
LE DOSSIER DE METAHODOS :
1. ARTICLE – USA 2024 : Elon Musk épinglé pour des posts trompeurs ou faux sur X
2. ARTICLE – Présidentielle américaine 2024 : des comptes automatisés alimentent la désinformation sur le réseau social X, selon l’enquête d’une ONG
3. ARTICLE – Un compte de soutien à Kamala Harris suspendu sur X (ex-Twitter) après avoir levé une grosse somme
4. ARTICLE – Bruxelles, seul rempart contre Elon Musk?
5. ARTICLE – Élections américaines : les tweets trompeurs ou erronés d’Elon Musk atteignent 1,2 milliard de vues
MISE À JOUR : AJOUT DE L’ARTICLE 6
6. ARTICLE – La réaction de X aux émeutes britanniques dans le viseur de la Commission européenne
VOIR 3 DE NOS PRÉCÉDENTES PUBLICATIONS :
ELON MUSK : ENTRE INQUALIFIABLE ET INFRÉQUENTABLE ?
ENTRE SOUMISSION ET COMPLAISANCE : QUI OSERA CONDAMNER CLAIREMENT L’ACTION DE MUSK CONTRE LA DÉMOCRATIE ?
E.Macron avait déjà reçu MUSK en grande …
https://metahodos.fr/2024/07/31/elon-musk-entre-inqualifiable-et-infrequentable-maj/
« PEUT-ON ENCORE RECEVOIR LE PATRON DE TWITTER COMME N’IMPORTE QUEL PATRON ? »
TWITTER : HONORÉ PAR L’ÉLYSÉE ET VERSAILLES HIER, INTERDIT DEMAIN ? https://metahodos.fr/2023/06/07/twitter…
LE PROJET DE GIGAFACTORY DE TESLA BIEN AVANCÉ EN ESPAGNE ? LE RÉCUPÉRER EN FRANCE QUOI QU’IL EN COÛTE ?
« USINE TESLA CONTRE MODÉRATION DES CONTRAINTES ET SANCTIONS POUR TWITTER ? »
1. ARTICLE – USA 2024 : Elon Musk épinglé pour des posts trompeurs ou faux sur X
Washington – Selon l’ONG Center for Countering Digital Hate (CCDH), des informations fausses ou trompeuses sur les élections américaines relayées par Elon Musk ont été vues plus de 1,2 milliard de fois
Publié le 9 août 2024 L’OPINION
Le Centre contre la haine en ligne (Center for Countering Digital Hate, CCDH) a recensé 50 posts évoquant les élections, publiés depuis janvier par Elon Musk, et identifiés par des spécialistes de la désinformation comme faux ou trompeurs.
Avec 193 millions d’abonnés sur X, Elon Musk, qui a racheté le réseau social en 2022 pour 44 milliards de dollars, y affirme par exemple que les démocrates encouragent l’immigration illégale pour « importer des électeurs ».
« Satire ». Le milliardaire a aussi été vivement critiqué pour avoir relayé fin juillet une vidéo manipulée de la vice-présidente américaine et candidate démocrate Kamala Harris, avec des millions de vues, qu’il a ensuite présentée comme une « satire ».
Ces messages n’affichent pas les habituelles « notes » en dessous des posts – créées par des utilisateurs pour contextualiser des messages douteux ou erronés – outil promu par X pour lutter contre la désinformation.
Abus. « Elon Musk abuse de sa position de pouvoir en tant que propriétaire d’un réseau social influent sur la politique pour semer de la désinformation qui génère dissension et méfiance », a déclaré Imran Ahmed, directeur du CCDH.
« L’absence de notes sur ces posts montre que son entreprise échoue tristement à maîtriser les incitations boostées par l’algorithme qui peuvent mener à de la violence dans le monde réel », a-t-il ajouté.
Selon l’avocate Nora Benavidez, Elon Musk « se comporte comme s’il était irréprochable malgré un nombre grandissant de preuves quant au rôle préjudiciable qu’il joue pour alimenter la désinformation et la division avant les élections ».
« Ingérence » ? « Son comportement se rapprochant d’une ingérence dans l’élection, il revient à d’autres – au public, aux régulateurs et aux annonceurs – de lui faire rendre des comptes pour son attitude antidémocratique », a affirmé cette responsable de Free Press à l’AFP.
X, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP, a largement réduit ses équipes de modération des contenus, autrefois chargées de la lutte contre la désinformation, et assoupli son règlement, devenant selon des experts un refuge pour les fausses informations. Son robot conversationnel (chatbot en anglais), appelé Grok, est aussi accusé d’avoir diffusé de fausses informations sur les élections.
2. ARTICLE – Présidentielle américaine 2024 : des comptes automatisés alimentent la désinformation sur le réseau social X, selon l’enquête d’une ONG
L’activité des « bots » continue d’affecter X, malgré les promesses d’Elon Musk de s’attaquer à ce fléau, dénonce l’ONG Global Witness dans un rapport dévoilé mercredi.
Article rédigé par franceinfo 31/07/2024
Le compte d’Elon Musk sur X affiché sur un écran d’ordinateur portable et le compte de Kamala Harris sur X affiché sur un écran de téléphone, en Pologne, le 24 juillet 2024
Des comptes automatisés sur X (anciennement Twitter), qui ont diffusé de la désinformation et des discours de haine avant les élections britanniques, amplifient désormais les théories du complot autour de la campagne présidentielle américaine, a révélé mercredi 31 juillet l’enquête d’une ONG.
Quelque 45 comptes analysés par Global Witness, qui ont généré collectivement plus de trois milliards de vues entre le 22 mai et le 4 juillet et produit environ 440 000 messages, ont été actifs juste avant les élections britanniques début juillet. Au cours des deux semaines et demie qui ont suivi l’élection, leurs quelque 170 000 publications ont généré plus de 1,3 milliard d’impressions.
Certains comptes se sont ensuite tournés vers d’autres événements très médiatisés aux Etats-Unis, notamment la récente tentative d’assassinat de Donald Trump et le retrait du président Joe Biden de la campagne présidentielle, a affirmé l’ONG. Son rapport montre que l’activité des « bots » continue d’affecter X, malgré les promesses d’Elon Musk de s’attaquer à ce fléau lorsqu’il a acheté le réseau social fin 2022 pour 44 milliards de dollars. Ces comptes automatisés, qui ont produit collectivement environ 610 000 messages et amplifié des messages racistes et insultes sexistes, ont également propagé de la désinformation climatique.
Le rapport ne dit pas qui pilote ces comptes automatisés
« Il est choquant de voir à quel point il a été facile de trouver des comptes qui semblent être des bots, qui sèment la division autour du vote britannique, puis de les voir s’immiscer directement dans les discussions politiques aux Etats-Unis », a déclaré Ava Lee, responsable de campagne de Global Witness. Elle a appelé X à « accroître ses efforts de modération et à mieux appliquer ses propres règlements contre les activités inauthentiques ». « Nous comptons sur eux pour protéger nos démocraties des interférences », a-t-elle ajouté.
Global Witness n’a donné aucune information sur l’identité de ceux qui pilotent ces comptes automatisés. L’ONG n’a pas non plus apporté de preuves que des partis politiques britanniques payaient, utilisaient ou promouvaient ces bots dans le cadre de leurs campagnes. Elle s’est enfin refusée à répondre à la demande de commentaire de l’AFP.
3. ARTICLE – Un compte de soutien à Kamala Harris suspendu sur X (ex-Twitter) après avoir levé une grosse somme
Après avoir levé plus de 4 millions de dollars en à peine trois heures, le groupe « White Dudes for Harris » s’est vu suspendre son compte sur la plateforme X (ex-Twitter). Un incident qui n’est pas isolé alors que son propriétaire, le milliardaire Elon Musk, est un fervent soutien de Donald Trump.
Margot Ruault. 31 Juill 2024, LA TRIBUNE
Il ne se passe pas une semaine dans la campagne américaine sans que le nom d’Elon Musk ne soit évoqué dans la presse. Mardi, le réseau social X (ex-Twitter) du milliardaire américain a suspendu un compte de soutien en faveur de la candidate démocrate Kamala Harris. Le compte en question, @dudes4harris, est rattaché à l’initiative « White Dudes for Harris », comprenez « des hommes blancs en faveur de Kamala Harris ». Ce groupe de soutien, qui n’a cependant pas d’affiliation juridique avec la campagne de Kamala Harris, a levé la somme folle de plus de 4 millions de dollars pour la vice-présidente de Joe Biden lors d’une vidéoconférence sur la plateforme Zoom lundi.
