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LA GRANDE TROMPERIE : IL N’Y AURA PAS MOINS DE DÉPENSES PUBLIQUES EN 2025, MAIS PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIARDS EN PLUS … ET DES IMPÔTS – 4ème MISE À JOUR

MISE À JOUR 1 :

CONVAINCRE LE PS ET LÂCHER TANT SUR LES ÉCONOMIES QUE SUR LA FISCALITÉ

L’exécutif doit, pour arriver à ses fins, convaincre le PS de ne pas voter une nouvelle motion. Eric Lombard, le ministre de l’Économie, a continué jeudi son opération déminage.

Bercy a déjà refusé une nouvelle taxe sur certains retraités, qui gagnent à partir de 2 000 ou 2 500 euros net mensuels. Une hausse de la fiscalité pour la classe moyenne est également exclue, a promis jeudi matin sur France 2 le ministre de l’Économie« On ne va pas augmenter les impôts des familles et des ménages. On va s’en tenir là », assure-t-il.

E.LOMBARD EN PLEINE PRESTIDIGITATION- MANIPULATION PLUTÔT : Mais Eric Lombard prévient que le gouvernement n’a pas de baguette magique et qu’il y a un déficit à combler.

IL FALLAIT OSER : financer les économies par des recettes !!! – confusion !

« Il faut baisser les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale, car c’est ce qui a beaucoup augmenté. Donc il faut bien augmenter les ressources pour les financer. »  E. LOMBARD

La réalité, c’est que les dépenses de l’Etat vont augmenter de 40 milliards environ en 2025.

Elles sont passées de 1500 Milliards à 1700 MILLIARDS sur les deux dernières années, soit plus 100 milliards par an.

IL Y A DONC INCAPACITÉ À DÉPENSER MOINS D’UNE ANNÉE SUR L’AUTRE

Le projet adopté par le Sénat prévoit une hausse des emplois dans la fonction publique, avec la création nette de plus de 2 260 postes. Une conséquence, notamment, de l’abandon des suppressions d’emplois dans l’éducation nationale. ( dans le budget Bar’ier il y avait une réduction de 2 201 postes.

MISE À JOUR 3 :

« Budget : vers un rétablissement des comptes moins violent que prévu »

TITRE LE MONDE QUI POURSUIT : Le Sénat a adopté, jeudi, le projet de loi de finances pour 2025. La nouvelle version aboutit à une hausse des emplois dans la fonction publique. Une conséquence, notamment, de l’abandon des suppressions d’emplois dans l’éducation nationale.

En substance, le journal approuve ce qu’il faut bien appeler le non rétablissement des comptes puisque le budget 2025 sera en nette augmentation par rapport à 2024.

Comment qualifier de violent le projet d’une économie nette ( économies – fiscalité ) ( économie sur de nouvelles dépenses prévues initialement ) de 10 MILLIARDS alors que le budget a augmenté de 200 Milliards en 2023 et 2024 et augmentera d’environ 50 MILLIARDS EN 2025

MISE À JOUR 4

Budget 2025 : voici comment le gouvernement prétend récupérer 52 milliards d’euros (44 selon nos calculs ) en additionnant les recettes en plus et les dépenses en moins – au lieu de les soustraire

Le ministère de l’Economie et des Finances vient seulement de dévoiler les chiffrages d’économies de dépenses et de recettes supplémentaires du projet de budget pour 2025, transmis au Haut conseil des finances publiques et prévoyant un « effort budgétaire de 52 milliards d’euros. »

ÉCONOMIES ( SUR LES NOUVELLES DÉPENSES QUI AVAIENT ÉTÉ ENVISAGÉES 23,6 MILLIARDS

RECETTES COMPLÉMENTAIRES : 20,4 MILLIARDS

SOIT UNE « ÉCONOMIE «  OU « EFFORT BUDGÉTAIRE » NET DE 3,2 MILLIARDS ( vocabulaire de Bercy : « selon le calcul en tendanciel, c’est-à-dire à politique constante »

CES RECETTES NOUVELLES PERMETTRONT DE COUVRIR DES DÉPENSES

Rappelons la déclaration surréaliste du ministre « Il faut baisser les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale, car c’est ce qui a beaucoup augmenté. Donc il faut bien augmenter les ressources pour les financer. »  E. LOMBARD

– la contribution des collectivités locales s’élève à 2 milliards d’euros, a précisé le ministère, soulignant que ces chiffres pouvaient encore évoluer lors de la procédure parlementaire.

