez les parlementaires du camp présidentiel qui ont perdu de nombreux collègues au terme de ces élections législatives anticipées, provoquées par la dissolution de l’Assemblée le dimanche 9 juin. Au soir du second tour, dimanche 7 juillet, ils sont 163 à être élus ou à retrouver leur siège, selon les résultats définitifs transmis par le ministère de l’Intérieur. Loin, très loin de la majorité hégémonique de 2017, où les macronistes détenaient 360 sièges au Palais-Bourbon, ou même de la majorité relative de 2022, lorsqu’ils avaient pu conserver 250 fauteuils. Une perte d’une centaine de sièges même si la défaite aurait pu être bien plus sévère, sans les désistements de la gauche pour contrer le RN.
« L’amour dure sept ans », lâche un proche d’Emmanuel Macron. Est-ce vraiment l’épilogue de sept années de macronisme ? « C’est plutôt la fin d’une étape politique, puisque la majorité n’existera plus de la même manière qu’à ses débuts », veut croire une fidèle de la première heure du chef de l’Etat. « Cependant, je crois toujours sincèrement que le chemin de 2017 peut être utile au pays », estime-t-elle, concédant s’être « peut-être un peu perdue en chemin ».
Un dépassement politique vite dépassé
L’histoire a été maintes fois racontée. Ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, rappelé au gouvernement par François Hollande pour devenir ministre de l’Economie, Emmanuel Macron avait su ravir le pouvoir, en 2017, à la surprise générale, et après avoir créé son propre mouvement : En marche ! « Jusqu’à cette dissolution complètement ratée, il a réussi des choses exceptionnelles : être candidat à 39 ans, réussir à dépasser le clivage gauche-droite, obtenir la majorité absolue, puis être réélu en 2022 », liste Gaspard Gantzer, ancien communicant du président socialiste.
En 2016, dans son livre Révolution, Emmanuel Macron promettait de « dépasser les clivages politiques » pour « essayer d’aller plus loin dans la nécessaire refondation du pays ». Sept ans plus tard, le bilan est mitigé et contesté en interne. « Ce dépassement, c’est la clé de tout, assure un influent député Renaissance. C’est notre plus grande force car ça permet de créer du consensus. Mais c’est aussi notre plus grande faiblesse, car avec des gens qui ne pensent pas pareil tout le temps, ça frictionne. »
Le « en même temps » a aussi difficilement résisté à l’assaut du temps avec une aile gauche de la macronie qui s’est sentie de plus en plus délaissée. « La jambe gauche du macronisme n’a pas très bien fonctionné », analyse Bruno Millienne.
« Au fur et à mesure de l’exercice du pouvoir, la balance a plutôt penché vers la droite que vers l’équilibre initial. »Un ancien pilier de la macronie
à franceinfo
Et de citer la réforme des retraites ou la loi immigration. Du côté de l’aile droite, en revanche, on fustige un centrisme mou. « Plus ça avance, plus on a fait des choses de gauche et de droite, mi-figue mi-raisin, au lieu de faire des choses de gauche et des choses de droite », estime un conseiller ministériel.
Le bipartisme balayé par la vague macroniste en 2017 s’est mué en un tripartisme avec trois blocs qui s’opposent. Le bloc central, incarné par le camp présidentiel, est aujourd’hui affaibli par les résultats des législatives. Le dépassement du clivage gauche-droite ne s’est pas non plus concrétisé dans les élections intermédiaires. « Sur les élections locales, ça ne prenait pas », constate Benoît Bordat. La macronie n’a pas su s’imposer aux élections municipales en 2020 ou aux régionales en 2021. Certains pointent du doigt le parti En Marche, devenu Renaissance. « Emmanuel Macron n’est pas seul responsable. Renaissance n’a pas su s’ancrer ni se structurer et est devenue une caricature d’entre-soi autosatisfait et méprisant », pointe une ancienne ministre.
Une montée de l’extrême droite jamais endiguée
En 2017, Emmanuel Macron avait également fait de la lutte contre l’extrême droite son cheval de bataille. Devant la pyramide du Louvre, au soir de sa victoire, il s’adressait ainsi aux électeurs de Marine Le Pen. « Je ferai tout durant les cinq années qui viennent pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes », assurait-il. « On n’y est pas arrivés », reconnaît Bruno Millienne, alors que le RN a enregistré plus de 10 millions de voix, au premier tour.