Le compte a néanmoins été réinstallé ce mardi matin. D’après une capture d’écran publié sur X par les organisateurs du mouvement, il a été suspendu pendant quelques heures en raison d’un « rapport d’utilisateur » pour avoir violé les règles de la plateforme et plus précisément les « règles relatives à l’évitement de la suspension ». Une raison peu claire.
La réunion en ligne, qui a duré près de trois heures, a réuni près de 200.000 personnes, en majorité des hommes blancs, dont des acteurs comme Jeff Bridges, Mark Hamill ou encore Mark Ruffalo. Ce genre de groupe, axé sur l’identité, n’est pas inédit aux Etats-Unis. D’autres initiatives pour lever des fonds comme « Les femmes noires pour Harris » ou encore « Les femmes blanches pour Harris » ont ainsi vu le jour après l’annonce de la candidature de l’ancienne procureure dans la course à la Maison Blanche.
« Nous avons tellement fait peur à Elon Musk et Donald Trump ce soir qu’ils ont suspendu notre compte et ne nous laisserons pas revenir », a ainsi posté sur X l’entrepreneur Mike Nellis, un des organisateurs de « White Dudes for Harris ». Avant d’ajouter : « Ces gars sont effrayés par le succès que nous avons eu ce soir, mais nous n’allons pas abandonner. »
De son côté, Elon Musk n’a pas réagi, si ce n’est commenter la vidéo d’un utilisateur qui partage un extrait de la réunion Zoom où l’acteur Mark Hamill s’exprime sur l’état de santé mentale de Donald Trump et appelle à voter pour Kamala Harris. A propos de l’acteur, le milliardaire écrit que « son cerveau a mariné dans du Kool-Aid depuis un long moment ». Kool-Aid est une marque de boisson aromatisée aux Etats-Unis, et l’expression « Drinking the Kool-Aid » fait référence au fait de ne pas remettre en question une croyance, aussi dangereuse soit elle.
Un soutien sans faille
C’est en tout cas un secret de polichinelle : Musk fait partie des fervents soutiens de l’ancien président Donald Trump. Pourtant, à l’origine, le milliardaire avait annoncé qu’il ne soutiendrait financièrement aucun candidat. C’est la tentative d’assassinat de Donald Trump, le 13 juillet, qui lui a fait changer d’avis. « Je soutiens totalement le président Trump et lui souhaite un prompt rétablissement », avait-t-il écrit sur X. Avant d’ajouter dans un autre message : « La dernière fois que les Etats-Unis ont eu un candidat aussi costaud, c’était Theodore Roosevelt. »
Signe de son engagement sans faille : sa contribution financière à la campagne du candidat républicain. Le Wall Street Journalavait ainsi rapporté courant juillet que le milliardaire prévoyait de verser 45 millions de dollars par mois à America PAC, une entité juridique qui n’est cependant pas reliée à l’équipe de campagne de Trump. Une information toutefois démentie par Musk lui-même : « Je fais des donations à America PAC, mais à des niveaux beaucoup moins élevés », a-t-il précisé par la suite.
Des questions d’indépendance de la plateforme
Mais son engagement politique peut poser des questions d’indépendance, notamment par rapport à X. Le jour où Biden s’est retiré de la course à la Maison Blanche pour donner sa place à Kamala Harris, des utilisateurs du réseau social se sont plaints de ne pas avoir pu suivre le compte officiel de la campagne de la vice-présidente, rapporte le Washington Post. Le compte a gagné plusieurs milliers de followers en peu de temps lorsque le nom et le pseudo ont été modifiés pour Harris. Simple bug ou acte délibéré ? De nombreux dirigeants démocrates se sont en tout cas posés la question et certains ont même hésité à lancer une enquête à l’image de l’élu de New-York, Jerry Nadler.
Quand le patron de Tesla a racheté la plateforme Twitter en octobre 2022, renommé X, il a plaidé pour davantage de liberté d’expression, en voulant assouplir notamment les règles de modération. Pari réussi puisque la Commission européenne a par la suite ouvert une procédure d’enquête sur X fin 2023 pour des infractions au règlement européen sur les services numériques (DSA). Des lacunes ont notamment été relevées dans les obligations de transparence, de modération des contenus et de désinformation de la plateforme.