2 milliards grâce à la taxation des riches particuliers-

la fiscalité supplémentaire visant les entreprises atteint 12,3 milliards : notamment une surtaxe d’impôt sur les sociétés (8 milliards), une taxe sur les billets d’avion (1 milliard en année pleine) ou une hausse de 0,1 point (à 0,4%) de la taxe sur les transactions financières (500 millions).

– taxer davantage les riches particuliers (2 milliards).

800 millions d’une hausse des taxes sur l’achat immobilier

300 millions de taxes sur les boissons sucrées et les jeux.

2 milliards d’euros de dividendes d’EDF.

– Non chiffré : la vente de patrimoine

LA TRANSMISSION DU BUDGET AU HAUT COMITÉ EST PRÉSENTÉE COMME UNE DÉMARCHE DE SINCERITE ET DE TRANSPARENCE … MAIS L’EXÉCUTIF NE LE REND PAS PUBLIC

démarche à même, selon Bercy, «d’assurer la sincérité des discussions parlementaires», à savoir la commission mixte paritaire (CMP), programmée au jeudi 30 janvier, et pendant laquelle 14 parlementaires tenteront de s’accorder sur le budget de cette année. Si le ministère de l’Economie et des Finances refuse de communiquer le document, les cabinets ministériels l’ont en partie détaillé à la presse.

MISE À JOUR 2 :

ARTICLE – Budget 2025 : le plaidoyer du ministre de l’Économie Éric Lombard aux entreprises

Fanny Guinochet FRANCE INFO 23/01/2025

Dans une interview aux « Échos », le minsitre de l’Économie cherche à supprimer tout ce qui pourrait irriter les entrepreneurs. Un discours qui tranche avec ses prises de position précédentes.

Le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard, à l’Elysée, à Paris, le 22 janvier 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C’est presque une surprise, un revirement, alors que depuis son arrivée à Bercy, Éric Lombard mettait en avant sa sensibilité de gauche et prévoyait des prélèvements sur les sociétés, dans une interview aux Échos (article payant)(Nouvelle fenêtre), mercredi 22 décembre, Éric lombard, le ministre de l’Économie tient à rassurer les entreprises. D’emblée, le ministre se définit comme « pro-entreprises », assurant que « la source de richesse d’un pays, ce sont bien les entreprises, qui créent l’emploi, investissent et sont au cœur de la promotion sociale ». On a l’impression d’entendre le patron du Medef !

De la même façon, Éric Lombard ajoute qu’il faut que les Français travaillent davantage. Son discours est très, très patronal.

:à lire aussiBudget 2025 : « On ne va pas augmenter les impôts des ménages », confirme Eric Lombard, ministre de l’Économie

Des gages concrets aux patrons

La surtaxe d’impôt sur les grandes sociétés, normalement prévue pour deux ans, ne sera finalement appliquée qu’un an seulement. Idem pour les allègements de cotisations sur les salaires, qui font tant grincer les dirigeants. Éric Lombard revoit à la baisse ses ambitions. La mesure devait rapporter quatre milliards d’euros, mais ce ne sera qu’un milliard et demi. « Mieux vaut ne pas rouvrir le débat », assure-t-il pour calmer le jeu. Exit aussi une taxation plus importante sur le captial. « Ni aujourd’hui ni demain, il n’y aura de hausse de la flat tax. Ce prélèvement sur les revenus du capital restera bien à 30 %, parce que nous avons besoin des dividendes, qui rémunèrent ceux qui prennent des risques », dit-il. Clairement, Éric Lombard cherche à supprimer tout ce qui pourrait irriter les entrepreneurs.

Le lobbying du Medef et des organisations patronales a porté ses fruits. Tous ont exprimé leurs inquiétudes, nourries par des carnets de commandes en berne, des défaillances d’entreprises au plus haut et une économie à l’arrêt.

