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LA PROMESSE (175) DE ZÉRO SDF : LA FRANCE CHAMPIONNE DE L’UE – DES EXPÉRIMENTATIONS AU ROYAUME-UNI

1. ARTICLE – Alors que le nombre de sans-abri augmente, comment les pays européens se situent-ils par rapport aux autres ?

 Servet Yanatma Publié le 15/07/2024 – EURONEWS

Au cours de la dernière décennie, le nombre de sans-abri a augmenté dans toute l’Europe. Dans des pays comme la France et l’Allemagne, il a plus que doublé, selon les données disponibles.

Le sans-abrisme devient de plus en plus l’un des plus grands problèmes de l’Europe, puisque près d’un million de personnes sont sans abri chaque nuit dans l’UE et au Royaume-Uni, selon les dernières données.Il n’est pas rare que des personnes vivent dans la rue dans de nombreuses capitales et villes du continent, même dans des endroits où ce n’était pas historiquement un problème, selon une étude de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA).

« Il est probable que le nombre réel de sans-abri soit beaucoup plus élevé », a averti la FEANTSA, soulignant que ses données se limitent aux formes les plus visibles de sans-abrisme.

Le pic de sans-abrisme est particulièrement notable en France et au Royaume-Uni, ces deux pays ayant le taux de sans-abrisme le plus élevé d’Europe.

Il n’existe pas de définition internationalement reconnue du sans-abrisme et les définitions statistiques varient considérablement d’un pays à l’autre. La collecte de données est également difficile, ce qui complique les comparaisons internationales.

Selon le rapport de l’OCDE de l’année dernière, l’Angleterre a le taux le plus élevé de personnes sans domicile – qui comprend les personnes qui vivent dans la rue ou qui séjournent dans des hébergements d’urgence ou des logements pour sans-abri – avec 43 sans-abri pour 10 000 habitants.

Au sein de l’Union européenne, c’est en France que le taux de sans-abrisme pour 10 000 habitants est le plus élevé (30,7),

suivie de la République tchèque (28,4), de l’Allemagne (25,8) et de l’Irlande (25,3). Ce taux est légèrement supérieur à 10 au Portugal, alors que l’Espagne voisine s’en sort un peu mieux (5,4). Les pays nordiques affichent également des taux de sans-abrisme comparativement plus faibles.

Tous ces chiffres sont des comptages ponctuels, présentant un « instantané » de l’absence de chez-soi à un moment et à un endroit précis. Cependant, l’absence de chez-soi est généralement une situation fluide et évolutive, qui dépend des circonstances individuelles.

C’est pourquoi, à l’inverse, les comptages de flux collectent des données sur une période donnée, comme le nombre de personnes ayant séjourné dans un centre d’hébergement au cours d’une année, ce qui permet de dresser un tableau quelque peu différent.Dans la catégorie des flux, la Lettonie a déclaré près de 32 personnes sans domicile pour 10 000 habitants en 2023.

En Autriche, ce taux de sans-abrisme s’élève à 21,7 pour 10 000, atteignant 16,8 en Slovénie et 16,3 en Italie.

En France et en Angleterre, le nombre de sans-abri a doublé en un peu plus d’une décennie

Le nombre total de personnes sans domicile augmente si l’on inclut les trois catégories restantes, à savoir les personnes vivant dans des « institutions, des logements non conventionnels et des logements temporaires chez des parents et des amis ».

Les données communes à toutes les catégories montrent que le nombre total de personnes sans domicile au Royaume-Uni, en France et en Allemagne dépasse à lui seul le million.

Selon le rapport de l’OCDE, le nombre total de sans-abri est estimé à environ 333 000 en France et 263 000 en Allemagne.

L’organisation caritative britannique Shelter, qui s’occupe de logement et de sans-abri, estime qu’il y a 309 000 sans-abri en Angleterre. Si l’on inclut l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, ce nombre s’élève à environ 400 000 au Royaume-Uni.

Au fil du temps, la France et l’Angleterre ont affiché les pires performances en matière de lutte contre le sans-abrisme.

Selon les données de l’OCDE, le nombre de personnes ou de ménages sans domicile a plus que doublé entre 2010 et 2023 dans ces pays.

En Angleterre, le nombre de ménages sans domicile est passé de 52 168 en 2010 à 109 658 en 2023. En France, le nombre de personnes sans domicile est passé de 141 500 en 2010 à 333 000 en 2023. Ce chiffre a plus que triplé en Slovaquie.

Au cours des 13 dernières années, le taux de personnes sans domicile en pourcentage de la population totale en Angleterre a presque doublé, atteignant 0,46 %. L’Irlande a également enregistré une hausse spectaculaire depuis 2016, avec un taux de sans-abrisme qui a presque doublé.

