
L’UNION EUROPÉENNE AVERTIT ELON MUSK ET ANNONCE DES MESURES
« Mes services et moi-même seront extrêmement vigilants (…) concernant d’éventuelles violations du DSA, et nous n’hésiterons pas à utiliser tous les outils à notre disposition, y compris des mesures temporaires, si cela s’avérait nécessaire pour protéger les citoyens européens », a affirmé Thierry Breton. ( VOIR L’ARTICLE 1. CI CONTRE )
D’autres figures de la tech ont fait le choix d’être aux côtés de la candidate démocrate
Si Donald Trump a le soutien d’Elon Musk, d’autres figures de la tech ont fait le choix d’être aux côtés de la candidate démocrate à la présidentielle américaine. ( VOIR ARTICLE 2. Ci CONTRE )
NOTRE PRÉCÉDENTE PUBLICATION ET LE DOSSIER DE METAHODOS :
ÉLON MUSK ( TWITTER – X ) : ACCUSATIONS D’ABUS DE POUVOIR, DE DÉSINFORMATION D’INGÉRENCE – DOSSIER
1. ARTICLE – Elon Musk mis en garde par l’UE avant son interview sur X en direct avec Donald Trump : la modération s’applique à tous, « y compris à vous-même »
Le commissaire européen au numérique, Thierry Breton, a mis en garde lundi 12 août Elon Musk, propriétaire de X, à quelques heures d’une interview en direct avec Donald Trump, lui rappelant les obligations de modération sur le réseau social pour éviter « l’amplification de contenus dangereux ».
Dans un courrier adressé au milliardaire américain, Thierry Breton lui rappelle ses obligations dans le cadre de la nouvelle législation européenne relative aux services numériques (DSA), soulignant en particulier que cet impératif de modération s’applique à tous les utilisateurs de X – « y compris à vous-même », lui écrit-il.
Lire aussi | Avec le soutien d’Elon Musk à Trump, X pourrait plus que jamais devenir un outil de campagne des républicains
Elon Musk, qui a racheté le réseau social en 2022, compte plus de 193 millions d’abonnés. Coutumier des messages incendiaires contre les démocrates américains, le milliardaire doit interviewer lundi soir, en direct sur X, le candidat républicain à la présidentielle, qu’il soutient avec force. Cet échange « sera aussi accessible aux utilisateurs [de X] au sein de l’UE », rappelle Thierry Breton dans sa missive.
« Mes services et moi-même seront extrêmement vigilants (…) concernant d’éventuelles violations du DSA, et nous n’hésiterons pas à utiliser tous les outils à notre disposition, y compris des mesures temporaires, si cela s’avérait nécessaire pour protéger les citoyens européens », poursuit M. Breton. Pour Linda Yaccarino, directrice de X, il s’agit d’« une tentative sans précédent d’étendre une loi destinée à être appliquée en Europe à des activités politiques aux Etats-Unis », juge-t-elle dans un message publié sur la plate-forme.
Donald Trump a, par ailleurs, profité de l’approche de la diffusion de l’entretien pour reprendre la publication de ses messages sur la plateforme. Depuis le mois de janvier 2021, l’ancien président républicain avait seulement diffusé, le 25 août 2023, sa photo judiciaire, prise à l’occasion de sa brève arrestation dans l’Etat de Géorgie pour ses manœuvres de pressions électorales pendant la dernière élection présidentielle.
Agir « promptement »
Le DSA oblige toutes les plates-formes en ligne à mettre en place un système de signalement de contenus problématiques et à agir « promptement » pour retirer tout contenu illicite ou en rendre l’accès impossible dès qu’elles en ont connaissance. Après avoir racheté Twitter, Elon Musk a procédé à une vague massive de licenciements, qui a décimé les équipes de modération du réseau social.
Bruxelles a ouvert en décembre une enquête formelle contre le réseau social X, soupçonné de manquements à ses obligations en matière de lutte contre la désinformation. La Commission européenne avait en particulier souligné le faible nombre de modérateurs et un système de signalement des contenus illicites peu efficace. Le réseau social avait alors assuré qu’il restait « engagé à respecter la réglementation ».
Au printemps 2023, Thierry Breton s’était rendu à San Francisco, en Californie, pour expliquer à Elon Musk, alors nouveau propriétaire de Twitter (rebaptisé X ultérieurement), les règles à respecter en Europe. « Nous sommes sur la même longueur d’onde », avait lancé, tout sourire, le milliardaire américain au côté du commissaire, dans une scène devenue virale. Au fil des mois, cette complicité affichée a cédé la place à des échanges souvent tendus, par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
En juillet, Elon Musk avait accusé Bruxelles d’avoir tenté de négocier avec lui un « deal secret » pour « censurer des contenus sans le dire ». « Il n’y a jamais eu – et il n’y aura jamais – d’“accord secret”. Avec qui que ce soit », avait répliqué Thierry Breton, ajoutant : « A vous de décider si vous souhaitez ou non proposer des engagements… A bientôt (au tribunal ou pas). »
Lire aussi l’analyse : Que reste-t-il des promesses d’Elon Musk, un an après le rachat de X (ex-Twitter) ?
2. ARTICLE – Présidentielle américaine 2024 : Kamala Harris engrange à son tour des soutiens de la part des géants de la tech
Pierrick Leurent. Publié le 12/08/2024 FRANCE INFO
Aux États-Unis, plusieurs figures de la tech, dont Elon Musk le patron du réseau social X, ont décidé de contribuer financièrement à la campagne présidentielle de Donald Trump. Elles veulent, entre autres, que l’ancien président républicain favorise le secteur de la cryptomonnaie. Depuis début août, Kamala Harris, la candidate du camp démocrate a elle aussi reçu du soutien de la part du monde de la tech.
Dans une lettre datant du 9 août, 1 200 employés de la tech lui ont apporté leur soutien. Le monde de la finance s’est également engagé publiquement à voter pour elle. Des grands noms l’ont ainsi soutenue financièrement, à l’image de Laurence Powell Jobs, la veuve de Steve Jobs, et de Jony Ive, grand maître du design chez Apple.
Les géants de la tech, « sa famille »
Ces soutiens en provenance du monde de la tech, connu pour pencher à gauche, n’ont rien de très surprenant. Originaire d’Oakland, située dans la baie de San Francisco et donc dans la Silicon Valley, l’ancienne sénatrice de Californie connaît très bien ce secteur qui l’a vue grandir politiquement. En 2010, lorsqu’elle s’était exprimée au siège de Google, elle avait alors lancé : « Vous êtes ma famille ». En tant que vice-présidente à partir de 2021, elle a aussi pris à bras-le-corps le dossier de l’intelligence artificielle, en rencontrant notamment les patrons d’OpenAI ou de Microsoft.
Malgré tout, Kamala Harris n’a pas toujours été très tendre avec les géants de la tech. L’administration Biden a par exemple multiplié les appels à une meilleure régulation du secteur, sans pour autant ébranler le secteur. Les géants de la Silicon Valley veulent aussi, par ces différentes initiatives, rappeler que les voix discordantes – notamment celle d’Elon Musk – sont pour l’instant largement minoritaires.