Dans un environnement international qui se durcit avec l’arrivée de Donald Trump, ces alertes ont été prises très au sérieux par Bercy, d’autant plus que des entreprises françaises ont fait savoir qu’elles freinent déjà leurs investissements dans l’Hexagone. À l’aube de la discussion budgétaire, Éric Lombard promet donc que sa priorité sera bel et bien de maintenir la politique pro-business, cœur du logiciel d’Emmanuel Macron. C’est évidemment un message très politique, envoyé à la fois aux socialistes et au bloc central.

1. ARTICLE – Eric Lombard, ministre des Finances : « Les entreprises devront accepter d’être moins rentables »

Un grand argentier qui souhaite la disette aux entreprises censées remplir ses coffres, ça n’est pas banal. Même si c’est pour la bonne cause.

Hugues Serraf. journaliste et écrivain. ATLANTICO

Il a dirigé le pôle de presse automobile du groupe Bertelsmann Information Professionnelle, avant de développer les sites Internet de l’hebdomadaire spécialisé L’argus et de lancer l’hebdomadaire pour tablettes de Slate.fr.

Le décrochage économique de la France (et de l’Europe tout entière, nous sommes en bonne compagnie dans ce rafiot) par rapport aux Etats-Unis et à la Chine n’est apparemment pas près d’être enrayé. Pour financer leur transition écologique, les entreprises françaises devront en effet « accepter de voir leur rentabilité baisser », estime Eric Lombard, le nouveau ministre des Finances.

Dans une interview accordée à BFMTV, il considère même qu’il s’agit d’un « impératif » : « La principale priorité du moment, c’est la transformation écologique. Et s’adapter demandera beaucoup d’investissements qui ne sont pas toujours rentables et cela risque de conduire à une baisse de la rentabilité des entreprises. Il faut l’accepter… »

…:…

2. RELIRE ÉRIC LOMBARD – AVRIL 2023

« Je rêve d’un contrat social renouvelé plus solidaire »

Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, a accordé un entretien au Revenu. 

Par Jannick Alimi. 21/04/2023 LE REVENU

Le Revenu : Dans votre ouvrage Au cœur de la finance utile, vous insistez sur le métissage de votre parcours, une carrière dans le privé et le public, une culture juive et chrétienne, un patron de gauche, une vie entre Paris et la province… En quoi cela a-t-il joué un rôle dans votre cheminement professionnel ? 

Éric Lombard : Ce métissage est une richesse qui évite d’être trop ancré dans une appartenance. Quand on est entre deux rives, comme c’est mon cas, on est plus enclin à la remise en question, à la mobilité. Dans la gestion d’une entre-prise, ce métissage permet d’éviter le conformisme et les conservatismes.

LR : «Je ne suis pas un libéral», dites-vous. Et vous estimez que le dialogue doit jouer un rôle essentiel dans toute réforme. Est-ce le cas dans celle des retraites ? 

Éric Lombard : Le gouvernement estime qu’il y a eu un temps réel alloué au dialogue et que certains désaccords ont pu, ainsi, être aplanis. Cette version n’est pas partagée par les syndicalistes. Je ne suis pas acteur de ce débat. Ce que je constate, c’est que le dialogue ouvert après la réélection du président de la République n’a pas abouti et que chaque partie s’est durcie. C’est un peu tôt pour faire le bilan de cette réforme. On est dans un modèle, en France, où il n’y a pas d’obligation d’aboutir pour les négociations sociales. Il ne faut pas hésiter alors à remettre le sujet sur la table.

ERIC LOMBARD : Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations

  • Diplômé de HEC, Éric Lombard a intégré la banque Paribas, avant d’être nommé conseiller auprès de Michel Sapin au ministère de la Justice puis, de 1992 à 1993, au ministère de l’Économie et des Finances.
  • En 1993, il réintègre Paribas comme responsable des fusions et acquisitions dans les secteurs bancaires et de l’assurance. Il poursuit son évolution après la fusion avec BNP en 2000, et devient en 2004 directeur général de BNP Paribas Assurance. Il en devient PDG en 2006.
  • Il est nommé directeur général de la Caisse des dépôts et consignations en décembre 2017.