Depuis le rachat, le milliardaire a par ailleurs multiplié sur le réseau les propos complotistes, antisémites ou même transphobes. Et n’a pas caché politiquement ces derniers mois son aversion pour les démocrates et la gauche. Il y a quelques jours, Musk a même partagé sur son réseau social un faux clip de campagne de Kamala Harris, portant préjudice à la vice-présidente. Une publication qui viole même, selon des spécialistes, les propres règles de sa plateforme.
4. ARTICLE – Bruxelles, seul rempart contre Elon Musk?
Si le Royaume-Uni était resté dans l’Union européenne, il aurait bénéficié de la nouvelle loi sur les plateformes du numérique permettant d’intervenir lorsqu’une fausse information menace la sécurité publique
Publié le 6 août 2024
On reproche beaucoup à la Commission européenne de ne savoir que réguler, là où les Etats-Unis savent innover. Mais, parfois, la régulation fait envie. Au Royaume-Uni, le gouvernement reproche aux plateformes de réseaux sociaux, et en particulier à X (ex-Twitter) d’avoir contribué à propager des fausses informations qui ont jeté de l’huile sur le feu des émeutes. Le propriétaire de X Elon Musk semble y avoir contribué, écrivant que « la guerre civile est inévitable ». Est-ce une simple opinion, ou une mauvaise information mettant en danger la sécurité publique ? Aux Etats-Unis, le milliardaire a pris part à la campagne électorale en relayant une fausse vidéo de Kamala Harris, avec une IA imitant la voix de la candidate démocrate.
« Très efficace ». Dans le cas britannique, de nombreux responsables s’interrogent sur les changements possibles dans la loi nationale sur la sécurité numérique, qui date… de 2023. Les regards se tournent vers l’UE, première à avoir régulé les grandes plateformes et l’intelligence artificielle. Certains appellent même la Commission à intervenir dès maintenant : après tout, le Royaume-Uni est un pays voisin. S’il dérive vers la guerre civile, cela concerne le continent.
Mardi, la Commission européenne a indiqué que ce n’était pas son rôle de qualifier les commentaires d’Elon Musk. Mais elle a rappelé avoir des procédures en cours avec lui et X, sur des contenus illégaux et de la désinformation. En outre, grâce à sa récente loi sur les services numériques (DSA), en cas de hausse des menaces à la sécurité d’un pays, elle peut demander à une plateforme des mesures dans le cadre d’une discussion tripartite avec les autorités nationales concernées. Cet outil a été utilisé lors des émeutes en Irlande fin 2023. « C’est un mécanisme très efficace et on est prêt à l’employer si besoin, a dit un porte-parole de l’institution mardi. Mais il ne s’applique pas au Royaume-Uni. » A ajouter à la liste des regrets du Brexit…
5. ARTICLE – Élections américaines : les tweets trompeurs ou erronés d’Elon Musk atteignent 1,2 milliard de vues
Les démocrates encourageraient l’immigration illégale pour « importer des électeurs ». C’est l’une des informations fausses ou trompeuses sur les élections américaines relayées par Elon Musk sur son réseau social X, amassant plus de 1,2 milliard de vues cette année. Avec 193 millions d’abonnés, le milliardaire, soutien de Donald Trump, qui a racheté le réseau social en 2022, « abuse de sa position de pouvoir ».
Publié le : 09/08/2024 – FRANCE 24
Une désinformation massive. Des informations fausses ou trompeuses sur les élections américaines relayées par Elon Musk sur son réseau social X ont amassé plus de 1,2 milliard de vues cette année, a relevé jeudi 8 août une ONG, soulignant l’influence sur la campagne du milliardaire, soutien de Donald Trump.
Le Centre contre la haine en ligne (Center for Countering Digital Hate, CCDH) a recensé 50 posts évoquant les élections publiés depuis janvier par Elon Musk et identifiés par des spécialistes de la désinformation comme faux ou trompeurs.
Avec 193 millions d’abonnés sur X, Elon Musk, qui a racheté le réseau social en 2022 pour 44 milliards de dollars, y affirme par exemple que les démocrates encouragent l’immigration illégale pour « importer des électeurs ».
Le milliardaire a aussi été vivement critiqué pour avoir relayé fin juillet une vidéo manipulée de la vice-présidente américaine et candidate démocrate Kamala Harris, avec des millions de vues, qu’il a ensuite présentée comme une « satire ».
