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ELON MUSK ET LA DÉSINFORMATION : LA GRANDE BRETAGNE ET L’UE RÉAGISSENT, LA FRANCE TRÈS SILENCIEUSE – MÀJ 15 08 24 : L’UE RETROPEDALE

MISE À JOUR 15 08 24 : VOIR ARTICLE 4 :

La Commission européenne prend ses distances après la mise en garde de Thierry Breton à Elon Musk

EXTRAIT :

« Bruxelles désapprouve le moment choisi par le commissaire français pour hausser le ton face au patron de X avant son entretien avec Donald Trump. 

« La Commission européenne ne veut surtout pas être accusée de se mêler de la très tendue campagne présidentielle américaine. L’institution s’est distanciée, mardi 13 août, du rappel à l’ordre adressé par Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur et du numérique, à X, pile avant la diffusion d’un entretien entre le propriétaire du réseau social, Elon Musk, et le candidat républicain, Donald Trump. »

« Pourquoi Elon Musk semble intouchable »

TITRE LE MONDE QUI POURSUIT : « Après avoir jeté de l’huile sur le feu des émeutes au Royaume-Uni, le milliardaire, coutumier des sorties agressives, semble échapper à toute répercussion. Le patron de X devait interviewer Donald Trump sur son réseau social, lundi soir. »

Elon Musk, acteur politique de la droite extrême, puissance X 

TITRE PAR AILLEURS LE MONDE : « En deux ans, il a transformé Twitter en instrument de pouvoir au service de ses idées, qui n’en finissent pas de dériver. Le milliardaire sait aussi se montrer conciliant, y compris avec les régimes autoritaires, quand ses intérêts sont en jeu. « 

VOIR NOS PUBLICATIONS PRÉCÉDENTES ET LE DOSSIER METAHODOS :

ELON MUSK ET LA DÉMOCRATIE : LES DÉRAPAGES SUR X – D’AUTRES « TECH » SOUTIENNENT KAMALA HARRIS –

L’UNION EUROPÉENNE AVERTIT ELON MUSK ET ANNONCE DES MESURES

https://metahodos.fr/2024/08/12/elon-musk-et-la-democratie-des-derapages-sur-x/

1. ARTICLE – Elon Musk exhorté à se comporter de manière plus responsable sur X ou à démissionner.

Il a déclaré que « la guerre civile est inévitable » en réponse à un message sur la violence au Royaume-Uni

Le 2024-08-10 Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités Développez vous

En réponse aux préoccupations croissantes concernant la violence alimentée par les réseaux sociaux, le gouvernement du Royaume-Uni et d’autres acteurs, la Chamber of Progress, un groupe de défense des entreprises technologiques, exhorte le milliardaire Elon Musk à assumer son rôle de leader chez X avec plus de sérieux, ou à démissionner s’il ne peut pas le faire.

Depuis le 29 juillet, lorsque des influenceurs de droite ont fait de fausses allégations sur X/Twitter et d’autres plateformes de médias sociaux, accusant les musulmans et les immigrants du meurtre de trois enfants poignardés, des dizaines d’émeutes d’extrême droite ont éclaté dans tout le pays. Des groupes tels que l’Institut pour le Dialogue Stratégique et Amnesty International ont pointé du doigt les publications sur des services de médias sociaux tels que X, Telegram et TikTok, les accusant d’amplifier la haine raciale et d’inciter à des troubles violents. 

En réponse à ces événements, la ministre britannique de la Justice, Heidi Alexander, a appelé Musk à se comporter de manière plus responsable après que ce dernier ait déclaré que « la guerre civile est inévitable » en réponse à un message sur la violence. Le régulateur britannique des télécommunications, Ofcom, a également publié une lettre ouverte conseillant aux fournisseurs de services en ligne de respecter leurs obligations actuelles et futures pour empêcher leurs plateformes de promouvoir la violence et la haine. 

« En vertu des réglementations de l’Ofcom antérieures à la loi sur la sécurité en ligne, les plateformes de partage de vidéos basées au Royaume-Uni doivent protéger leurs utilisateurs contre les vidéos susceptibles d’inciter à la violence ou à la haine », a déclaré Gill Whitehead, directeur du groupe de l’Ofcom chargé de la sécurité en ligne. « Nous attendons donc des plateformes de partage de vidéos qu’elles veillent à ce que leurs systèmes et processus soient efficaces pour anticiper et répondre à la diffusion potentielle de matériel vidéo préjudiciable découlant des récents événements ».

