
« L’ultime apparition, presque jusqu’à la caricature, de la figure littéraire de l’ambitieux »
« Le Chanoine » ressemble trait pour trait à l’actuel locataire de l’Elysée : « visage fin », « grand nez », « favoris anachroniques »,soit « l’ultime apparition, presque jusqu’à la caricature, de la figure littéraire de l’ambitieux », écrit Bellanger, qui le voit en réincarnation du Julien Sorel de Stendhal. » VOIR ARTICLE 1
Ni « souffle » ni « bouillonnements »
« A la lecture d’« Un personnage de roman », on n’entend ni « souffle » ni « bouillonnements » VOIR ARTICLE 2. de 2017
1. ARTICLE – Emmanuel Macron, « prince de l’indécision » et « prestidigitateur de lui-même », dans un roman
Dans « Les Derniers jours du Parti socialiste », Aurélien Bellanger dresse un lucide portrait du chef de l’Etat, déjà source d’inspiration de plusieurs écrivains.
Quand deux écrivains se croisent dans un salon littéraire, c’est une question qu’ils se posent : Emmanuel Macron ferait-il un bon personnage de roman ? Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, que personne au sein de l’ex-majorité n’a été capable d’expliquer, l’analyse des intentions présidentielles s’est, en partie, déplacée sur le terrain psychologique, source d’inspiration nouvelle pour les romanciers, fascinés quand la réalité semble soudain dépasser la fiction. Un personnage de roman (Julliard), s’appelait justement le livre que Philippe Besson avait consacré en 2017 à Emmanuel Macron et à sa première campagne présidentielle. Il ne croyait pas si bien dire…
Tout juste sorti en librairie, Les Derniers Jours du Parti socialiste (Seuil, 480 pages, 23 euros), d’Aurélien Bellanger, roman à clé sur le mouvement du Printemps républicain, créé en 2016 pour promouvoir la laïcité, dresse le portrait d’un « ministre banquier » élu à l’Elysée. « Le Chanoine » ressemble trait pour trait à l’actuel locataire de l’Elysée : « visage fin », « grand nez », « favoris anachroniques », soit « l’ultime apparition, presque jusqu’à la caricature, de la figure littéraire de l’ambitieux », écrit Bellanger, qui le voit en réincarnation du Julien Sorel de Stendhal.
Il le décrit ainsi : un homme « ambigu », « émancipé de toutes les appartenances », « flott[ant] entre la droite et la gauche » et qui,….
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2. ARTICLE DE 2017 – Macron sans ampleur romanesque
A la lecture d’« Un personnage de roman », on n’entend ni « souffle » ni « bouillonnements », qui n’ont jamais, du reste, tellement compté dans la panoplie littéraire de Philippe Besson

Au rang des rituels de l’élection présidentielle, il faut désormais compter « le-livre-d’écrivain-dans-les-pas-du-candidat-vainqueur ». Après L’Aube, le soir ou la nuit, de Yasmina Reza (Flammarion, 2007), sur Nicolas Sarkozy, et Rien ne se passe comme prévu, de Laurent Binet (Grasset, 2012), sur François Hollande, voici Un personnage de roman, de Philippe Besson, résultat d’un « compagnonnage » entamé avec Emmanuel Macron il y a un an, après que le second a quitté le gouvernement, le 30 août 2016.
Les images de cette journée provoquent une « illumination » chez Philippe Besson, qui a rencontré Emmanuel et Brigitte Macron deux ans plus tôt à un dîner et s’est lié d’amitié avec eux : l’ex-ministre de l’économie « sera président un jour ». « C’est cette impression d’irrésistible qui décide le livre », écrit-il. Impression, doublée de la certitude qu’il y a là une« aventure » à raconter. « Je vais écrire une espérance. Et dans l’espérance, on entend le souffle, l’exaltation, les bouillonnements, on redoute les désillusions. »
Julien Sorel ou Rastignac
Hélas, non, à la lecture d’Un personnage de roman, on n’entend rien de tout cela. Ni « souffle » ni « bouillonnements » – qui n’ont jamais, du reste, tellement compté dans la panoplie littéraire de Philippe Besson. Mois après mois, l’écrivain accompagne son héros, auquel il porte une affection et une admiration non dissimulées, dans certains déplacements.