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LES ÉTATS DE L’UE REPRENNENT LEUR SOUVERAINETÉ EN MATIÈRE D’IMMIGRATION ? – DOSSIER 1 –

Immigration : comment l’Europe se durcit

TITRE POLITIS QUI POURSUIT – Lucas Sarafian et  Pierre Jequier-Zalc • 18 septembre 2024

« De plus en plus de pays de l’Union n’hésitent pas à prendre des mesures toujours plus sécuritaires et répressives concernant les demandeurs d’asile. Offrant un boulevard idéologique aux théories de la submersion migratoire.

Le grand basculement. Depuis des mois, les politiques migratoires des États membres de l’Union européenne (UE) se durcissent à la chaîne. Les revendications de l’extrême droite trouvent un écho sans précédent sur le Vieux Continent. Et si l’Europe cédait définitivement ?

Dernier exemple : l’Allemagne. À la fin du mois d’août, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz a expulsé 28 ressortissants afghans vers Kaboul. Tous condamnés « pour des infractions pénales », ayant fait l’objet d’un ordre de retour et ne détenant pas de titre de séjour, selon les mots du porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit. C’est une première depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, il y a trois ans.

Le gouvernement allemand tente de faire un mimétisme avec les positions d’extrême droite.M. Satouri

Plus récemment, la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a annoncé, le 9 septembre, le retour temporaire des contrôles aux frontières intérieures pour lutter contre l’immigration illégale. Une décision prise deux semaines après l’attentat terroriste qui a fait trois morts et huit blessés à Solingen, le 23 août, quelques jours seulement après la percée de l’extrême droite lors des dernières élections régionales. Dans le Land de Thuringe, l’extrême droite de l’AfD est arrivée en tête avec 32,8 % des voix. »

…/…

1. ARTICLE – En Europe, virage à droite toute sur les questions d’immigration

Malgré l’adoption d’un Pacte commun mi-mai, de nombreux pays européens multiplient les mesures pour freiner l’immigration et restreindre le droit d’asile, s’alignant sur les positions des mouvements d’extrême droite qui ne cessent de gagner du terrain en Europe.

LA LIBRE BELGIQUE et AFP Publié le 19-09-2024

Rétablissement des contrôles aux frontières allemandes, construction de camps de rétention hors UE par l’Italie, suspension à Chypre du traitement des demandes d’asile des demandeurs syriens, lois autorisant les refoulements à la frontière en Finlande, en Lituanie, ou menace des Pays-Bas de se retirer du Pacte européen sur la migration et l’asile avant même son entrée en vigueur en 2026… Sous prétexte de faire face à des situations d' »urgence » ou de « crise », les dérogations et écarts aux règles communes définies par l’Union européenne se multiplient.

On assiste à la « poursuite d’une droitisation des politiques migratoires », qui reflète la poussée des partis d’extrême droite dans l’UE, décrypte Jérôme Vignon, analyste à l’institut Jacques Delors, évoquant une « tendance assez nettement protectionniste et conservatrice ».

« Les positions anti-immigration, qui étaient jusque-là l’apanage de l’extrême droite, sont en train de contaminer les partis de centre droit, voire de centre gauche », abonde Florian Trauner, spécialiste des migrations à la Vrije Universiteit Brussel, l’université néerlandophone de Bruxelles.

Le cas allemand est édifiant. L’émotion suscitée par deux attaques récemment commises dans le pays par des personnes radicalisées, conjuguée au triomphe de l’AfD (extrême droite) dans les urnes, a incité le gouvernement d’Olaf Scholz à expulser 28 Afghans dans leur pays pourtant dirigé par les talibans, et à rétablir des contrôles aux frontières pour six mois.

« Message fort » 

Ces dernières années, les pays de l’espace Schengen, à commencer par la France, ont certes régulièrement recouru aux dérogations prévues par les textes, mais celles-ci « doivent rester strictement exceptionnelles » et « proportionnées », a plaidé auprès de l’Allemagne la Commission européenne.

Berlin, qui a accueilli plus d’un million de réfugiés, essentiellement syriens, en 2015-2016, et plus d’un million d’exilés ukrainiens depuis l’invasion du pays par la Russie, envoie cette fois un « message fort » à son opinion publique comme à ses partenaires européens, estime M. Trauner.

