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VIVRE EN POÉSIE AVEC METAHODOS : MALLARMÉ, POÈTE DE L’ABSENCE ET DU SILENCE

ÉMISSION – « Petit air » de Stéphane Mallarmé, le splendide indomptable

21 octobre 2024. FRANCE CULTURE

Le comédien Denis Lavant nous fait découvrir « Petit air » de Stéphane Mallarmé, le poète de l’absence et du non-dit.

Avec

  • Denis Lavant Comédien

Denis Lavant partage pour L’Instant poésie deux poèmes de Stéphane Mallarmé, qu’il a longtemps ignoré, puis considéré comme un ami,  soutenant lui aussi Alfred Jarry sous les huées du public d’Ubu Roi. Le comédien choisit « Petit air I » et « Petit Air II », extrait de Poésies (Poésie/Gallimard, 1992), lus ici par Olivier Balazuc.

À écouter : « Berceuse du mort pour s’endormir » d’Alfred Jarry ou la force des images poétiques

« Une équation métaphysique splendide »

Stéphane Mallarmé (1842-1898) est un poète français majeur du symbolisme. Il est connu pour sa recherche de la musicalité et son utilisation innovante de la langue, privilégiant l’évocation des émotions.

Denis Lavant met en avant dans ces poèmes les “images savantes” que propose Mallarmé dans son écriture, qui exige avant tout du silence. Il admire l’écriture du poète par son soin de briser ce silence si et seulement si c’est pour accoucher d’une chose irrépressible, et l’exprimer avec élégance. Finalement, c’est défier l’hermétisme de Mallarmé que Denis Lavant nous invite à faire.

« Petit Air » de Stéphane Mallarmé

I

Quelconque une solitude
Sans le cygne ni le quai
Mire sa désuétude
Au regard que j’abdiquai

Ici de la gloriole
Haute à ne la pas toucher
Dont maint ciel se bariole
Avec les ors de coucher

Mais langoureusement longe
Comme de blanc linge ôté
Tel fugace oiseau si plonge
Exultatrice à côté

Dans l’onde toi devenue
Ta jubilation nue

II

Indomptablement a dû
Comme mon espoir s’y lance
Eclater là-haut perdu
Avec furie et silence,

Voix étrangère au bosquet
Ou par nul écho suivie,
L’oiseau qu’on n’ouït jamais
Une autre fois en la vie.

Le hagard musicien,
Cela dans le doute expire
Si de mon sein pas du sien
A jailli le sanglot pire

Déchiré va-t-il entier
Rester sur quelque sentier !

extrait de Poésies (Poésie/Gallimard, 1992)

LIEN VERS L’ÉMISSION

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