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ENQUÊTE DES FRACTURES FRANÇAISES : 9 FRANÇAIS SUR 10 CONSCIENTS DU DÉCLIN DE LEUR PAYS … ET UNE DÉFIANCE ENCORE PLUS GRANDE

« Fractures françaises » : « L’échec du macronisme à transformer l’espace politique est patent »

TITRE LE MONDE (4 12 24)

Bruno Cautrès, Chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po.

Luc Rouban, Chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po

Depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, qui promettait de réformer un système politique inefficace pour répondre aux attentes des Français, jamais le personnel politique n’a subi un tel désaveu dans l’opinion, analysent les chercheurs Bruno Cautrès et Luc Rouban, à partir de la douzième vague de l’enquête annuelle « Fractures françaises », réalisée par Ipsos pour « Le Monde », la Fondation Jean Jaurès, le Cevipof et l’Institut Montaigne.

Un étrange paradoxe se révèle au fur et à mesure que la crise politique française s’aggrave : jamais, depuis le mouvement des « gilets jaunes », le président de la République n’a été aussi impopulaire et politiquement affaibli, et pourtant, les événements semblent aujourd’hui valider le diagnostic initial qu’il avait posé en 2017.

A l’époque, Emmanuel Macron avait été élu sur la promesse d’un dépassement des clivages politiques traditionnels, ainsi que sur la volonté de réformer une classe politique et des corps intermédiaires jugés inefficaces pour répondre aux attentes des Français.

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ÉMISSION – La dernière enquête « Fractures françaises » constate « une explosion de la défiance envers le système politique »

3 décembre 2024 FRANCE INTER

Les conclusions de l’enquête annuelle « Fractures françaises » menée par Ipsos-Sopra Steria résonnent avec l’actualité politique du moment et la possible motion de censure du gouvernement Barnier.

Avec

  • Gilles Finchelstein Directeur de la fondation Jean Jaurès
  • Anne Muxel Sociologue et politologue, directrice de recherche au Cevipof, spécialiste du rapport des jeunes à la politique
  • Brice Teinturier Politologue et directeur général délégué d’Ipsos France

Le pouvoir d’achat demeure la première préoccupation des Français dans un pays qu’ils jugent massivement « en déclin », selon une enquête annuelle Ipsos-Sopra Steria publiée lundi. Interrogés sur les enjeux qui les préoccupent le plus « à titre personnel », les Français placent en tête « les difficultés en termes de pouvoir d’achat » (38%), devant « la protection de l’environnement » (23%) et « le niveau de la délinquance » (22%), selon ce sondage sur « les fractures françaises » pour Le Monde, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne. Autre enseignement de cette enquête, la France « est en déclin » pour près de neuf Français sur dix (87%, 18 points en plus par rapport à l’élection présidentielle en 2017). Cette enquête montre aussi que la défiance envers les politiques n’a jamais été aussi grande.

Brice Teinturier, directeur général délégué d’IPSOS :

« C’est une des conclusions majeures de l’enquête. L’enseignement est une explosion de la défiance au regard du système politique, du président de la République, mais également des représentants politiques, de toutes les instances de l’Assemblée nationale. L’image des responsables politiques qui avait tendance à s’améliorer ou aller moins mal ces dernières années, là aussi elle plonge. C’est une gigantesque déflagration qui se produit, qui est la conséquence à la fois des effets délétères de la dissolution qui se poursuit, mais également de l’explosion du bilan économique du président. Les Français ont pris conscience des déficits. »

Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean Jaurès :

« Si Emmanuel Macron a été élu en 2017, c’est sans doute qu’il incarnait une rupture non pas avec la politique. Il l’incarnait par son âge, son parcours, cette volonté de transcender le clivage gauche-droite. Huit après, qu’est-ce qu’il ne va pas, où est la crise ? C’est la politique. Quand on regarde la manière dont évolue la confiance dans les différentes institutions : on teste 20 institutions au sens large, l’armée, la police, les entreprises, la justice, les scientifiques, l’école. Tout, cette année, un peu. Ce qui baisse : l’institution « présidence de la République », les députés, les partis politiques. De quatre, cinq, six points. »

Anne Muxel, sociologue, directrice déléguée du CEVIPOF :

« Plus qu’une explosion, c’est une aggravation. Cette défiance politique, cela fait maintenant dix ans que l’on observe. Ce qu’on mesure avec cette enquête, c’est cette aggravation suite à cette séquence électorale et politique inédite qui a profondément bousculé, inquiété, désarçonné les Français. »

LIEN VERS L’ÉMISSION

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-03-decembre-2024-1515281?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-12-03&at_position=2

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