La pression migratoire « reste importante » avec plus de 500.000 demandes d’asiles enregistrées dans l’UE pour les six premiers mois de l’année, dit-il, et l’Allemagne, qui en a reçu environ un quart à elle seule, reproche aux pays d’Europe du sud de laisser circuler les migrants sans traiter leurs demandes d’asile en amont, comme le prévoit le système de Dublin. Ces derniers dénoncent de leur côté le manque de solidarité du reste de l’Europe, qui les laisse gérer en première ligne l’accueil des réfugiés.

La décision allemande a d’ailleurs suscité de vives réactions révélatrices des désaccords profonds qui agitent les capitales européennes.

« Chancelier Scholz, bienvenue au club! », l’a félicité le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en croisade contre toute politique migratoire commune, tandis que Varsovie dénonçait une mesure « inacceptable » et qu’Athènes s’inquiétait de la remise en cause des « acquis fondamentaux de l’UE ».

« Climat d’impunité »

Alors que les violations des droits des réfugiés et des migrants se banalisent un peu partout sur le continent, « l’incapacité » de l’Union européenne à faire respecter ses propres réglementations « ne fait qu’encourager un climat d’impunité où les politiques et pratiques migratoires unilatérales peuvent proliférer », déplore Adriana Tidona, chercheuse à Amnesty International.

Les différents experts interrogés par l’AFP tempèrent toutefois la portée réelle de ces mesures unilatérales.

Quand l’Allemagne met en place « des contrôles ciblés », elle ne ferme pas pour autant ses frontières, et ce pays en pleine crise démographique prend « parallèlement » d’autres mesures pour « répondre au besoin de main d’oeuvre qualifiée », pointe Sophie Meiners.

Et cette chercheuse à l’Institut allemand des relations internationales de citer les accords signés par Berlin en septembre avec le Kenya et l’Ouzbékistan pour attirer des travailleurs qualifiés dans des domaines comme l’informatique, les technologies ou les soins médicaux.

De même, si la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, voyait une « invasion planifiée », un « remplacement ethnique » dans l’arrivée des migrants lorsqu’elle était encore députée d’opposition du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia en 2017, cela n’a pas empêché son gouvernement de valider l’entrée sur le territoire transalpin de 452.000 travailleurs étrangers pour la période 2023-2025.

Face à son homologue britannique Keir Starmer lundi, au lendemain d’un nouveau naufrage dans la Manche qui a fait huit morts, elle vantait un « modèle » italien, avec la signature d’un accord controversé d’externalisation des demandes d’asile avec Tirana prévoyant la création de deux centres de rétention pour migrants en Albanie.

Rome pointe aussi des arrivées de migrants en forte baisse sur son territoire du fait de ses politiques. Ce qui ne signifie pas, loin s’en faut, qu’elles ont diminué dans toute l’UE.

L’Organisation internationale des migrations et les ONG de secours des migrants en Méditerranée estiment plutôt que de nombreux candidats à l’Europe ont plutôt changé d’itinéraire. Au lieu d’arriver en Italie, ils arrivent simplement ailleurs.

2. ÉMISSION – Pourquoi l’immigration est de nouveau en haut de la pile des dossiers de l’UE

Mardi 17 septembre 2024 FRANCE INTER

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a enfin dévoilé sa nouvelle équipe. Objectif affiché : la compétitivité de l’UE. Mais l’immigration va rester un dossier européen majeur.

Evidemment, la poussée des partis anti-immigration aux dernières élections européennes a bien montré que le sujet restait une préoccupation majeure au sein de l’UE. Mais on ne pensait pas qu’il serait aussi inflammable avant même la mise en place de la nouvelle Commission.

Après tout, l’UE a fini par adopter au printemps un Pacte asile et migration qui a dans l’ensemble durci les contrôles même si certains pays voulaient aller plus loin. Et le nombre d’entrées irrégulières est en baisse : 113.000 entre janvier et juillet selon Frontex, une chute de 36% par rapport à l’an dernier.

Mais les situations diffèrent selon les pays. L’Italie par exemple enregistre un net recul des arrivées illégales. Quand l’Espagne, à l’inverse, connaît une forte poussée migratoire aux Canaries.

Et l’extrême-droite prend de plus en plus de place en Europe. Dans plusieurs pays, elle s’empare du sujet de l’immigration et marque encore des points dans l’opinion. C’est particulièrement vrai en Allemagne, où l’AfD vient d’obtenir des scores inédits aux élections dans deux Länder de l’est.