« Factuellement, c’est un échec« , appuie une macroniste, avant de développer : « Est-ce que l’on s’est donné les moyens de réaliser le discours du Louvre ? Pour partie oui, la France va mieux économiquement. Il y a eu des avancées sociales. Tout cela pouvait faire reculer le RN mais sur d’autres sujets, comme l’identité culturelle, on n’a pas réussi à répondre aux attentes des Français. »
D’autres restent dans l’incompréhension de ce vote massif pour le Rassemblement national, à l’image de ce proche du chef de l’Etat : « Même dans un village de 500 habitants dans le Gers, où ils n’ont pas vu un arabe depuis 50 ans, ils votent RN. J’ai arrêté de chercher à comprendre. »
« On partait du postulat que moins il y avait de chômage, avec plus de policiers dans les rues et de services publics réparés, moins il y avait de raisons de voter à l’extrême droite. »Un proche du chef de l’Etat
à franceinfo
Peut-être aussi parce qu’Emmanuel Macron a beaucoup varié sur le sujet, dénonce Gaspard Gantzer, qui l’a côtoyé à l’Elysée avant 2017 : « Par pure tactique, il a dit tout et son contraire. Il a appelé au barrage républicain puis dit que ça n’avait plus de sens, considéré l’extrême droite comme un problème dans l’entre-deux-tours des législatives, alors qu’avant c’était La France insoumise. Et même recadré sa Première ministre Elisabeth Borne pour avoir rappelé que le RN était un parti ‘héritier de Pétain’. »
Le pouvoir va sans doute passer de l’Élysée à Matignon, mais surtout en passant par le Palais Bourbon, sans oublier le palais du Luxembourg, siège du Sénat et où la droite républicaine y a la majorité. Emmanuel Macron n’a plus de toutes les cartes en mains pour gouverner, il va devoir composer davantage avec le parlement et les autres formations politiques.
« En cassant les barrières idéologiques partisanes, il a préparé le terrain qui permet au RN d’être aux portes du pouvoir. »Gaspard Gantzer, ancien communicant de François Hollande
à franceinfo
Dans Révolution, Emmanuel Macron évoquait les électeurs du Front national de l’époque. « Je connais trop de Français qui ont choisi ce vote, non par conviction, mais justement pour protester contre l’ordre établi qui les a oubliés ou par dépit. Il faut leur reparler de leur vie. Donner du sens, une vision. » Sept ans plus tard, Bruno Millienne est amer : « Le RN parle aux gens, eux ont construit un récit. »
Un président jupitérien perçu comme hors-sol
En 2017, les macronistes promettaient pourtant de bâtir un « nouveau monde », avec l’ambition de faire de la politique autrement, en faisant de la « bienveillance »un concept central dans l’exercice du pouvoir. « Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-la ! », enjoignait Emmanuel Macron en 2017 comme en 2022. « On voulait les combattre pour avoir une société apaisée, pour renouveler les liens entre les gens. De toute évidence, c’est quelque chose que l’on n’a pas réussi », soupire une ancienne conseillère pleine de « regrets » à propos de ce pays devenu une « cocotte-minute » prête à exploser.
Le renouvellement des pratiques passait aussi par davantage de « co-construction »dans l’élaboration des politiques publiques. Basée sur une « grande marche » destinée à prendre le pouls du pays, « la démarche de 2017 était sans précédent et fortement attractive », se souvient une ancienne ministre. Comme elle, ils sont nombreux à pointer la « déconnexion » du chef de l’Etat, qui décide tout seul.
« La pratique solitaire et verticale du pouvoir, dans un mélange de solennité officielle et de propos hasardeux, n’a pas tenu ses promesses. »Une ancienne ministre
à franceinfo
La présidence jupitérienne a laissé des traces dans les rangs macronistes. « Nous avons manqué d’humilité pendant le premier quinquennat, on a été très arrogants et trop hautains avec les oppositions. Aujourd’hui, on en paye les pots cassés », regrette Bruno Millienne, qui garde une forme de rancœur vis-à-vis du chef de l’Etat : « Emmanuel Macron ne peut plus intervenir partout comme il l’a fait, les députés ne le supportent plus. Il nous a marché sur la gueule. »
Certaines petites phrases du chef de l’Etat depuis 2017 restent encore dans les mémoires et en travers de la gorge. « Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », « je traverse la rue, je vous en trouve » du travail, « une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien« … « Au début ça me faisait rire, mais je comprends que les gens puissent être blessés, car ça manque d’empathie, de finesse, d’humanité… » déplore Bruno Millienne.
