
LE DÉCLIN ET L’ABSENCE DE REBOND : Un ministre dépité
ON LIT DANS L’EXPRESS : C’est l’un des ténors du gouvernement Bayrou qui le constate, un peu effrayé : « Nous sommes dans une telle situation d’instabilité que l’Assemblée nationale n’a pas voté la moindre réforme d’envergure depuis décembre 2023. « Et le même d’ajouter : « Difficile de parler de vision à long terme quand on ne sait pas si on passe la semaine… »
UNE RÉDUCTION DE 16 MILLIARDS D’EFFORTS BUDGÉTAIRES CONCÉDÉS AU PS QUI VEUT – COMME MACRON ET BAYROU – DURER
Pour ne pas risquer de tomber, le gouvernement Bayrou est prêt à bien des sacrifices : déjà 10 MILLIARDS d’efforts en moins par rapport au gouvernement Barnier, ( de 60 à 50 Milliards – alors que l’effort devrait être de 100 Milliards ) puis la remise en cause des retraites ( risque financier de 30 Milliards ) qui devrait assurer une non censure pendant 4 mois, puis les 16 Milliards d’efforts et d’économies supprimées évoqués plus haut ( 16 à 20 Milliards).
Pour durer, Macron et Bayrou sont convenus de remettre en cause la réforme des retraites, seule réforme économique de Macron ( qui avait demandé 6 ans de mandat présidentiel )
Et on demande à la Cour des Comptes – qui exige un délai d’un mois – pour faire une analyse financière du système de retraite ( l’administration et la Cour n’ont ils donc pas cette analyse ? Etonnant, surtout inquiétant. Mais c’est un mois de gagné !
Le recours aux corps intermédiaires ( syndicats ) pour réfléchir aux réformes discrédité de fait les élus et le Parlement. Il va à l’encontre des méthodes du chef de l’Etat qui avait, au contraire, théorisé leur effacement.
Et ils lancent comme gourmandise – qui doit faire patienter – pour les partis politiques l’éventuelle proportionnelle.
Macron accepte même que l’ensemble de sa gouvernance depuis 2017 soit ouvertement critiquée par son premier ministre devant l’assemblée nationale.
Depuis deux ans les effets négatifs de la politique économique macronienne sont visibles : dette, déficit, défaillances d’entreprises, chômage, fractures sociale, … et la démocratie également.
Groupes de niveaux, brevet obligatoire… Les mesures d’Attal et Barnier en partie remisées aux oubliettes
Le brevet des collèges ne sera finalement pas obligatoire, les groupes de niveaux au collège pourraient être remis en question et les suppressions de poste d’enseignants, notamment en primaire, n’auront pas lieu. Mais la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, veut évaluer avant d’imposer la moindre mesure…
NE RIEN DIRE, NE RIEN FAIRE … ET ÊTRE COMPLIMENTÉ POUR HABILETÉ PAR LES MÉDIAS
LIRE DANS L’OPINION :
Emmanuel Macron et François Bayrou partagent la même obsession : faire durer le plaisir, celui de rester au pouvoir.
Depuis la dissolution du 9 juin, tous les Premiers ministres sont menacés d’être renversés par une motion de censure, puisqu’ils n’ont pas de majorité absolue. Cette situation est exceptionnelle, mais s’explique par le jeu normal des règles institutionnelles. Le cas du Président est plus dérangeant.
Il est en poste jusqu’en 2027, mais pourrait être forcé à la démission par une bourrasque politique, financière ou sociale. Si les Premiers ministres se succèdent à la chaîne, il sera rendu responsable de cette instabilité.
VOIR LE DOSSIER « RECULADES » DE METAHODOS :
RECULADE (8) : MOINS D’EFFORT BUDGÉTAIRE DANS LA PLUS GRANDE OPACITÉ DES ANNONCES – LE DÉCRYPTAGE PAR METAHODOS
1. ARTICLE – Surtaxes, jours de carence, médicaments… Ce que François Bayrou a concédé au PS pour échapper à la censure
Par Le Figaro 16 janvier 2025
Le premier ministre a pris la plume pour entériner ses engagements, dans un courrier adressé aux présidents des groupes PS à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner. En retour, ces derniers ne voteront pas la censure.Passer la publicité
Abandon des nouveaux jours de carence pour les fonctionnaires, maintien de la taxe sur les hauts revenus, renoncement aux suppressions de postes dans l’éducation: François Bayrou a listé par écrit jeudi ses multiples gages budgétaires aux députés socialistes. En retour, ces derniers ne voteront pas la censure, a indiqué peu avant l’examen de la motion déposée par LFI un participant au bureau national du PS.
«Je souhaite vous confirmer et vous préciser certains points sur lesquels votre attention s’est portée»: après dix jours d’intenses tractations, le premier ministre a pris la plume pour entériner ses engagements, dans un courrier adressé aux présidents des groupes PS à l’Assemblée et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner, une heure tout juste avant l’examen d’une motion de censure à l’Assemblée.
Rallonge pour la santé, sursis pour l’éducation
Un document de trois pages en forme d’inventaire des multiples mesures déjà dévoilées par le gouvernement. À commencer par «l’annulation (du) déremboursement» partiel des médicaments et des consultations médicales, et de la rallonge «d’un milliard d’euros» des dépenses de santé, que François Bayrou avait annoncées dès mardi.
Le premier ministre confirme également «l’abandon» des 4000 suppressions de postes d’enseignants, mais aussi des «deux jours de carence»supplémentaires pour les fonctionnaires, décisions éventées respectivement par ses ministres Élisabeth Borne (Education) et Amélie de Montchalin (Budget). Le chef du gouvernement renonce également aux coupes prévues pour l’Outre-mer, dont le budget sera au contraire «supérieur à celui (de) 2024», et pour France Travail qui ne sera donc pas amputé de 500 postes.