En août, le drame de Solingen avait replacé l’immigration au cœur du débat politique. Trois morts dans une attaque au couteau commise par un demandeur d’asile syrien.

L’Allemagne a alors durci le ton sur l’immigration. Une révolution dans un pays longtemps présenté comme un des plus ouverts d’Europe. Depuis hier, des contrôles à l’ensemble de ses frontières sont rétablis. Une mesure autorisée exceptionnellement pour six mois et renouvelable jusqu’à deux ans, en cas de menace pour l’ordre public ou la sécurité.

Externaliser l’accueil n’est plus un tabou

Une mesure assez mal acceptée d’ailleurs par certains Etats-membres. Certains y voient une remise en question des principes de Schengen. Le Polonais Donald Tusk qualifie ainsi la décision d’« inacceptable » et rappelle que la libre circulation est un des acquis de l’UE.

A l’inverse, les dirigeants qui ont fait de l’immigration leur fonds de commerce applaudissent le chancelier allemand Olaf Scholz. Le Hongrois Viktor Orban lui lance un ironique « Bienvenue au club ».

Ce tour de vis sur l’immigration ne se limite pas à l’Allemagne. On peut citer les Pays-Bas, désormais gouvernés par une coalition dont fait partie l’extrême-droite de Geert Wilders. Ils ont présenté vendredi tout un arsenal contre les flux migratoires et espèrent même pouvoir échapper aux règles européennes sur l’asile.

L’Italie, on en parlait, multiplie aussi les mesures : lutte contre les réseaux de passeurs, accord avec l’Albanie pour créer des centres d’accueil. Hier, à Rome, le Britannique Keir Starmer, également préoccupé par la question, a félicité Giorgia Meloni pour ses résultats.

L’UE ne pourra donc pas échapper au sujet. La problématique est toujours la même : les pays du sud, qui accueillent le plus de réfugiés, demandent plus de solidarité ; et ceux du nord comme l’Allemagne leur reprochent de fermer les yeux et de ne pas traiter les demandes d’asile. L’immigration renvoie l’Union à son pire défaut : l’égoïsme des Etats.

Externaliser l’accueil des demandeurs d’asile n’est plus un sujet tabou. Il pourrait même être débattu dès le premier Conseil européen de la saison, dans un mois.

3. ARTICLE – Bruxelles perplexe quant à la nomination de l’Autrichien Magnus Brunner à la Migration

Sertac Aktan. mer. 18 septembre 2024

La nomination du ministre autrichien Magnus Brunner au portefeuille de l’immigration au sein de la Commission européenne a suscité la controverse à Bruxelles.

L’Autriche est connue pour sa position stricte en matière de liberté de circulation au sein de l’Union européenne, ayant bloqué l’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen et ayant été condamnée pour avoir illégalement étendu les contrôles aux frontières.

En outre, le candidat de Vienne a une formation financière, puisqu’il est ministre des Finances depuis 2021, mais n’a pratiquement aucune expérience en matière d’immigration.

Ursula von der Leyen a choisi l’actuel ministre des Finances pour s’occuper des affaires intérieures et du portefeuille des migrations, mais son profil et la ligne dure de Vienne sur les contrôles aux frontières sont devenus une source d’inquiétude pour certains membres du Parlement européen.

« Tout le monde a été extrêmement surpris parce que ses portefeuilles de ministre des Finances, d’expert en énergie et ainsi de suite, il s’est présenté sur le sujet de la migration sans connaissance spécifique ni engagement », a déclaré Andreas Schieder, un membre autrichien du groupe S&D au Parlement européen.

« Par ailleurs, le gouvernement autrichien a pris des mesures très peu constructives l’année dernière. Il n’a pas été d’une grande aide pour le pacte sur les migrations. Il a opposé son veto à l’élargissement de l’espace Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie, ce qui, tout le monde le dit, est extrêmement contre-productif », a ajouté M. Schieder.

Toutefois, pour certains, la nomination de M. Brunner est logique. Manfred Weber, chef du Parti populaire européen de M. Brunner, a défendu ce choix.

« Il est extrêmement important de reprendre le contrôle de nos frontières. L’arrêt de l’immigration illégale en Europe est une demande essentielle et c’est pourquoi il est bon qu’un membre du PPE soit à la tête de ce groupe », a déclaré M. Weber.