Trop d’inégalités de revenus

LR : Vous dénoncez les dérives du «capitalisme managérial», lequel aurait «acheté le management à coups de bonus». Qu’est-ce que cela signifie ? 

Éric Lombard : Je fais la comparaison avec le capitalisme d’après la Seconde Guerre mondiale. Les Trente Glorieuses se sont caractérisées par une très importante distribution du pouvoir d’achat, par une rentabilité du capital plus modérée qu’aujourd’hui et, enfin, par un écart beaucoup plus modeste entre les rémunérations des dirigeants et celles des salariés. Depuis une trentaine d’années, avec la baisse des taux d’intérêt et la financiarisation de l’économie, la répartition de la création de richesses entre le capital et le travail s’est dégradée au détriment des salariés. L’évolution des rémunérations des dirigeants d’entreprise – et on l’a vu encore récemment – a divergé de façon considérable par rapport à celle des salariés. Je parle des managers salariés par l’entreprise, dont certains captent une part importante de la création de richesse de façon non justifiée. Dans les entreprises publiques, les managers ne sont pas moins bons et ils sont payés dix à vingt fois moins. Je pense que cela pose un problème d’acceptabilité sociale. De façon plus globale, on assiste à une accumulation du capital au détriment de ceux qui n’ont ni épargne ni capital et à un appauvrissement des salariés. C’est injuste et inefficace. Aux inégalités de revenus se greffent des inégalités de patrimoine qui handicapent la croissance économique.

LR : Que proposez-vous pour enrayer ce cycle inégalités/faiblesse de la croissance ? 

Éric Lombard : Il faut revenir à une rémunération du capital plus raisonnable et plus en ligne avec les taux d’intérêt car cela permettra de distribuer plus de pouvoir d’achat aux salariés. Même si les taux d’intérêt remontent à 3%, rien ne justifie cette recherche de rendement de 15%, voire plus. C’est une analyse désormais partagée par de nombreux économistes qui, comme moi, sont sensibles à l’acceptabilité sociale du modèle. Je ne suis pas libéral, mais je reste attaché à l’économie de marché. Or, si l’on veut que ce modèle, qui n’est pas seulement économique mais qui est aussi la base de notre système politique, perdure, il faut qu’il bénéficie à tout le monde sinon pourquoi les gens voteraient pour ceux qui le défendent ? C’est cela qui nourrit le vote en faveur des extrêmes. Il y a un lien très clair entre la crise politique que traversent tous les pays occidentaux et ce modèle économique qui devient de plus en plus inégalitaire.

« Le succès des fonds éthiques prouve qu’il y a des épargnants prêts à accepter un rendement moindre si leur épargne est utile. »

Éric Lombard

LR : Il y a urgence, selon vous, à transformer notre modèle économique et social ? 

Éric Lombard : La nécessité d’une baisse de rendement des capitaux est nécessaire pour assurer non seulement une croissance plus juste, mais aussi la transformation écologique dont la Caisse des dépôts est l’un des principaux financeurs. Cette transformation nécessite des investissements massifs mais moins rentables. C’est pour cette raison qu’un capitalisme plus éthique s’avère indispensable. Par ailleurs, la transition écologique est coûteuse pour les consommateurs. Les voitures électriques, la rénovation thermique des logements, acheter local, tout cela coûte cher. Or, s’il n’y a pas d’augmentation de pouvoir d’achat, les citoyens ne s’adapteront pas. Tous ces facteurs convergent vers la nécessité d’un nouveau modèle d’organisation économique et sociale qui doit obligatoirement être plus équitable.

LR : Les entreprises sont-elles prêtes à mettre en place ce nouveau modèle ? 

Éric Lombard : Pourquoi pas ? Il faut que les actionnaires soient d’accord. Mais le succès des fonds éthiques prouve qu’il y a des épargnants prêts à accepter un rendement moindre si leur épargne est utile. Et ce mouvement grandit. Un nombre croissant d’entreprises intègre cette dimension dans leur stratégie. Je rêve d’un contrat social renouvelé plus solidaire.

