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RÉHABILITER LA VOLONTÉ, ET LE COURAGE DE LA VÉRITÉ EN VUE DU « SURSAUT » (1) FRANÇAIS

LE SURSAUT EST POSSIBLE À CONDITION DE RENOUER AVEC LE COURAGE DE LA VÉRITÉ

La France affronte une heure de vérité. Comme en 1945, elle doit choisir entre la modernisation et le déclassement.

Vingt ans après la publication fracassante de La France qui tombe, Nicolas Baverez dresse un constat sans concession. Non seulement le déclin de la France n’a pas été enrayé, mais il s’est emballé sous l’effet des chocs qui se sont multipliés : krach de 2008, pandémie de Covid, guerre en Ukraine. La démographie s’effondre. L’économie stagne. La crise financière menace. La violence politique et sociale explose. L’État se révèle à la fois obèse et impuissant. Avec pour effet de placer l’extrême droite au seuil du pouvoir.

Alors que s’ouvre une rude confrontation entre empires auto-ritaires et démocraties, que l’Europe est sous la menace de la Russie, prise en étau entre le renouveau industriel des États-Unis et le dumping de la Chine, il est grand temps de construire un modèle français adapté au xxie siècle.

LA PARRËSIA : LE COURAGE DE LA VÉRITÉ OU LE PARLER VRAI

Le sursaut reste parfaitement possible. La France conserve des atouts majeurs et a montré par le passé une remarquable capacité à se réinventer. Il ne nous manque que la volonté. À nous de renouer avec le courage de la vérité.

LA PARRÊSIA, le parler vrai – c’est à dire avec conviction et responsabilité – a été développée par Michel FOUCAULT, notamment dans le cadre de ses cours au Collège de France « Du gouvernement de soi et des autres « .

« Emmanuel Macron a transformé notre déclin relatif en déclin absolu », selon l’essayiste Nicolas Baverez

TITRE LE TÉLÉGRAMME QUI POURSUIT :

« Auteur de « Sursaut », Nicolas Baverez brosse un portrait sévère d’une France qui, à ses yeux, continuera de sombrer encore si elle ne se réforme pas. L’avocat et essayiste estime qu’il y a pourtant matière à espérer… si nos dirigeants politiques s’y mettent vraiment. » …

LIRE DES EXTRAITS

Dans son dernier essai, « Sursaut », l’éditorialiste du Point, Nicolas Baverez établi un constat à la fois documenté, implacable et lucide sur l’état de la France qui, selon lui, a atteint le point de rupture sous Emmanuel Macron.Il en profite également pour lancer des pistes de réformes qui permettraient d’enfin inverser la vapeur. Voir les Morceaux choisis dans LE POINT

EXTRAITS – « Sursaut » : les propositions chocs de Nicolas Baverez

EXTRAITS EXCLUSIFS. Histoire, effondrement de la natalité, réforme de la fonction publique, travail… Dans son nouvel ouvrage, l’essayiste lance des pistes de réformes.

François Miguet. 16/10/2024 LE POINT

L’histoire bégaie

« Les réflexions et les mises en garde contre le déclin de la France ne se confondent en rien avec l’extrême droite, comme il est souvent avancé ou insinué. Elles découlent du destin historique très heurté de la France, qui alterne les phases de décrochage ou d’effondrement, comme lors des défaites de 1815 face à la coalition des monarchies européennes, de 1870 face à la Prusse, ou de 1940 face à l’Allemagne nazie, et des périodes de brillant redressement, lors du second Empire, de la Belle Époque, des Années folles, ou des Trente Glorieuses. Chacune des périodes d’affaissement vit s’élever de grandes voix, de Chateaubriand à Georges Bernanos en passant par Barbey d’Aurevilly ou Léon Bloy, pour appeler à reconstruire la France et à renouer le fil de son destin. »

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Gare au « baby krach »

« Les conséquences du retournement de notre démographie demeurent sous-estimées. La population augmentera faiblement jusqu’à atteindre 69,3 millions d’habitants en 2044, avant de régresser pour s’établir à 68,1 millions en 2070. Mais son vieillissement s’accélère brutalement : la part des plus de 65 ans dépassera 30 % dès 2030. La croissance potentielle sera annihilée, puisque la population active stagnera entre 30,1 et 30,5 millions de personnes alors que la productivité du travail diminue. Le vieillissement provoquera une hausse de plus de 5 % des dépenses sociales liées à la retraite, à la santé et à la dépendance. La seule source d’accroissement de la population et de renfort des actifs sera donc à chercher dans l’immigration, mais elle comprend peu de travailleurs qualifiés et elle se heurte à l’échec de l’intégration qui nourrit les résistances croissantes des Français – dans un pays où les immigrés et leurs descendants représentent déjà 21,4 % de la population. Avec la chute de sa démographie, la France perd l’un de ses derniers atouts. »

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Moins de fonctionnaires

« Le statut de fonctionnaire devrait être réservé aux seules fonctions régaliennes de l’État – sécurité intérieure, justice, diplomatie et armées –, et le contrat généralisé dans les autres secteurs de l’action publique comme dans les autres pays européens (98 % en Suède et aux Pays-Bas, 85 % en Italie, 78 % au Danemark, 64 % en Belgique et 62 % en Espagne contre 21 % en France). Par ailleurs, l’État ne pourra remplir ses missions que s’il dispose des compétences et des talents nécessaires. Cela suppose de lier retour à l’excellence – particulièrement dans la haute fonction publique où le mérite a été délaissé au profit de la cooptation –, renforcement de l’attractivité des rémunérations et des parcours professionnels, gigantesque effort de formation, protection intransigeante des agents contre les violences, plan décennal de réduction des sureffectifs qui sont estimés à 256 000 postes dans l’État et à 255 000 postes dans les collectivités territoriales. »

Au travail !

à découvrirLe Kangourou du jourRépondre« Le constat du décrochage de la France et le risque d’un effondrement de notre pays sont désormais compris et partagés par les Français comme par les dirigeants étrangers et par les marchés. […]. Nié par les dirigeants, le déclin est de plus en plus fortement ressenti, compris et douloureusement vécu par les Français. Faute de solution politique, ils ont basculé dans la peur de l’avenir, dans la colère et dans la tentation de l’extrémisme. Mais leur mobilisation in extremis lors du second tour des élections législatives de 2024 montre qu’ils ne sont pas encore résignés à confier, pour la première fois de leur histoire, le pouvoir à l’extrême droite à la suite d’élections régulières. […] La lumière peut aussi jaillir des ténèbres. Et les Français sont suffisamment dégoûtés du mensonge pour accepter de considérer la vérité et pour mobiliser leur énergie au service de la reconstruction. […] La France du XXIe siècle est à reconstruire. Et d’abord en tant que puissance. C’est notre devoir de Français. Cela doit devenir notre priorité et notre obsession. Au travail ! »

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