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LA SANTÉ MENTALE, CAUSE NATIONALE EN 2025

« La santé mentale est un droit humain fondamental pour toutes et tous. Toute personne, quelle qu’elle soit et où qu’elle se trouve, a droit au meilleur état de santé mentale possible. »

Organisation Mondiale de la Santé

Les crises récentes (sanitaire, économique, géopolitique, environnementale) ont imposé le sujet de la santé mentale, notamment celle des jeunes et des enfants, comme un enjeu sociétal majeur. Avec l’explosion des gestes suicidaires, des troubles dépressifs et anxieux, la détresse s’observe dans toutes les sphères de la société, à l’école, au travail, dans notre vie sociale et familiale.

 

La santé mentale labellisée « Grande Cause Nationale 2025 » par Michel Barnier

Publié le 2 octobre 2024

«Nous ferons de la santé mentale la Grande Cause Nationale 2025» a réaffirmé le nouveau Premier Ministre à la faveur de son discours de politique générale après en avoir formulé le souhait en interview quelques jours plus tôt. Une annonce dont se réjouit la Fondation FondaMental, membre du Comité de pilotage du Collectif qui plaide de longue date pour l’obtention du label et auteur d’un communiqué de presse en réaction.

 

UNAFAM. UNION NATIONALE DE FAMILLES ET AMIS DE PERSONNES MALADES ET/OU HANDICAPEES PSYCHIQUES 

La Grande cause nationale 2025 2 octobre 2024

« Nous ferons de la santé mentale la Grande Cause nationale 2025 » a confirmé le Premier Ministre Michel Barnier lors de son discours de politique Générale. 

Une déclaration qui couronne les efforts de 3 000 organisations issues de tous horizons – psychiatrie, entreprises, usagers, lieux d’accueil, d’accompagnement et de soins, experts et chercheurs – unies sous la bannière du Collectif Grande Cause Santé Mentale 2025.

Membre actif du collectif depuis l’origine, l’Unafam se réjouit de l’obtention de ce label qui répond à une urgence sociétale et de santé publique et devrait permettre un recours précoce aux soins ainsi qu’un accompagnement efficace pour le rétablissement des personnes vivant avec un trouble psychique.

L’attribution du label Grande cause nationale 2025 permettra de lancer une vaste campagne de sensibilisation et prévention, de fédérer les acteurs publics et privés, et d’inciter à un changement profond dans la perception et la prise en charge de la santé mentale en France.

En l’occurrence et comme le rappelle Angèle Malâtre-Lansac, Déléguée Générale de l’Alliance pour la santé mentale et co-fondatrice du collectif, choisir de le conférer à ce sujet «le place au cœur des priorités publiques et médiatiques». Une nécessité réclamée par la profession et les acteurs du domaine alors que 13 millions de Français vivent avec un trouble psychiatrique et que les coûts liés à la santé mentale sont le premier poste de dépenses de santé dans le pays. L’Alliance pour la Santé Mentale est une association dont l’objet est d’œuvrer à la promotion de la santé mentale pour tous et à tous les âges, de favoriser une meilleure connaissance sur la santé mentale et de lutter contre la stigmatisation des troubles psychiques. Elle fédère de nombreux acteurs concernés par le sujet afin de faire de la santé mentale la Grande cause nationale.

A l’école, à l’université, au travail, dans les familles …  noussommes tous concernés par la santé mentale et nous pouvons agir !

« Actions de plaidoyer et de communication, publication de rapports et d’études, évènements, mobilisation citoyenne autour de la Grande cause, mise en place d’une évaluation de l’impact des actions menées : l’Alliance pour la Santé Mentale s’engage résolument pour faire de la santé mentale un sujet de débat public et une priorité politique. »

 

Extrait le Midi libre, le 3 octobre 2024

Michel Barnier, qui a fait son discours de politique générale ce mardi 1er octobre, avait annoncé dès sa nomination, son intention de faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025. Il a donné plus d’explications sur les raisons qui l’ont poussé à choisir ce combat.

Une cause, qui tient particulièrement à cœur au chef du gouvernement. Après son discours de politique générale, ce mardi 1er octobre, Michel Barnier était à nouveau à l’Assemblée nationale le lendemain, pour sa toute première séance de questions au gouvernement.

Interrogé sur le choix de faire de la santé mentale la grande cause de l’année prochaine, Michel Barnier a rappelé quelques chiffres. « Il y a 9 000 suicides par an, dont beaucoup de jeunes qui sont touchés par des troubles psychiques. Un Français sur cinq connaît des problèmes de santé mentale à un moment donné de sa vie, nous le savons tous », 

Santé mentale érigée en « grande cause nationale » : « Vous pouvez compter sur moi pour ce sujet », confie @MichelBarnier. « Il y a tellement de problèmes de prévention, dans la rupture du parcours de soin, dans l’accueil des jeunes. […] Je les ai vécus familialement. »#DirectAN pic.twitter.com/KNghpAqMko

LCP (@LCP) October 2, 2024

« Il y a tellement de problèmes de prévention, dans la rupture du parcours de soins, tellement de problèmes d’accueil de jeune dans un hôpital en urgence »  ajoutant « je les ai vécus familialement, c’est pour ça que j’en parle ».

« Il y a des femmes et des familles désespérées parce qu’ils (sic) ne trouvent pas de lieu d’accueil dans l’urgence, ni même de lieu d’accueil pour des adultes qui sont malades ».

Michel Barnier, personnellement touché par cette cause, rappelle en outre que les solutions existent, grâce au sport, à l’insertion. Le Premier ministre a aussi évoqué sa mère, « qui a travaillé à l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques, NDLR), qui a créé des foyers, y en a un qui porte son nom à Aix-les-Bains […] j’ai ça au fond de moi et c’est pour ça que j’ai choisi que la santé mentale soit la grande cause nationale ».