Whitehead a indiqué aux fournisseurs de services qu’ils devaient bientôt s’acquitter de nouvelles obligations en matière de modération de contenu en vertu de la loi sur la sécurité en ligne, mais qu’il était temps d’agir. (Il a également été rapporté cette semaine que la loi sur la sécurité en ligne, qui entrera en vigueur l’année prochaine, pourrait de toute façon ne pas être en mesure de lutter suffisamment contre les mensonges anti-immigration sur les médias sociaux).

Elon Musk invité à réfléchir à l’impact de ses propos ou à démissionner

La Chamber of Progress se joint désormais au chœur appelant Musk à modérer son discours et sa plateforme. Dans une lettre adressée à Musk, Kayvan Hazemi-Jebelli, directeur principal de la Chamber of Progress en Europe, souligne l’impact potentiel de ses mots. « Les récentes émeutes raciales d’extrême droite au Royaume-Uni, déclenchées par de fausses allégations concernant les coups de poignard de Southport, soulignent le devoir moral de chaque individu utilisant ces plateformes, en particulier ceux qui ont des centaines de millions de followers comme vous, d’agir de manière responsable », écrit Hazemi-Jebelli. 

« Vous occupez une position influente dans le domaine de la technologie et des médias, et vous contrôlez X, une plateforme de médias sociaux grand public où près de 200 millions d’utilisateurs suivent vos commentaires. Vous avez donc une responsabilité accrue de ne pas amplifier personnellement des contenus susceptibles de provoquer des violences, la destruction de biens et la perte éventuelle de vies humaines. Malheureusement, vous n’avez pas respecté cette exigence.

Et de continuer en disant : 

« Depuis le début de l’attaque anti-immigrés, vous avez répété les points de vue de l’extrême droite, minimisé la gravité du préjudice, tourné en dérision les efforts de la police britannique en réponse à ces émeutes, et accentué la division. Vos commentaires selon lesquels « la guerre civile est inévitable » se rapprochent dangereusement d’une tentative de justification de la poursuite de la violence et de la destruction.

« Je vous invite à réfléchir à l’impact de vos propos sur les immigrés et les minorités qui vivent actuellement dans la peur ou sont confrontés à des préjugés, que ce soit au Royaume-Uni ou à l’étranger. Nombre de ces personnes ont joué un rôle essentiel dans la croissance de l’industrie technologique que nous connaissons aujourd’hui. Les immigrés ont travaillé dur pour bénéficier non seulement à l’économie au sens large, mais ont également contribué au succès d’entreprises telles que X, Tesla et SpaceX.

« Veuillez réfléchir à l’impact de vos paroles et agir de manière plus responsable à l’avenir. Si vous souhaitez continuer à amplifier les voix racistes qui sèment la discorde et à promouvoir une rhétorique irresponsable, je vous demande instamment de démissionner de votre poste de direction chez X et de permettre à des dirigeants plus responsables d’éliminer l’impression de partialité que votre discours a créée ».

2. ARTICLE – «Grande expulsion», Kamala Harris, guerre en Ukraine…, Les théories radicales de Trump face à Elon Musk

Par Le Figaro 13 08 24

Au cours d’un échange de trois heures sur X, l’ancien président a multiplié les phrases chocs et les vérités déformées, de l’immigration au changement climatique en passant par le volet international

SOMMAIRE

Donald Trump et son richissime soutien Elon Musk ont échangé un florilège de théories radicales lundi, en comparant les immigrés clandestins à des «zombies»ou en parlant de «coup d’État» contre le président américain Joe Biden, lors d’une conversation sur X, largement retardée par des problèmes techniques.

Le patron du réseau social, également aux manettes de Tesla et Space X, avait promis un moment «très divertissant». Il a surtout permis au candidat républicain de recycler ses thèmes de campagne en présence d’un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire. La discussion a été écoutée par plus d’un million d’utilisateurs en direct.

Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais s’opposer. Voilà ce qu’il faut retenir de leurs échanges.

Trump promet «la plus grande expulsion de l’histoire» des États-Unis

L’ex-président républicain a une nouvelle fois promis «la plus grande expulsion de l’histoire» (d’immigrés clandestins, NDLR) des États-Unis, en affirmant faussement que l’afflux massif de migrants sous l’administration Biden a fait augmenter la criminalité. «Nous avons des gens qui affluent comme si c’était une (…) apocalypse zombie», a acquiescé son interlocuteur. L’ancien chef de l’État américain a repris en affirmant que «des millions de personnes arrivent par mois» durant le mandat de Joe Biden«Je crois que plus de 20 millions de personnes sont entrées dans notre pays, beaucoup venant de prisons, d’établissements psychiatriques ou, dans une version plus grande, d’asiles de fous.»

