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LA MAÎTRISE DU FRANÇAIS N’EST PLUS NÉCESSAIRE DANS UNE VINGTAINE D’ÉCOLE D’INGÉNIEURS – RETOUR D’UNE ÉPREUVE ÉCRITE « NON DISCRIMINANTE » (?) À SCIENCES POLITIQUE

Retour du concours écrit à Sciences : UN LEURRE CLAIREMENT ANNONCÉ ?

« Trois ans et puis s’en va, LIT ON DANS BD VOLTAIRE , En 2021, Sciences Po révolutionnait son mode de recrutement et de sélection en supprimant le concours écrit d’admissibilité, épreuve phare et redoutée. Seuls le contrôle continu sur les années de lycée, une lettre de motivation et les notes obtenues au baccalauréat étaient désormais retenus comme critère de sélection par l’institution de la rue Saint-Guillaume.

Mais trois ans seulement après cette réforme, décriée par nombre d’anciens étudiants et par l’UNI, syndicat étudiant de droite, Luis Vassy, le tout nouveau directeur de l’IEP de Paris, songe à rétablir un concours écrit. Un projet qui couvait déjà depuis plusieurs mois, mais qui devrait être mis en œuvre dès la rentrée 2025. Dans un entretien aux Échos, il explique ainsi : « À Sciences Po, nous assumons l’excellence. C’est ce qui va nous amener, dès cette année, à modifier les procédures d’admission de manière que, en plus des notes de contrôle continu reçues sur Parcoursup, nous soyons capables de comparer les mérites des étudiants avec un instrument qui les mette tous à égalité. »

Sur le site de Sciences Po, il est précisé que « cette épreuve écrite permettra de conserver l’excellence comme principal critère de recrutement ». Mais si les contours de cet examen restent encore flous, Luis Vassy précise néanmoins que cette épreuve sera « socialement non discriminante »… Alors que l’école reste prisonnière de nombreux militants qui entachent son image, cette décision marque-t-elle un premier pas vers le retour de l’excellence ? »

VOIR L’ARTICLE 2 CI CONTRE

UN CONCOURS ANXIOGÈNE POUR LES INGÉNIEURS : SUPPRIMONS L’ÉPREUVE PERMETTANT DE VÉRIFIER LA MAÎTRISE DU FRANÇAIS

« On pourrait crier à la déculturation. On serait, cependant, encore un cran en dessous de la réalité, car l’épreuve de français qui vient d’être supprimée n’était pas une dissertation d’agrégatifs. Il s’agissait seulement d’un… questionnaire à choix multiples de « connaissances verbales et linguistiques », d’une durée de quarante-cinq minutes, destiné à vérifier les capacités des candidats en compréhension de textes, grammaire et orthographe. »

VOIR L’ARTICLE 1 CI CONTRE

1. ARTICLE – 19 écoles d’ingénieurs n’auront plus d’épreuve de français au concours d’entrée

Arnaud Florac 21 octobre 2024 BD VOLTAIRE

Le concours « Puissance Alpha », organisé sur Parcoursup, ouvre la possibilité d’accéder à dix-neuf écoles d’ingénieurs après le bac. On sait qu’en France, où le succès scientifique est structurellement mieux vu que les aptitudes littéraires, les concours pour devenir ingénieurs sont particulièrement relevés et comportent, en général, un large éventail d’épreuves, mélange de sciences « dures » et de culture générale. Mais cette année, il y a une surprise : l’épreuve de français sera supprimée du concours. 

La raison en est donnée sans ambages par les organisateurs du concours eux-mêmes : « Cette épreuve s’avère anxiogène pour les candidats qui ne se sentent pas toujours prêts à être évalués sur leurs acquis en français. Le résultat de l’épreuve, qu’il soit positif ou négatif, ne fait pas de différence majeure dans l’évaluation globale du profil. » Au moins, c’est clair.

On pourrait crier à la déculturation. On serait, cependant, encore un cran en dessous de la réalité, car l’épreuve de français qui vient d’être supprimée n’était pas une dissertation d’agrégatifs. Il s’agissait seulement d’un… questionnaire à choix multiples de « connaissances verbales et linguistiques », d’une durée de quarante-cinq minutes, destiné à vérifier les capacités des candidats en compréhension de textes, grammaire et orthographe.

On se doute qu’en trois quarts d’heure, on n’a pas le temps de faire la preuve de son brio littéraire, et que ce QCM avait donc seulement pour but de vérifier que les futurs ingénieurs maîtrisaient les bases du français.

Apparemment, c’était déjà trop.

Vers plus de crétinisme généralisé

Difficile de savoir si l’on va vers plus de spécialisation (des philosophes qui ne maîtrisent pas les divisions euclidiennes et des ingénieurs qui écrivent comme des pieds) ou, tout simplement et plus prosaïquement, vers plus de crétinisme généralisé. Cette suppression révèle à la fois l’hypersensibilité des élèves, qui « ne se sentent pas toujours prêts », et la démission des professeurs, qui retirent tout simplement du programme la maîtrise, par les candidats, de leur langue maternelle.