On s’attend à ce que les socialistes, les libéraux et les verts s’opposent à une politique migratoire qui ne se concentre que sur le renforcement des frontières et la conclusion d’accords avec des pays tiers pour reprendre les migrants. L’Autriche, en particulier, a demandé à l’Union européenne d’utiliser des fonds pour construire davantage de clôtures aux frontières de l’Union.

« Ce qui ne devrait jamais se produire, c’est la remise en cause de nos valeurs fondamentales et des droits de l’homme qui sont au cœur et devraient toujours être au cœur de toute politique migratoire et de toute politique frontalière », a déclaré Bas Eickhout, membre néerlandais du groupe des Verts/ALE.

La position de M. Brunner au sein de la Commission est également remise en question alors que les Autrichiens se rendront aux urnes le 29 septembre pour élire un nouveau Parlement, le Parti de la liberté d’Autriche (extrême droite) étant en tête des sondages.

Si M. Brunner est finalement rejeté, le prochain commissaire à l’immigration pourrait être issu d’un autre gouvernement.

Une chose est sûre, l’audition parlementaire de M. Brunner ne sera pas de tout repos.

4. ARTICLE -IMMIGRATION: MICHEL BARNIER COMPTE-T-IL DÉROGER AU DROIT EUROPÉEN?

Le 16/09/2024 BFM TV

La droite en général et Michel Barnier ont appelé ces dernières années à déroger au droit européen en matière d’immigration « quand les intérêts fondamentaux de la Nation sont en jeu ». Une position antieuropéenne dangereuse, qu’il doit clarifier.

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C’est l’un des dossiers brûlants qui trônent sur le bureau du nouveau Premier ministre. Michel Barnier ne s’en est pas caché, dès sa prise de fonction le vendredi 6 septembre, « la maîtrise de l’immigration » sera l’un de ses sujets prioritaires.

Le locataire de Matignon réfléchit actuellement sur la manière institutionnelle de traiter le sujet, soit par un ministère dédié, soit par un pôle migratoire, rattaché à différents ministères. « Le travail est en cours », indique son entourage.

L’Edito de Raphael Legendre : Immigration, la priorité de Michel Barnier ? - 16/09

L’Edito de Raphael Legendre : Immigration, la priorité de Michel Barnier ? – 16/092:58

Quel que soit le résultat de ces réflexions, il y a point que le nouvel exécutif va devoir rapidement clarifier: compte-t-il, ou non, déroger au droit européen en matière d’immigration?

Le futur gouvernement compte-t-il, ou non, déroger au droit européen en matière d’immigration?

La tentation existe de longue date à droite. Michel Barnier lui-même avait proposé en 2021, lors de la campagne présidentielle, de déroger au droit européen en matière d’immigration « quand les intérêts fondamentaux de la Nation sont en jeu ». Les LR ont entamé le même refrain l’année dernière lors des discussions préliminaires à la loi immigration de Gérald Darmanin.

« La configuration est différente aujourd’hui », répond Matignon quand on rappelle les anciennes positions de Michel Barnier.

Alors qu’il ferme clairement la porte à cette option antieuropéenne.

Car comme la mauvaise gestion des finances publiques française empêche l’Europe financière et budgétaire d’avancer, déroger au droit communautaire sonnerait comme un début de Frexit qui ne dirait pas son nom. Un doigt d’honneur à toute l’architecture européenne qui stigmatiserait la France au sein de l’Union européenne.

Privilégier l’échelon communautaire

Car c’est bien au niveau européen que doit aujourd’hui se jouer la vraie réforme des flux migratoires est européenne.

Après neuf ans de négociations, l’Europe s’est enfin dotée au printemps d’un arsenal complet pour mieux affronter les crises migratoires.

Le Pacte asile et migration adopté par une partie des Socialistes & Démocrates (S&D), les libéraux de Renew et les conservateurs du PPE, prévoit un meilleur contrôle des arrivées, un mécanisme de solidarité pour se répartir les migrants entre pays membres et une accélération des procédures de traitement des demandes d’asile.

Cette coordination européenne est naissante et fragile. Elle n’est pas acquise comme le montre la fermeture des frontières allemandes ce lundi, et le refus des Pays-Bas d’appliquer ce nouveau cadre.

Mais il faut être clair, comme tous les grands défis, la solution aux problèmes migratoires ne pourra qu’être communautaire. Pas dans une politique du chacun pour soi.

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