
« Ça va très mal se finir »
TITRAIT LE POINT QUI POURSUIVAIT : Le haut fonctionnaire publie « La Révolution obligée ». Et confie ses désillusions sur une classe politique qui semble « se contenter de gérer le déclin ».
Par Samuel Dufay Publié le 01/04/2024
« David Djaïz est toujours allé très vite. À 8 ans, il interrogeait le maire de sa ville sur sa politique en matière de pistes cyclables. À 34 ans, le voilà déjà major de Normale sup, énarque, inspecteur des Finances, enseignant à Sciences Po, coprésident d’une agence de conseil… et ancien conseiller du président de la République.
Sa mission à l’Élysée, où Emmanuel Macron le charge en septembre 2022 de suivre les travaux du Conseil national de la refondation (CNR) , dont il est nommé rapporteur national, aura été brève. Dès août 2023, l’intel… »

VOIR LA VIDÉO :
ARTICLE : « SANS REFONDATION DÉMOCRATIQUE, NOUS IRONS VERS LE PIRE »
David Djaïz, essayiste – LE 1
Quelles sont les principales lignes de fracture mises en évidence par les dernières élections ?
Bien entendu, il y a des inégalités économiques et un problème d’ultra-concentration des richesses, mais la France est une société moins inégalitaire que l’Angleterre ou les États-Unis grâce à la générosité de son État-providence. La principale fracture est de nature territoriale : elle oppose des lieux qui offrent d’importantes opportunités, comme les cœurs d’agglomération, et d’autres qui en offrent beaucoup moins, comme la ruralité ou certains quartiers. Ensuite, il y a une ligne de fracture d’ordre symbolique entre « les diplômés manipulateurs de symboles », qui ont accès à des emplois bien rémunérés et valorisés, ouverts sur le monde, et ceux qui exercent des métiers « de la main ou du cœur », selon l’expression de l’essayiste britannique David Goodhart, les métiers manuels ou du care.
Comment expliquer cette fragmentation ?
Notre vie politique et sociale repose sur des fondements bâtis à la Libération qui sont aujourd’hui tous en crise. Le fondement productif – la croissance et la richesse qui reposaient sur l’industrialisation et les grandes entreprises, notamment publiques – ne tient plus depuis que la désindustrialisation s’est accélérée et que les grands groupes français qui tirent l’économie du pays se sont profondément « dénationalisés », aussi bien dans leur actionnariat que dans leurs opérations. Le fondement social, aussi : la richesse produite sert à financer un système social généreux et des services publics importants, mais ce système est cassé. Il y a des inégalités criantes d’accès aux soins, des problèmes graves de transport, une école qui ne tient plus sa promesse républicaine de mobilité sociale…
…/…
VOIR L’ARTICLE COMPLET