« Il le paye cash et on le paye tous cash. »Bruno Millienne, ancien député
à franceinfo
« Il a beaucoup innové et il ne s’est jamais défilé, jamais planqué », défend l’un des proches du président, qui cite les nombreuses tentatives d’Emmanuel Macron de renouer le dialogue avec le peuple, comme avec le « grand débat national », les conventions citoyennes ou encore le Conseil national de la refondation.
Plus globalement, se dessine une pratique singulière du pouvoir, aujourd’hui plus décriée que jamais. « Emmanuel Macron incarne une façon de faire qui n’a jamais réussi à convaincre en France : faire de la politique sans faire de la politique, c’est-à-dire faire de la gestion, être efficace », analyse Luc Rouban, politologue au Cevipof. « Ça a pu marcher, par exemple, pendant la crise du Covid-19. »
« Emmanuel Macron n’a pas compris la demande qui émanait depuis les ‘gilets jaunes’ en 2018, avec une volonté de démocratie directe, de politique, tout simplement. »Luc Rouban, politologue au Cevipof
à franceinfo
« Le macronisme, c’est davantage une façon de faire de la politique plutôt qu’une doctrine établie, au-delà des idéologies », complète Gaspard Gantzer.
Un héritage terni par la dissolution
La dissolution surprise, pensée comme un coup politique, est toutefois restée incomprise par nombre de ses soutiens. L’acte relève de la « folie », s’emporte une ex-ministre, alors qu’un ancien fidèle dénonce « une erreur politique majeure » : « Le seul argument – cynique – c’est : ‘Essayons le RN, au moins pendant un an, ce qui permet d’éviter de les avoir pendant cinq ans’. C’est inadmissible, on ne donne jamais le pouvoir à l’extrême droite. » Même si le front républicain a bien fonctionné, notamment en faveur du camp présidentiel.
Après la dissolution de l’Assemblée, le Rassemblement national et La France insoumise avaient explicitement appelé le chef de l’Etat à envisager la démission, si l’Assemblée nationale issue des législatives était dépourvue d’une majorité claire pour gouverner la France. Ses proches balayaient l’hypothèse, avant les résultats. L’option semble désormais s’éloigner.
« Ça serait une désertion et Emmanuel Macron n’est pas un déserteur, mais un combattant. »Un pilier de la macronie
à franceinfo
Reste que la fin du mandat d’Emmanuel Macron s’annonce plus compliquée que jamais, sans majorité ni absolue ni relative. Dans ces conditions, le macronisme n’apparaît plus comme un courant dominant du pays. « On peut faire un parallèle avec le giscardisme, qui défendait également une société ouverte », avance le constitutionnaliste Dominique Rousseau.
A trois ans de la fin de son quinquennat, plusieurs soutiens d’Emmanuel Macron contestent cet enterrement prématuré du macronisme. « Il y a l’héritage des idées et des personnes », insiste un proche.
« Il a fait émerger Gabriel Attal, Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Julien Denormandie… C’est la génération Macron. »Un proche du chef de l’Etat
à franceinfo
La bataille féroce pour la succession du chef de l’Etat en 2027 a connu un net coup d’accélérateur au mois de juin. Emmanuel Macron, au milieu de ces appétits, devrait rester encore trois ans à l’Elysée. « Il a encore beaucoup de pouvoir », veut croire un proche, quand une ancienne habituée du palais présidentiel assure que « l’histoire est encore en train de s’écrire ». « Le macronisme n’est pas mort », renchérit Philippe Grangeon, ex-conseiller influent du chef de l’Etat et cofondateur du parti présidentiel. « S’il était mort, nos électeurs auraient voté pour le Parti socialiste ou Les Républicains. L’offre politique de 2017 qu’a portée Emmanuel Macron à la présidentielle n’a pas été balayée. »
3. ARTICLE – « Le pouvoir va passer de l’Elysée à l’Assemblée nationale, sans oublier le Sénat »
Publié: 8 juillet 2024, THE CONVERSATION
Julien Robin, Université de Montréal
Le second tour des élections législatives du dimanche 7 juillet 2024 s’est tenu sous haute tension. Contre toute attente, le Nouveau Front populaire l’a emporté avec 176 sièges, devant le parti présidentiel qui a 154 sièges. Le Rassemblement national n’arrive que troisième, avec 140 sièges. Julien Robin, doctorant en sciences politiques, spécialiste de la vie parlementaire française, analyse pour nous ces résultats.
Que disent les résultats du deuxième tour des élections législatives ?