Que se passe-t-il et pourquoi ? »

Le marché du logement, combiné à des choix politiques et à un contexte économique défavorable, explique probablement en grande partie la crise aiguë du sans-abrisme en Angleterre « , a déclaré à Euronews Ruth Owen, directrice adjointe de la FEANTSA. »Le manque de logements abordables est un facteur critique.

L’insuffisance des allocations, y compris le gel répété des allocations logement, en est un autre », a-t-elle ajouté.Mme Owen souligne que les conseils sont de plus en plus contraints de compter sur les logements temporaires pour gérer le sans-abrisme alors que le gouvernement central concentre ses efforts sur l’éradication du sans-abrisme de rue. « Bien qu’il s’agisse d’un objectif important, il ne peut apporter de solution à la montée en flèche du nombre de personnes hébergées dans des logements temporaires », explique-t-elle.

Mme Owen souligne également que le secteur locatif privé en Angleterre est peu sûr au regard des normes européennes.

L’Irlande et les Pays-Bas ont également connu une augmentation significative du nombre de sans-abri ces dernières années.La FEANTSA explique pourquoi les gens deviennent sans-abri : « Il existe de multiples voies d’accès à l’absence de chez-soi. Une interaction complexe de facteurs structurels, institutionnels, relationnels et personnels contribue souvent à ce que quelqu’un devienne sans-abri ».

2. ARTICLE – Royaume-Uni : des chercheurs vont donner de l’argent à des sans-abri pour voir si cela réduit plus efficacement la pauvreté

L’idée derrière cette étude, menée sur 360 personnes, est de déterminer si le transfert direct d’argent est plus efficace que les formes d’aide traditionnelles apportées aux personnes en situation d’extrême pauvreté.

Le 24 novembre 2024 LE PARISIEN

Donner directement de l’argent aux personnes sans-abri est-il plus efficace que les formes d’aide traditionnelles ? C’est la question sur laquelle vont se pencher une équipe de chercheurs du King’s College de Londres dans une étude financée par le gouvernement et menée avec l’association caritative Greater Change, rapporte The Guardian.

Le transfert monétaire est un outil déjà expérimenté pour lutter contre la pauvreté,notamment certains pays d’Amérique Latine ou d’Afrique subsaharienne. Ces programmes consistent à verser directement et régulièrement une somme d’argent à un bénéficiaire afin de l’aider à sortir de la pauvreté, grâce à l’assurance d’un petit revenu. Les sommes allouées peuvent être conditionnées à des obligations de soins ou de scolarisation, ou sans conditions, selon les programmes.

360 personnes recrutées

Dans le cadre de cette expérience au Royaume-Uni, 360 personnes vont être recrutées en Angleterre et au Pays de Galles. La moitié d’entre eux bénéficiera d’une aide « classique » de la part d’associations sur le terrain. L’autre groupe recevra une aide supplémentaire, fournie par Greater Change, une structure qui a aidé 1 300 sans-abri à Londres et dans l’Essex depuis six ans, souligne le journal d’information britannique.


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Dans le détail, les personnes accompagnées réaliseront un entretien avec des travailleurs sociaux, afin d’évoquer leurs problèmes financiers et leurs difficultés concrètes. Les travailleurs sociaux paieront ensuite directement pour les besoins évoqués, tels que des cautions de loyers impayés, des dettes, des meubles, des vêtements, du matériel de travail ou encore des appareils électroménagers. La somme ne sera pas directement transférée aux personnes accompagnées, afin d’éviter qu’elles soient privées de prestations sociales.

« Ce que nous essayons de comprendre, ce sont les conditions limites des transferts monétaires. Quand cela fonctionne-t-il ? Pour qui cela fonctionne-t-il ? Quels sont les montants qu’il faut donner aux gens pour que cela fonctionne ? », expose le professeur Michael Sanders, à la tête de cette unité expérimentale.

Un processus déjà testé

Ce principe a déjà été étudié. L’année dernière, au Canada, des chercheurs ont découvert qu’il était plus efficace de donner 7 500 dollars canadiens (5 148 euros) à 50 personnes sans-domicile fixe de Vancouver, plutôt que de financer leur hébergement dans des refuges. L’expérience a même permis de dégager une économie de 777 dollars canadiens (533 euros) par personne.

En 2012, une étude sur un groupe de 12 personnes avait également été menée au Royaume-Uni, avec de bons résultats, par la Joseph Rowntree Foundation qui s’occupe notamment d’anciens détenus. L’expérience va désormais changer d’échelle, pour la première fois.

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