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RECULADES BUDGÉTAIRES (3) ET TRACTATIONS POLITICIENNES : FIN DE LA RÉFORME DES RETRAITES ET NOUVEAU TROU FINANCIER ? – MÀJ

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MISE À JOUR :

2. ARTICLE – Budget 2025 : François Bayrou va-t-il conclure avec le PS, son flirt de longue date ?

Publié le 09/01/2025 09:23. Renaud Dély FRANCE INFO

François Bayrou a entamé des discussions avec la gauche, hors Insoumis, pour boucler le budget et échapper à la censure. Jusqu’où peut aller ce rapprochement ?

On le saura très vite, sans doute avant mardi 14 janvier 2025, jour de la déclaration de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée nationale. Réussira-t-il à éviter la censure, à dissuader les députés socialistes, et éventuellement leurs homologues écologistes et communistes, d’approuver le texte que déposeront les Insoumis dans la foulée ? C’est possible mais pas sûr.

Le ministre de l’Économie Éric Lombard a encore reçu, au soir du mercredi 8 janvier à Bercy, les trois groupes de gauche. Le patron du PS Olivier Faure réclame des« concessions remarquables » et François Bayrou se dit prêt à rediscuter « sans tabou » de la réforme des retraites, y compris de l’âge légal de départ à 64 ans.

François Bayrou et les socialistes, une longue histoire

Ce n’est pas la première fois que François Bayrou discute avec des socialistes. C’est même une très longue histoire. Son premier flirt remonte à François Mitterrand, il y a 30 ans. Ministre de l’Éducation dans le gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur, le jeune François Bayrou était alors tombé sous le charme de Mitterrand, et de la dimension littéraire qui habitait l’ancien chef de l’État. Au point qu’en décembre 2024, au soir de sa nomination à Matignon, il a choisi de citer le premier président socialiste, qui avait accueilli son élection du 10 mai 1981 par ces mots : « Enfin, les ennuis commencent… » Finalement, le flirt n’a pas été concluant et François Bayrou n’a pas changé de camp.

Nouvel épisode en 2007 : arrivé 3e au premier tour de la présidentielle et fâché avec Nicolas Sarkozy, il s’affiche à la télévision avec Ségolène Royal, mais il choisit le vote blanc. La candidate PS a raconté qu’entre les deux tours, elle est même allée le draguer sous ses fenêtres. François Bayrou ne l’a pas fait monter.

Les dragueurs et les dragués

Mais en 2012, cette fois, le centriste a appelé à voter pour François Hollande. Tout le monde s’en souvient, Nicolas Sarkozy le premier. Ce ralliement a été décisif pour François Hollande, qui l’a remercié en le faisant battre un mois plus tard aux législatives. L’ancien président le regrette aujourd’hui, même s’il se défausse encore sur la patronne du PS de l’époque, Martine Aubry, qui avait investi une candidate face à Bayrou. S’il avait ouvert sa majorité aux centristes, peut-être que François Hollande aurait connu un mandat plus paisible. Il n’a pas eu cette audace.

Aujourd’hui, François Bayrou n’a plus le choix. Pour la première fois, les rôles sont inversés. Il est dans la peau du « dragueur », et les socialistes dans celle des « dragués ». S’il veut durer à Matignon, comme disait Jean-Claude Dusse, il est temps de conclure. La méthode est connue : « Oublie que t’as aucune chance, fonce, sur un malentendu, ça peut marcher. »

1. ARTICLE – Retraites : la piste du Fonds de réserve pour financer une suspension de la réforme

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a suggéré jeudi de faire appel au Fonds de réserve pour les retraites, pour encaisser le choc d’une éventuelle mise en pause de la réforme reportant l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans.

Par Solenn Poullennec Publié le 10 janv. 2025 LES EXMCHOS

C’est un nouveau venu dans les discussions qui font rage entre les partis politiques et Bercy sur l’avenir de la réforme des retraites. Jeudi, le Parti socialiste a suggéré de faire appel au Fonds de réserve pour les retraites (FRR) pour amortir le choc d’une suspension du report de l’âge légal de 62 à 64 ans.

En plein bras de fer avec le gouvernement de François Bayrou pour obtenir des gages en échange d’une non-censure de l’exécutif rendu fragile par l’absence de majorité au Parlement, le parti de gauche continue de réclamer une suspension du report de l’âge de départ (désormais à 62 ans et 9 mois) et l’ouverture de discussions en vue de la transition vers un nouveau système.

« Le Fonds de réserve des retraites peut permettre de faire la liaison », a argué sur TF1, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

INTERVIEW – « Le déficit du système des retraites devrait se creuser »

Créé à la toute fin des années 1990, le FRR visait à créer un matelas financier pour encaisser le choc de l’arrivée en retraite à partir de 2020 des générations du baby-boom. En 2010, sa mission a cependant été revue et le fonds contribue aujourd’hui, grâce au rendement de ses placements financiers, à financer les déficits accumulés de la Sécurité sociale.

Concrètement, depuis 2011, il a ainsi versé un peu plus de 2 milliards d’euros par an à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), qui rembourse progressivement la dette accumulée par la « Sécu » pour éviter qu’elle pèse indéfiniment sur les générations futures.

Un déficit à plus de 30 milliards en cas d’abrogation

Techniquement, le fonds, qui détient un portefeuille d’actifs de quelque 20 milliards d’euros (valeur de marché à la fin de juin 2024), pourrait être appelé à la rescousse pour financer le système de pensions. « Les actifs du fonds peuvent être mobilisés en cas d’écart significatif à la trajectoire de redressement des comptes de la branche vieillesse », peut-on ainsi lire dans un rapport publié par la Sécurité sociale en octobre.

Dans l’hypothèse où ces actifs seraient cédés facilement et dans de bonnes conditions, pas sûr cependant qu’ils suffisent à répondre aux besoins. Le Parti socialiste suggère que la suspension de la réforme ne générerait que des besoins limités à court terme, sachant que le pays se tournerait à l’issue des discussions prévues vers un autre système. Il ne précise pas cependant quels seraient les contours de ce système.

En tous les cas, la mobilisation même totale du FRR ne pourrait en aucun cas satisfaire aux besoins du système actuel à moyen terme. Jusqu’à peu attendu à 14 milliards d’euros en 2030, malgré la réforme, son déficit est en passe de se creuser avec la dégradation de la conjoncture économique. 

Olivier Faure assure qu’une suspension de la réforme ne serait pas équivalente à une « abrogation sèche ». Pas sûr qu’il réussisse à convaincre sur ce point le gouvernement qui a commencé par rejeter l’idée d’une suspension. Une abrogation ferait plonger le déficit du système de plus de 15 milliards d’euros en 2032 pour le porter à plus de… 30 milliards, était-il estimé en octobre dernier. Un scénario qui ne tenait pas compte de la dégradation économique.

Solenn Poullennec

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