L’arrivée en tête du Nouveau Front populaire et la troisième place du Rassemblement national n’étaient vraiment pas prévues, au regard des dernières prévisions et si on se réfère au nombre de sièges remportés.
Ceci rappelé, ce qui me frappe c’est que le RN a changé d’envergure. Il est devenu le grand parti attrape-tout, comme l’a pû l’être en 2017 En Marche. De plus, le RN apparaît désormais comme une possibilité d’alternance. Tout l’entre deux tours s’est fait autour de ce parti et de la question du barrage républicain, sans lequel le RN aurait vraisemblablement obtenu une forte majorité relative voire une courte majorité absolue.
Il ne faut pas oublier que si le RN arrive troisième, il est malgré tout le premier parti de l’Assemblée nationale derrière deux coalitions qui rassemblent plusieurs partis. Ce n’est pas anecdotique car c’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième république que le groupe le plus important va se retrouver dans l’opposition. Cela aura des conséquences sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale, par exemple sur le temps de parole, notamment pour les questions au gouvernement, le nombre de députés en présence dans les commissions, peser sur l’ordre du jour de l’Assemblée. Le RN s’inscrit durablement dans le paysage parlementaire et il faudra étudier de près les résultats en voix.
C’est la confirmation de la tripartition, la fin de l’organisation de la vie politique en deux blocs, la gauche et la droite ?
Les résultats montrent qu’il existe trois blocs de taille proche. Emmanuel Macron a dissous pour avoir une clarification et le résultat est l’inverse. La première raison est que la gauche a réussi à s’unifier en peu de temps. La formation d’Emmanuel Macron se maintient tant bien que mal, mais s’effondre surtout par rapport à 2017. La droite républicaine réussit à résister dans un contexte difficile pour elle. C’est le paradoxe de la dissolution : sa décision a été prise en imaginant que la gauche allait imploser dans la foulée. Finalement elle s’unit et c’est la famille de la droite qui est éclatée entre les anciens centristes alliés d’Emmanuel Macron, la partie des Républicains qui a rallié Emmanuel Macron avec des personnalités comme Gérald Darmanin ou Bruno Le Maire, ceux qui ont suivi Eric Ciotti dans l’alliance avec le RN et les Républicains stricto sensu.
Le parti macroniste peut-il résister dans ce contexte ? Ne pourrait-on pas voir certains macronistes de gauche rejoindre le Nouveau Front populaire, et d’autres Horizon ?
Il y a une chose qui a beaucoup changé cette fois-ci avec la dissolution. Ces législatives n’arrivent pas après une présidentielle. Les députés Renaissance ont été élus ou réélus sur leur propre nom cette fois-ci. Certains ont voulu effacer la figure d’Emmanuel Macron ou retirer son nom des tracts et du matériel électoral. Ils ne sont plus les dépositaires de la légitimité et de la continuité présidentielle. Je ne suis pas complètement convaincu qu’on va assister à une implosion du parti. Je crois plus vraisemblable que des macronistes venant de gauche vont vouloir s’autonomiser, prendre de la liberté et vont vouloir pousser des textes ou des amendements. Et la même chose pourrait arriver avec la partie à droite de Renaissance. La barque macroniste va tanguer et aller jusqu’à se déverser. Le syncrétisme d’Emmanuel Macron, popularisé par le « en même temps », vient de prendre un sacré coup.
Que révèle le taux d’abstention ? Il est plus élevé qu’aux dernières législatives, mais près d’un tiers des Français ne va pas voter alors que les enjeux avaient été très dramatisés ?
Le taux de participation est faussement historique. Certes, il a rebondi de 19,2 points par rapport à 2022 et cela faisait 30 ans qu’on n’avait pas eu ce niveau de participation. Toutefois, si on regarde depuis la création de la Ve République en 1958, le premier tour de 2024 se classe 11e sur 17 premiers tours. Pour le second tour, on sera dans la même situation. Cela reste certes important. Mais n’oublions pas qu’il y a en plus 5 % des Français en âge de voter qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Résultat : on a entre 19 et 20 millions de Français qui ne se sont pas exprimés pour les élections législatives.
Que peut-on dire des reports de voix entre les blocs et au sein des blocs ?