Dissension et méfiance
Ces messages n’affichent pas les habituelles « notes » en dessous des posts – créées par des utilisateurs pour contextualiser des messages douteux ou erronés – outil promu par X pour lutter contre la désinformation.
« Elon Musk abuse de sa position de pouvoir en tant que propriétaire d’un réseau social influent sur la politique pour semer de la désinformation qui génère dissension et méfiance », a déclaré Imran Ahmed, directeur du CCDH.
« L’absence de notes sur ces posts montre que son entreprise échoue tristement à maîtriser les incitations boostées par l’algorithme qui peuvent mener à de la violence dans le monde réel », a-t-il ajouté.
Selon l’avocate Nora Benavidez, Elon Musk « se comporte comme s’il était irréprochable malgré un nombre grandissant de preuves quant au rôle préjudiciable qu’il joue pour alimenter la désinformation et la division avant les élections ».
Attitude antidémocratique
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« Son comportement se rapprochant d’une ingérence dans l’élection, il revient à d’autres – au public, aux régulateurs et aux annonceurs – de lui faire rendre des comptes pour son attitude antidémocratique », a affirmé cette responsable de Free Press à l’AFP.
X, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP, a largement réduit ses équipes de modération des contenus, autrefois chargées de la lutte contre la désinformation, et assoupli son règlement, devenant selon des experts un refuge pour les fausses informations.
Son robot conversationnel (chatbot en anglais), appelé Grok, est aussi accusé d’avoir diffusé de fausses informations sur les élections.
6. ARTICLE – La réaction de X aux émeutes britanniques dans le viseur de la Commission européenne
Par Romane Armangau. Publié le 08/08/2024
Des poursuites judiciaires ont été engagées en décembre 2023 contre X pour le traitement des contenus illégaux et de la désinformation sur sa plateforme.
Une enquête de la Commission européenne lancée sur la plateforme X dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA) pourrait prendre en compte les émeutes actuelles au Royaume-Uni et la réponse de la plateforme aux violences, a déclaré un porte-parole de la Commission à Euronews jeudi.
Les procédures de la Commission lancées contre X en décembre 2023 ont été les premières engagées dans le cadre du règlement sur les services numériques, un texte historique de l’UE pour encadrer les plates-formes numériques.
L’enquête a pour but d’évaluer si X a pu enfreindre le DSA dans des domaines liés à la gestion des risques, à la modération de contenu, aux dark patterns, à la transparence de la publicité et à l’accès aux données pour les chercheurs. Elle a été déclenchée en réponse à l’absence de modération des contenus illégaux et de la désinformation, en particulier des contenus terroristes et violents diffusés dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.
Depuis qu’une attaque au couteau lors d’un cours de danse pour enfants a coûté la vie à trois fillettes à Southport le 30 juillet, les émeutes et les violences entre communautés se sont multipliées dans le pays.
X a jusqu’à présent joué un rôle central dans cette saga : elle a d’abord été utilisée comme un outil pour attiser la frénésie et la désinformation au sujet de l’attaque de Southport. Elle est depuis devenue un canal pour le milliardaire et propriétaire de X, Elon Musk, pour critiquer le premier ministre et amplifier la rhétorique anti-immigration qui a mis le feu aux poudres.
Dans une lettre ouverte, l’autorité britannique de régulation de l’audiovisuel a demandé aux réseaux sociaux d’empêcher que leurs plateformes ne soient utilisées pour propager la violence dans le cadre des émeutes qui se déroulent actuellement dans le pays.
À la question de savoir si la situation au Royaume-Uni pourrait être prise en compte dans l’enquête, un porte-parole de la Commission a déclaré à Euronews : « Nous ne pouvons pas être naïfs, bien sûr, et il pourrait y avoir des retombées potentielles dans l’UE« .
« La Commission suit de très près la situation au Royaume-Uni, mais aussi la réponse de X aux événements », a déclaré le porte-parole.
« Ces incidents qui se produisent actuellement au Royaume-Uni et la réaction de X à ces événements pourraient être pris en compte dans la procédure que nous avons ouverte contre X, notamment en ce qui concerne la désinformation et le contenu illégal« , a ajouté le porte-parole.
Si l’enquête aboutit à un constat d’infraction et que X ne prend pas de mesures correctives, des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial pourraient être imposées à la plateforme.
Elon Musk a déjà réfuté les conclusions de la Commission européenne sur la violation du DSA.