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LA FRANCE BATTRA SON RECORD D’EMPRUNTS NOUVEAUX EN 2025 : 300 MILLIARDS – DOSSIER BUDGET 5
Bayrou adresse une mise en garde aux députés en général et au duo Attal-Darmanin en particulier
Le maire de Pau adresse une mise en garde aux députés en général et au duo Attal-Darmanin en particulier face aux enjeux budgétaires pour le pays : «Il serait singulier que l’ex-majorité critique le gouvernement»
François Bayrou au JDD :
« C’est un budget de crise. Tout le monde aurait souhaité éviter cette situation. Mais la cascade des accidents ces dernières années a engagé des dépenses très importantes et des recettes amoindries. Les Gilets jaunes, le Covid, la guerre en Ukraine, les coûts de l’énergie et de l’inflation, la situation de semi-récession en Europe… Tout cela dans une ambiance française bien connue : « Dépensons toujours plus. » De mémoire, je n’ai jamais vu personne proclamer à la tribune : « Je vous suggère de couper ces crédits. » »
MISE À JOUR :
« Propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin sur le budget : « Certains auraient avantage à se taire ! », tacle Claude Raynal »
TITRE PUBLIC SÉNAT QUI POURSUIT : « Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.
Révélé hier par le gouvernement, le projet de budget comprend bien des hausses d’impôts, et notamment pour les grandes entreprises et les 0,3 % les plus riches. Une mesure destinée à augmenter les recettes de l’Etat, et ramener le déficit public à 5 % en 2025. Le président de la commission des finances du Sénat s’agace de cette opposition des deux anciens membres du gouvernement : « C’est quand même extravagant que Attal et Darmanin mettent des lignes rouges sur le refus de recettes nouvelles, d’impôts nouveaux, alors que ce sont eux qui ont précipité le pays dans cette situation ».
« C’est quand même extravagant que Attal et Darmanin mettent des lignes rouges sur le refus de recettes nouvelles, d’impôts nouveaux, alors que ce sont eux qui ont précipité le pays dans cette situation »
Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des Finances du Sénat
Il ajoute « à un moment donné, je pense que certains auraient avantage à se taire », toujours. »
DOSSIER, PARTIE 6 :
1. ARTICLE – Le budget 2025 vise à « corriger le bilan » de l’ex-majorité, tacle François Bayrou en dénonçant les critiques des macronistes
« Que ceux qui ne sont pas d’accord proposent des amendements », a déclaré François Bayrou.
Par Sud Ouest 13/10/2024
« Il serait singulier que l’ex-majorité critique le nouveau gouvernement sur l’effort à accomplir pour corriger un bilan qui est en réalité le sien », a déclaré le maire de Pau
François Bayrou trouve « singulier » que des voix au sein du camp macroniste critiquent le projet de budget du gouvernement alors que ce dernier est élaboré « pour corriger » le bilan de l’ex-majorité. « Il serait singulier que l’ex-majorité critique le nouveau gouvernement sur l’effort à accomplir pour corriger un bilan qui est en réalité le sien », a relevé samedi soir dans un entretien mis en ligne par le JDD le président du MoDem, allier de la fragile coalition Barnier.
Ces déclarations visent particulièrement Gabriel Attal, président du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale, et l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui se sont à plusieurs reprises opposés à toute hausse d’impôts. « Le Parlement doit redevenir le lieu des discussions, des négociations et de l’élaboration de compromis. Que ceux qui ne sont pas d’accord proposent des amendements », a ajouté François Bayrou.
Débats houleux à venir
« Je ne suis pas pour qu’on organise la guérilla, surtout quand on appartient au courant principal à partir duquel ce gouvernement a été formé », a-t-il encore déclaré. Le projet de budget 2025, présenté le 10 octobre en Conseil des ministres, prévoit 60 milliards d’euros d’efforts budgétaires, avec un tiers d’augmentations d’impôts et deux tiers d’économies.
Mais cette répartition ne fait pas consensus : Le Haut Conseil des finances publiques retient une lecture différente où l’effort fiscal représenterait en réalité 70 % de la charge. Report de la revalorisation des pensions de retraite, taxe sur l’électricité et l’aérien, baisse du remboursement des consultations médicales : les oppositions, Nouveau Front populaire en tête, s’inquiètent aussi des répercussions sur les classes populaires et moyennes. De quoi présager des débats houleux à l’Assemblée où l’examen du texte débute mercredi en Commission.
