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ARTICLE : Vivement lundi: le président de la République est un ex toxique
Louison – Édité par Louis Pillot – 14 décembre 2024 SLATE
Déjà, avec la nomination de Michel Barnier, on aurait dû se méfier. Mais après celle de François Bayrou, le respect est bel et bien mort.
Françaises, Français, mes chers compatriotes,
J’ai connu suffisamment de relations sentimentales pourraves dans mon existence de moins en moins courte pour en reconnaître une au premier regard. Et là, je peux vous dire, même si vous aviez sûrement repéré le coup depuis deux ans et demi: on est définitivement dans la relation la plus pourravo-toxique que j’ai jamais vue. Genre Carrie et Big, à côté, ce sont les époux Curie. (Ouais je sais, grand écart de la métaphore, sans échauffement, direct dans le premier paragraphe de cette chronique, c’est vous dire dans quel état me fout la politique française.)
Bref, l’histoire d’amour entre le chef et l’État n’est franchement pas jolie à voir et, encore une fois, j’insiste sur le fait que j’appartiens à cette catégorie de personnes qui ont utilisé tout leur compte CPF pour perfectionner année après année leur expérience en matière de relations de merde. Mais là, j’avoue, j’en reste presque pantoise.
Regardez par exemple la nomination du nouveau Premier ministre. Jamais vu un truc aussi claqué au sol. Mardi, le président de la République fixe lui-même une deadline, en disant qu’il donnera le nom de son nouveau chef de gouvernement sous quarante-huit heures. Jeudi donc. Personne ne lui demandait une deadline, hein. Passons.
Le type rentre plus tôt de Pologne le fameux jeudi, laissant sa communication annoncer que la nomination est imminente. Encore une fois, mec, on t’avait pas demandé de commenter chaque moment de ta journée mais allez, on joue le jeu. Il rentre donc. Et rien, voilou.
La nuit tombe.
Toujours rien.
Et puis le jour se lève.
Walou puissance walou.
Et finalement, il dit «oui oui ce sera dans la matinée».
Et finalement, bah il est midi.
Et finalement, quarante-cinq minutes après, il nomme François Bayrou Premier ministre.
Déjà la dernière fois, on aurait dû se méfier, parce que bon, trois mois pour nommer Mimiche Barnier, c’était à la limite de l’infraction au Code civil. Mais bon, à l’époque il faisait chaud et beau, on s’ambiançait sur des matchs de ping-pong et de cécifoot donc, à la limite, on a pu faire genre on pensait à autre chose.
Là, il fait 3°C les jours caliente, il fait nuit juste quand on sort de la cantine et, clairement, ce genre de comportement de la part du président de la République, c’est le morceau d’ananas au sirop qui s’est retrouvé par inadvertance et confusion sur votre pizza sortant du four: un drame insupportable.
Si vous voulez mon analyse politique profonde sur ce qui se passe à la tête de l’État, on est, en matière de relation toxique, sur un comportement proche de celui du type qui dans la même journée s’excuse d’avoir couché avec votre sœur, se sert un petit porto et couche avec votre mère. Au niveau du respect de l’autre, on est en gros face à un mec qui certes t’offre des fleurs, mais les a volées sur la tombe de ton arrière-pépé en chemin. Yes, le respect est dead, comme dirait l’autre.
Mais, magie de Noël, il me reste encore juste assez d’optimisme pour souhaiter au pays de connaître la même trajectoire que moi et d’un jour, probablement quand il s’y attendra le moins, briser le cycle infernal et rencontrer un type formidable. Donc de gauche, bien sûr.
Vivement lundi.