
1. ARTICLE – Luis Vassy, ex-collaborateur de Stéphane Séjourné, bien parti pour prendre la tête de Sciences Po
Le directeur de cabinet du ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a été choisi par le conseil de l’Institut d’études politiques de Paris, à l’issue d’un vote jeudi. Une autre audition des trois finalistes et un deuxième vote sont prévus ce vendredi après-midi à la Fondation nationale des sciences politiques.
Par Marie-Christine Corbier LES ÉCHOS Publié le 19 sept. 2024
Il y a des attentes encore plus longues que celle du nouveau gouvernement . Six mois après la démission de Mathias Vicherat , sur fond d’accusations de violences conjugales, le conseil de l’Institut d’études politiques de Paris a voté en faveur de Luis Vassy, a indiqué Sciences Po dans un message interne. Il avait auditionné ce jeudi matin les trois candidats de la « short list », dans une sorte de grand oral, où chacun devait exposer son projet durant environ une heure et demie.
Le directeur de cabinet du ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé devant le directeur de l’IEP d’Aix-en-Provence, Rostane Mehdi. La directrice de l’école internationale de Sciences Po et ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, est arrivée en troisième position.
Apaiser
Le processus de nomination n’est cependant pas terminé. Car il lui faudra encore convaincre, ce vendredi après-midi, le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
Les deux conseils peuvent voter différemment. Auquel cas ils devraient se réunir pour essayer de s’accorder. A défaut, il faudrait reprendre toute la procédure de sélection. La nomination ne sera officielle qu’après signature de deux décrets, l’un du ministre de l’Enseignement supérieur, l’autre du président de la République, qui doivent donc, eux aussi, être en phase.
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DECRYPTAGE – Sciences Po en quête d’apaisement après des mois de crise
La première mission de la nouvelle direction sera d’apaiser l’établissement. L’administrateur provisoire, Jean Bassères , s’est déjà employé à le faire, affirmant début septembre qu’il fallait « replacer la culture du débat et du dialogue au coeur de l’institution ».
Jean Bassères a promis des mesures de lutte contre les discriminations racistes et antisémites avec un module en ligne et un cours sur la liberté d’expression, un programme de 12 conférences sur le Moyen-Orient et une sensibilisation des étudiants sur la résolution à l’amiable des différends et conflits, pour « apprendre à être en désaccord de manière pacifiée ».
En mars, Sciences Po avait dû faire face à des manifestations d’étudiants pro-palestinienssur ses campus. La section disciplinaire de l’établissement a été saisie pour 8 élèves, une étudiante juive ayant été refoulée d’une conférence pro-palestinienne qui s’était déroulée sans autorisation. Pour avoir tenté, selon Sciences Po, de bloquer les examens, 25 autres étudiants des campus de Paris, Reims et Menton sont aussi concernés.
Question financière de taille
L’autre question de taille pour la nouvelle direction sera financière, alors que des grands donateurs ont annoncé qu’ils suspendaient leurs dons. « Les financements privés sont en ligne avec les prévisions budgétaires 2024, et ce qui a été réalisé en 2023 », avait rassuré Jean Bassères début septembre, en évoquant la réévaluation de A à A+ la dette de Sciences Po par l’agence Fitch, en juillet.
En matière de recrutement, l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction posera aussi la question d’éventuels changements pour l’entrée à Sciences Po. Pour la session 2025, de légères modifications sont déjà prévues : le poids de l’oral passera de 25 à 50 % dans la note finale pour l’admission en première année. Reste à savoir ce que deviendra l’idée de Mathias Vicherat de réintroduire une épreuve écrite .
2. Encore un énarque à la tête de Sciences Po ?
Luis Vassy, directeur de cabinet du ministre démissionnaire des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, devrait être confirmé à la tête de Sciences Po, par décret de l’Elysée, dans les prochains jours. Il est issu de la même promotion que son prédécesseur Mathias Vicherat et qu’Emmanuel Macron.
Incorrigible Sciences Po. Au terme d’un long processus de nomination, les instances dirigeantes s’apprêtent, une fois de plus, à choisir un énarque sans aucune expérience académique pour diriger la prestigieuse école. Le conseil de l’Institut, chargé de fixer la politique de formation, a voté largement en faveur de Luis Vassy, directeur de cabinet du ministre démissionnaire des Affaires étrangères Stéphane Sejourné. Le diplomate a obtenu 20 voix contre 9 pour Rostane Mehdi, directeur de Sciences Po Aix. Longtemps favorite, l’ex-ministre espagnole, Arancha Gonzalez, doyenne de l’école des affaires internationales de Sciences Po, a été éliminée dès le premier tour.
La confirmation du choix de Vassy, ce vendredi 20 septembre, par le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui supervise la gestion de l’école, ne fait guère de doute. Les énarques y sont représentés en nombre, à l’image de l’ambassadeur François Delattre, de l’ancien patron d’Axa, Henri de Castries, ou du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.
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