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LE BLOCAGE POUR MATIGNON : EXIGER – EN MÊME TEMPS – UNE COHABITATION, LA POURSUITE DU MACRONISME ET LA NEUTRALISATION DES OPPOSITIONS MAJORITAIRES – MAJ –

MISE À JOUR :

ARTICLE 3 – L’impasse politique française vue par la presse internationale : « C’est l’orgueil, encore une fois, qui a entraîné le président dans ce bazar »

1. ARTICLE – Premier ministre : « le parfum de cohabitation » de Macron, comme une odeur d’arnaque…

Politique. L’Elysée promet que le prochain Premier ministre exhalera un « parfum de cohabitation ». Cet engagement ambigu semble difficilement tenable.

Par Paul Chaulet. Publié le 04/09/2024 L’EXPRESS

La formule a l’ambiguïté de la novlangue macroniste. Ces concepts que chacun interprète à sa guise, c’est d’ailleurs leur raison d’être. L’Elysée a promis tout l’été que le prochain Premier ministre et son équipe exhaleraient un « parfum de cohabitation ». L’engagement, seriné à longueur d’articles de presse, serait fidèle au verdict des urnes. Certes, le camp présidentiel a perdu les élections législatives, rien ne peut être comme avant. Mais comme personne n’a gagné, les clefs du camion ne peuvent pas être confiées à un opposant irréductible au chef de l’Etat.

Méfiez-vous des oxymores. Il faut souvent n’en conserver qu’un mot. Emmanuel Macron semble surtout attentif à l’odeur dégagée par son nouveau Premier ministre. Prière de privilégier la douceur. Dès juillet, le président de la République demandait au futur exécutif de « ne pas détruire ce qu’on vient de faire, mais de bâtir et d’avancer », citant l’attractivité du pays. Il s’assigne alors l’obligation de former un gouvernement majoritaire pour mieux exclure le Nouveau Front populaire(NFP), arrivé en tête en nombre de sièges. Argument pratique pour évincer son programme radical. …

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2. ARTICLE – Blocage pour Matignon : le grand déni français

Et si l’équation politique à laquelle se heurtent Emmanuel Macron et tous ses « consultés » était en réalité très simple ? Il ne peut pas y avoir de majorité ni de « stabilité institutionnelle », avec un double cordon sanitaire, l’un contre le RN, l’autre contre LFI (voire le NFP).

Jean-Eric Schoettl ATLANTICO

Jean-Éric Schoettl est ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel entre 1997 et 2007. Il a publié La Démocratie au péril des prétoires aux éditions Gallimard, en 2022.

Atlantico : Emmanuel Macron procrastine-t-il en enchaînant les consultations en vue de la nomination d’un Premier ministre ? Plusieurs noms circulent, mais le blocage persiste…

Jean-Eric Schoettl : Je ne crois pas que la durée de ces consultations s’explique par la procrastination. La désignation du Premier ministre et le choix de l’équipe gouvernementale (celui-ci doit suivre de près celle-là car, si la République peut vivre sept ou huit semaines avec des ministres démissionnaires, elle ne peut fonctionner sans ministres plus de quarante-huit heures) est un exercice d’une difficulté aigüe dans les circonstances présentes, nées de la décision incompréhensible de dissoudre l’Assemblée prise par Emmanuel Macron le 9 juin.

Il faut un gouvernement composé de personnalités dévouées et expérimentées, qui ne soit pas une réplique de l’existant. Il doit être aussi pluraliste que possible mais délié des enjeux partisans. Il devra mener une politique qui soit à la fois suffisamment acceptable pour ne pas se faire renverser et à la hauteur des enjeux économiques, financiers, sécuritaires et géopolitiques. Parmi ces enjeux, il y a ceux qui sont imposés par les contraintes économiques et financières (vote du budget, désendettement) et ceux qui tiennent à la nécessité de restaurer l’autorité de l’Etat. La demande d’ordre et de sécurité est majoritaire : c’est un des rares enseignements clairs de ces élections.  Emmanuel Macron ne peut non plus, sans brader l’acquis de sept années de mandat, nommer un Premier ministre hostile à la politique de l’offre, partisan de l’abaissement de l’âge de la retraite ou laxiste sur le plan sécuritaire ou migratoire. Il a droit, lui-aussi, à ses lignes rouges.

Cocher toutes ces cases relève de la quadrature du cercle ! On comprend que le Chef de l’Etat y consacre le temps nécessaire. Nous expérimentons pour la première fois sous la Ve république une situation d’absence de majorité, fût-elle seulement relative. Elle est habituelle chez nos voisins européens. Leurs opinions publiques ne s’étonnent plus que, au lendemain d’élections législatives très disputées, la construction d’une majorité, la négociation d’une plateforme de gouvernement et la désignation des ministres prennent des semaines, voire des mois. Outre qu’elle n’est pas habituée à cette situation, la France rencontre une difficulté particulière : le caractère irréductible des divergences entre les trois blocs politiques en présence et au sein même de ces blocs.

Il est indispensable que le Président recherche la solution la plus acceptable pour la nation et qu’il effectue à cette fin toutes les vérifications que commande l’intérêt du pays. Il est non moins légitime qu’il donne à voir aux Français qu’il opère de la sorte, plutôt que de se borner à des tractations clandestines. Son goût de la mise en scène y trouve sans doute son compte, mais comment s’étonner de la durée des tractations ? Elle illustre la difficulté de l’exercice dans lequel le Président se débat (et qu’il n’a pas le droit de rater, puisqu’il est à l’origine de tout cela), plutôt que son penchant naturel pour la mise en scène et la procrastination.

3. ARTICLE – L’impasse politique française vue par la presse internationale : « C’est l’orgueil, encore une fois, qui a entraîné le président dans ce bazar »

La volonté du président de garder la main sur la formation du gouvernement inquiète observateurs et éditorialistes occidentaux, qui voient dans cette « paralysie politique » un enjeu plus large de démocratie. 

Par LouiseVallée LE MONDE 4 9 24

Avant même que ne débutent les « consultations » du président en vue de nommer un premier ministre, le New York Timesprophétisait déjà, le 8 juillet dernier, que l’issue du scrutin législatif plongerait la France dans un « imbroglio qui pourrait durer des mois ». Face à une Assemblée fragmentée en trois blocs, dont aucun ne s’impose, le quotidien américain de référence doutait que les « Napoléon en herbe » français réussissent à « se plier aux affres d’une négociation laborieuse »entre des partis aux points de vue « très divergents ».

Près de deux mois – et aucune nomination – plus tard, cette prédiction se confirme aux yeux de la presse occidentale qui pointe la responsabilité du président français. En refusant d’accepter la défaite de son camp, et en poursuivant sa présidence jupitérienne alors que le résultat des législatives imposerait de changer de politique, Emmanuel Macron a rendu la France « ingouvernable », estime-t-elle en cette rentrée.

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