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« EN FINIR AVEC LA DÉMOCRATIE » : QU’EST IL ADVENU DE L’OPTIMISME DE LA CHUTE DU MUR EN 1989

ÉMISSION: Que sont devenus les optimistes de 1989 ?

Samedi 13 juillet 2024 FRANCE CULTURE

1989 : chute du mur de Berlin, effondrement officiel de l’autre bloc, celui du communisme… On croyait en ce temps-là que la démocratie libérale avait triomphé, qu’elle n’avait plus aucun rival à la surface du globe. Alors que sont devenus les optimistes de 1989 ?

Avec

  • Francis Fukuyama Philosophe, économiste et chercheur en sciences politiques
  • Eugénie Mérieau Maitresse de conférences en droit publique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Un livre a marqué la fin du 20ᵉ siècle. La fin de l’histoire et le dernier homme, signé par un politologue de l’université de Stanford aux États-Unis, Francis Fukuyama. Il y explique la chute des régimes communistes par le besoin de dignité des individus et considère que toutes les sociétés tendent désormais vers la démocratie.

Mais depuis, le mouvement de transition, s’est grippé… L’idée que toute dictature aller voir son pouvoir, progressivement, s’effriter, avant de s’effondrer, n’a pas résisté à l’examen, au contraire.

À écouter : 1989-2019 : l’histoire continue. Entretien exceptionnel avec Francis Fukuyama 

Une désillusion dont Francis Fukuyama prend acte, 30 ans après la publication de son ouvrage : « On voit que la Chine ne respecte pas les règles internationales qu’on espérait la voir respecter, constate l’économiste, par exemple du point de vue de la propriété intellectuelle ou de la réciprocité des échanges. (…) Elle n’est pas le partenaire commercial que l’on espérait. (…) J’ai toujours pensé que de tous les systèmes autres que la démocratie libérale, la Chine représentait le plus grand défi pour les démocraties occidentales. Parce que c’est un état autoritaire qui a un vrai modèle : une économie quasi capitaliste, mais néanmoins très dirigiste. Et c’est un état plus autoritaire encore depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping.« 

C’est ce qu’explique Eugénie Mérieau. La juriste rappelle que pendant longtemps, on a cru à la «  », l’idée selon laquelle toutes les sociétés transiteraient mécaniquement vers la démocratie sous l’effet transitologiede la modernisation. Transition dont les régimes autoritaires ne seraient qu’une étape préliminaire. Or, selon Eugénie Mérieau, on assiste au contraire à une convergence des régimes autoritaires et démocratiques dans une zone grise du pouvoir. L’exemple de Singapour en offre un exemple édifiant. Le modèle démocratique illibéral en place dans la cité-état ne serait pas une étape vers la démocratie libérale, mais peut-être bien son futur visage.

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