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MISE À JOUR DU 20 10 24 : MOBILISATION DES MACRONISTES
ARTICLE – Le dérapage budgétaire de 20 milliards n’est pas une manipulation, assure Thomas Cazenave, ancien ministre des Comptes publics
Après une erreur d’estimation des recettes révélée par l’IGF, l’ancien ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, revient sur les causes de ce dérapage et réfute toute manipulation des chiffres, malgré l’impact sur le déficit public.
Propos recueillis par Lara Tchekov 20/10/2024
Le JDD. Reconnaissez-vous des erreurs d’estimation des recettes dans les prévisions de Bercy ?
Thomas Cazenave. Oui, les modèles de prévision ont engendré une erreur d’estimation de plus de 20 milliards d’euros sur les recettes, comme le souligne le rapport de l’IGF, ce qui explique une large part de la dégradation du déficit public alors même que nous avons baissé les dépenses de l’état. Les recettes perçues se sont révélées largement inférieures aux attentes en 2023 et 2024. Un travail technique approfondi est donc indispensable pour améliorer la qualité des prévisions….
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1. ARTICLE – Dérive des déficits : en coulisses, les discrètes tractations de Bruno Le Maire avant l’heure de vérité à l’Assemblée
Par Tristan Quinault-Maupoil LE FIGARO
Pointé du doigt face à l’aggravation du déficit, l’ancien ministre s’est entretenu avec Emmanuel Macron et a dîné avec Alexis Kohler. Lors de la commission d’enquête sur la dérive des finances publiques, il préférera charger les oppositions que rejeter la faute sur le président.
Ces résultats-là sont positifs. 100 % de taux de réussite, voilà de quoi réjouir Bruno Le Maire à l’heure de faire le bilan de la première évaluation de ses étudiants suisses. À Lausanne, le nouveau professeur venu de Bercy se raccroche à cette petite victoire quand, de l’autre côté de la frontière, ses sept années au gouvernement sont sévèrement réexaminées. À 55 ans, l’ancien numéro deux du gouvernement voulait prendre du champ avec la politique.
Il réapparaît pourtant mardi dernier, à quelques encablures de l’Assemblée nationale, dans un restaurant où des soutiens l’attendent pour préparer la contre-attaque. Une entorse à son agenda qui le retient dorénavant chez les Helvètes les deux premiers jours de la semaine. « Faites attention qu’il ne vous laisse pas l’addition parce qu’il a une certaine habitude », grince le socialiste Boris Vallaud devant le lieu de rendez-vous.
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3. ARTICLE – Budget : la commission d’enquête sur la dérive des comptes place le camp Macron sur la défensive
La commission des Finances bénéficiera des prérogatives d’une commission d’enquête pour établir les causes de la dérive des comptes publics en 2023 et 2024. L’ancien gouvernement lance déjà la contre-offensive.
Par Grégoire Poussielgue. Publié le 16 oct. 2024 LES ÉCHOS
C’est acté. Ce mercredi soir, lors de sa première réunion pour examiner le projet de loi de finances pour 2025, la commission des Finances de l’Assemblée s’est vue attribuer – fait rarissime – les prérogatives d’une commission d’enquête pour analyser la dérive des comptes publics en 2023 et 2024. Elle sera présidée par Eric Coquerel, président (LFI) de la commission, avec deux co-rapporteurs, Mathieu Lefèvre (groupe EPR) et un membre du groupe d’Eric Ciotti, l’UDR.
L’objectif est de comprendre comment et pourquoi les comptes publics ont dérivé avec une telle ampleur en 2023 et 2024, amenant Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, à présenter une potion amère pour le budget 2025. Un rapport a déjà été rendu par l’Inspection générale des finances l’été dernier, insuffisant pour satisfaire le Parlement. « Ce rapport m’a laissé circonspect, je trouve qu’il n’explique pas grand-chose », a estimé Charles de Courson, rapporteur général du Budget. Les travaux de la commission d’enquête dureront six mois.
Michel Barnier veut la vérité
« L’intérêt […] n’est pas simplement de faire de la politique au pur sens du terme, c’est d’expliquer comment on peut arriver à des erreurs de prévisions côté recettes aussi énormes », a indiqué devant l’Association de la presse parlementaire Charles de Courson. Il évoque notamment les écarts de plusieurs milliards d’euros entre les prévisions et les perceptions sur l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu ou encore la TVA.
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Michel Barnier a souhaité que cette commission puisse « déterminer les chiffres, les faits, la vérité et la dire aux Français ». Mais la bataille politique fait déjà rage. « Nous demanderons tous les documents [pour] voir ce qui s’est passé. […] Est-ce que le gouvernement a voulu dissimuler à la veille des élections européennes une réalité ? », s’est interrogé sur France Inter Eric Ciotti.
« Il y a eu insincérité ou cécité, les deux sont graves », a embrayé ce mercredi sur France 2 Eric Coquerel. Les réponses de l’ex-majorité sont déjà prêtes. « Nous n’avons été ni insincères, ni aveugles et nous allons le prouver », assure aux « Echos » Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024 sous les gouvernements Borne et Attal.
Procès en laxisme budgétaire
La grande crainte des macronistes est de voir la droite, l’extrême droite et la gauche tirer parti de cette commission d’enquête pour faire le procès en laxisme budgétaire, voire pire, des premières années du second quinquennat d’Emmanuel Macron. « Nous ne sommes pas opposés à cette commission qui entre dans le rôle du Parlement. Mais nous nous battrons contre la volonté d’Eric Coquerel d’en faire un procès politique », indique Mathieu Lefèvre.
Nombreux sont ceux à reprocher au président de la République de n’avoir jamais fait du rétablissement des comptes publics une priorité depuis le « quoi qu’il en coûte » du Covid. « Il ne s’y est jamais intéressé », estime un ancien proche d’Emmanuel Macron.
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En Macronie, beaucoup de commissions d’enquête ont laissé de mauvais souvenirs, comme celle sur le nucléaire en 2023 ou celle sur l’affaire Benalla en 2018. Celle-ci s’annonçant aussi difficile, l’heure est à au déminage. L’entourage de Gabriel Attal, désormais président du groupe EPR à l’Assemblée, rappelle les initiatives prises quand il était à Matignon pour faire face au dérapage : annulation de 10 milliards de crédits dès février, puis gel de 16,5 milliards, un premier projet de budget 2025 avec des économies… Son entourage insiste aussi sur la dissolution et la démission du gouvernement qui, cantonné aux affaires courantes, ne pouvait aller plus loin.
Bruno Le Maire, qui se dit « serein » selon des proches, a lui aussi lancé la contre-offensive. Au printemps, il avait plaidé pour un projet de loi de finances rectificative (PLFR), refusé par l’Elysée et Matignon. « Bruno Le Maire a alerté seul pendant deux ans et personne ne l’a pris au sérieux. Cette commission d’enquête rétablira les faits et lui permettra de dire sa vérité », affirme le député EPR Charles Sitzenstuhl, proche de l’ex-ministre de l’Economie. Sur France 2, Bruno Le Maire a assuré de façon mystérieuse que « la vérité apparaîtra plus tard »… Sur X, il a écrit : « Une commission d’enquête […] a été mise en place. Je me tiens naturellement à sa totale disposition. Je répondrai à toutes ses questions en toute transparence. »