L’ex-président a également attaqué Kamala Harris sur le thème de l’immigration, en déformant une nouvelle fois la vérité. «Elle veut libérer tous les prisonniers qui sont en détention, et certains d’entre eux sont vraiment mauvais, a-t-il lancé. Cela vient d’être révélé aujourd’hui. Elle était la tsar des frontières, et les gens ne peuvent pas les laisser s’en tirer avec leur campagne de désinformation. Maintenant, elle dit qu’elle n’était pas vraiment impliquée… Elle était totalement aux commandes.»

Le «coup d’État» de Kamala Harris contre Joe Biden

Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de l’ancien président dans la course à la Maison Blanche, comme une candidate «d’extrême gauche». À la peine pour contrer l’enthousiasme généré par l’entrée en lice de Kamala Harris, Donald Trump a remis en cause sa légitimité. Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, «était un coup d’État», a fulminé le tribun de 78 ans. «Elle n’a pas donné d’interview depuis le début de cette escroquerie et, quoi qu’on en dise, il s’agissait d’un coup d’État. Il s’agit d’un coup d’État contre un président des États-Unis.»

Sur le changement climatique, Trump se réjouit d’avoir «plus de propriétés en bord de mer»

Donald Trump a ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par «plus de propriétés en bord de mer». Ce qui ne l’a pas empêché de valoriser les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu’il trouve «incroyables»«Ce n’est pas comme si la maison était en feu immédiatement», a abondé Elon Musk, qui a félicité le tribun pour ses «tweets épiques».

L’ex-président a également affirmé que la menace d’une guerre nucléaire était bien plus importante que la menace posée par le changement climatique. «La plus grande menace ? « La plus grande menace ? Ce n’est pas le réchauffement climatique, où l’océan va monter d’1/8e de pouce (trois millimètres) au cours des 400 prochaines années…»

Sur les relations avec l’Europe, Trump tacle l’engagement sur l’Ukraine

Le candidat a de nouveau affirmé que les pays européens ne faisaient pas leur part du travail en ce qui concerne l’aide à l’Ukraine. «Sur l’Ukraine, nous donnons 250 milliards de dollars et eux environ 71 milliards de dollars.» Pourtant, au mois de juin, les pays européens s’étaient engagés à fournir à l’Ukraine une aide plus importante que celle fournie par les États-Unis.

Sur le volet des relations économiques avec le Vieux Continent, Donald Trump s’est insurgé sur les conditions de vente des automobiles. «Si vous construisez une voiture aux États-Unis, vous ne pourrez pas la vendre en Europe. Vous ne pourrez tout simplement pas la vendre. C’est impossible.»

Sur les relations avec les pays autoritaires, Trump vante ses relations avec Poutine 

Donald Trump en a profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong-un. S’il revient au pouvoir, les États-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis. «Je pense que les gens sous-estiment le risque d’une troisième guerre mondiale», a complété Elon Musk.

Le républicain a également raconté une anecdote, dans laquelle il aurait réussi à faire pression sur la Chine pour qu’elle n’achète plus de pétrole à l’Iran. «L’Iran était ruiné parce que j’ai dit à la Chine : ’’Si vous achetez du pétrole iranien…’’ Le pétrole, c’est une question de pétrole, c’est là que se trouve l’argent. ’’Si vous achetez du pétrole iranien, vous ne ferez aucune affaire avec les États-Unis.’’ Et je le pensais vraiment, et ils ont dit : ’’Nous passerons notre tour’’, et ils n’ont pas acheté de pétrole.» Une nouvelle affirmation erronée. 

Elon Musk a semblé faire acte de candidature pour un futur gouvernement

Le patron de Space X a même semblé candidater pour un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu’il aimerait participer à une commission qui «s’assurerait que l’argent des contribuables est dépensé à bon escient». Une perspective séduisante pour l’ex-président, qui a félicité Elon Musk pour les vagues de licenciements qu’il a imposées chez X«Vous êtes le meilleur réducteur de coûts», a-t-il complimenté.

3. ARTICLE – «Divertissement garanti» : Elon Musk affirme son virage politique et va interviewer Donald Trump sur X

Par Klara Durand LE FIGARO 12 08 2024

Le propriétaire du réseau social utilise désormais son compte X pour transmettre ces idées politiques pro-républicaines. De cette manière, il entend combattre le camp démocrate et «le virus woke.»