Le barrage républicain a bien fonctionné, notamment pour les électeurs du Nouveau Front populaire qui n’ont pas hésité à voter fortement pour les candidats contre le RN : 70% des électeurs NFP du 1er tour ont voté pour le candidat LR en cas de duel avec le RN ; 79% pour le candidat Ensemble). A l’inverse, le report de voix était inégal selon l’étiquette partisane à gauche dans les duels avec le RN : les électeurs du camp présidentiel au 1er tour ont voté à 54% pour un candidat PS, EELV ou PCF, mais seulement 43% si c’était un candidat de la France Insoumise face au RN.
Dans un tel contexte, peut-on dire que le pouvoir va passer de l’Élysée à Matignon ?
Le pouvoir va sans doute passer de l’Élysée à Matignon, mais surtout en passant par le Palais Bourbon, sans oublier le palais du Luxembourg, siège du Sénat et où la droite républicaine y a la majorité. Emmanuel Macron n’a plus de toutes les cartes en mains pour gouverner, il va devoir composer davantage avec le parlement et les autres formations politiques.
Former un gouvernement ne va pas être facile dans ce contexte. Il existe des désaccords au sein du Nouveau Front populaire. Il faudra voir le rapport de force en nombre de députés. Est-ce qu’un gouvernement de majorité relative pourra tenir ? Ce soir, on peine à imaginer un gouvernement de coalition allant de LFI au centre droit.
La France a donc versé dans un régime parlementaire ?
En quelque sorte, la France verse dans une sorte de parlementarisme d’atmosphère. La vie politique française entre dans une phase inconnue : le parlementarisme, qui va induire de nouvelles pratiques politiques. Pour le moment, c’est une forme un peu baroque car nous nous retrouvons dans un parlementarisme introuvable avec trois blocs et un mode de scrutin qui ne permet plus d’assurer une majorité claire et stable. Nous n’avons pas l’habitude de créer des coalitions gouvernementales de cette façon car nous n’avons pas cette culture. De plus, nous restons dans un contexte présidentialiste, où les principaux leaders de gauche et de droite se positionnent en vue de la présidentielle. Si coalition il y a, ce sera avec des arrière-pensées, ce qui n’est pas le meilleur moyen d’avoir une coalition qui fonctionne convenablement.
On entend beaucoup dire que c’est le retour de la IVe République ? Qu’en est-il ?
Les résultats de ces élections législatives anticipées ressemblent aux législatures de la IVe République (par exemple, la IIe), où aucun groupe ne disposait de la majorité et les alliances gouvernementales vacillaient facilement.

Savoir si on va revivre cela relève plus de l’anticipation que de l’analyse sérieuse. Ce que je peux dire c’est que le parlementarisme repose sur la nécessaire création de coalition ou de majorité.
Or la Ve République n’est pas du tout dans cette logique avec le scrutin uninominal à deux tours qui doit créer de la stabilité et créer une majorité claire le soir de l’élection. Cela fait deux fois que cela ne réussit pas, en 2022 et en 2024. Or, dans notre système, comme chacun pense avoir la majorité le soir du deuxième tour, les campagnes ne posent pas la question des coalitions qu’on pourrait faire ensuite. Cela va donc être très compliqué.
Qu’est-ce que cela pourrait être une coalition, un contrat de gouvernement à l’allemande ? Ou peut-on imaginer un premier ministre pas trop marqué qui, comme Michel Rocard, cherche des majorités texte par texte ?
Imaginer un scénario à l’allemande où une fois les résultats connus, les partis négocient un contrat de gouvernement me semble peu probable. Aujourd’hui, tout est polarisé et il ne faut pas oublier le rôle du camp présidentiel dans cette polarisation en gouvernant avec beaucoup d’arrogance.
Une personnalité politique neutre, par exemple un élu de l’ex groupe central Liot, qui serait premier ministre me semble davantage possible. Nous sommes plus habitués à voir fonctionner un gouvernement avec une majorité relative que d’assumer la création d’une grande coalition. Ceci, dit, tout va peut être complètement changé demain et nous allons réussir à créer une telle grande coalition.
Ces élections ont vu l’émergence de nouvelles personnalités politiques (par exemple Marine Tondelier) ou la confirmation de jeunes figures (Gabriel Attal ou Jodran Bardella). Est-ce un renouvellement durable ?
Je crois que dans les situations de crise, d’instabilité, on a davantage confiance dans les personnalités avec une expérience politique. Imaginez que François Hollande qu’on disait fini en 2017 est de retour. Je ne nie pas que ces nouvelles personnalités peuvent avoir de l’influence dans les mois qui viennent. Mais n’oubliez pas que ni Jordan Bardella, ni Marine Tondelier ne sont députés à Paris alors que Marine Le Pen ou François Hollande le seront.