Taxation des hauts revenus et des entreprises
Côté fiscalité, François Bayrou acte le «maintien» de la nouvelle «contribution différentielle sur les hauts revenus» (qui devrait rapporter 2 milliards d’euros) en attendant de la remplacer «au plus tard»en 2026 par un «dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale». De même, la «surtaxe provisoire» sur les grandes entreprises sera conservée, «pour un montant attendu de 8 milliards d’euros». S’y ajouteront 400 millions de plus sur la «taxation des rachats d’actions», un rabot du même montant sur le Crédit impôt recherche, ainsi qu’une hausse minime (0,1 point) de la taxe sur les transactions financières.
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En matière de logement, le premier ministre s’engage à généraliser le prêt à taux zéro «dans toute la France» pour les logements neufs, ou encore à «soutenir»une hausse de 0,5 point des «frais de notaire» à la main des départements. «Au total», François Bayrou rappelle que «la hausse des recettes en 2025 par rapport à 2024 serait de 21 milliards d’euros», tandis que 32 milliards d’économies sont escomptés en parallèle pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024.
Conclave sur les retraites
À côté de ces demandes validées par François Bayrou figurent d’autres annonces déjà connues, comme le «conclave» de trois mois entre partenaires sociaux pour mettre «en chantier» la réforme des retraites. Une intersyndicale se tiendra jeudi pour préparer la première réunion vendredi à Matignon au mode opératoire encore flou. «À l’issue des travaux du conclave, on est persuadés qu’ils vont y arriver et donc il y aura à légiférer», a-t-on indiqué à Matignon. Que la réforme des retraites soit «en pause» est «la reconnaissance que cette réforme est injuste socialement», selon la numéro un de la CFDT Marylise Léon.
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Les socialistes ont demandé, comme prix de leur non-censure du gouvernement, que le Parlement soit saisi même en cas d’échec des négociations sociales. «Nous ne vous accordons pas pour autant notre confiance. Mais nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire» qui pourrait conduire à «l’arrivée de l’extrême droite», a confirmé à la tribune de l’Assemblée nationale jeudi le premier secrétaire du parti, Olivier Faure. Mais la censure «est possible à tout moment», a-t-il prévenu, interpellant également les députés Insoumis en défendant «une gauche qui propose et avance».
Pour les insoumis, «le PS fracture le NFP»
Comme elle le fait régulièrement depuis 2022, l’Assemblée nationale examinait jeudi, dans un hémicycle clairsemé, la première motion de censure déposée contre le gouvernement Bayrou. Une équipe en place depuis fin décembre mais dont «les jours» sont «comptés», selon le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard. «Quand il tombera, le monarque (Emmanuel Macron) suivra», a-t-il lancé, fustigeant également «l’irresponsabilité» des socialistes de ne pas s’associer à leur motion, paraphée par quelques députés écologistes et communistes.
Dans une brève réponse, François Bayrou a accusé le parti de Jean-Luc Mélenchon de «choisir la guerre intestine» entre Français et de vouloir que «l’affrontement soit la loi». Mais «un autre chemin se dégage, difficilement, après beaucoup de travail, de discussions, de négociations», a assuré le premier ministre, qui a reçu quelques minutes avant l’ouverture du débat l’assurance d’une non-censure par le PS.
Le RN ne censurera pas
«Le PS fracture le NFP. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat», a réagi sur X Jean-Luc Mélenchon. Pour la première fois, la cheffe des écologistes Marine Tondelier s’est, elle, félicitée sur X «des concessions listées par François Bayrou». Mais les députés écologistes censureront tout de même le gouvernement. Écologistes et insoumis estiment notamment que les «règles du jeu sont pipées» sur la renégociation de la réforme des retraites, même avec l’engagement de François Bayrou de saisir le Parlement sur les retraites en cas d’accord seulement partiel entre les partenaires sociaux.
Mais il n’y aura pas de chute du gouvernement, car les députés RN ne voteront pas la motion de censure, voulant juger François Bayrou sur ses actes au moment du débat budgétaire. Ce vote est donc avant tout une répétition avant les échéances décisives des budgets de l’État et de la sécurité sociale, avec la possibilité de recours au 49-3 et donc, en retour, de nouvelles motions de censure. Le gouvernement espère achever la procédure budgétaire d’ici fin février pour que le pays puisse retrouver son cours normal de fonctionnement au 1er mars.
2. ARTICLE – Emmanuel Macron, François Bayrou: l’important, c’est durer
Situation exceptionnelle sous la Ve République : le mandat des deux têtes de l’exécutif est menacé. De manière immédiate pour le Premier ministre. Plus sourde pour le chef de l’Etat. Chacun réagit à sa manière
Publié le 16 janvier 2025. Corinne Lhaïk
François Bayrou a prononcé sa déclaration de politique générale le 14 janvier. Le 16, il affronte une motion de censure à l’Assemblée nationale qui ne parvient pas à le renverser
Emmanuel Macron et François Bayrou partagent la même obsession : faire durer le plaisir, celui de rester au pouvoir. Depuis la dissolution du 9 juin, tous les Premiers ministres sont menacés d’être renversés par une motion de censure, puisqu’ils n’ont pas de majorité absolue. Cette situation est exceptionnelle, mais s’explique par le jeu normal des règles institutionnelles. Le cas du Président est plus dérangeant. Il est en poste jusqu’en 2027, mais pourrait être forcé à la démission par une bourrasque politique, financière ou sociale. Si les Premiers ministres se succèdent à la chaîne, il sera rendu responsable de cette instabilité.
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