

RETOUR SUR LES AGRESSIONS D’AMSTERDAM: « Souvenir des pogroms » « Cocktail toxique d’antisémitisme et de hooliganisme »
VOIR LE SECOND ARTICLE PROPOSÉ À VOTRE LECTURE : SUPPORTERS AGRESSÉS À AMSTERDAM: LA MAIRE DE LA VILLE REGRETTE D’AVOIR UTILISÉ LE MOT « POGROM »
BERLIN : LES JUIFS ET LES HOMOSEXUELS EN DANGER DANS DES « QUARTIERS À MAJORITÉ D’ORIGINE ARABE »
VOIR L’ARTICLE 1 proposé à votre lecture : Allemagne : la chef de la police de Berlin conseille aux juifs et aux homosexuels d’être prudents dans «certains quartiers»
« Les violences à Amsterdam contre des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv révèlent le désarroi politique des Pays-Bas »
TITRE LE MONDE ( Jean-Pierre Stroobants ) QUI POURSUIT :
« Au lendemain des heurts survenus après le match de football le 7 novembre opposant les équipes néerlandaise et israélienne, la coalition au pouvoir à La Haye n’a pas su ramener la sérénité. Les questions liées à l’immigration ou à l’insécurité sont ravivées dans un paysage politique polarisé. »
1. ARTICLE – Allemagne : la chef de la police de Berlin conseille aux juifs et aux homosexuels d’être prudents dans «certains quartiers»
Par Steve Tenré LE FIGARO 19 11 2024
«Il existe certains quartiers dans lesquels vivent une majorité des personnes d’origine arabe qui ont également de la sympathie pour les groupes terroristes», a déclaré Barbara Slowik dans un entretien à un quotidien régional.
Une petite phrase qui risque de créer la controverse outre-Rhin. La chef de la police de Berlin, Barbara Slowik, a conseillé aux juifs et aux homosexuels d’être prudents dans «certains quartiers» de la capitale allemande, a-t-elle déclaré dans un entretien au journal Berliner Zeitung publié ce lundi.
À la question «existe-t-il des zones interdites (à Berlin) ?», Barbara Slowik a affirmé : «Fondamentalement, non. Cependant, il y a des domaines, et nous devons être honnêtes à ce stade, dans lesquels je conseillerais aux personnes qui portent une kippa ou qui sont ouvertement gays ou lesbiennes d’être plus prudentes. Dans de nombreuses métropoles, il convient d’être vigilant dans certains lieux publics pour se protéger de toute délinquance.»
«Sympathie pour les groupes terroristes»
«Qui représente un danger pour les juifs?», lui demande ensuite le Berliner Zeitung. «Je ne diffamerai aucun groupe de personnes ici. Malheureusement, il existe certains quartiers dans lesquels vivent une majorité des personnes d’origine arabe qui ont également de la sympathie pour les groupes terroristes . Un antisémitisme ouvert s’y exprime à l’encontre des personnes de foi et d’origine juives», rétorque Barbara Slowik.
Et de confirmer que depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque terroriste du Hamas sur Israël, plus de 6200 enquêtes pour antisémitisme ont été ouvertes. Nombre d’entre elles portent sur des messages haineux écrits sur les réseaux sociaux, mais aussi sur des actes de vandalisme ou des actes de rébellion lors d’interpellations effectuées à l’occasion de manifestations pro-Palestine.
«Heureusement, les crimes violents contre le peuple juif sont rares, même si chaque crime est sans aucun doute un crime de trop», a-t-elle ainsi nuancé. En février, l’agression d’un étudiant juif, roué de coups par un étudiant pro-palestinien, avait suscité l’émoi à Berlin. Peu après l’attaque du 7 octobre, une synagogue de Berlin avait été attaquée au cocktail molotov.
2. ARTICLE – SUPPORTERS AGRESSÉS À AMSTERDAM: LA MAIRE DE LA VILLE REGRETTE D’AVOIR UTILISÉ LE MOT « POGROM »
Le 18/11/2024 BFM
Des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été agressés à Amsterdam après avoir assisté à un match de Ligue Europa contre l’Ajax, le 7 novembre. Avant la rencontre, des incidents avaient déjà éclaté à la suite de provocations des fans israéliens.
La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a exprimé ce dimanche 17 novembre son regret d’avoir employé le terme de « pogrom » pour qualifier les violences survenues dans sa ville en marge d’une rencontre de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv.
Jeudi 7 novembre, des supporters du club israélien ont été la cible d’attaques de la part d’hommes en scooter dans les rues de la capitale néerlandaise après le match. La police a déclaré que les auteurs avaient été encouragés par des appels à attaquer des Juifs sur les réseaux sociaux.
Cinq supporters du Maccabi ont été brièvement hospitalisés en raison de cette agression, qui a suscité l’indignation des dirigeants occidentaux.
Plus tôt dans la soirée, des incidents avaient éclaté en raison d’actes provocateurs de la part des fans visiteurs. Des slogans anti-arabes avaient été scandés par ces derniers, qui ont également vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien sur la place principale d’Amsterdam, d’après les autorités.
Un terme réutilisé par la propagande israélienne
Au lendemain des faits, l’édile avait déclaré comprendre que « cela rappelle le souvenir des pogroms » lors d’une conférence de presse, avant de répéter ce terme mardi dernier lors d’un conseil municipal. Elle faisait état à ce moment d’un « cocktail toxique d’antisémitisme et de hooliganisme » pour décrire les scènes de violences.
Femke Halsema souligne ce dimanche dans l’émission de télévision Nieuwsuur qu’elle n’a pas voulu faire de comparaison directe avec les pogroms, mais qu’elle a souhaité exprimer la tristesse et la peur des habitants juifs d’Amsterdam.
« Si j’avais su que cela serait utilisé politiquement de cette manière, y compris comme propagande… Je ne veux rien avoir à faire avec cela », regrette-t-elle en déplorant une réutilisation de ses propos par les officiels de l’État hébreu.
Dans un message posté et édité le 8 novembre dernier sur son compte X, le président israélien, Isaac Herzog, a justement dénoncé un « pogrom ».
Le Larousse définit le mot « pogrom » (« dévastation » dans son sens originel en russe) comme une « attaque accompagnée de pillage et de meurtres perpétrée contre une communauté juive ».
45 personnes visées par la police néerlandaise
La maire d’Amsterdam fustige également certaines réactions politiques aux Pays-Bas, évoquant un « problème d’intégration » à l’origine de la violence dans sa ville. Elle estime que ses détracteurs « détournent » ce mot de « pogrom » afin de discriminer les Amstellodamois musulmans, rapporte le média néerlandais.
Selon Femke Halsema, les déclarations de la représentation nationale ne font qu’accentuer les divisions dans sa ville. « Je voudrais lancer un appel à La Haye: mettez-vous au travail et ne discutez pas. Quelle que soit votre appartenance politique », demande-t-elle.
Ces derniers jours, la maire s’est beaucoup entretenue avec les différentes communautés d’Amsterdam. Elle souhaite par ailleurs que des enquêtes indépendantes soient menées pour comprendre comment de tels actes sont arrivés.