«Divertissement garanti.» Dans un tweet publié ce lundi, Elon Musk a annoncé qu’il tiendra une interview avec l’ex président des États-Unis et candidat à sa réélection, Donald Trump. L’entretien sera diffusé en direct sur X (ex-twitter). La conversation aura lieu à partir de 17h, heure de Washington (2heures du matin à Paris). Ces dernières semaines en effet, le milliardaire a officiellement apporté son soutien au candidat du parti Républicain. 

Selon le Wall Street Journal, les deux hommes se sont rencontrés en mars et se parlent depuis régulièrement au téléphone. Un rôle de conseiller pour le magnat de la tech serait même en discussion si l’ancien président retrouvait les clés de la Maison Blanche. «Je respecte beaucoup Elon Musk, et il me respecte», a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse la semaine dernière. «Comme moi, il pense que ce pays a de gros problèmes et est en grand danger.» Pour l’heure, Elon Musk n’a pas donné plus d’indices sur le contenu de l’échange prévu avec l’ex-président des États-Unis mais il promet une interview «sans scénario prédéterminé, sans limite sur les sujets abordés et qui devrait être très divertissante!»

Inciter 800.000 personnes à voter Trump 

Le projet de cette interview semble avoir été mûrement réfléchi. Selon une enquête du Wall Street Journal, Elon Musk a aussi rencontré, lors de réunions hebdomadaires, des consultants et des fournisseurs proches des Républicains et de Donald Trump. Ces derniers lui ont présenté un «political-action committee»(ou un comité d’action politique en français). Surnommé le «PAC», il vise à inciter 800.000 personnes à voter pour Donald Trump dans les États clefs. Pour y parvenir, le budget de ce PAC est estimé à 160 millions de dollars. L’implication d’Elon Musk dans celui-ci a été révélée le 12 juillet par Bloomberg, qui a rapporté que le milliardaire avait fait un don d’un montant inconnu au PAC.

Plus que de s’investir dans ce projet, Elon Musk en a pratiquement pris le contrôle, révèle également le Wall Street Journal. Moins de trois mois après son lancement, Elon Musk aurait approuvé le licenciement de la plupart des prestataires du projet. Il aurait également remplacé les conseillers basés au Texas, après la campagne présidentielle ratée du gouverneur de Floride, Ron DeSantis. «Musk aborde l’effort électoral avec son style caractéristique, pratique et chaotique, rappelant sa prise de contrôle de Twitter en 2022 et ses premiers efforts pour atteindre les objectifs de production de Tesla», souligne le journal américain, qui précise : «La nouvelle direction du super PAC est convaincue qu’elle peut remplir le mandat du groupe, et l’équipe de Trump a exprimé son soutien aux récents changements.» 

Donald Trump se remet à tweeter 

Une aubaine pour Donald Trump, qui ne pouvait pas rêver meilleur soutien. Avec cette interview sur X et la participation de son propriétaire au PAC, Donald Trump peut enfin faire son grand retour sur la plateforme, avec laquelle il a connu des hauts et des bas. L’ex président en avait été banni en janvier 2021 suite à l’invasion du Capitole. Avant de voir son compte réintroduit en novembre dernier, peu après le rachat de la plateforme par Elon Musk. Jusqu’ici, Donald Trump n’avait tweeté qu’une seule fois, en août 2023. Dans son tweet, il faisait la promotion de son site officiel accompagné de sa photo judiciaire. 

Mais ces dernières heures, l’homme politique est sorti de son silence. Désormais face à la candidate démocrate Kamala Harris, Donald Trump voit sa campagne mise quelque peu en difficultés. Cette interview inédite sur X a pour objectif de réaffirmer sa présence en ligne. En quelques heures, il en a profité pour tweeter plusieurs fois d’affilée. Il a d’abord partagé son clip de campagne, où il avance sous un orage avec sa fameuse casquette «Make America Great Again» vissé sur la tête. D’autres séquences s’enchaînent, de ses meetings à travers les États-Unis et d’images de ses partisans réjouis de le voir à la tribune. 

Dans la foulée, Donald Trump s’est adressé à ses quelque 88,1 millions d’abonnés. «Êtes-vous dans une meilleure situation aujourd’hui que lorsque j’étais président ? Notre économie est en ruine. Notre frontière a été effacée. Nous sommes une nation en déclin. Rendre le rêve américain à nouveau ABORDABLE. Rendre l’Amérique à nouveau SÉCURISÉE. Rendre l’Amérique à nouveau GRANDE!»,a-t-il écrit. Un message qui va dans le sens de son programme économique, qui se veut protectionniste. Il envisage, notamment, l’établissement d’un droit de douane de base sur les biens fabriqués à l’étranger, afin de favoriser les produits américains. 