Si l’on prend un peu de recul historique, tout cela va à l’encontre de quatre ou cinq millénaires d’esprit occidental. Sur notre continent, dans notre aire civilisationnelle, un vrai érudit est un homme complet, en littérature comme en sciences. Blaise Pascal en est un exemple éclatant. Il disait d’ailleurs qu’« il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une seule chose ». Le principe était d’ailleurs le même dans la relation entre corps et esprit (« mens sana in corpore sano », selon la célèbre formule de Juvénal) : Pythagore fut champion olympique de boxe avant de se consacrer à la musique et aux mathématiques, entre mille autres choses.

On pourrait même étendre la nécessité d’être complet à la forte récurrence d’écrivains géniaux qui, jadis, exercèrent d’importantes responsabilités politiques ou militaires : César, Cicéron, Monluc, La Rochefoucauld… jusqu’à Jünger. L’hyperspécialisation des êtres humains, qui par principe sont des êtres pensants aux multiples facettes, va bien au-delà de la chute du niveau scolaire. Ce n’est tout simplement pas une bonne nouvelle pour l’humanité. « La république n’a pas besoin de savants », disait le président Coffinhal à Lavoisier, en 1793.

« Trop de science corromprait ma jeunesse », renchérissait Adolf Hitler. Un régime qui se méfie de la culture et de l’intelligence ne tire jamais la nature humaine vers le haut.

La maîtrise du français n’est pas une variable d’ajustement. Elle est un moyen de ne pas s’adresser à autrui avec une machette ou un marteau. Elle a sorti du ruisseau des génies qui seraient demeurés en bas de l’échelle sociale. Mais la République française n’a peut-être pas besoin de génies…

2. ARTICLE – Sciences po Paris : une épreuve écrite de retour dès la session 2025

Par Agnès Millet, publié le 17 octobre 2024 L’ÉTUDIANT

L’établissement parisien annonce le retour d’une épreuve écrite pour l’admission en première année de bachelor et ce, dès la session 2025. Les précisions sur cette épreuve seront données dans un second temps par Sciences po Paris.

Alors que Sciences po Paris avait procédé à des ajustements de procédure en juillet 2024 et indiqué qu’il n’y aurait pas de retour de l’épreuve écrite au moins avant 2026, l’établissement, désormais dirigé par Luis Vassy, annonce finalement le retour d’une épreuve écrite dès l’admission 2025.

Depuis 2020, la sélection se base sur un dossier écrit, composé de trois épreuves et transmis via Parcoursup. Elles sont chacune notées sur 20 points : la performance au bac, la performance et votre trajectoire académique et deux exercices rédactionnels. Pour les admissibles, le tout est complété par un oral noté sur 60 points. Mais ces règles vont bientôt changer.

Une épreuve écrite « socialement non-discriminante »

« La procédure d’admission à Sciences po sera modifiée dès cette année de manière que, en plus des notes reçues sur Parcoursup, nous soyons capables de comparer les mérites des étudiants avec un instrument qui les mette tous à égalité », indique l’établissement, le 16 octobre.

Sciences po Paris tient à signaler que « cette épreuve écrite sera socialement non-discriminante et ne constitue pas un retour à l’ancien concours écrit ».

En revanche, « les modalités précises restent à définir. « Nous voulons disposer d’un instrument qui compare l’ensemble des dossiers à partir d’un étalon commun, construit par Sciences po ».

Des modalités encore à préciser

Pour les futurs candidats, qui préparent parfois leur admission dès le début du lycée, l’annonce arrive assez tardivement. Difficile de savoir comment se préparer, alors que les contours, les modalités (en présentiel ou non) et la date de l’épreuve ne sont pas encore déterminées.

Un groupe de travail « associant notamment des spécialistes des questions de recrutement et d’identification des plus hauts potentiels chargé de définir les modalités de l’épreuve a été constitué », indique l’école, sans mentionner la date à laquelle toutes les précisions d’admission de la session 2025 seront connues.

Reste donc également à savoir le poids que représentera cette épreuve dans la sélection ainsi que le sort réservé aux autres épreuves : les deux essais à rédiger seront-ils maintenus et garderont-ils les mêmes coefficients ?

Une réforme pour rééquilibrer le poids du contrôle continu

Selon l’établissement, cette modification du concours permet « de répondre à un enjeu lié au contrôle continu : le système actuel prend en compte les dossiers des élèves dès la classe de 2de, mettant une pression particulièrement forte sur des élèves âgés de 15 ans« .

L’établissement réaffirme, au passage, son souhait de « conserver le critère d’excellence comme le critère premier de recrutement de nos étudiants ».

Différentes voix s’élevaient pour indiquer que ce système ne permettait pas une sélection parfaitement équitable, en donnant trop de poids au contrôle continu, au détriment notamment des candidats issus de lycée notant plus sévèrement que d’autres.

Dès la fin 2023, la direction de l’établissement réfléchissait à des évolutionspour répondre à ces critiques. Il semble qu’elles aient été entendues par le nouveau directeur, nommé fin septembre 2024.

D’après nos confrères des Echos, le nouveau mode de recrutement sera finalisé en 2026 : d’autres changements sont donc à prévoir. Ils indiquent également que la maquette du bachelor en elle-même connaitra des évolutions importantes.

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