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VIVRE EN POÉSIE AVEC RAINER MARIA RILKE : SILENCES ET MUSIQUE

ÉMISSION –  « Ma vie n’est pas » de Rainer Maria Rilke, s’accorder dans le silence

Lundi 11 novembre 2024 FRANCE CULTURE

L’auteure-compositrice et interprète Keren Ann nous présente dans « L’Instant poésie » un poème de Rainer Maria Rilke, « Ma vie n’est pas », qui dit pour elle l’importance des temps morts dans l’art et le vécu.

Avec

  • Keren Ann Interprète, auteure-compositrice et réalisatrice

Dans son parcours de vie et dans son travail de musicienne, Keren Ann est très inspirée par la poésie de Rainer Maria Rilke. En particulier le poème « Ma vie n’est pas » extrait des Œuvres poétiques et théâtrales (Gallimard, coll. La pléiade, 1997), lui a permis de découvrir la place essentielle des silences dans l’écriture ; elle se sert de cette focale afin de composer sa musique.

Le poème est traduit de l’allemand par Jean-Claude Crespy, et lu par Farida Rahouadj.

À écouter : Keren Ann : « Quand je compose, je suis mon capitaine »

L’intervalle entre deux notes, ce lieu où les choses se réconcilient

Rainer Maria Rilke (1875-1926) est un poète austro-tchèque considéré comme l’un des plus important poètes de langue allemande. Il a été influencé par ses expériences personnelles et ses voyages, et a cherché à capturer la beauté du monde tout en confrontant ses mystères. Il a également beaucoup écrit sur la condition humaine et la relation entre l’art et l’existence. Keren Ann nous invite à nous connecter aux silences, aux soupirs, aux intervalles de la poésie de Rilke pour entrevoir la richesse de cette suspension : entre les notes, entre les mots, entre les idées, se trouve la pureté du simple fait d’exister. “Le chant est si beau dans ce silence”.

Alors ensemble, tendons l’oreille vers cette dimension du silence, devenons “un arbre devant son décor qui nous permet de contenir son temps mort”.

Rainer Maria Rilke, « Ma vie n’est pas… »

Ma vie n’est pas cette heure abrupte 
où tu me vois précipité.
Je suis un arbre devant mon décor, 
je ne suis qu’une de mes bouches, 
celle de toutes qui se clora la première.

Je suis l’intervalle entre les deux notes 
qui ne s’accordent l’une et l’autre qu’à grand’peine, 
car celle de la mort voudrait monter plus haut…
Mais toutes deux, vibrant durant l’obscure pause, 
se sont réconciliées.

Et le chant reste beau.

extrait des Œuvres poétiques et théâtrales, Gallimard, coll. La pléiade, 1997, traduit par Jean-Claude Crespy)

À écouter : Libre comme Rilke

LIEN VERS L’ÉMISSION

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-instant-poesie/ma-vie-n-est-pas-de-rainer-maria-rilke-s-accorder-dans-le-silence-6018676

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