C’est « un budget de crise », « un budget d’urgence », « tout le monde aurait souhaité éviter cette situation », a commenté le fondateur du MoDem. Il met tout de même en garde contre des coupes budgétaires qui toucheraient « sans discernement » les collectivités locales alors que la copie du gouvernement prévoit un effort de 5 milliards d’euros demandé aux départements et aux communes.
2. ARTICLE – Budget 2025 : sortir la France de l’impasse
Éditorial – Le Monde
Si le projet de loi de finances pour 2025 suscite les débats, il faut que chacun prenne conscience que le dérapage incontrôlé du déficit et le poids de la dette sont directement liés à l’incapacité de financer correctement le modèle social que chacun cherche à juste titre à préserver.
L’hostilité quasi unanime suscitée par le projet de budget présenté, jeudi 10 octobre, en conseil des ministres par Michel Barnier en dit long aussi bien sur l’état des comptes publics que sur la situation politique du pays. Le premier ministre propose un ajustement budgétaire de 60 milliards d’euros pour 2025, avec un tiers d’augmentations d’impôts et deux tiers d’économies, dont la répartition ne fait pas consensus. Le Haut Conseil des finances publiques a retenu une lecture différente, qui aboutit à porter l’effort fiscal à 70 % de la charge. De quoi cliver un peu plus le débat au moment où chacun est placé devant la gravité de la situation budgétaire.
La responsabilité de la majorité sortante est aveuglante. Par dogmatisme, Emmanuel Macron n’a pas voulu voir la catastrophe venir. Le « ni-ni » présidentiel – ni hausse d’impôts ni baisse des dépenses – a conduit le pays dans une impasse. En moins d’un an, le déficit public a dévissé de 52 milliards d’euros par rapport au projet de loi de finances initial. Loin de reconnaître cette responsabilité, Ensemble pour la République se permet de donner des leçons au premier ministre en lui reprochant de rompre avec la politique de l’offre.
Les oppositions ont aussi beau jeu de s’offusquer de la situation alors qu’elles n’ont pas montré une grande force de proposition pour modérer une politique du « quoi qu’il en coûte » devenue dangereuse au regard d’une dette qui atteint 110 % de la richesse nationale.
Recourir à des expédients
Michel Barnier est accusé par certains d’imposer une « politique d’austérité », oubliant que le projet de loi de finances prévoit une augmentation des dépenses publiques de 2,1 % face à une inflation de 1,8 %. La stratégie ne consiste donc qu’à ralentir une hausse dont le rythme n’est plus soutenable, tout en activant le levier fiscal que la gauche réclame et qui est la façon la plus rapide pour faire rentrer l’argent dans les caisses.
D’autres estiment que les propositions n’attaquent pas les problèmes à la racine, en ne faisant qu’appliquer la technique du « rabot budgétaire ». C’est en partie vrai. Mais au regard de la situation, Michel Barnier n’a pas d’autre choix que de recourir à des expédients. Il a dû élaborer un budget dans l’urgence, sans avoir eu le temps de préparer les esprits aux efforts, et surtout sans légitimité démocratique, ni majorité pour le soutenir.
Dans ce contexte, recourir à une hausse des prélèvements était difficilement évitable, d’autant plus que l’argent du « quoi qu’il en coûte » a permis de sauvegarder l’emploi et le pouvoir d’achat. Entreprises et ménages en ont profité indistinctement, quelle que soit leur situation financière. Il est logique que les plus favorisés, qui en ont bénéficié au même titre que ceux qui en avaient davantage besoin, participent à son remboursement.
On peut discuter à l’infini sur le dosage entre recettes et dépenses, mais il faut que chacun prenne conscience que le dérapage incontrôlé du déficit et le poids de la dette sont directement liés à l’incapacité de financer correctement le modèle social que chacun cherche à juste titre à préserver. Personne, hélas, n’a la légitimité pour engager le débat sur le sujet, si bien que la tâche qui échoit à Michel Barnier dans les pires conditions politiques est à la fois ingrate, minimale, mais indispensable : rétablir un semblant de crédibilité budgétaire vis-à-vis de nos partenaires européens et de nos créanciers.