 

Quels objectifs pour demain ?

Informer, prévenir, déstigmatiser : voici les trois objectifs fixés de concert par les membres du collectif. 

Concrètement, l’attribution du label Grande cause nationale 2025 permettra de lancer une vaste campagne de sensibilisation et prévention, de fédérer les acteurs publics et privés, et d’inciter à un changement profond dans la perception et la prise en charge de la santé mentale en France. Actuellement en cours de conception, la campagne mobilisera les acteurs des mondes médical, de la recherche (dont la Fondation FondaMental), du médico-social, de l’action en faveur de la jeunesse, mais également de l’univers de l’entreprise, du sport ou de la culture. Des actions réparties tout au long de l’année mobiliseront l’ensemble des partenaires afin de toucher tous les publics et de faire collectivement évoluer l’ensemble de la société et des regards. La santé mentale doit maintenant devenir l’affaire de tous et toutes.

Un effort collégial de longue haleine

Depuis la création à l’été 2023 du collectif «Santé mentale- Grande Cause Nationale 2025», qui représente aujourd’hui environ 3 000 organisations issues de tous horizons (psychiatrie, entreprises, usagers, lieux d’accueil, d’accompagnement et de soins, experts et chercheurs), la Fondation FondaMental contribue activement aux travaux stratégiques et opérationnels menés par le groupe, lui-même régi par une charte éthique respectueuse des expertises de chacun. Peu après sa constitution, la coalition s’est exprimée dans une tribune commune en faveur de l’obtention du label avant de lancer, au début de l’année suivante, une pétition citoyenne pour soutenir la cause et qui recueille à ce jour plus de 44 000  signatures. Une démarche entreprise en lien avec l’échelon politique (discours de politique générale de janvier 2024 en faveur de la santé mentale des jeunes, proposition de résolution pour labelliser le sujet, colloque sous patronage parlementaire…). L’annonce de Michel Barnier vient donc conclure un long processus entamé des mois auparavant.

 Accéder au communiqué de presse du collectif

 

Des travaux nombreux, à l’AN et au Sénat, 

Proposition de résolution, n° 2531 AN 

M. Benoit Mournet et plusieurs de ses collègues invitant le Gouvernement à ériger la santé mentale en grande cause nationale pour 2025, n° 2531, déposée le vendredi 26 avril 2024. « Il est temps qu’une politique de santé mentale globale et ambitieuse soit consolidée, orientée notamment vers l’éducation de la population et le rétablissement des personnes concernées. La sensibilisation en amont reste en effet l’un des moyens les plus efficaces pour préserver la santé mentale, favoriser les repérages précoces et changer les représentations.

Nous devons encourager à parler publiquement de santé mentale pour amorcer sa déstigmatisation. Il n’y a pas de politique de santé publique sans politique de santé mentale. Pour que chacun puisse se réaliser, faisons de la santé mentale un bien commun de notre pays. »

Considérant que la santé mentale est un droit fondamental selon l’Organisation mondiale de la santé ;

Considérant que 12,5 millions de français présentent un trouble psychique ;

Considérant que la prévalence des troubles mentaux chez les jeunes a doublé en France depuis mars 2020 ;

Considérant que les premiers signes des maladies mentales les plus sévères de l’adulte apparaissent entre 15 et 25 ans, et que la grande majorité des troubles mentaux sur la vie entière sont déterminés dans l’enfance ;

Considérant que la prise en charge précoce doit être améliorée à tous âges ;

Considérant que les campagnes de prévention et de sensibilisation permettront un raccourcissement du temps de diagnostic et une déstigmatisation du sujet autant pour le grand public que pour les patients ;

Considérant qu’il est indispensable d’accélérer le soutien à la prévention, à la sensibilisation, à l’éducation, à la formation et à l’innovation et d’amplifier les moyens qui lui sont attribués ;

Invite le Gouvernement à déclarer la santé mentale « grande cause nationale 2025 ».

 

Au Sénat, Le 5 février, à l’occasion de la journée nationale dédiée à la prévention du suicide

, Santé publique France publie son dernier baromètre et alerte sur une dégradation de la santé mentale des jeunes adultes. Chez les 18-24 ans, les pensées suicidaires ont été multipliées par deux depuis 2014. Entre 2017 et 2021, le nombre de tentatives de suicide déclarée dans cette même tranche d’âge a également doublé.

Le 17 janvier dernier, la sénatrice centriste (groupe RDSE) Nathalie Delattre appelait le gouvernement à ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale. Une proposition de résolution votée à l’unanimité, avec l’assentiment de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Pour l’auteure de la résolution, face aux « chiffres glaçants » de Santé publique France, faire de la santé mentale des jeunes une grande cause permettra « de briser définitivement le tabou, puis d’obliger la mise en place d’une véritable stratégie nationale ».

Revaloriser la médecine scolaire

Nathalie Delattre  « C’est un métier auquel on n’accorde pas assez d’attention, il a pourtant une place essentielle dans la prévention, la détection de pathologies, des situations de harcèlement… », souligne la sénatrice.

Avec seulement un médecin scolaire pour 15 000 élèves, la profession souffre d’un manque d’attractivité. Selon le syndicat majoritaire des infirmiers et infirmières de l’Education nationale (SNICS-FSU), environ 7 800 médecins scolaires exercent actuellement dans des établissements, il en faudrait 15 000 de plus. Le 17 janvier, avant le vote de la résolution au Sénat, Catherine Vautrin a ainsi annoncé son souhait de « travailler avec la ministre de l’Education nationale et des Sports sur l’évolution de la médecine scolaire ».

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