Elon Musk inquiet du virus «woke» 

Pour aborder ce sujet, comme le reste de ses idées politiques, il peut donc compter sur Elon Musk. Outre d’afficher sa préférence pour Donald Trump et d’organiser cette interview, le milliardaire a fait de son propre compte X un véritable fil politique.

Comme le notent les journalistes du Washington Post « Auparavant, près d’un tiers de son fil d’actualité était consacré à des publications sur ses entreprises Tesla et SpaceX. […] Désormais les publications contenant le terme “Woke mind virus’’(littéralement “le virus de la bien-pensance” qui vise, dans l’usage qu’en fait Elon Musk, à critiquer le camp démocrate ndlr) occupent cette même place.» Selon Elon Musk, ce «virus woke» empêche le progrès. Le milliardaire le perçoit comme un véritable ennemi à combattre. Avec un but : éviter que celui-ci ne «détruise la civilisation» et que l’humanité «n’atteigne jamais Mars»

Par conséquent, le milliardaire s’est alors mis à tweeter ou à partager presque frénétiquement du contenu politique. Il critique ouvertement les questions sur l’identité de genre, mais pas seulement. Le 29 juillet dernier, c’est une vidéo trompeuse générée par une intelligence artificielle et prêtant de faux propos à Kamala Harris, qu’il a partagé à ses 198 millions d’abonnés. Ces derniers jours, c’est sur la situation au Royaume-Uni, qu’Elon Musk n’a pas manqué de donner son avis. Sous une publication à propos des émeutes anti-immigrations qui ont lieu dans le pays, il a répondu par un commentaire affirmant «que la guerre civile est inévitable.» Il a également relayé plusieurs tweets à charge contre le premier ministre anglais Keir Starmer.  

Rappel à l’ordre 

Ce virage politique sur son compte soulève des interrogations. À quelques heures de son interview avec Donald Trump, la Commission européenne a rappelé Elon Musk à ses obligations de modération des contenus dans l’Union européenne. 

L’échange étant accessible à tous les utilisateurs de la plateforme, dont ceux européens, le milliardaire doit normalement se conformer au Digital Services Act, le texte qui liste les obligations en question. Or, l’exercice, entre deux hommes habitués aux déclarations outrancières et polémiques, sera risqué, sur une plateforme accusée d’être devenue un porte-voix pour la droite radicale et laxiste face à la désinformation. 

Reste à découvrir si l’interview se déroulera sans éclats mais aussi, sans problèmes techniques. De précédentes interviews similaires sur X avaient tourné au fiasco. À l’image de l’entrée en campagne de l’ex candidat républicain Ron DeSantis, annoncée sur X et modérée par Elon Musk, mais qui avait rencontré des difficultés de diffusion.

ARTICLE 4 : La Commission européenne prend ses distances après la mise en garde de Thierry Breton à Elon Musk

Bruxelles désapprouve le moment choisi par le commissaire français pour hausser le ton face au patron de X avant son entretien avec Donald Trump. 

Par  (Bruxelles, correspondance)Publié le 13 août 2024 LE MONDE

La Commission européenne ne veut surtout pas être accusée de se mêler de la très tendue campagne présidentielle américaine. L’institution s’est distanciée, mardi 13 août, du rappel à l’ordre adressé par Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur et du numérique, à X, pile avant la diffusion d’un entretien entre le propriétaire du réseau social, Elon Musk, et le candidat républicain, Donald Trump.

« Le timing et la formulation de la lettre n’ont été ni coordonnés ni convenus avec la présidente [Ursula von der Leyen] ou le collège » des commissaires, a déclaré Arianna Podesta, porte-parole de l’exécutif européen. La précision n’est pas anodine et sonne comme un désaveu du moment choisi par M. Breton pour hausser le ton, alors que Bruxelles retient son souffle en vue du scrutin américain.

Lundi, le Français a alerté le patron de X sur son devoir de respecter les règles européennes en matière de modération des contenus, dressées dans le règlement sur les services numériques (connu sous le sigle anglais DSA, pour Digital Services Act). Avec l’entrée en vigueur de cette législation, en octobre 2022, l’Union européenne (UE) est devenue pionnière en matière d’encadrement des réseaux sociaux et des risques systémiques qu’ils posent pour la société, leur imposant notamment de prévenir « l’amplification de …

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