Basculement du monde

LR : Le gouvernement souhaite orienter une partie des fonds collectés sur les livrets d’épargne réglementée vers l’écologie, tandis qu’un député préconise de placer une partie de cette épargne dans les industries de la Défense. Qu’en pensez-vous ? 

Éric Lombard : Sur les 350 milliards d’euros de fonds d’épargne gérés par la Caisse, 200 milliards vont au logement social et aux collectivités locales et le reste dans l’économie. Nous pourrions investir davantage sur l’écologie. Quant aux industries de la Défense, ce n’est pas l’épargne des Français qui les finance.

LR : Un groupement mené par la CDC est prêt à prendre le contrôle d’Orpea. Votre objectif est de laisser l’entreprise cotée. Quel est votre plan de redressement ? 

Éric Lombard : Le groupement formé de CNP Assurances, de la MAIF, de la MACSF et de nous-mêmes est prêt à injecter 1,3 milliard d’euros qui permettront – grâce aussi à l’abandon par les créanciers non garantis de 70% de leurs créances – de sauver l’entreprise. Nous ne sommes pas encore actionnaires et cela dépendra de la décision du tribunal de commerce qui devrait intervenir d’ici septembre. Nous faisons confiance à l’équipe dirigeante menée par Guillaume Pépy et Laurent Guillot. Le plan de redressement en cours passe par une augmentation du personnel encadrant les résidents et une rentabilité opérationnelle moindre qu’auparavant dans la logique d’un meilleur partage des revenus entre résidents, salariés et actionnaires.

LR : Vous avez réchappé aux attentats du 11 septembre 2001. Vous avez estimé qu’il y avait eu un «avant» et un «après». Sommes-nous, de nouveau, à un changement d’ère ? 

Éric Lombard : Il y a un triple basculement historique. Le premier, c’est la fragmentation du monde. Après une phase où l’on espérait une «mondialisation heureuse», on vit une confrontation évidente avec la Russie et la Chine et même avec les États-Unis. Ce sont nos alliés, mais l’Inflation Reduction Act n’est pas un acte amical. L’Union européenne a commencé à riposter et nous devons retrouver notre autonomie stratégique. Le deuxième basculement, c’est la hausse des taux d’intérêt après trente ans de baisse. Ses conséquences seront bénéfiques sur l’investissement, mais négatives sur le prix des actifs, notamment immobiliers. C’est, enfin, la transformation écologique. 2001 était une sonnette d’alarme, mais le basculement du monde s’effectue aujourd’hui.

3. RELIRE ÉRIC LOMBARD – FÉVRIER 2022

Eric Lombard : « Il faut sans tarder définir les règles d’un capitalisme plus responsable »

Dans un entretien au « Monde », le directeur général de la Caisse des dépôts évoque la répartition capital-salaires, la politique territoriale ou encore l’écosystème des start-up, ainsi que le rôle que peut jouer l’institution. 

Propos recueillis par Véronique Chocron et Dominique GalloisPublié le 21 février 2022

Le directeur général de la Caisse des dépôts, Eric Lombard, dénonce un dérèglement du capitalisme, qui peut mener à une révolution sociale. Il propose des hausses de salaires et demande à ce que l’Etat réunisse les représentants des entreprises et les syndicats, pour trouver un nouvel équilibre.

Que vous inspire la salve de résultats historiques des grandes entreprises françaises, qui se traduisent par des hausses de dividendes et des rachats d’actions ?

Ces entreprises envoient le message : “Je n’ai pas de projet économique, je rends l’argent aux actionnaires, et qu’ils se débrouillent.” Cela veut dire qu’elles n’investissent pas assez parce qu’elles recherchent des projets très rentables. A la Caisse des dépôts, nous avons triplé notre volume d’investissements depuis cinq ans, parce que nous n’en attendons pas une rentabilité supérieure à 4 %. A ces conditions-là, nous trouvons des projets.

Or, il va falloir investir massivement pour réussir la transition écologique, dans les énergies renouvelables, le nucléaire, l’isolation des logements. Il faut transformer toutes nos flottes de transport en électrique ou en hydrogène, il faut rénover toutes les usines pour qu’elles soient zéro carbone. 

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