
2/3 DES COLLEGES RECHIGNENT SUR LES GROUPES DE NIVEAU
D’après l’enquête du Snes-FSU, 64,5 % des établissements ne mettent pas en place ces groupes « tels que voulus par Gabriel Attal », alors ministre de l’Education nationale, en cette rentrée. Le syndicat dénonce « un échec cinglant » et appelle à « abandonner le choc des savoirs ».
ARTICLE – Seulement un tiers des collèges « appliquent complètement » les groupes de niveau voulus par Attal, selon un syndicat
Par Le Nouvel Obs Publié le 11 septembre 2024
Seuls 35,5 % des collèges « appliquent complètement » les groupes de niveau en mathématiques et français en 6ᵉ et 5ᵉ tels que voulus au départ par Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, selon une enquête du Snes-FSU, premier syndicat du second degré, publiée ce mercredi 11 septembre.
D’après l’enquête, menée auprès d’un échantillon de 546 collèges, 64,5 % des établissements ne mettent pas en place ces groupes « tels que voulus par Gabriel Attal » en cette rentrée et 35,5 % « les appliquent complètement », sur toutes les classes des niveaux concernés.
Vivement critiqué par une bonne partie du monde éducatif, ce dispositif, rebaptisé « groupes de besoins » par la ministre démissionnaire Nicole Belloubet, actuellement chargée du portefeuille en attendant la nomination d’un nouveau gouvernement, est l’une des principales nouveautés de la rentrée scolaire. La ministre avait promis qu’ils entreraient en vigueur « avec souplesse et pragmatisme ».
« Nos collègues n’ont pas souhaité trier les élèves »
Mais la mise en place de ces groupes, censés concerner aussi les 4ᵉ et les 3ᵉ pour la prochaine année scolaire, se fait avec « une grande désorganisation », estime le Snes-FSU. « L’enquête qu’on a menée montre que, comme on s’y attendait, les groupes de niveau ne s’appliquent pas dans une majorité de collèges à cette rentrée », a commenté auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
« Soit vous avez des groupes sur quelques classes, ou juste en français ou juste en mathématiques, mais bien souvent tout simplement nos collègues ont choisi de faire des groupes hétérogènes, c’est-à-dire des groupes qui mélangent les élèves » de niveaux différents, a-t-elle détaillé.
« On a eu aussi un certain nombre de retours où il n’y a pas suffisamment de profs de français ou de maths pour faire des groupes ou de salles de cours, des problèmes d’emploi du temps… Mais ce qu’on voit beaucoup, c’est que nos collègues n’ont pas souhaité trier les élèves », a-t-elle ajouté.
Pour le Snes, opposé depuis le début au dispositif, « c’est un échec cinglant pour l’ex-ministre de l’Education nationale, qui a fait le choix du passage en force sur une mesure très largement contestée par les personnels ». « Il faut que le prochain ou la prochaine ministre tire toutes les leçons de cette situation » et « entende qu’il faut abandonner le choc des savoirs », ensemble de mesures annoncées par Gabriel Attal en décembre 2023 pour « remettre de l’exigence à l’école », juge Sophie Vénétitay.